ВИЛЛАР ДЕ ОННЕКУР / Villard de Honnecourt [
англ.,
фр. википедия] - французский архитектор 13 века, вошедший в историю своим «альбомом», являющимся ценным источником сведений по западноевропейскому средневековому зодчеству.
Период его активного творчества приходится на 1220-1230-е годы. Он много путешествовал, изучая церковные здания Франции, посетил Швейцарию и Венгрию; несомненно, работал и как архитектор-практик, однако с его именем можно с достаточной определенностью связать лишь собор в Лозанне, поскольку Виллар пишет, что участвовал в создании оконной «розы» его фасада.
Книга рисунков исполнена свинцовым штифтом, рисунки обведены пером и снабжены комментариями. Альбом Виллар, вероятно, вел первоначально, просто как путевой дневник, но затем решил превратить в учебное пособие с «хорошими советами в великом искусстве каменного и плотничьего дела», а также по «умению изображать, как тому учат законы геометрии». Мастер приводит тут архитектурные зарисовки - соборов в Реймсе, Шартре и др., чертежи строительных машин, образцы орнамента, различные религиозные и аллегорические фигуры, изображения животных и схемы пропорций. Все здесь - в противовес антропоморфному античному канону - подчинено системе условных геометрических фигур, в соответствии с которыми строится тот или иной образ.
Ряд признаков, в том числе чужие пометки, показывают, что альбом Виллара действительно использовался как учебник. Впервые опубликованный в 1858 и хранящейся ныне в Парижской Национальной библиотеке, он позволяет проникнуть в лабораторию готического стиля, в ту пору переживавшего мощный расцвет и распространившегося по значительной части Европы.
Литература: Муратова К.М. Мастера французской готики 12-13 веков. М., 1988
По материалам:
Энциклопедии «Кругосвет» Вот несколько страниц из
альбома Виллара де Оннекура и описание к некоторым из листов.
Paris, Bibliothèque nationale de France, Département des manuscrits,
Français 190931.
Folio 01 - Évêque, pélican, chouette, pie et démon cornu.
Le premier folio comporte des dessins de caractère caricatural et qui ne paraissent pas avoir été tous tracés par la même main. On y notera l'intérêt pour les formes de la nature qu'on retrouve fréquemment dans ce manuscrit.
2.
Folio 02 - Dédicace de Villard - Les douze apôtres et trois personnages. Le texte en tête, rédigé par Villard de Honnecourt, comporte deux parties : la légende du dessin et une "adresse aux lecteurs".
"Ci poeis vos trover les agiés des XII. apostles en seant."
"Ici vous pouvez trouver les attitudes des douze apôtres assis."
Les figures sont antérieures au texte. Il y a là quinze personnages. Les douze évangélistes sont ceux qui sont assis, comme le précise la légende, et huit d'entre eux portent chacun un "phylactère", sorte de ruban, fragment de rouleau, qui symbolise la Parole du Christ, qu'ils doivent apporter à tous les peuples du monde. Les quatre autres semblent prêcher, avec les gestes caractéristiques de ceux qui donnent une leçon.
3.
Folio 03 - Colimaçon - Guerrier ou voyageur.
La légende, très postérieure au dessin, et qu'on doit rapprocher de celle, également apocryphe de la première page, désigne ce personnage en ces termes :
"De Honecort, cil qui fut en Hongrie."
"De Honnecourt, celui qui est allé en Hongrie."
L'équipement, trop léger pour un guerrier, pourrait convenir à un voyageur. Il peut faire penser à celui des membres de ces milices bourgeoises qui, à l'époque où vivait Villard de Honnecourt, prirent part, avec l'armée du roi de France, Philippe Auguste, à la bataille de Bouvines, en 1214. Peut-être y eut-il, parmi les milices urbaines, venu de la petite ville de Honnecourt qui dépendait depuis peu du roi de France, un détachement de ces gens du commun qui sont pour les chevaliers, écrit Georges Duby, "moins dignes de soins que ne sont les bons chevaux", et dont on parle peu dans les chroniques.
Pour Hahnloser l'escargot sur cette page, serait une allusion à une anecdote de l'époque.
Le compagnon du Devoir de Liberté, Renaud Beffeyte, interrogé par Roland Bechmann, pense que le personnage représente un "chevalier du travail" en voyage. Ce qu'on a pris pour une lance trop mince serait en réalité une canne de compagnon et le geste de la main portée à la tête avec la position des doigts est un signe de reconnaissance de compagnon.
4.
Folio 04 - Christ en croix.
Cette représentation d'un Christ en croix frappe par sa facture très réaliste qui contraste avec les images plus sereines - et moins émouvantes - que l'on trouve dans les ouvres du XIIe siècle. Il annonce une tendance vers un plus grand réalisme et dénonce aussi la grande sensibilité de Villard dont on retrouve d'autres témoignages dans le manuscrit.
La tête de mort griffonnée en bas est postérieure.
6.
Folio 06 - L'Orgueil et l'Humilité. Ce sont là deux figures allégoriques classiques de la lutte entre le vice et la vertu. Deux inscriptions, que Hahnloser attribue à un successeur de Villard car l'écriture est différente de celle employée par celui-ci, accompagnent les deux dessins.
"Orgieus, si cume il trebuche. "
"L'Orgueil à l'instant de sa chute."
"Humilite."
"Humilité."
9.
На странице 09 находим Вечный двигатель / Folio 09 - Le mouvement perpétuel.
" Maint jor se sunt maistre desputé de faire torner une ruée par li seule ; vés ent ci com en puet faire par maillès non pers u par vif argent."
"Des maîtres ont, maintes fois, débattu de (la façon) de faire tourner une roue toute seule. Voici comme on peut le faire avec des maillets (en nombre) impair ou avec du vif argent."
Nous n'avons affaire, ici, ni à une invention ni à un relevé de Villard, mais à un dessin qu'il a reproduit d'après une représentation ou d'après un récit. Remarquons que, lorsqu'il dessine une roue dans une machine, d'après nature, ou qu'il l'imagine, il la met en perspective, en lui donnant une forme ovale, ce qui n'est pas le cas ici. De même que Léonard de Vinci quelques siècles plus tard, Villard, en mentionnant deux solutions proposées par les "maîtres" et leurs discussions à maintes reprises sur ce sujet, semble sceptique sur la possibilité d'un mouvement perpétuel.
10.
На странице 10 изображены Головы сильванов - лесных духов и растительный орнамент, декоративные растения / Folio 10 - Têtes de sylvains et ornements végétaux.
Les têtes où cheveux, barbe et moustache sont remplacés par des feuilles sont un motif assez courant dans la sculpture décorative des XIIe et XIIIe siècles et probablement inspiré de modèles antiques. Villard en donne ici deux très belles versions personnelles, ainsi qu'un motif de feuilles destiné à décorer un arc et une recherche de feuillage dissymétrique.
11.
Страница 11 - Композиция в форме фронтисписа, названная гробницей сарацина /
Folio 11 - Composition en forme de frontispice, intitulée le tombeau d'un Sarrasin. "Так было сделано захоронение
сарацина, которое я однажды видел", написано на листе / "De tel maniere fut li sepouture d'un sarrazin, que jo vi une fois." / "Ainsi était faite la sépulture d'un Sarrasin que je vis une fois."
Эта страница особенно заинтересовала исследователей. Lassus et Hahnloser считает, что слово "сарацин" надо интерпритировать как "язычник", то есть римлянин. Однако, изображение имеет мало общего с диптихами галло-римлян, на которые ссылается Lassus et Hahnloser. Этот рисунок напоминает фронтисписы из трудов 16-17 веков по архитектуре, включающие символические знаки, а также некоторые композиции из средневековых работ. Есть подобный пример в трактате, изданном Jean du Pré и датируемым 1493 "Les Vigilles de la mort du feu roy Charles VII". Возможно, композиция имеет тайный смысл. Roland Bechmann предположил, что под "сарацином" подразумевается легендарный
Хирам, призванный царем Соломоном для строительства Иерусалимского Храма. Символика, связанная с Хирамом, играет значительную роль в масонских обрядах посвящения. Если эта гипотеза верна, то слова, о том, что гробницу видена однажды можно рассматривать, как шутку - действительно один раз, при вступлении в члены цеха.
Рисунок назван гробницей, так что вполне вероятно, что речь идет о Хираме и что Виллар уже использовал символику, которая дожила до наших дней в обрядах масонов.
Cette page a particulièrement intrigué les commentateurs, car cette composition ressemble fort peu aux diptyques gallo-romains, qu'évoquent Lassus et Hahnloser en interprétant le mot "Sarrasin" comme désignant un païen, donc un Romain.
Ce dessin rappelle un peu ces frontispices d'ouvrages du XVIe et du XVIIe siècles consacrés à l'architecture, et comportant des objets symboliques, mais aussi certaines compositions dans des ouvrages médiévaux. On en a un exemple sur une gravure sur bois d'un ouvrage de l'éditeur Jean du Pré, datant de 1493, "Les Vigilles de la mort du feu roy Charles VII".
Roland Bechmann, ayant relevé dans le manuscrit des représentations précises de rituels encore en usage chez les compagnons au XIXe siècle, s'est demandé si ce dessin n'avait pas un sens ésotérique qui en apporterait l'explication. Un compagnon du Devoir de Liberté conforta cette hypothèse. En effet, chez ces compagnons, le terme "Sarrasin" désigne Hiram, architecte étranger appelé par le roi Salomon pour la construction du Temple de Jérusalem. Un autre indice, qui dénote la discrétion, ou peut-être l'humour de Villard, est d'indiquer qu'il ne vit cette composition qu'une fois. Or c'est effectivement une seule fois - lors de son initiation - que le compagnon prend connaissance de tous ces symboles.
Ainsi, si cette composition évoque une sépulture, ce serait vraisemblablement celle de Hiram et ce dessin indiquerait que Villard pratiquait déjà des traditions qui se sont poursuivies jusqu'à nos jours, dans le compagnonnage et dans la franc-maçonnerie.
12.
На странице 12 - Здание с часами и иллюминированная буква / Folio 12 - Maison d'horloge et lettre ornée.
На листе написано: "Это здание с часами" / "Cest li masons don orologe." / "C'est la maison d'une horloge."
[об истории часов -
БЭС,
статья в Вокруг света]
Как показывают расчеты архитектора Lassus, данное легкое сооружение должно быть деревянным. Возможно речь идет о часах внутри храма, но храмы, как правило, были каменные. Однако, крыша покрыта чешуйчатой кровлей, исключающей возможность снятия, что подтверждается описанием Вилларда всех сторон. Roland Bechmann считает, что речь идет о вынесенном строении - колокольни, которая отбивала для жителей время по часам. Он нашел этому подтверждение в Zoutleeuw, в Бельгии, где крыше храма есть деревянная колокольня, весьма похожая на рисунок Виллара.
La légèreté de cette construction, manifestement en bois comme le reconnaît l'architecte Lassus, qui suppose pourtant qu'il s'agit d'une horloge à l'intérieur d'une église (qui sont généralement en pierre), les couvertures en écailles qui protègent les retraits successifs et le fait que Villard en décrive toutes les faces confirmeraient bien, selon Roland Bechmann, qu'il s'agit d'une construction extérieure, un clocher comprenant le carillon qui donne l'heure aux habitants de la ville. Il en a eu confirmation en trouvant à Zoutleeuw, en Belgique, sur le toit de l'église, un clocher de bois dont la composition présente une grande analogie avec le dessin de Villard.
13.
На странице 13 представлен
Аналой храма /
Folio 13 - Lutrin d'église.
kryukov_a (спасибо большое)
уточнил, что на странице Виллар написал:
"Кто замыслил сделать один аналой, с которого может читаться Евангелие, увидит здесь наилучший пример, который я сделал. Во-первых, четыре змеи опираются на землю, и затем на них кладется плита с тремя арочками. затем на неё опираются три змейки другого вида и колонны одинаковой высоты, обвитые лентами, на них располагается один треугольник. Впоследствии, хорошо посмотри, чтобы понять, каким образом сделать аналой. Рассмотри здесь его изображение. Из середины трёх колонн должна исодить деталь, заканчивающаяся шишечкой, наверху располагается один позолоченный орёл."
Villard a dessiné en perspective "cavalière", comme en plongée, cet accessoire mobilier. Ce lutrin, dont la maigreur et la multiplicité des divers éléments laissent penser à Lassus qu'il est en cuivre, se compose, à sa base, d'un plateau triangulaire de sous lequel dépassent les têtes et les pattes antérieures de trois petits animaux, souris ou loirs, sur lesquelles, comme sur des pédales, l'officiant pouvait discrètement appuyer du pied. Il pouvait ainsi faire bouger, grâce à des cordelettes passant dans les tubes supportant la tablette supérieure, l'aigle qui semble identique à l'aigle articulé dont Villard dévoile le mécanisme sur la
page 44.
Все листы манускрипта см.
здесь Ссылки:
Виртуальная выставка Виллар де Оннекур на сайте
Национальной библиотеки Франции:
http://classes.bnf.fr/villard/The Portfolio of Villard de Honnecourt:
http://www.villardman.net/Век Виллара де Оннекура /
Le siècle de Villard de Honnecourt статья на сайте Национальной библиотеки Франции
Огюст Шуази. История архитектуры. Auguste Choisy. Histoire De L'Architecture.
Внутреннее устройство готических церквей.Автореферат диссертации Фуртай-Проскурина Ирина-Франциска Викторовна "
Альбом Виллара де Оннекура: иконологическая интерпретация энциклопедии « ars mechanicus» высокой готики"