ylg in glyfic

[repost] FMA - Fury - R | Mort intérieure

Mar 18, 2010 23:43

Je présente mes excuses aux compilatrices de ficsfr_news pour être en train de poster cette fic et les trois drabbles précédents à pas d'heure au milieu de la nuit quand en général j'essaie de ne pas trop faire n'importe quoi sur les dates. D'accord, ça ne veut pas dire que je réussis toujours. En espérant ne pas tout mélanger...

Titre : Mort intérieure
Auteur : ylg
Base : FullMetal Alchemist
Personnages : Cain Fury. Et une bande de brutes anonymes.
Genre : horrible
Gradation : R / M
Disclaimer : propriété d'Arakawa Hiromu, je ne cherche pas à me faire de sous avec.

Note : depuis plus de trois ans, bientôt quatre, que cette fic est écrite, je le regrette. Mais puisqu'elle existe, je ne vais pas faire semblant que non...
Avertissements : viol en réunion. Glauque. Gay-bashing par une bande de salauds, même si aucun mot n’est clairement prononcé dans ce sens - ça, je n’arriverais pas à le formuler moi-même, même pour les besoins d’une fic. Culpabilisation injustement placée sur la victime.
Thème #29, «  mort de honte » pour 30morts
Nombre de mots : 900

***
Depuis toujours, il cachait son corps, s’esquivait comme il pouvait quand il se retrouvait contraint de partager les douches collectives, essayant de passer après tout le monde, espérant ne pas avoir à se montrer nu. Ça l’embarrassait beaucoup trop.

Quelque chose, dans ce comportement, déplut à d’autres membres de l’équipe, qui y virent prétexte à moqueries, et ne se privèrent pas de lui lancer des piques à tour de bras, ne faisant qu’augmenter sa gêne.
Puis vinrent les insinuations vicieuses, les insultes ciblées, auxquelles il refusa de répondre, préférant faire comme si ça ne le touchait pas.
Est-ce que ça aurait pu changer quelque chose ? sans doute pas.

Vint le jour où l’idée germa dans leur esprit. Déclenchée par quoi, nul ne saurait le dire, surtout pas lui.
Un jour où par malchance, il n’eut d’autre solution, cette fois, que de partager sa douche avec tous les autres, pris par le temps qu’ils étaient, il n’avait aucune excuse pour s’attarder plus que nécessaire et attendre que les lieux se vident.

De nouveau, les noms d’oiseaux, et cette fois, les mauvaises blagues sonnèrent vraiment comme des menaces.
Il tenta de nier, faiblement, ce dont on l’accusait, ce qui, au lieu de les calmer, ne fit que redoubler leur colère, leur mépris, leur haine.

On l’avait plaqué contre le mur. Fauché aux jambes. Tombé. Et il y avait eu les mains sur lui. Il avait tenté de se défendre, s’était entendu crier. Ça les avait fait rire.
Il réalisa avec une horreur glacée que si des suppliques lui échappaient, ils s’en délecteraient. Non seulement ses mots seraient vains, mais ils feraient encore empirer les choses…

Il se débattit de toutes ses forces, mais il avait beau lutter, impossible de se débarrasser de ses assaillants. Ce fut pire encore quand il s’aperçut qu’il n’y en avait vraiment qu’un seul, qui le plaquait au sol, qui l’empêchait complètement de bouger, qui se moquait bien des coups qu’il essayait de lui porter.
Tous les autres se contentaient principalement de regarder, donnant à peine un coup de main ici ou là.
Brusquement, il en perdit toute force.

Ses poignets changèrent de mains : « Tiens, Ralph, tiens-lui les pattes pour moi, tu veux ? »
Le type le refilait à un de ses copains, qui lui tordit les bras. Il tenta encore une dernière fois de se reprendre, de donner quelques coups de pieds, aussi fort qu’il put.
En quelques instants, les dernières défenses étaient tombées.

Puis la douleur.

Il se rappelait son corps déchiré, les commentaires obscènes des types. Quelqu’un qui l’avait violemment tiré par les cheveux, lui tordant le cou, quelque chose enfoncé de force dans sa gorge. Par réflexe, il tenta de mordre, prit un nouveau coup. Le goût du sang emplit sa bouche.

Il n’osa plus lutter. Il n’en était même plus capable.

Il ne sait combien de temps tout cela dura. L’un après l’autre, ils s’étaient relayés. Il avait refusé de compter, priant silencieusement pour qu’enfin, leur manège s’arrête.

Comment de temps, combien de coups, combien de douleur… tous les supplices des Enfers ?

Quand enfin, ils le lâchèrent, il resta à terre, brisé, incapable de bouger. Tout son corps lui faisait mal, l’impression que chacun de ses os était cassé, tous les muscles raidis par l’effort, quand il avait tenté de se défendre, quand ils l’avaient soumis à leurs jeux et qu’il avait tenté de résister. Et la douleur innommable qui lui ravageait le ventre.

Et la plaie à l’âme.

Il était enfin resté seul. Le sol sous lui, dur et froid, il ne le sentit pas avant un long moment.
Les autres avaient disparu ; leur leçon donnée, leur petite satisfaction prise, ils l’avaient abandonné là comme un jouet devenu inutile, sur le carrelage mouillé et froid.
Le sang coula de lui-même, emporté par le courant d’eau qui n’effaça pas pour autant la souillure ressentie.

Il resta là une autre éternité avant de trouver la force de se relever, de rassembler le courage de faire disparaître les traces du carnage, de chercher à retrouver le cours normal des choses, pulvérisé sans qu’il comprenne comment.

Il chercha à s’abriter, à se cacher du monde, mais où qu’il se réfugie, il restait face à sa propre mémoire, sa propre conscience qui refusait d’oublier.
Il se rappelait beaucoup trop bien les voix, les insultes. Chaque détail était resté gravé dans sa mémoire. Comme au fer rouge. Ça brûlait bien trop pour qu’il puisse cesser d’y penser. Une blessure à vif, qui ne cicatrisait pas, qui s’infectait.

Il avait l’impression que tous ceux qu’il croisait désormais, qu’il les connaisse ou pas, pouvaient lire sur lui ce qui s’était passé, que tout le monde savait.
Dans les couloirs et les bureaux, chaque chuchotis semblait raconter son hideux secret.

En contemplant cette horreur imprimée sur ses souvenirs, il se dit plusieurs fois qu’il aurait préféré mourir que d’avoir à subir ça. Pour se reprendre ensuite, non, pas mourir, tout de même pas, mais si seulement, ça pouvait disparaître !
Parfois aussi, une bouffée de haine le prenait : non, c’était eux qui devraient disparaître, lui n’avait rien fait de mal, quoi qu’ils puissent prétendre, eux seuls étaient coupables ! N’est-ce pas ?

Il ne pensait plus qu’à une chose : détourner le regard des autres posé sur lui. Effacer les souvenirs qui le taraudaient. Faire disparaître toute trace de ce qui était arrivé. Disparaître lui-même pour faire disparaître sa honte. Que tout cela s’arrête !

perso: fma - fury, perso: fma - anonymes, fandom: fma - indifférent, fandom: fullmetal alchemist, fandom: fma - 1st anime, pairing: aucun, type: fanfic, rating: r, pairing: m/m

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