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[repost] FMA - Fury, Bradley, Dorchet - PG | Chiens galeux

Nov 24, 2009 11:36

Titre : Chiens galeux
Auteur : ylg
Base : FullMetal Alchemist
Personnages/Couple : Cain Fury, King Bradley ; très vagues indices de Fury/Dorchet
Genre : un peu d'action/drame
Gradation : PG / K+
Disclaimer : propriété d'Arakawa, de Squeenix et de Bones ; je ne cherche pas à me faire de sous avec.

Thème # 12, mort au fil de l’épée pour 30morts
Avertissements : violence gratuite, morts de persos
Continuité/Spoil éventuel : "et si" l'équipe Mustang avait participé à l'attaque du Devil's Nest ? soit, épisode 34 pour le 1er anime, pour le manga il me semble que c'était le tome 7, pour Brotherhood ça devait être le 13 mais le passage des chimères y était bâclé de toute façon.
Nombre de mots : 1160

***
Sur un ordre spécial du Généralissime, leur petite équipe avait été envoyée à Dublith. La présence des subordonnés de Mustang était paraît-il souhaitable sur cette mission. Cette expérience était nécessaire à leur service. Et puis, ils étaient directement concernés de part l’implication d’un autre subordonné du même colonel.
À Farman qui faisait remarquer qu’ils n’avaient aucune habitude des interventions musclées comme celle qui se profilait là, Fury avait répondu en supposant naïvement que justement, c’était une lacune à combler, et que c’était pour ça qu’on réclamait qu’ils y assistent, qu’on jugeait que l’expérience leur serait profitable. Havoc et Breda, un peu plus expérimentés sur ce terrain, rétorquèrent que les choses, cette fois, dépassaient les limites d’un entraînement ; apprendre sur le tas d’accord, mais mieux valait commencer par quelque chose de plus simple ne serait-ce que la première fois. Et ensuite seulement corser les choses tant qu’ils voudraient. Du moins, pour autant qu’ils pouvaient en juger avec le peu qui avait filtré sur la mission en cours.

Effectivement, l’affrontement fut violent. Sous prétexte de secourir leur jeune collègue Edward Elric et son frère cadet, il s’agissait ni plus ni moins d’éliminer un groupe de rebelles, sans en laisser un seul.
On les sépara, chacun devant suivre un détachement des forces spéciales dans ce nid devenu souricière.
Havoc s’en tirerait sans nul doute avec brio, Breda ferait valoir ses capacités de tacticien. Farman devrait improviser… et Cain Fury, de son côté, se trouvait complètement dépassé par les événements, mais fit de son mieux pour suivre les ordres sans s’horrifier du massacre, sans faiblir devant ce qu’on exigeait de lui. Il participa comme demandé, y compris en prenant conseil et ordres auprès de simples soldats ; pour lui, peu importaient les grades, seule comptait l’expérience du terrain.

Sauf quand il s’agit d’achever des mourants. Ça, il s’y refusait.
« On ne peut pas faire ça !
- Les ordres sont formels, Sergent. Ils doivent être éliminés.
(Exterminés, oui !)
- De toute façon, il est foutu. Autant être humain et abréger ses souffrances, il agonise…
- Ouais, bon, désolé de l’avoir raté au premier coup, ce petit salaud bougeait trop vite. Pis c’t un encaisseur de première, un type normal serait déjà froid… bon-
- Non !
- Je regrette Sergent, on a nos ordres de plus haut, vous n’avez pas à vous y opposer.
- Mais, on ne sait pas, en le gardant en vie on peut l’interroger, sur leurs activités, leurs buts et leurs motivations, d’éventuels alliés ?
- Nous savons déjà tout ce dont nous avons besoin, intervint une voix dans le fond.
- Généralissime.
- Sergent-major Fury, donnez-leur l’ordre de tirer.
- Sir, je ne peux pas. »

Fury se tenait debout, entre le blessé et le rang de soldats. Après avoir croisé le regard de cet homme, il ne pouvait pas le laisser mourir ainsi, les laisser l’abattre comme un chien. Il n’aurait pas pu l’expliquer, mais quelque chose en lui le reconnaissait. Il ne pouvait, même en esprit, s’autoriser à prononcer « l’attirait », mais il ressentait bel et bien quelque chose.
Cet homme se battait pour vivre, se battait non pour lui-même, mais pour ses amis, ses frères. Il ne voulait pas mourir. Et face à la mort, en fait de peur, il ne montrait qu’incompréhension et colère. Comme un chiot abandonné. Comme Black Hayate ce jour de pluie, il y avait longtemps...

Il se campait toujours dressé comme un rempart entre cet homme à terre et le Généralissime, déterminé.
« S’ils ont commis un crime, il faut les juger et les punir. Mais on ne peut pas les abattre ainsi, maintenant qu’ils sont maîtrisés.
- Ils sont trop dangereux, nous ne pouvons perdre de temps à de tels enfantillages. J’ai donné des ordres, Sergent-major : obéissez. »
Malgré lui, Cain Fury le défia du regard. C’est de l’abus de pouvoir, s’horrifiait-il intérieurement, sans oser toutefois le prononcer à voix haute, écartelé entre sa loyauté pour l’armée, sa croyance en un système juste d’une part, et la pitié -l’attirance- humaine qu’il éprouvait pour cet homme, la cruauté manifeste de ses supérieurs de l’autre.
Sans un mot de plus, sans exprimer la moindre émotion, ni mépris ni colère ni déception, rien, résolument, King Bradley marcha sur lui, sabre au clair. L’arme avait transpercé son corps et en était ressortie en un clin d’œil, sans qu’il ait le temps d’avoir peur, ou mal.
Le geste de Bradley provoqua juste en lui la surprise. Ensuite seulement vint la douleur, le choc, la chute, et avec la réalisation, la peur.

Son regard croisé de nouveau celui de l’homme qu’il avait tenté de protéger envers et contre tout, en dépit du bon sens, sur un coup d’émotion, et finalement au prix de sa propre vie. L’autre le contemplait d’un air incrédule. Puis la colère ravagea ses traits, il trouva un regain d’énergie.
« Bradley ! tu n’as même pas la confiance de tes hommes ! »
Et l’homme se jeta sur le Généralissime, brandissant son propre sabre. L’échange fut bref. Déjà blessé et affaibli, il perdait en vitesse et en dextérité. En un rien de temps, tout fut fini. Son cadavre rejoignit au sol Fury agonisant.
Les soldats, toujours en garde, prêts à tirer, n’avaient même pas pu intervenir : trop de risques de toucher le Généralissime, qui n’avait par ailleurs pas besoin d’aide.

« Voilà qui est fait, cracha-t-il froidement. Qu’attendez-vous pour continuer ? vérifiez qu’il n’en reste plus dans la pièce voisine.
- Aye, Sir !
- Généralissime, le jeune garçon est sauf. Nous cherchons toujours son frère. Le chef a tenté de s’enfuir par les égouts, le Groupe Deux est à sa poursuite.
- L’Alchimiste aux Bras Puissants ?
- À la poursuite d’un autre groupe de fuyards.
- Bien. Deux hommes restent ici, les autres avec moi, nous rejoignons le Groupe Deux.
- À vos ordres. »
Claquements de talons, bruits de bottes. Puis le silence dans la pièce vidée.

Les deux qui restèrent étaient détachés du groupe suivant et n’avaient apparemment pas assisté à la scène :
« Ces fils de pute nous ont donné du fil à retordre. Cette bande de monstres avait la vie dure. Y’a un type qui a buté deux gars à nous en un clin d’œil, de l’autre côté, » commença l’un d’eux, pour meubler le silence, tromper l’ennui d’être relégué à monter la garde sur une poignée de cadavres. Il ne croyait pas au risque de voir d’autres chimères débarquer -il savait parfaitement de quoi était capable son unité.
« Ce petit salopard au sabre a fait du dégât…
- Hn. Si c’est celui que j’ai vu, il a salement blessé un pote à moi.
- C’est lui qui a refroidi les gars-là ?
- ‘faut croire.
- Merde.
- Comme tu dis… »

Ce fut leur seule oraison funèbre, à tous deux. Ça, puis être comptabilisés, plus tard, dans les pertes pour l’uns, dans les victoires pour l’autre, sans un mot pour rapporter leur bravoure ou leur insubordination ou quoi que ce soit sur la manière dont ils avaient fini. Ça n’intéressait pas les chiffres de l’armée, les détails d’une mort parmi tant d’autres.

perso: fma - fury, fandom: fma - indifférent, fandom: fullmetal alchemist, perso: fma - bradley, perso: fma - dorchet, pairing: traces, type: fanfic, rating: g-pg

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