Où l’on apprend enfin comment Beethoven est devenu sourd

May 05, 2012 01:26


Titre : Où l’on apprend enfin comment Beethoven est devenu sourd
Auteur : 
mllelouiz 
Rating : NC-17
Personnage : Beethoven (le chien)
Nombre de mots : 498 mots

Thème : Masturbation

Disclaimer : Pardon. Si vraiment, j’insiste. Et Beethoven n’est pas à moi, heureusement pour lui …



Beethoven vivait chez les Laufeyson depuis seulement sept mois quand l’incident se produisit.

Sept mois à gambader dans le jardin, se rouler dans la boue et s’ébrouer sur Papa Laufeyson qui râlait mais sans vraiment se fâcher. Puis il faisait le tour des enfants pour recevoir des caresses et finissait par faire le beau pour Madame qui le laissait lécher le bol de crème au citron.

Mais ce que Beethoven préférait dans ce voisinage, c’était Carmela, la chienne des voisins, avec qui il passait beaucoup de temps à explorer l’anatomie canine.

Sauf que cette semaine la famille de Carmela était en vacances et qu’il se retrouvait tout seul. Tout seul avec ses envies et ses hormones qui s’agitaient.

Alors, parce qu’on ne contrôle pas ses envies quand on est un Saint Bernard de 94,37 kg (le régime crème au citron n’était clairement PAS une bonne idée pour sa ligne), Beethoven se faisait plaisir par tous les moyens possibles.

Tout seul comme un grand ou contre les divers coins des divers objets de la maison. Le canapé, moelleux mais un peu trop mou. La table basse, angle trop droit, douloureux. Les chaussures de Papa, larges comme il faut mais un peu rigides.

C’est la Grande Fille qui lui donna la meilleure idée qui existe. Enfin, jusqu’à l’incident.

Elle regardait la télé et téléphonait en même temps. Ces mômes, tellement multitâches. Elle parlait de tarte. Elle qui ne mettait jamais les pieds en cuisine, Beethoven se demanda ce qu’elle pouvait bien avoir à dire sur le sujet.

-      -   Et tu vois rien en plus parce que

-      -    …

-     -   Mais non, il la met DANS la tarte

-      -  …

-     -  Pour … enfin … tu vois quoi …

D’après les gestes plus que précis de la Grande Fille, Beethoven comprit. Se la mettre dans une tarte. Ces humains avaient décidément des idées farfelues.

Mais Beethoven était à court d’idée pour se satisfaire et une tarte moelleuse et chaude était toujours mieux qu’une table basse. Ou un coin de télé. Argh, rien de pire qu’un coin de télé pour s’astiquer le manche.

Oui, les chiens aussi utilisent cette expression, d’où croyez vous qu’on la tient ? (l’expression, je veux dire, pas la .. euh, enfin vous voyez quoi).

Beethoven se  pressa à la cuisine, ouvrit le frigo et attrapa avec les crocs la tarte meringuée au citron sur l’étage du bas.

Les premières secondes furent un délice. Plongeant la queue dans la meringue italienne, il gémit. Moelleux. Encore tiède parce qu’elle sortait du four. Déjà fraiche de son séjour au frigo.

Absorbée par son plaisir, Beethoven n’entendit pas Madame revenir à la cuisine. Pousser un cri horrifié. Ouvrir le tiroir sous l’évier. Sortir la corne de brume.

Et appuyer, longuement, très longuement, la corne résonnant à deux centimètres des oreilles de Beethoven.

Si près que plus jamais le chien ne fut capable d’entendre un son.

Ni de supporter la vue d’une tarte au citron.

Et c’est ainsi que Beethoven devint sourd.

thème, original

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