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[repost*] FMA - équipe Mustang - PG | Vous avez dit "tragédie" ?

Mar 04, 2010 19:14

Titre : Vous avez dit "tragédie" ?
Auteur : ylg
Base : FullMetal Alchemist
Personnages/Couples : les militaires, mention de Fury/Havoc
Genre : une touche d'angst/gros nawak pour le reste
Gradation : PG / K+
Disclaimer : propriété d'Arakawa Hiromu, Square Enix, studio Bones pour les personnages ; une partie de l'intrigue est emprunté à William Shakespeare et une citation à Charles Baudelaire, mais ces derniers sont dans le domaine public désormais. Quoiqu'il en soit, je ne cherche à me faire de sous avec aucun.

Notes : un énorme mish-mash entre premier anime et manga/Brotherhood, complètement hors continuité, juste pour le fun !
Avertissements : j'ai des idées sévèrement bizarres parfois ^w^
Thème #25, «  mort tragique » pour 30morts
sur une suggestion de flo_nelja pour l’idée de la “tragédie” *glousse*
Nombre de mots : ~1400

***
Voilà, il en était arrivé au moment qu’il redoutait le plus. Toutes les péripéties précédentes étaient passées en un clin d’œil, il avait à peine eu le temps de les vivre que déjà elles s’étaient enfuies et il n’en gardait qu’un souvenir confus.
L’annonce des intentions marieuses de sa mère, le bal où il devait rencontrer son prétendant et peut-être d’autres, où finalement il trouva l’amour en une toute autre personne ; cette nuit d’été où il craignit tant que son balcon s’effondre sous le poids de ses sentiments - si cela avait dû se produire, il serait tombé droit dans les bras de son amant ! Et alors quoi, auraient-ils improvisé une toute autre histoire, qui se serait mieux finie ?

Mais non, tout s’était déroulé comme ça le devait. Échange de vœux, mariage secret - comme son cœur battait fort à ce moment !

Puis la mort du cousin, la guerre ouverte, son amant exilé à l’autre bout du pays, et la menace de cet autre mariage. C'était bien plus que son petit cœur ne pouvait supporter.

Tremblant, il porta la fiole du Frère à ses lèvres.

Entendre les lamentations des parents, sentir les bras de Breda emporter son corps inerte, c’était terrible à supporter. Mais il lui était impossible de réagir, désormais…

Ce mausolée était vraiment lugubre ; le corps d’Archer étendu non loin de lui, parmi les gisants, lui donnait des frissons.
Enfin, Havoc entra et vint se lamenter devant lui. Épreuve plus douloureuse encore que la mort… rien, vraiment rien, n’était pire que de l’écouter gémir et le sentir caresser son visage, baiser ses lèvres, sans pouvoir lui rendre ses mots d’amour et ses baisers, figé dans la mort.
Il aurait donné n’importe quoi pour infléchir le cours des choses.

Las, quand il put enfin se libérer de la gangue de sommeil glacé qui pesait sur lui, il était trop tard, bien trop tard ; son amant gisait mourant à ses côtés - empoisonné pour de bon ; cette fois, nulle drogue fantaisiste pour simuler la mort, mais bel et bien un philtre portant le sommeil éternel.
Aucune de ses suppliques ne l’en tira, aucun de ses mots n’avait le pouvoir d’une formule enchantée pour le réveiller ; ses larmes non plus ne purent laver le poison de ses lèvres.

Seul, il était définitivement seul, leur plan secret avait échoué, son amour déjà froid entre ses bras, happé par l’atmosphère sépulcrale… il était seul à respirer encore dans ce tombeau, seul parmi des dizaines de cadavres, il était censé faire déjà partie de cette assemblée, qui l’appelait doucement…

Avec un dernier sanglot, il tira la dague à la ceinture de Havoc.
Sa nourrice lui avait bien expliqué, quand il n’y avait personne pour les entendre, où placer la pointe, sur son sein, pour être sûr de bien percer le cœur…
Un flot vermeil jaillit sous la lame d’argent, souillant le corsage de sa robe mortuaire, les atours préparés pour ses noces et dont ils avaient fait son suaire. Comme si un songe prémonitoire leur avait suggéré l’issue fatale de leur histoire.

Il y eut encore des voix lointaines auxquelles il ne sut prêter attention, trop occupé qu’il était à mourir pour de bon, cette fois.

Voilà. Fini. Tout était terminé. Plus rien. Le rideau tomba, les lumières s’éteignirent. Et dans la semi-obscurité, une nouvelle voix s’éleva, une voix assourdie qui récitait…
Nous aurons des lits pleins d'odeurs légères,
Des divans profonds comme des tombeaux ;
Et d'étranges fleurs sur des étagères,
Ecloses pour nous sous des cieux plus beaux,

Usant à l'envi leurs chaleurs dernières ;
Nos deux cœurs seront deux vastes flambeaux,
Qui réfléchiront leurs doubles lumières
Dans nos deux esprits, ces miroirs jumeaux.

Un soir fait de rose et de bleu mystique
Nous échangerons un éclair unique,
Comme un long sanglot tout chargé d'adieu,

Et plus tard un ange, entrouvrant les portes,
Viendra ranimer, fidèle et joyeux,
Les miroirs ternis et les flammes mortes.

La souffleuse, en fait, prise d’une inspiration subite, leur ajoutait un poème, à mi-voix, rien que pour eux. Ça ajoutait encore à l’atmosphère irréelle du moment, ça et le tonnerre en sourdine qui venait de l’autre côté, les applaudissements auxquels ils ne prêtaient pas vraiment attention.

Le temps qu’elle finisse son sonnet, tous les autres étaient de retour, pour le salut.
Ils se relevèrent comme des automates, la lumière revenue sur la rampe en plein dans les yeux, éblouissante.

*
Une fois le rideau définitivement retombé, il retrouva d’un coup une toute autre ambiance. Envolée, son identité d’emprunt pour la pièce, comme si vraiment il avait vécu une autre vie le temps d’un rêve. Il redevenait lui-même, sous le costume de scène, retrouvait ses camarades et non plus des personnages.
Finie la représentation, fini le rêve, retour à l’atmosphère des répétitions d’avant.

Il retrouvait un monde presque normal.

Il ne se rappelait que trop bien la proposition du Généralissime pour cette fête, que leur équipe et quelques autres de leur choix si besoin, montent une pièce ? Et pourquoi donc Romeo and Juliet ? Armstrong avait dit que c’était sans doute la plus connue. Farman avait suggéré quelque chose de moins sentimental et plus guerrier, avait proposé Lorenzaccio (par la suite, ayant pris connaissance de cette pièce, Cain s’était demandé, eût-elle été acceptée, s’il se serait retrouvé dans le rôle de la jeune fille, ou si le Colonel l’aurait utilisé comme doublure du rôle principal pour éviter de se retrouver lui-même en robe, juste pour une scène). Mais Mustang y avait coupé court, répondant que ce truc, personne ne connaissait, que c’était bien trop long, que les gens s’ennuieraient.
Riza avait annoncé que son seul veto concernerait Julius Caesar, ça risquait d’être mal interprété.
Armstrong était revenu à la charge. Et Romeo and Juliet avait été acceptée.

Ce qui fit, forcément, que le Généralissime leur transmit le désir de tous les futurs spectateurs : Roy Mustang et Riza Hawkeye dans les rôles-titres.
Ce que cette dernière avait farouchement refusé.
Ça aurait peut-être pu se négocier, difficilement, mais quand même, arriver à un arrangement ? Non, c’était sans compter Armstrong : il s’empressa de trouver l’arrangement sans discussion.
Car en plus, le Major s’était mis en tête de répartir les rôles, assisté de Farman, puis de Scieszka.

« Je ne jouerai pas dans cette pièce, avait tenu Hawkeye, envers et contre tout. Demandez à quelqu’un d’autre.
- Douce Elizabeth, nous avons dû renoncer à vous pour le rôle de Juliet, mais nous laisserez-vous malgré tout quand nous aurions besoin de votre secours ? »
Et voilà que cet olibrius se fondait même dans les dialogues de sa pièce !
« Je vous en supplie, Lieutenant : si vous refusez de jouer Juliet, acceptez au moins d’incarner sa mère. Vous seule feriez une Lady Capulet digne de ce nom. »
Elle fronça le nez à cette idée : elle, jouer la mère de Juliet ? Elle jeta un regard de côté à Fury, qui ne savait plus où se mettre.
« Ça serait tout à votre honneur : sa fille n’avait que quatorze ans, elle-même s'était mariée tôt ; c’était encore une jeune et belle dame elle-même, la rassura Armstrong. Si cela vous tourmente encore, elle n’a que peu de texte à réciter, et en costume personne ne vous reconnaîtra. Surtout si le public est persuadé de vous avoir en Juliet. »

Après force hésitations, elle finit par s’y ranger.

« Et pour la Nourrice ?
-Je le ferais volontiers moi-même. Quoi que j’hésite avec le rôle de Frère Laurence… »
Cela valut à Armstrong un regard qui choqué, qui inquiet, de la part de l’ensemble de l’assistance.
« Je propose le sous-lieutenant Ross, ce rôle lui irait comme un gant.
- N’avait-elle pas un serviteur ?
- Je l’ai aussi. Aucune crainte à avoir. Notez : Peter: Denny Brosch. Je suis sûr qu’il en sera ravi ! »

Et ainsi de suite jusqu'à enrôler la plupart de ses connaissances dans ce projet absurde…

*
Enfin, tout ça était maintenant bien fini ; il pouvait se débarrasser de la perruque, du corsage taché de sang artificiel, de la brassière rembourrée. Restait encore le maquillage. Et l’impression bizarre laissée par le final.
Comme un rêve dont il n’arriverait pas à se réveiller totalement, comme des souvenirs qui ne lui appartiendraient pas. Avec, paradoxalement, l’idée que les sentiments éprouvés pendant tout le temps de la représentation, venus d’un autre monde ou non, étaient eux, bien réels.

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