Titre: Le secret de Nagini
Thème: liberté (aurait pu être aussi animal de compagnie)
Fandom: Harry Potter
Personnages : Nagini
Disclaimer: J'ai tout emprunté à Rowling
Rating: G
Nombre de mots: 500 (et j'ai écrêté)
Avertissement : spoilers tome 7
***
Long et sinueux, le serpent glissait en silence entre les arbres de la forêt interdite. Tout au plus entendait-on le bruissement de la végétation qu’il dérangeait par ses ondoiements, jusqu’à ce qu’il atteignit une source d’eau chaude. Nagini avait trouvé son port d’attache.
-Foutu climat écossais ! ronchonna-t-elle. C’est bien trop frais pour ma circulation.
Hélas, il était difficile pour un serpent seul de voyager jusqu’en Afrique incognito.
-Peut-être que si j’avais encore un peu de Polynectar…
Tout à fait raisonnablement, Nagini laissa les regrets de côté et se mit en chasse de quelque rongeur imprudent. C’était sans compter sur son esprit, car Nagini était un serpent pensant, qui entreprit de la distraire avec des réminiscences des événements récents. Immédiatement, l’image de Jules s’imposa à elle. Jules était un magnifique python améthyste, call-snake de profession, que son maître avait acquis pour occuper son animal de compagnie pendant qu’il s’affairait à dominer le monde. C’était aussi un jeune simplet qu’elle n’avait eu aucun mal à faire tomber sous son charme et à soumettre à ses quatre volontés. Grâce à lui, elle avait concocté un plan machiavélique qui lui avait permis d’être encore vivante à l’heure d’aujourd’hui.
- J’ai vraiment eu du nez, se félicita-t-elle en se souvenant de la manière dont elle avait échappé à la cage enchantée. Mourir décapitée, si jeune !
Là-dessus, elle planta ses crochets dans une musaraigne qui passait par là.
Jules n’avait pu résister à la tentation de partager la gloire de Nagini et les attentions du maître. En bon animal de compagnie qui étudie les habitudes de son maître, Nagini avait compris très tôt qu’elle finirait en chair à pâté, à canon, à sortilèges… la liste pouvait être très longue, surtout pour un reptile charnu comme elle. Elle avait donc volé du Polynectar dans les réserves de son maître (Pettigrow avait porté le chapeau), avait gratté quelques écailles, et Jules avait bu avec reconnaissance la potion qui faisait de lui le chouchou du maître (il avait d’ailleurs adoré Charity Burbage), tandis que Nagini se faisait discrète, avalant à l’occasion du Polynectar au Jules pour mieux effacer ses traces. Incroyable que son maître n’ait jamais rien deviné, surtout avec ce petit bout d’âme qu’elle traînait encore et dont le seul moyen de se défaire était de mourir. Ouais, ben, cela attendrait un peu. Le morceau d’âme ne gênait pas de toute façon, il était si petit. Ah, la musaraigne était en cours de digestion maintenant. Nagini s’installa confortablement à proximité de la source d’eau chaude et poursuivit ses pérégrinations sur le chemin des souvenirs.
-Tu me manqueras, l’ami. Voir ta tête rouler au sol sous le coup de l’épée de Gryffondor fut un coup dur pour moi. Pour un peu, j’en pleurerais. Ton sacrifice, certes involontaire, me touche beaucoup. Cher Jules, tu as ma gratitude éternelle.
Sa bonne action commise, Nagini se tourna vers des considérations beaucoup plus terre à terre et entreprit de se préparer un nid douillet et chaud qui lui permettrait d’affronter l’hiver écossais.