Titre : Contamination
Auteur :
ylgBase : FullMetal Alchemist
Personnages : un certain nombre de soldats (dont l'équipe Mustang et une paire d'OCs)
Genre : gore
Gradation : PG / K+
Disclaimer : propriété d'Arakawa, Square Enix et Bones ; je ne cherche pas à me faire de sous avec.
Thème #17, "
mort d'indigestion" pour
30mortsAvertissements : moche, et crade avec ça
Nombre de mots : un peu moins de 900
***
Ça avait bien commencé. Une mission de routine. Partir dans l’Est empêcher quelques troubles de dégénérer, ça n’est jamais marrant, toujours un peu stressant, mais cette fois ça ne s’était pas trop mal passé. Au début. Puis quelque chose avait dérapé.
Non, rien à voir avec l’agitation locale. Juste le trou perdu où ils se trouvaient, apparemment.
Une division avait été envoyée au bled voisin en patrouille. Une centaine d’hommes. À leur retour, les choses se gâtèrent.
Un premier soldat fut malade. Suivi par un deuxième. Puis rapidement, presque toute leur troupe.
Sans comprendre ce qui se passait, un soldat se retrouvait plié en deux, crachait ses tripes dans le sable, finissait à genoux, à quatre pattes, s’effondrait. Le ventre en feu, contracté, dur comme de la pierre, les entrailles qui se tordaient, qui se vidaient entièrement, sans pouvoir rien retenir.
Un camarade le soutenait, l’aidait à se relever, à gagner l’infirmerie de fortune. Ou se trouvait mal à son tour.
En quelques heures, le médecin de l’équipe se retrouva débordé.
Envoyée par l’état-major, une lieutenant vint se renseigner. Parmi les malades, il y avait certains de ses collaborateurs proches et de nombreux hommes sous son commandement.
Sous la tente d’infirmerie, ça n’était que corps recroquevillés sous les draps, gémissements, cris occasionnels, dans la puanteur des entrailles liquéfiées…
« Intoxication, alimentaire, sans doute, expliqua le médecin. On espère en tout cas, ça ne devrait pas être une épidémie, juste un empoisonnement. On ne peut pas faire grand-chose, leur éviter de trop se déshydrater, vu ce qu’ils perdent…
-Au moins, on est à peu près sûr que ce n’est pas le choléra. On serait pas dans la merde, sinon. Ah, dans tous les sens du terme… » intervint un aide plus jeune, infirmier sans doute.
Le lieutenant jugea préférable de ne pas réagir à la plaisanterie douteuse de l’assistant.
« Comment ça se fait ? eau contaminée ? je pensais qu’il y avait des règles à suivre de ce côté…
- On suppose qu’il y a eu erreur quelque part, sans doute dans la préparation de la tambouille plutôt que dans l’eau de boisson. Enfin, le résultat est le même.
- Moi qui pensais pouvoir déléguer et leur faire confiance, j’aurais dû les accompagner…
- Ça n’aurait sans doute rien changé. Choisissez mieux vos subordonnés à l’avenir ou instruisez-les mieux, vérifiez qu’ils savent vraiment ce qu’ils font, c’est tout ce que vous pouvez faire. »
Pour le moment, ils firent un tour rapide desdits subordonnés, bravant le triste spectacle qu’ils présentaient, et la puanteur ambiante.
« Je vais mourir, hoquetait l’un d’eux entre deux gémissements.
- Mais non, voyons, personne ne va mourir, tenta-t-on de le rassurer.
- Ouais, ben, ça c’est pas sûr. Bon, lui en tout cas, sûrement pas, ‘pas de souci à se faire. »
Le lieutenant eut un mouvement de recul.
« Pas sûr ? »
Le médecin haussa les épaules :
« Certains se vident à vitesse grand-V ; on fait ce qu’on peut pour les réhydrater, et dans la plupart des cas, je pense que ça devrait aller. Mais il est probable qu’il y en ait quelques uns qui restent sur le carreau. Des qui étaient déjà malades, des vétérans déjà bons pour la casse, ou des poids-plume à peine sortis de l’école, v’voyez quoi. »
Le lieutenant digéra cette information, se demandant si c’était normal de se sentir vaguement mal à son tour en entendant cela.
Ses pensées furent cependant rapidement interrompues :
« Docteur Partridge ? »
La voix de l’assistant, à l’autre bout d’une rangée voisine, quelque chose d’inquiet dans le ton.
« Y’a un problème. Je crois qu’on a notre première victime.
- Merde. Quand on parle du diable… »
Le docteur se pencha sur le corps, recroquevillé en position fœtale, le retourna sur le dos, chercha sur la peau desséchée des constantes qui n’existaient déjà plus. Soupira. Débrancha le goutte-à-goutte, rabattit le drap sur le corps.
« Comme si on ne manquait déjà pas assez de physio pour tout le monde, ‘faudrait pas gâcher ce qui reste. »
L’assistant murmura : « C’est horrible, quand il arrivé il ressemblait à un bébé, maintenant on dirait un vieillard… »
Le médecin n’y prêta aucune attention ;
« On va le mettre sur le côté, on s’occupera de la toilette plus tard. La paperasse attendra aussi, si ça se trouve ‘va y en avoir d’autres. Non en fait, il y en aura certainement d’autres. »
Et il retourna à ses patients, laissant là Hawkeye, entraînant son assistant vers un autre patient encore en vie. Restée seule, elle se demanda, mal à l’aise, si oui ou non, elle avait reconnu le soldat décédé, ou si son imagination lui jouait des tours.
À la nuit tombante, ils avaient une deuxième victime. Et par ailleurs la certitude que tout finirait par s’arranger ; comme ils l’espéraient, la dysenterie devrait se résorber chez la plupart des malades.
Au bout de vingt-quatre heures effectivement, la plupart des patients commencèrent à se remettre.
Au bout de quarante-huit heures, le bilan se stabilisa à seize décès et un coma -les suites des déshydratations, maugréa le médecin, pas de matériel adéquat sous la main pour les suivre comme il faudrait.
L’état-major considéra l’incident comme clos et ordonna à une poignée d’hommes valides de commencer à creuser la fosse commune pour les victimes, gardant pour le retour au quartier-général la plupart des formalités administratives que tout cela impliquait.