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[repost*] ONiisama e - Fukiko x Rei - PG-15 | Ces messages d’amour et de haine

Jun 24, 2011 12:14

Titre : Ces messages d’amour et de haine
Auteur : ylg
Base : O-Nii-sama e (Très cher Frère)
Personnages/Couple : Ichinomiya Fukiko x Asaka 'Saint-Just' Rei
Genre : SM/UST
Gradation : PG-13 à R / T+
Disclaimer : propriété d' Ikeda Riyoko, je ne cherche pas à me faire de sous avec.

Prompt : «  Oniisama e - Fukiko/Saint-Just - marques de possession - ces messages d’amour et de haine sur sa peau - 15 décembre - round #2 » sur kinkenstock (décembre '08)
Continuité : relativement tôt dans la série ?
Avertissements : inhérents au couple
Nombre de mots : ~1300

***
Rei le sait depuis longtemps : Fukiko est une fleur parmi les fleurs. D’avoir voulu l’approcher lors d’une séance d’arrangement floral, Rei se retrouve avec le dos de la main criblé de petits trous rouges, partout là où les épines pointues, pointues, longues, effilées, assez pour embrocher les tiges des fleurs, plus cruelles que les épines d’une rose (et quelle rose, ô, Fukiko !) se sont enfoncées dans sa chair, écrasées par le poids seul du pique-fleur, lourd, lourd, lourd, pour contrebalancer la légèreté des fleurs. Pour écraser son cœur.
Se laisser blesser par Fukiko, en soi, ça n’était rien. Puisque c’était délibéré de sa part ! Puisque cela lui donnait l’occasion de la supplier ! Puisque Fukiko aurait dû toucher sa main et la soigner ensuite et déplorant le regrettable accident...

De l’autre côté de sa main, sous le bracelet, il y a aussi la cicatrice que lui a donnée Fukiko il y a déjà si longtemps. Rei a juré de lui offrir sa mort et ne s’est jamais pardonné de n’avoir pas réussi à mourir pour elle. Même si c’est Fukiko elle-même qui a changé d’avis au dernier moment et l’a sauvée... sa mort aurait dû lui appartenir, elle tient maintenant sa vie.
Ma sœur, ma poupée chérie, ma propriété.

Elle se laisse toujours faire. Elle laisse toujours Fukiko jouer avec elle, se jouer d’elle, comme si elle n’était qu’une poupée, sans jamais protester, refoulant même les frémissements de crainte et d’allégresse qui lui parcourent le corps chaque fois que sa princesse daigne se pencher sur elle.

Comme cette autre fois, comme tant d’autres fois...

Seule, devant son miroir, ses miroirs innombrables dont elle peuple sa chambre, Rei se souvient en passant en revue chacune des marques qu’elle a sur la peau, chaque fantôme de coup.

Elle se trouvait assise au piano, jouant pour Elle, une mélodie choisie exprès, une qui ne la fâcherait pas. Et voilà Fukiko qui approchait, princière. Fière comme toujours, mais pas en colère.

Elle se tenait à distance respectueuse - pour sa propre vertu - du piano et n’approcha Rei qu’au moment où elle plaquait son dernier accord. Elle franchit rapidement la distance qui les sépare, trop vite, et ne lui laissa pas le temps de se lever, de s’agenouille et d’effleurer à peine, oh, si peu pourtant ! sa main de ses lèvres, en un baisemain respectueux. Non, elle ne la laisserait pas exprimer tout son amour, son admiration, son respect pour elle, sûrement pas. Elle avait en tête aujourd’hui une toute autre humiliation, rien qui entre dans les conventions sociales.

Une aura prédatrice se dégageait de tout son être et Rei pensa fugitivement que Fukiko serait bien capable, en privé, de tordre ce geste du baisemain, de l’inverser et en fait d’effleurement, de mordre cruellement sa main pour y laisser la trace de ses dents.
Mais cela non plus, elle ne le ferait pas.

Fukiko exigea,
« Joue encore. Joue pour moi. »

Rei s’exécuta, pétrifiée. Ses mains volaient toujours d’elles-mêmes sur le clavier mais tout le reste de son être se figea, baignant dans la chaleur et le parfum du corps de Fukiko si proche d’elle.

Fukiko se pencha sur la pianiste, souleva le drapé de sa chevelure. Sous les cheveux longs, à demi caché par son col, personne ne verrait rien. Aussi, elle mordit hardiment dans son cou. Rei frémit et manqua de rater un accord. Elle aurait voulu ne jamais s’arrêter de jouer, mais Fukiko l’en empêchait, plantant ses ongles dans ses épaules et la secouant.

« Une chance que ta défroque cachera cette marque. »

Et pendant que Fukiko se moquait, Rei se mourait en espérant un miroir dans lequel voir la marque qu’elle venait de poser sur elle. La laque du piano n’était pas assez brillante pour cela... Hors de sa portée ! Elle se persuadait qu’elle la ressentirait en y passant les doigts, mais, si seulement elle pouvait en voir la preuve !

« Déguisée en homme. Cachée sous un nom d’homme. On te prendrait pour un garçon ! »

En un instant, Fukiko s’était mise en colère. Elle tira Rei violemment par les bras, la força à se lever, à lui faire face. Elle arracha sa chemise et exposa sa poitrine.

« Ah. »
Fukiko triomphait :
« Ils sont petits mais ils existent. »
L’accent de sa voix la déchira.
« Oh, Rei. »

Et de ses ongles impeccables, ses ongles longs, soigneusement limés et entretenus, peints avec raffinement, elle laissa des sillons rouges sur son sein pâle.

Une chose en amenant une autre, au lieu de se complaire encore et encore dans ce souvenir, l’image du sein appelle en elle une pensée pour Kaoru, Kaoru qui hurle chaque fois qu’elle trouve une nouvelle preuve de son appartenance.

« Elle te blesse ! Elle te fait souffrir !
- Quoi que Fukiko accepte de me donner, je le recevrai. Fût-ce de la douleur.
- Tu es folle, Rei. Bien plus malade que moi ! »

Oui, elle souffre d’un autre type de mal, auto-infligé celui-là. Ne pouvant pas, ne voulant pas guérir de son amour fou, elle maltraite le reste de son esprit à renforts de composés de substitution, du rêve en pilules pour effacer son désespoir, qui rongent sa conscience et en même temps sapent lentement son corps de l’intérieur.

Il y a des pensées qu’elle veut faire disparaître. Tout ce qu’elle veut garder, ce sont les messages d’amour et de haine laissés par Fukiko sur sa peau, et tout le reste est à jeter. Être juste une poupée sans esprit sous ses mains lui suffirait amplement. Sans douleur, avec juste le plaisir de lui appartenir, sa vie serait tellement plus facile... mais cela n’arrivera pas pour elle.

Rei explore chaque message laissé sur sa peau par Fukiko en revue, du regard et du bout du doigt. Elle rêve du regard de Fukiko elle-même sur sa peau nue, sur tout son corps, de ses mains aussi sur elle, encore et encore, de nouvelles marques, des caresses brûlantes, du plaisir surtout plus que de la douleur, du plaisir réel, sans avoir à recourir à ses petits comprimés.

Et aussitôt ensuite se superpose à la vue de son propre corps dans son miroir, de ses propres mains, l’image de celles de sa sœur. Cette vision la révolte. Ces pensées-là, précisément, elle refuse de se les autoriser.

Pour ne pas souiller l’image de Fukiko avec des pensées impures, elle avale calmant sur calmant. Du côté de Fukiko, ce jeu de dominance n’est pas censé être sexuel, tente de se persuader Rei. Elle ne peut pas traîner sa sœur bien-aimée dans ses obscurs fantasmes ! Que Fukiko marque sa peau encore et encore, tant et plus, mais qu’elle ne sache jamais combien le mal qu’elle inflige à sa sœur lui plaît.

Au final, l’image que Fukiko veut donner d’elle efface tout le reste ; Rei est trop heureuse de s’y plier. Ce qu’elle est secrètement, sous les apparences, ce à quoi Rei pourrait rêver si elle acceptait de libérer son esprit, tout cela est soigneusement muselé.

Elle ne se rend pas compte, elle refuse de se rendre compte, que si Fukiko met une telle malice à la blesser, c’est pour se venger de l’attachement qu’elle éprouve, que haine ou amour, c’est toujours de la passion qu’elle lui témoigne chaque fois que son masque de froideur se craquelle - Rei refuse de se donner un tel espoir.

Avec chaque marque qu’elle lui laisse, Fukiko affirme,
« Tu es à moi. Tu m’appartiens corps et âme. Tu feras ce que je te dirai. Tu penseras ce que je te dirai. Et tu as bien vu : tu n’auras jamais le droit de réclamer. Tu sens aussi sans voir : tu n’auras jamais le droit de montrer cela à d’autres. »

Les traces de coups, d’ongles ou de dents disparaissent avec le temps, mais leur signification demeure à jamais gravée dans son esprit ; les messages laissés sous sa peau sont les pires.

perso: oniisamae - fukiko, fandom: oniisama e, perso: oniisamae - rei, rating: r, type: fanfic, pairing: f/f

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