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[new fic] Saiyūki - Sanzō-ikkō - PG | Sprotch!

Apr 13, 2009 22:24

Titre : sprotch, sprotch, splatch
Auteur : ylg
Base : Gensōmaden Saiyūki/Saiyūki Reload
Personnages : le Sanzō-ikkō
Genre : humour vaseux
Gradation : PG / K+
Disclaimer : propriété de Minekura Kazuya, je ne cherche pas à me faire de sous avec.

Thèmes :
"fange" et "voyage"
pour 31_jours
Nombre de mots : 1800 et une louche

***
Dans ce voyage interminable vers l'ouest Sanzō et sa bande se sont tapé des déserts brûlants, des montagnes gelées, un fleuve réputé infranchissable (et ils ont prouvé que non !), des ravins, des forêt épaisses quasi inpénétrables... manquait plus que les marais.
Au début ils s'y engagent sans trop y penser, contents d'avoir une Jeep tous-terrains, et roulent effectivement dans la boue sans trop de problèmes. Et puis au fur et à mesure qu'ils avancent... Jeep s'enfonce et patine de plus en plus, ralentitissant sensiblement. Ses roues dérapent et éclaboussent maintenant continuellement. Le moteur râle.
Hakkai finit par s'arrêter net :

« Nous sommes trop lourds. On ne peut pac continuer comme ça.
- On va pas descendre de voiture et patauger dans cette fange !
- Tu vois une autre solution ? Si on veut contourner ce marais il faudra d'abord faire demi-tour et le longer prendra au moins trois fois plus de temps que d'aller tout droit. »

Et c'est ainsi que la fière Bande à Sanzō se retrouva un jour à patauger dans la boue...
Ce que Hakkai prend avec la curieuse philosophie qui lui est propre :
« Quand on y réfléchit, ça devait arriver tôt ou tard, se retrouver ainsi dans la boue : quand on se traîne avec la fange de la société... on est des pourris, des serpillères, comme Sanzō le dit si bien. »

D'humeur plus prosaïque, Gojyō se contente de râler haut et fort, ne relevant même plus la comparaison si peu flautteuse :
« C'est les passages chiants comme ça qui font la looo-ngueur de ce putain de voyage ! Et il est grand comment ce marais ?
- À surface équivalente sur terrain sec, ça prendrait d'une demi-journée à un jour de marche. Mais comme justement le problème c'est ce sol instable...
- Écrase !
- Je dirais qu'on en a facilement pour deux jours.
- Ben ça va être la joie. »

Hakuryū volette au-dessus d'eux, seul de la troupe pour qui tout va à peu près bien.
« C'est pas juste !
- Ça va être une très, très longue étape dans ce long voyage.
- Ça forme la jeunesse !
- Tu sais ce qu'elle te dit, la jeunesse ? »

Il ne s'est pas écoulé plus de deux minutes que déjà Gojyō se remet à râler :

« En plus ça pue dans ce bled !
- Effectivement, reconnaît Hakkai. Sanzō, Gojyō ? C'est plein de méthane ici. Il va donc falloir vous abstenir de fumer si vous voulez éviter de mettre le feu au marais. »

Sanzō qui s'apprêtait à rallumer une énimène cigarette pour passer le temps lors de cette longue marche dans la boue suspend son geste.

« Tu te fiches de nous ?
- J'ai bien peur que non.
- C'est seulement possible, ça ?
- Oh, oui. Vous seriez surpris de ce que peut faire ce gaz.
- Et, on peut mourir étouffé à cause de ça ? s'inquiète Gokū.
- J'espère que non. »

Dommage pour les fumeurs, les archées méthanogènes responsables de l'odeur ne les lâcheront pas de sitôt. Et quelques centaines de mètres plus loin, les habitants (visible à l'oeil nu en tout cas) le petit groupe fait connaissance avec les plus nombreux des marais : des moustiques. En quantité.

« Par pitié, dites-moi que quelqu'un a pensé à prendre de l'insecticide...
- Non, mais j'ai un répulsif quelque part. ...Là !
- Ew! ça pue encore plus que juste le marais.
- C'est ça où te faire sucer à blanc par ces petites horreurs...
- Entre insectes, Gojyō, tu peux pas simplement leur dire d'aller voir ailleurs ?
- Nan je peux pas !
- Tiens, vous saviez que chez les moustiques, seules les femelles piquent et sucent ?
- ...Si tu poursuis ce train de pensée je te tue. »

À défaut de poursuivre une conversation s'enlisant dangereusement, ils poursuivent leur route en faisant de leur mieux pour ne pas, justement, s'enliser littéralement.

Pendant un long moment de calme, les seuls bruits audibles sont les succions de le boue autour des chaussures à chaque pas, et occasionnellement une bulle ou deux éclatant à la surface d'une nappe plus liquide.
Sanzō et Gojyō ruminent en mâchonnant chacun une cigarette éteinte. Miracle, Gokū ne se plaint pas d'avoir faim - l'ambiance ne s'y prête pas exactement, peut-être.

Et pourtant...

« Gokū a l'air de s'amuser, au moins, remarque Hakkai au bout de quelques minutes.
- Les gamins aiment bien patouiller dans le caca.
- Qui c'est que tu traites de gamin, Kappa crotté ?
- Recommencez pas vos engueulades, beugle Sanzō en brandissant son pistolet, rendu plus irritable que d'habitude par le manque de nicotine et la difficulté du voyage.
- Ah, attends ! Ne le leur tire pas dessus, si ça se trouve une simple étincelle pourrait suffire à mettre le feu à une nappe de gaz. »

Sanzō arrête son geste et porte un regard méfiant sur Hakkai, d'un air de demander, « C'est vrai, ça ? » mais sans le formuler à voix haute. Il finit quand même par mordre sa cigarette et ranger son arme. Pas envie de perdre son temps à discuter, et, stoppé dans son élan pour descendre les importuns sur place, le coeur n'y est plus vraiment. D'autant que, effrayés par la possibilité de rôtir tout vifs au moindre geste déplacé, le Kappa et le chimpanzés se tiennent finalement cois.

Dans le dos de Sanzō, Gojyō s'inquiète :
« C'est vraiment si dangereux que ça, cet endroit ? »
Hakkai hausse les épaules :
« Probablement pas, mais qui va lui dire ? Ceci dit, à ta place, j'éviterais de trop jouer avec ce briquet, quand même.
- Tch... »

Sprotch, sprotch, la petite troupe reprend son chemin pénible.

« J'ai de la boue entre les orteils ! se plaint tout à coup Gokū.
- Moi aussi, ça s'insinue dans mes bottes. »

Si Sanzō et Hakkai n'en font pas étalage à haute voix, il est plus que probable qu'ils se trouvent dans la même situation. Dans la boue jusqu'aux chevilles, souvent même à mi-mollets, ça passe entre les jambes et les pantalons, ça imbibe le tissu et grimpe. Les éclaboussures générées à chaque pas seules ne suffisent pas à expliquer la progression ascendante de la boue sur les vêtements. Non, cette soupe est assez liquide pour s'adsorber entre les fibres et avancer par capillarité.

« Question pour vous : pourquoi la boue fait-elle des taches claires sur vêtements sombres et des taches foncées sur vêtements clairs ?
- Ch'sais pas et j'm'en fous. »

Ce qui est sûr c'est qu'ils sont tous également crottés et que la prochaine lessive ne sera pas une partie de plaisir. À moins qu'arrivés à la ville suivante, ils décident de tout jeter purement et simplement et d'acheter des vêtements tout neufs tout propres.

*
Passage obligé : un aven, un trou d'eau invisible sous la boue, et splatch ! Gojyō s'y s'enfonce brusquement.
Ni la floppée de jurons qu'il lâche ni ses gesticulations ne l'en sortent, évidemment. Même tenter d'utiliser son shaku-jô comme perche pour se hisser ne marche pas.

« Ne panique pas, conseille Hakkai : mets-toi à plat ventre et rampe hors de là.
- Quoi, ramper ? dans cette purée ?
- Il faut augmenter ta surface portante sinon tu vas t'enfoncer encore plus vite.
- Fait chier. »

Si humiliant que ça soit, au moins ça marche et Gojyō finit par s'extraire du fond mouvant et trouver un coin de terrain légèrement plus solide. Il émerge presque entièrement couvert de boue de la tête aux pieds.
Et parlant de pieds...

« J'ai perdu mes godasses ! réalise alors Gokū.
- Voilà ce que c'est de les porter ouvertes, soupire Hakkai, désapprobateur. Combien de fois t'ai-je dit de bien attacher tes lacets ?
- C'est là que Sanzō doit être content d'avoir troqué ses sandales traditionnelles contre des boots.
- Quoique, avec toute la vase emprisonnée au fond qui doit faire squick-squick à chaque pas... 
- Vos gueules. J'veux pas savoir pour vos bottes, foutez la paix aux miennes. »

L'incident a au moins ça de bon pour Gojyō que Sanzō refuse de le frapper à coup d'éventail, ne voulant pas salir son précieux baffeur : pas question de le remettre tout gluant de boue dans sa poche ensuite...

« Vois le côté positif de la chose : on dit que les bains de noue sont bons pour la peau.
- Alors Sa Sainteté Sanzō devrait tenter le coup, pour préserve son teint de bébé &hearts
- Crève. »

Et pour Hakkai aussi, la mésaventure arrivée à Gojyō porte ses fruits :
« Gokū s'il te plaît, passe devant et sonde le chemin avec Nyoibo.
- T'es sûr que c'est une bonne idée ? un chimpanzé nain, il se risque de se noyer bien avant nous.
- ...
- À moins que ça justement ça l'idée ? se débarrasser de lui ni vu ni connu ?
- Gojyō, vraiment.
- Ah ! Puisque tu sais déjà t'y prendre pour te vautrer dans la boue j'dirai rien si je sens un autre trou devant toi, sale cafard ! »

Pendant au moins trente secondes, Gojyō essaie puérilement de faire exprès de projeter de la boue sur le pantalon de Gokū. Mais ses grandes jambes fatiguent vite ; l'effort demandé ne vaut décidément pas le gain hypothétique à embêter ainsi sa tête de turc préférée : il renonce rapidement. D'autant que la couche de boue qu'il a récoltée commence à sécher (lentement, trèèèès lentement dans ce fichu environnement tout humide) et l'alourdit. Que des inconvénients, zéro avantages...

« Quand j'ai signé pour ce pélerinage j'ai accepté d'aller latter des yōkai et sauver le monde, pas me balader dans la boue avec un rat volant et un singe et deux mecs ! Quitte à patauger dans la boue, où sont les filles à demi nues pour rendre ça agréable ?
- Pense que quand nous serons bien embourbés une bande de yōkai des marais nous tombera forcément dessus. Peut-être, avec de la chance, il y a aura des guerrières au milieu des guerriers ?
- J'y crois pas trop, j'ai jamais de chance là-dessus.
- La grande question c'est plutôt : qu'aura-t-on ajourd'hui, des fous furieux autochtones qui attaquent tout ce qui passe ou des assassins envoyés exprès après nous ? »

Justement, comme fait exprès, apparaissent non loin de là quelques feux follets.
« Woah ! C'est quoi ces trucs !
- À votre avis, fantômes maudits, yōkai, sortilèges, ou simple combustion ?
- Hakkai, arrête. Je veux pas entendre tes histoires qui font peur maintenant. Euh, et pas non plus plus tard, en fait.
- Si vous êtes des yōkai, montrez-vous ! »

Le cri de Gokū reste sans réponse. Si écho ni présence vivante autre que la leur dans ce marais.
C'est presque dommage, même si se battre dans une purée si lourde serait fatigant, ça nous aurait distraits un peu... He bien, ne perdons pas plus de temps, il va finir par se faire tard et nous sommes encore loin d'être sortis de là.

« Si on perdait pas autant de temps avec vos idioties... » maugrée Sanzō.

Ils se remettent en route, dans la boue jusqu'aux genoux cette fois, et dans un environnement de plus en plus sombre.

« He.
- Oui ?
- Et si on n'en sort pas avant la nuit, de ce putain de marais...
- Oui ?
- On fera comment, ce soir ?
- Allons, allons. Ne commence pas à t'inquiéter pour ça. On verra bien si ça arrive.
- J'veux sortir d'iciii ! »

perso: saiyuki - hakkai, pairing: aucun, perso: saiyuki - goku, perso: saiyuki - sanzo, fandom: saiyuki, perso: saiyuki - gojyo, type: fanfic, rating: g-pg

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