Titre : Une histoire de fantôme
Auteur :
ylgBase : FullMetal Alchemist
Personnages : l'équipe Mustang
Genre : humour bête
Gradation : PG / K+
Disclaimer : propriété d'Arakawa Hiromu, je ne cherche pas à me faire de sous avec.
Thèmes #18, «
mort de peur » et #28, « mort avec un crayon dans le nez » pour
30mortsNotes : inspiré de la deuxième moitié de l’épisode 37 et du bonus au premier roman. Qu’est-ce que j’ai pu couiner bêtement sur ce passage, dans ses deux versions !
(Ne prenez pas ça comme du bashing : je les adore, tous, mais comme on dit, "qui aime bien châtie bien" ^^;; )
Nombre de mots : un peu moins de 1000
***
Une fois de plus, le colonel Mustang avait mal géré sa paperasse administrative. Voilà toute son équipe coincée au retour d’une mission en heures supplémentaires à un horaire complètement indu. Tout ça parce qu’il les avait sortis sur le terrain sans besoin réel et surtout sans prendre soin de régler d’autres tâches plus urgentes avant. Résultat, ils se retrouvaient à devoir vérifier et justifier des tas et des tas d’attributions de missions extérieures sur le QG Est et les avant-postes en dépendant sur une durée semblant remonter aux calendes grecques.
Des heures passées sur ce travail monotone et rébarbatif… la nuit était tombée depuis belle lurette, les autres bureaux de l’étage s’étaient tous vidés. Pour un peu, on croirait qu’ils étaient seuls au monde et comptabilisaient le travail fourni par des disparus, des morts, des fantômes…
C’est ce que laissa échapper Farman, d’une voix plate qui retentit lugubrement dans le murmure des pages et des crayons, faisant sursauter tout le monde.
« Whoo, t’as failli me faire peur, c’est malin ! protesta mollement Havoc.
- À propos de fantôme, intervint Breda, vous connaissez la rumeur ?
- Quelle rumeur ? demanda Fury d’une petite voix mal assurée.
- Le fantôme du quatrième étage.
- Ah oui, fit Farman : on prétend qu’à minuit, le fantôme d’une secrétaire morte en service apparaît. »
Fury se figea sur son dossier, inquiet. Havoc ôta sa cigarette de sa bouche quelques secondes.
« Mais… mais il vient d’où, ce fantôme ? voulut savoir Fury, presque tremblant.
- On dit que la pauvre fille est restée travailler trop longtemps, qu’elle s’est endormie en vérifiant la comptabilité d’un colonel qui détournait les stocks de trombones et qu’elle s’est affalée sur son bureau… » commença Breda d’un ton théâtral, faisant planer le mystère. Et Farman compléta, d’une voix sépulcrale :
« Et elle est tombée, comme ça, et s’est empalé le nez sur son crayon, qui lui a transpercé le cerveau. Elle s’est tuée sur le coup. »
Un glapissement terrifié retentit à ces mots. Havoc en laissa échapper sa cigarette.
« Fury, au nom du ciel, pas la peine de hurler si fort !
- Mais… mais… mais…
- Ce ne sont que des rumeurs ! combien de fois faudra-t-il répéter que les fantômes n’existent pas ? râla leur colonel.
- Ah, permettez, Sir, les gars de la Deuxième Section disent qu’ils l’ont vue ! elle avait des cernes monstrueux, les yeux bleus et du sang et de la cervelle en bouillie qui lui dégoulinaient du nez !
- C’est ça, et ils l’ont sans doute vue qui hantait le bistro du coin un soir qu’ils revenaient d’une bonne biture, ironisa Mustang.
- C’est très sérieux, Colonel ! il ne faut pas plaisanter avec les esprits, s’entêta Breda. Imaginez que vous la fâchiez ? elle viendra nous empêcher de finir notre boulot dans les temps ! »
Là-dessus, Fury se mit à pleurer. Roy s’énerva de plus belle :
« Gnégnégné. He bien qu’elle vienne, et nous lui présenterons Havoc. Le fantôme d’une secrétaire qui bossait trop, au moins, ne pourra pas lui reprocher son boulot, pas vrai ?
- Ah, c’est spirituel, ça, » bougonna l’intéressé.
Breda ne put s’empêcher de pouffer, malgré l’atmosphère plombée.
C’est là qu’une voix froide, qu’ils auraient jurée venir d’outre-tombe, retentit :
« Messieurs, dois-je vous rappeler que nous avons encore une pile conséquente de dossiers à traiter, que nous en avons encore pour deux bonnes heures au moins et qu’il se fait tard ? »
Tous sursautèrent de nouveau à l’injonction de Riza Hawkeye. Mais avant qu’ils puissent soit protester soit acquiescer, selon, l’horloge se mit à sonner, égrenant les coups de onze heures, que chacun compta avec angoisse. En lieu d’un douzième qu’il se surprirent à attendre, un vagissement de peur se fit entendre : Fury, terrifié, tassé sur sa chaise, qui continua ensuite à gémir doucement.
« C’est pas bientôt fini, ces conneries ? soupira Mustang, excédé. On ne va quand même pas refaire une chasse aux fantômes pour vous convaincre de vous remettre au travail !
- Elle ne se montrera pas si on la cherche, mon Colonel ! Elle se cachera, puis elle apparaîtra quand on ne s’y attendra plus, et elle va tous nous tuer.
- N’importe quoi…
- On va tous mouriiir ! » sanglota Fury, envoyant promener tous les stylos à sa portée dans un geste de panique. Puis il se recroquevilla plus encore sur sa chaise, pleurnichant hystériquement.
« Hey…
- Fury, un peu de calme, bon sang ! vous êtes un soldat, ou une fillette ? »
Mais il n’écoutait pas, définitivement persuadé que le fantôme viendrait dans l’heure qui suivrait lui arracher le cerveau à coups de crayon.
« Adjudant Farman, Sous-lieutenant Breda, dites-lui que vous avez inventé toutes ces fariboles, grinça Mustang.
- Mais, Colonel…
- C’est un ordre.
- Le fantôme… »
Riza s’empara du pistolet négligemment posé sur son bureau, l’arma et le reposa, calmement : clic, toc. Silence.
« D’accord, d’accord, le fantôme ne viendra pas si on est nombreux et sur nos gardes, » concédèrent-ils.
En pure perte : Fury, mort de trouille, ne les entendait même plus, ressemblant étrangement, dans sa prostration, à Havoc le jour où il s’était vu rejeté en faveur d’Armstrong.
« J’crois qu’on en tirera plus rien ce soir, conclut ledit Havoc, toujours aussi flegmatique.
- Rhaa… j’en ai marre ! Remettez-vous au travail, tous, sans exception, et que plus personne ne parle de fantômes ! interdiction formelle de dire quoi que ce soit d’inutile à ces foutus papelards ! Allez hop exécution ! » tempêta leur officier commandant.
Sur le coup de la colère, il rappelait bizarrement à ses subordonnés le FullMetal Alchemist. Mais, notant son degré d’énervement, tous jugèrent plus sain de ne rien lui en faire remarquer. Et se remirent à travailler comme il le leur demandait si gentiment.
Même Hawkeye remit la sécurité de son arme avec l’ombre d’un sourire de satisfaction en voyant leur diligence : s’il fallait en arriver à de telles extrémités pour mettre le colonel lui-même au travail et à motiver tous ses coéquipiers, peut-être devrait-elle tenter de monter elle aussi de nouvelles histoires de revenants, qui sait ?