ylg in glyfic

[repost*] FMA - Roy, Hughes - PG-13 | Fantômes et cendres

Sep 02, 2009 17:33

[Note pour moi-même : apparemment, celle-là je ne l'ai toujours pas archivée sur FF.net, malgré le temps passé depuis sa première publication ?]

Titre : Fantômes et cendres
Auteur : ylg
Base : FullMetal Alchemist
Personnages/Couple : Cain Fury, Roy Mustang, indices de Roy/Hughes
Genre : tragique
Gradation : PG-13 / T
Disclaimer : propriété d'Arakawa Hiromu, de Square Enix et du studio Bones, je ne cherche pas à me faire de sous avec.

Notes : version alternative à une fic pour 52_saveurs
Avertissements : glauque !
Continuité/Spoil éventuel :  tome 4 / épisode 25 (1ère série) / épisode 10 (2ème série) Whut. Ça a vraiment pris si peu de temps dans la deuxième version ?!
Thème #07, mort enflammé pour 30_morts - reposté pour un « thème libre » sur 30morts suite au changement de communauté
Nombre de mots : 1200 et des brouettes

***
Il reste très peu de certitudes à Roy, depuis qu’avec l’assassinat de son meilleur ami, une partie de son monde s’est écroulée. Celles qu’il a encore, il s’y raccroche fermement.
Roy aimait Maes. Roy aime toujours Maes, en fait, Maes lui manque atrocement. Et Roy aime le whiskey qui lui ressemble, qui lui brûle la gorge comme du feu liquide, réchauffe son cœur meurtri et brouille sa douleur, transforme le manque en attente.
Quand il a bu suffisamment, quand le goût de l’alcool a effacé celui des larmes, il oublie que Maes est mort, les souvenirs qu’il a de lui se rassemblent, et c’est comme s’il était de nouveau à ses côtés ; du fond de sa torpeur, quelqu’un le secoue.

Le regard, le sourire vaguement inquiets, mais aimants, protecteurs -Roy déteste ça, mais Maes ne peut pas s’en empêcher- sont bien ceux dont il se souvient. Il s’apprête à y répondre quand soudain, scrutant ces yeux dans lesquels il croit reconnaître Maes, il s’aperçoit de quelque chose d’anormal. Le même regard, et pourtant…
L’alcool ralentit ses réflexes, mais l’autre ne s’attendait pas à une telle réaction ; Roy le prend à la gorge, menaçant.

« Maes avait les yeux verts. Tu n’es pas lui ! Homonculus, que croyais-tu ? que j’aillais me laisser prendre à une grossière imitation ? »
Les yeux beaucoup trop sombres s’écarquillent derrière le verre des lunettes, emplis d’incompréhension.
« Quoi que tu croies te souvenir, tu n’es pas lui et je ne veux pas d’un ersatz ! Maes est irremplaçable, toute copie est une insulte à sa mémoire ! »
De sa main libre, il fouille ses poches, maladroitement. Il doit bien relâcher l’autre quelques secondes pour enfiler ses gants. Lequel s’effondre, essayant de reprendre son souffle, ne cherchant même pas à se défendre, encore moins à se battre.
Avant qu’il n’ait le temps de se reprendre, de peut-être riposter, Roy a déjà claqué des doigts.

Un tourbillon de flammes l’entoure. En un instant, ses vêtements ont pris feu, les flammes attaquent déjà sa chair. La puanteur tristement familière des cheveux et du tissu brûlés s’élève, bientôt suivie par celle de la chair qui se carbonise.
Roy n’entend même pas les hurlements, qui s’éteignent d’ailleurs bien vite ; il commande aux flammes pour être sûr de se débarrasser de l’imposteur au plus vite. Un corps humain, ça ne s’enflamme pas facilement, il doit insister, jusqu’à ce que la graisse contenue sous la peau entretienne la combustion. Mais il peut obliger les flammes à brûler ce qu’il veut, à envelopper sa cible sans lui laisser la moindre échappatoire, à s’engouffrer dans le moindre interstice offert, à la détruire de l’intérieur même s’il le souhaite.

Bientôt, il ne reste plus qu’un tas calciné, un corps tout recroquevillé, un cadavre comme ceux dont il avait tellement pris l’habitude en Ishval. Il a un moment de satisfaction : Maes est vengé ! l’homoncule a péri somme toute facilement. Il lui donne un léger coup de pied, juste pour vérifier : pas de réaction, il est vraiment fini.
Il lui faut un certain temps pour se souvenir qu’un homoncule, n’étant pas humain, n’aurait pas dû finir ainsi. Il aurait dû se relever plusieurs fois, lui donner beaucoup de fil à retordre ; là, il avait suffit d’une seule attaque. Était-il donc déjà si mal en point avant de venir le trouver ?
S’il s’agissait d’un homoncule nouvellement créée, peut-être était-il encore trop faible ? peut-être croyait-il vraiment être Maes Hughes, ignorait n’être qu’une pâle copie ?

Roy se penche sur le cadavre, avec précaution, parce que la tête lui tourne un peu, et puis il reste sur ses gardes, sait-on jamais.
La chose a pris la position quasi fœtale caractéristique des morts par le feu, membres recroquevillés par la chaleur - par la cuisson des muscles. Les vêtements ont presque entièrement brûlé ; de ses effets personnels ne restent que des bouts de métal et quelques lambeaux.
Les lunettes par exemple, sont déformées par la chaleur, les verres ont même éclaté. Elles n’ont même plus leur forme normale, elles lui semblent bien trop grandes…
Quelque chose d’autre appelle son attention : collée au torse, une chaîne, noircie et abîmée par les flammes. Il s’en saisit, intrigué : l’homoncule aurait poussé l’imitation jusqu’à porter… des plaques d’identification de l’armée ?
Il en frotte la suie, cherchant à comprendre. En plus des scories déposées lors de la combustion, elles se sont elles aussi légèrement déformées -mais elles étaient conçues pour résister, à l’origine, pour permettre de reconnaître un cadavre quel que soit son état.
L’ivresse n’aide pas, bien sûr, et il met du temps à déchiffrer les inscriptions gravées.

Ce qu’il y lit lui broie les tripes.

Pas un homoncule. Rien d’un homoncule. Un humain bien ordinaire. Quelqu’un même qu’il connaissait bien.

Jamais encore, même en Ishval, il n’avait commis un crime pareil.

Il devrait paniquer devant cet acte, mais l’ivresse lui anesthésie encore le cerveau. Il ne mesure pas encore toute l’ampleur de son geste. Ça arrive petit à petit.

Il se détourne du corps, nauséeux.

Son regard accroche le verre qui traînait encore par terre ; il le ramasse avec dégoût et le lance contre le mur, espérant que le fond carré épais explosera sous le choc. Ce qui reste de whiskey dans la bouteille, il y met le feu d’un claquement de doigts, une étincelle s’y engouffre ; en un instant, la bouteille se change en gerbe de flamme. Ça ne changera pas grand-chose, ça ressemble plus à un rituel de purification, un exorcisme…
S’il n’était pas ivre, il se dirait peut-être qu’il risque de mettre le feu au bureau. Mais s’il n’était pas ivre, il ne se serait pas mis dans une situation pareille.

Au fond de sa mémoire, la voix rieuse de Maes se moque d’un lendemain de cuite dans leur jeunesse…

Il se précipite aux toilettes. Chance, il n’y trouve personne. Rien que le miroir qui l’accueille, lui jetant en pleine face son propre regard hanté.
Le whiskey ingurgité dans la soirée se répand dans le lavabo, avec l’amertume du dégoût de lui-même, l’effroi devant ce qu’il a fait sans s’en apercevoir.
Il ne boira plus d’alcool, jamais. L’eau du robinet lui coule sur la nuque, sur le visage, lave la sueur froide, l’empêche de sentir si oui ou non il s’est mis à pleurer de dégoût et de rage. L’eau ruisselle, lui entre dans le nez, dans la bouche, l’étouffe. Il boit goulûment, essayant de laver ce qui est arrivé cette nuit, essayant de noyer la honte et la peur.
Il ne sait pas ce qui sera la pire, que le reste de la beuverie lui ait tout fait oublier le lendemain, ou que le souvenir soit définitivement gravé dans sa mémoire.
L’eau coule sur lui, en lui ; il s’agrippe au rebord du lavabo, se rappelant encore la poigne de Maes qui le soutenait autrefois quand ils se saoulaient jusqu’à n’en plus pouvoir.
« Bois de l’eau, c’est encore ce qu’il y a de mieux, » conseille la voix de Maes au fond de sa mémoire.
Pour éviter la gueule de bois, ou pour éviter que de telles choses se reproduisent ?

Roy se laisse faire par le fantôme de Maes, ou bien par sa conscience. Il n’ose même pas se demander ce qu’il va bien pouvoir faire maintenant, comment il pourra se sortir de ce cauchemar. Il est seul face à lui-même.
Tout ce qu’il peut faire, c’est laisser l’eau couler, pour ne plus entendre la voix de Maes, pour ne plus penser à ce qu’il a fait, pour laver ce péché, peut-être pour se noyer…

perso: fma - fury, perso: fma - hughes, fandom: fma - indifférent, rating: pg-13, fandom: fullmetal alchemist, pairing: aucun, perso: fma - roy, pairing: traces, type: fanfic, pairing: m/m

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