[archive] FMA - Havoc/Fury - PG-13 | Une histoire à suivre (08/33)
Série : Havoc et Fury, une histoire à suivre
Chapitre #08, Fuite
Personnages/Couple : Jean Havoc, Cain Fury ; le reste de l'équipe Mustang, des soldats anonymes
Thème #09, " course folle" (30_baisers)
Continuité/Spoil éventuel : entre les épisodes 48 et 50
Genre : drame
Gradation : PG-13 / T
Avertissement : violence - possible squick
Je dois avouer que je ne suis pas très contente du principe de ce chapitre et du suivant ; ils frôlent de trop près un cliché que je déteste, alors que j'espérais faire quelque chose de différent. Mais puisqu'ils sont écrits il paraît que ça serait dommage de juste les supprimer...
Nombre de mots : près de 900
[prologue]
[ liste des chapitres]
[ chapitre précédent]
***
En quelques jours, le camp s’est installé et a pris toute réalité. C’est comme s’il avait toujours été là. Tranchées, tentes, bâtiments pourtant élevés à la hâte, instauration de tours de garde. La routine se met bien rapidement en place. Ils pourraient être là depuis des mois, et se trouver encore là pendant des mois, aussi.
Après l’annonce de leurs plans, de l’intention de « Mustang » de marcher sur la capitale, le refus de certains de suivre et la scission des troupes en présence, le deuxième camp s’est bâti vite, lui aussi, en face. Juste pour leur barrer la route du retour vers Central.
Les autochtones drachmiens qu’il fallait surveiller et mater sont déjà oubliés. Peut-être rient-ils de voir les soldats d’Amestris se battre entre eux, mais ces mêmes Amestrins sont justement bien trop occupés pour y prêter attention. Si Drachma en profitait pour tenter une invasion… Sous cette menace d’être prises entre deux feux, les troupes qui ont refusé de suivre la rébellion ont déjà fort à faire pour s’assurer que rien d’autre ne leur tombera dessus. Ils ont les mains déjà bien assez pleines de leurs propres soucis, à empêcher les traîtres d’avancer, trouver à alerter le commandement central sur leurs intentions et leur demander des renforts. Depuis cet endroit reculé, isolé de tout, sans installations convenables, cela prendra déjà du temps et bien des efforts. D’ici à ce que de l’aide arrive, ils ont le temps de faire leur trou et d’entamer une guerre d’usure.
Ceux restés fidèles au gouvernement en place tirent les premiers. Alors, dans le camp des rebelles, il faut bien riposter…
Une guerre absurde s’installe. Précisément ce que voulait le Colonel. Ses hommes de main ne peuvent, bien sûr, mesurer toute l’ironie de cette situation. Ils ignorent tout du sacrifice que cela exige pour ses principes, mais voient celui que cela demande à tous ces soldats engagés malgré eux dans cette folie.
Les troupes s’organisent, les combats commencent. Tout cela sous la supervision inquiète du petit état-major rebelle. Ça n’est pas tout d’avoir mis au point ce plan si fou, il faut maintenant le mettre en place.
Dans son rôle d’assistante du Général, Fury se voit chargé d’inspecter les tranchées et découvre ce qu’il en est. La réalité est dure.
*
La nuit tombe sur le camp. Entre chien et loup, tous les soldats se ressemblent. L’obscurité qui s’étend brouille l’identité de tous, morts comme vivants. Aux abords du champ de bataille, il se produit tant d’horreurs ; qui saura reconnaître un visage entr’aperçu dans ces conditions ?
Depuis qu’ils sont coupés du reste du monde, certains tendent à oublier les usages en règle d’habitude et les relations établies. Ils ne sont qu’une petite poignée noyée dans l’immense masse de tous ceux qui restent fidèles à eux-mêmes, mais il y en a. Il y en a qui ce soir ont envoyé promener convenances et respect des supérieurs. S’ils doivent mourir bientôt, par la faute de ces salauds qui leur tiennent lieu de chefs, que ça ne soit pas sans une petite consolation…
Sous le ciel gris gagné par le bleu sombre de la nuit, un autre soldat court, le plus vite qu’il peut, pour leur échapper.
Ce type, pense-t-il avec effroi, a failli l’embrasser.
Ça ne valait pas une telle riposte. Mais ce qu’il a vu dans son regard… ils ne se seraient pas arrêtés là. Ils l’avaient clairement laissé entendre. La main serrée autour de son poignet, avait l’air de vouloir le broyer tout entier. Il n’avait rien pu faire pour les stopper, pour leur faire entendre raison et se dérober. Ils le tenaient trop serré. Il n’avait pas eu d’autre solution…
Le coup était parti tout seul. Brusquement dégagé de la poigne de l’autre, il était tombé, avait vu le type tomber, et les autres, jusque là en retrait, fondre sur lui. Il ne sait même plus si à ce moment, il pensait encore à protéger le lieutenant Hawkeye et ou seulement à se protéger lui-même. Sa main s’était portée toute seule au pistolet.
Il n’avait pas visé. Il faisait trop sombre, tout se passait si vite…
À bout portant, le canon directement pressé dans le ventre qui cherchait se coller à lui, la détonation avait été étouffée. Peut-être, avec un peu de chance, comme ils l’avaient éloigné du camp, personne ne l’avait entendue.
Mais elle avait suffi à briser net les élans de ces types, et une partie de son monde avec.
Il a pu s’échapper, sans un regard en arrière vers eux, sans chercher à savoir ce qu’il advient d’eux, s’ils le poursuivent ou non.
Il n’a plus qu’une idée en tête : rejoindre le colonel. Le général de brigade. Le sous-lieutenant Havoc. Quel que soit le nom qu’on lui donne. La seule personne qui comprendra, pense-t-il, qui pourra l’aider. Le seul qui le protègera. Il faut qu’il le rejoigne. Vite. Près de lui, il sera en sûreté. Lui seul pourra l’abriter de la folie de ces hommes, et de la folie qui menace de le gagner à son tour.
Cette idée n’a rien de cohérent en soi, mais du fond de sa panique, c’est la première personne à laquelle il pense.
Il ne faut plus qu’il pense à ce qui vient de se passer, juste le rejoindre. Derrière lui, tout ira bien. Il le faut bien.
***
chapitre suivant
chapitre 10 direct
Chapitre #08, Fuite
Personnages/Couple : Jean Havoc, Cain Fury ; le reste de l'équipe Mustang, des soldats anonymes
Thème #09, " course folle" (30_baisers)
Continuité/Spoil éventuel : entre les épisodes 48 et 50
Genre : drame
Gradation : PG-13 / T
Avertissement : violence - possible squick
Je dois avouer que je ne suis pas très contente du principe de ce chapitre et du suivant ; ils frôlent de trop près un cliché que je déteste, alors que j'espérais faire quelque chose de différent. Mais puisqu'ils sont écrits il paraît que ça serait dommage de juste les supprimer...
Nombre de mots : près de 900
[prologue]
[ liste des chapitres]
[ chapitre précédent]
***
En quelques jours, le camp s’est installé et a pris toute réalité. C’est comme s’il avait toujours été là. Tranchées, tentes, bâtiments pourtant élevés à la hâte, instauration de tours de garde. La routine se met bien rapidement en place. Ils pourraient être là depuis des mois, et se trouver encore là pendant des mois, aussi.
Après l’annonce de leurs plans, de l’intention de « Mustang » de marcher sur la capitale, le refus de certains de suivre et la scission des troupes en présence, le deuxième camp s’est bâti vite, lui aussi, en face. Juste pour leur barrer la route du retour vers Central.
Les autochtones drachmiens qu’il fallait surveiller et mater sont déjà oubliés. Peut-être rient-ils de voir les soldats d’Amestris se battre entre eux, mais ces mêmes Amestrins sont justement bien trop occupés pour y prêter attention. Si Drachma en profitait pour tenter une invasion… Sous cette menace d’être prises entre deux feux, les troupes qui ont refusé de suivre la rébellion ont déjà fort à faire pour s’assurer que rien d’autre ne leur tombera dessus. Ils ont les mains déjà bien assez pleines de leurs propres soucis, à empêcher les traîtres d’avancer, trouver à alerter le commandement central sur leurs intentions et leur demander des renforts. Depuis cet endroit reculé, isolé de tout, sans installations convenables, cela prendra déjà du temps et bien des efforts. D’ici à ce que de l’aide arrive, ils ont le temps de faire leur trou et d’entamer une guerre d’usure.
Ceux restés fidèles au gouvernement en place tirent les premiers. Alors, dans le camp des rebelles, il faut bien riposter…
Une guerre absurde s’installe. Précisément ce que voulait le Colonel. Ses hommes de main ne peuvent, bien sûr, mesurer toute l’ironie de cette situation. Ils ignorent tout du sacrifice que cela exige pour ses principes, mais voient celui que cela demande à tous ces soldats engagés malgré eux dans cette folie.
Les troupes s’organisent, les combats commencent. Tout cela sous la supervision inquiète du petit état-major rebelle. Ça n’est pas tout d’avoir mis au point ce plan si fou, il faut maintenant le mettre en place.
Dans son rôle d’assistante du Général, Fury se voit chargé d’inspecter les tranchées et découvre ce qu’il en est. La réalité est dure.
*
La nuit tombe sur le camp. Entre chien et loup, tous les soldats se ressemblent. L’obscurité qui s’étend brouille l’identité de tous, morts comme vivants. Aux abords du champ de bataille, il se produit tant d’horreurs ; qui saura reconnaître un visage entr’aperçu dans ces conditions ?
Depuis qu’ils sont coupés du reste du monde, certains tendent à oublier les usages en règle d’habitude et les relations établies. Ils ne sont qu’une petite poignée noyée dans l’immense masse de tous ceux qui restent fidèles à eux-mêmes, mais il y en a. Il y en a qui ce soir ont envoyé promener convenances et respect des supérieurs. S’ils doivent mourir bientôt, par la faute de ces salauds qui leur tiennent lieu de chefs, que ça ne soit pas sans une petite consolation…
Sous le ciel gris gagné par le bleu sombre de la nuit, un autre soldat court, le plus vite qu’il peut, pour leur échapper.
Ce type, pense-t-il avec effroi, a failli l’embrasser.
Ça ne valait pas une telle riposte. Mais ce qu’il a vu dans son regard… ils ne se seraient pas arrêtés là. Ils l’avaient clairement laissé entendre. La main serrée autour de son poignet, avait l’air de vouloir le broyer tout entier. Il n’avait rien pu faire pour les stopper, pour leur faire entendre raison et se dérober. Ils le tenaient trop serré. Il n’avait pas eu d’autre solution…
Le coup était parti tout seul. Brusquement dégagé de la poigne de l’autre, il était tombé, avait vu le type tomber, et les autres, jusque là en retrait, fondre sur lui. Il ne sait même plus si à ce moment, il pensait encore à protéger le lieutenant Hawkeye et ou seulement à se protéger lui-même. Sa main s’était portée toute seule au pistolet.
Il n’avait pas visé. Il faisait trop sombre, tout se passait si vite…
À bout portant, le canon directement pressé dans le ventre qui cherchait se coller à lui, la détonation avait été étouffée. Peut-être, avec un peu de chance, comme ils l’avaient éloigné du camp, personne ne l’avait entendue.
Mais elle avait suffi à briser net les élans de ces types, et une partie de son monde avec.
Il a pu s’échapper, sans un regard en arrière vers eux, sans chercher à savoir ce qu’il advient d’eux, s’ils le poursuivent ou non.
Il n’a plus qu’une idée en tête : rejoindre le colonel. Le général de brigade. Le sous-lieutenant Havoc. Quel que soit le nom qu’on lui donne. La seule personne qui comprendra, pense-t-il, qui pourra l’aider. Le seul qui le protègera. Il faut qu’il le rejoigne. Vite. Près de lui, il sera en sûreté. Lui seul pourra l’abriter de la folie de ces hommes, et de la folie qui menace de le gagner à son tour.
Cette idée n’a rien de cohérent en soi, mais du fond de sa panique, c’est la première personne à laquelle il pense.
Il ne faut plus qu’il pense à ce qui vient de se passer, juste le rejoindre. Derrière lui, tout ira bien. Il le faut bien.
***
chapitre suivant
chapitre 10 direct