ylg in glyfic

[repost] Yoko Tsuno - Emilia, Olga - PG | La marâtre de Petrushka

Dec 11, 2010 11:18

Titre : La marâtre de Petrushka
Auteur : ylg
Base : Yoko Tsuno, Le septième code
Personnages/Couples : Emilia -> Olga, Brian McKinley/Olga
Genre : déni
Gradation : PG / K+
Disclaimer : propriété de Roger Leloup, je ne cherche pas à me faire de sous avec.

Thèmes : " un air de famille" et contrainte accessoire "journal intime" pour 31_jours (28 juillet '08)
+  « Qu'est-ce que tu lui trouves ? » pour Yuri_a_tt_prix
Nombre de mots : ~1000

Continuité : autour du Septième Code, écrit longtemps avant la sortie de La Servante de Lucifer

***
Tous les soirs, avant de s'endormir, Emilia raconte au cœur de sa mère, à voix basse, ce qu'elle a fait de sa journée. Pour pouvoir après dormir l'esprit en paix, sans cauchemar. Ainsi elle entretient son parler russe, ses souvenirs de sa mère, et elle fait le ménage dans ses pensées agitées.

Ces derniers temps, elle aurait particulièrement besoin du réconfort des bras maternels. Comme si sa vie n'était déjà pas assez bizarre comme cela... Elle n'en revient toujours pas : son père est en train de la trahir dans les bras d'une autre femme !

Cette comtesse qui lui a dit, d'un ton que la jeune fille a trouvé condescendant, qu'elle ressemble à son père ! Emilia voudrait l'étrangler. C'est à sa mèrequ'elle voudrait ressembler, s'arborer comme un rappel vivant du mariage de ses parents, de l'existence de sa mère, du fait que son père lui appartient à elleet que l'autre là, l'intruse, n'a rien à faire entre eux. (Il n'y a pas si longtemps pourtant, cette idée l'aurait fait bondir : elle existait par et pour elle-même, pas juste comme un mélange de ses parents. Mais les événements changeants bousculent sa situation et ses priorités.)

Ayant appris ce qui amène Olga ici, Emilia décide qu'elle aussi ressemble à son propre père. Comprenez : un truc vieux, moche, poilu, et froid comme un tas de viande congelé. Hélas, elle n'a personne à qui faire part de son trait d'esprit, venu trop tard, personne d'autre que le fantôme de sa mère.

Au fil de son récit, Emilia passe inconsciemment de la narration passive pour raconter à sa mère, aux imprécations directes envers son père, aux accusations. Ça n'est plus un compte-rendu, un journal de bord, ça tourne à la diatribe où elle épanche tout le ressentiment qu'elle ne peut formuler de jour, faute d'interlocuteur compréhensif. Elle est entourée d'imbéciles !

Qu'est-ce qu'il peut bien lui trouver à cette greluche, avec son parfum et sa vodka !
Elle n'est même pas si belle. Mama était bien plus jolie.
(Même si elle a un certain charme, vue sous un certain angle ? ...Non !)
Elle n'a pas l'air particulièrement intelligente, et pourtant elle doit être salement retorse pour avoir réussi à embobiner Papa.
(Elle ne peut quand même pas affirmer que Papa lui-même est un imbécile, tout de même !)
Elle est peut-être riche ?
(Mais ça Emilia s'en fiche éperdument.)

Cette Olga a vraiment déclenché chez Emilia une réaction épidermique. La jeune fille ne se l'explique pas autrement que par l'angoisse de voir son père qui tente de remplacer sa mère. Comme si les femmes étaient interchangeables.
Elle ne réalise pas encore qu'on peut aimer plus d'une seule personne au cours d'une vie, et que ça n'est pas être infidèle que de vouloir passer à autre chose après son veuvage. Il a porté le deuil longtemps, mais qui pourra lui reprocher d'être encore vivant après le décès de sa femme ?
Qui... he bien, sa fille, qui s'y connaît déjà en souffrance mais ignore encore tout de l'amour, s'en arroge le droit. Elle prétend avoir accepté la mort de sa mère là où son père ne le peut. Pourtant, après des années passées à noyer son chagrin dans le whisky, finalement entre les bras d'Olga, il a fini par s'en remettre, là où sa fille est toujours bloquée sur le soir du concert fatal.

Emilia s'est braquée avec ses idées d'amour éternel et de marâtre dont elle ne veut pas. Elle refuse catégoriquement de pouvoir trouver cette... femme sympathique. Elle lui cherche - et invente à l'occasion quand son examen lui fait défaut - toutes les tares possibles pour être sûre de la détester. La pire étant que cette fourbasse cherche à s'attirer ses faveurs. Comme si elle avait besoin de la bénédiction de la fille pour se faire son père !

Elle pourrait juste s'en fiche éperdument. Quelqu'un d'aussi hautain que cette Comtesse, qu'est-ce qu'elle aurait à s'embarrasser de l'approbation d'une gamine de quatorze ans. Si vraiment elle y tient
elle peut très bien se passer du consentement de l'encombrante gamine. Elle pourrait même carrément se débarrasser d'elle, l'envoyer ailleurs, l'expédier en Russie en voyage d'études ou chez de lointains cousins ou n'importe quoi pour être libre de ses mouvements sans devoir joeur les mamans de remplacement.

(Parce que personne ne peut te remplacer, Mama, n'est-ce pas ?
Moi je ne veux pas qu'elle te remplace. De toute façon elle ne le peut pas. Et je ne peux pas croire qu'elle en ait envie.)

C'est tellement plus facile de cataloguer Olga comme « la greluche qui cherche à séduire Papa ». ça évite de la faire entrer dans la famille voire même dans les amis. Ça évite de la considérer comme une personne. Ça évite surtout de s'autoriser à lui trouver quoi que ce soit d'appréciable.

Ça serait autrement plus compliqué si elle en venait à aimer cette femme, elle aussi... elle a décidé d'emblée que ça serait trahir sa mère et refuse tout net.

Alors Emilia se pourrit la vie à elle aussi en cherchant à tout prix à pourrir celle d'Olga, envenime les choses exprès. C'est ce qu'on attend d'elle, elle s'en est persuadée. Ça soulève nombre de nouveaux problèmes en en réglant un seul.

Il y a peut-être bel et bien une ressemblance de taille entre Emilia et son père : l'attirance immédiate éprouvée pour Olga. Lui y succombe sans se poser beaucoup de questions ; son amour pour sa défunte femme et pour sa fille adolescente qui se rebelle ne l'empêcheront en rien. Elle au contraire refuse catégoriquement de l'admettre et nie farouchement toute possibilité.
Mais l'entêtement même qu'elle oppose, c'est bien de son père qu'elle le tient. Quand elle s'obstine ainsi, elle lui ressemble de manière frappante. Et cela amuse les adultes, papa et vilaine belle-mère tout autant. De quoi la faire enrager encore plus.

pairing: f/f, fandom: yoko tsuno, perso: yokotsuno - emilia, pairing: traces, perso: yokotsuno - olga, type: fanfic, rating: g-pg, pairing: m/f

Previous post Next post
Up