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[new fic] Saiyuki - Hakkai - PG-13 | Enemy within

May 24, 2010 16:01

Titre : Ennemy within
Auteur : ylg
Base : Gensōmaden Saiyūki
Personnages/Couple : Cho Gonō-Hakkai, Gonō/Kanan
Genre : violence/angst
Gradation : PG-13 / T
Disclaimer : propriété de Minekura Kazuya, je ne cherche pas à me faire de sous avec.

Thème : " ennemi intime" pour 6variations
Continuité/ Spoil éventuel : tomes 4-5
Avertissements : back-story de Hakkai
Nombre de mots : un petit millier


***
Des semaines durant, Gonō n'a pas eu à se poser la question : on lui a volé ce qui lui appartient, il va le récupérer, quitte à détruire sur son passage tout ce qui lui fera obstacle, punir tous ceux qui se mettent entre lui et Kanan, ceux qui la lui ont prise. Tous ceux qui les ont séparés, tous ceux qui ne l'aident pas à la retrouver, sont l'ennemi. Humains ou yōkai, peu importe... mais il a déjà tué tous les humains dont il trouvait qu'ils s'opposaient à leur bonheur, il n'en reste plus, personne n'est assez fou maintenant pour se mettre en travers de son chemin. Quiconque le croisera fera mieux de l'éviter, vite et loin. Il ne perdra pas de temps à chasser ceux qui s'enfuient, maintenant.

Les ennemis qui lui restent sont les yōkai. Et comme faute d'intérêt il ne sait distinguer les différents clans, ça sera tous, quels qu'ils soient. S'il en trouve un, il le torturera jusqu'à savoir où les coupables sont partis. Les yōkai qui lui ont pris Kanan. Les yōkai qui lui bloquent le chemin. Les yōkai qui en ce moment même font souffrir Kanan ?
Il lui faut pouvoir justifier ses souffrances, il ne peut accepter qu'elles soient en vain. Noyer l'offense dans le sang, œil pour œil... n’importe quoi qui l’empêche de trop penser tant qu’il n’aura pas atteint son but. S’il veut réussir, il doit se transformer en machine à vengeance et ne pas se laisser hésiter.

Une fois leur repaire trouvé, il n’est pas question de seulement exterminer tous ceux qui tentent de l'empêcher de passer, il va traquer aussi impitoyablement les chefs, et quand il apparaît qu'il arrive trop tard... tous ici, sans exception, il va les punir, il va se venger sur eux. Ne pas en laisser un vivant… afin d’être sûr que quand il aura récupéré Kanan, la voie sera libre devant elle pour qu'il la guide dehors, arrive-t-il à se dire de quelque part derrière sa rage.

Mais quand il peut enfin la retrouver et s’apprête à la délivrer, il s’enfonce encore plus loin dans le cauchemar.
Les moqueries du destin le transpercent :
Ta femme est l'une des nôtres, maintenant : elle porte l'enfant du Maître, elle nous appartient définitivement !
Et Kanan considère que son corps l’a trahie au-delà de toute rédemption. Elle ne lui laisse pas le temps d’essayer de lui expliquer que ça n’est pas grave, qu’ils vont trouver une solution, qu’il va la sortir de là et que de toute façon il ne reste plus personne pour leur dire non !
Les yōkai lui ont empoisonné l’esprit. Comme son frère, Kanan lave l’horreur dans le sang. Mais au contraire de Gonō, c’est le sien qu’elle fait couler, c’est sa propre vie qu’elle prend pour échapper à la peur et à la honte.

Il ne peut pas tourner sa colère contre elle qu’il aime tant, mais il n’a plus personne à maudire, il ne reste que lui, que lui, que lui…
Il ne reste plus un seul yōkai debout alentour sur lequel passer son désespoir renouvelé et il en vient à souhaiter malgré lui qu’ils ne soient pas encore tous morts, qu’il en reste un, juste un, qu’il pourra déchiqueter, ou qui viendra le tuer lui pour qu’il rejoigne Kanan. Quand le fils Hyakugan apparaît, Gonō ne peut y croire toutefois, que le sort s’acharne ainsi sur lui, exauce ce vœu-là et pas les autres… ça ne peut être vrai, il les a tous, tous tués ; ça doit être un fragment de son imagination à lui déjà devenu fou qui se moque.

Mais l’occasion est trop belle pour qu’il la laisse passer. Il a tellement pris l’habitude de se battre contre ces yōkai : il se jette à corps perdu contre celui-là. La vengeance ou la mort, il aura ce qu’il veut.

Le sang répandu entre en lui et le détruit de l'intérieur, le transforme. Son esprit a déjà volé en éclats, noyé sous la rage aveugle. Lui qui souhaitait un dernier adversaire et la destruction totale, il reçoit ce qu’il demandait.
Quand il ne reste plus personne d’autre que lui contre qui tourner sa lame, c'est lui-même qui devient l'un des leurs
La sauvagerie dont il les accusait, ne s'en est-il pas rendu coupable ? voire pire encore ?
Non, il ne vaut pas mieux. Il est lui-même le pire des monstres qu’il a rencontré.

Ce sang tellement haï devient sien, sa propre rage a fait de lui un monstre. Elle existe depuis toujours à l'intérieur de lui ; il la tenait en laisse mais la voilà maintenant libérée.
L'ennemi fait partie de sa propre personne.
L'ennemi c'est encore la puissance destructrice supplémentaire qu'il a gagnée dans sa transformation.
L'ennemi c'est aussi la rage accrue du dégoût de lui-même, de ce qu'il a fait, de ce à quoi il a échoué, de ce qu'il est devenu.
Aujourd'hui et jusqu'à sa mort il devra se battre contre lui-même, pour ne plus jamais succomber et recommencer un tel carnage. Car si dorénavant il se laissait aller de nouveau comme autrefois, les choses seraient encore bien pires.

Il faudra accepter s'il le peut, ce qu’il abrite en lui, même pas tout au fond : juste sous la surface. Pour survivre à ce conflit intérieur, il est forcé de négocier une trêve entre tous ses aspects contradictoire. Perdre ou gagner, là n’est pas la question : sa lutte intérieure, sa lutte contre lui-même désormais, ne sera jamais finie.
Il est devenu son propre ennemi. Dans son malheur, il se dit qu’il a peut-être de la chance : tant d’hommes se battent sans bien savoir contre qui, lui au moins sait parfaitement ce à quoi il fait face. Se recentrer sur son égoïsme, soupire Hakkai, voilà qui ressemble bien à Gonō. Certaines choses ne changent pas. Et tant d’autres choses autour de lui, hors de son propre monde intérieur, lui échappent toujours…

Il ne saura jamais ce qui est vraiment passé par la tête de Kanan pour qu’elle décide de se passer une lame au travers du corps, mais depuis que son propre corps est passé à l’ennemi, il pense comprendre : la trahison la plus intime, quand contre son cœur et son âme, son corps a accepté l’ennemi en son sein ?

Penser ainsi, faire le parallèle entre leurs deux situations, l’aide à tenir. S’il lui prête ses propres sentiments, admettre son geste est plus facile. Et il accepte plus facilement, en souvenir d’elle, la punition ainsi infligée par le destin.

perso: saiyuki - hakkai, perso: saiyuki - kanan, rating: pg-13, fandom: saiyuki, pairing: traces, type: fanfic, pairing: m/f

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