Titre : Vous revoir : Writer's cut (8/9)
Auteur :
clair_de_luneSpoilers : ---
Public : Tout public
Fandom : Prison Break
Disclaimer : Pas à moi. Je les emprunte pour quelques lignes et les rends juste après.
Notes : Cette fanfiction est supposée faire partie d'un
"ensemble" de fics. Merci à
niennanou pour la beta-lecture.
Scène coupée 6
Il est tard. Ou plus exactement, s’il se fie aux teintes rosées qu’est en train de prendre le ciel, tôt. Les derniers invités s’en vont enfin, les équipes des traiteurs commencent à remballer, LJ et Elizabeth ont fichu le camp depuis longtemps (et quel genre de personnes partent en lune de miel au Panama ?)
Sara est assise sur les marches du perron, le dos appuyé à la rambarde de l’escalier, les cheveux défaits, ses chaussures aux talons invraisemblables abandonnées près d’elle et une veste de costume, que Lincoln croit reconnaître, sur les épaules.
« Michael est parti ? » demande-t-il en s’accoudant à la balustrade.
Il tient entre les doigts, aussi délicatement qu’il en est capable, un bouquet un peu fatigué de tulipes jaunes et blanches enveloppées de tulle et de ruban. Personne n’a compris comme il avait attrapé le bouquet de la mariée. Lincoln pense qu’Elizabeth visait Sara (sur instructions de LJ) mais que Sara était trop occupée à reluquer Michael pour s’en rendre compte. Sara pense qu’Elizabeth visait bel et bien Lincoln (ce serait bien son genre) et que le bouquet est un message visant à inciter Lincoln à arrêter d’épouser n’importe qui dès que l’occasion se présente. Michael pense que ce n’est qu’une tradition qui n’a jamais eu de preuves scientifiques.
Le Dir Com est juste soulagé que Sara n’ait pas attrapé le bouquet ; ce n’est pas quelque chose qu’il aurait voulu voir dans la presse, notamment si l’info avait dû être accompagnée d’une ou deux des photos que tout le monde a essayé de lui cacher pendant la majeure partie de la réception. (Le Dir Com n’est pas aussi naïf que tout le monde semble l’imaginer, il est au courant pour les photos.)
« Non, il est à l’intérieur. » Elle désigne la maison derrière elle, pointant vaguement du doigt les fenêtres de la bibliothèque. « Il va rester quelque temps pour que l’on... »
... et Lincoln brandit les mains devant lui tel un flic arrêtant la circulation, un geste défensif comme il a vu Sara le faire des dizaines de fois, et il dit : « OK, stop. Merci. »
Elle lève légèrement les yeux au ciel avec un demi-sourire amusé et « Grandis un peu, Burrows. » Mais elle n’en dit pas plus et il ne sait pas de quelle façon il est supposé prendre ça au juste - arrêter de penser avec la partie inférieure de son anatomie ou se faire à l’idée de Michael-et-elle-ainsi. Il se rend soudain compte que se faire à l’idée de Michael-et-elle-ainsi aurait été bien simple douze ans plus tôt, quand elle n’était que le docteur Tancredi ; savoir sur elle plus de choses que Michael est pour le moins étrange.
« Lincoln ? » Elle est en train de claquer des doigts pour attirer son attention. « Tu voulais quelque chose ? Parce que sinon, mes projets immédiats sont une douche et quelques heures de sommeil.
- Tu as toujours ces places pour les matches de base-ball ? » Elle le regarde en souriant. « J’ai dit à Michael que... » Elle continue de sourire, vaguement sarcastique. C’est dans ces situations-là qu’il regrette qu’elle soit une femme. Parce que quand il lui donne une tape sur l’épaule, elle réplique sans retenir ses coups, arguant du fait qu’il est tellement plus grand et solide qu’elle, et c’est lui qui se retrouve avec des bleus, ce qui est à la fois injuste et humiliant.
« Tu l’as invité alors que tu ne savais même pas si tu aurais les places ? dit-elle, et il hausse les épaules. Vous avez parlé ?
- Parlé ? On n’est pas des nanas. »
Le ton est ouvertement provocateur. Et vise à éluder la question.
« Tu sais, Linc, de l’extérieur, tu ressembles presque à un être humain, et puis tu dis ce genre de chose et l’illusion s’envole.
- On a parlé, fait-il de mauvaise grâce. En quelque sorte. C’est pour ça que j’ai besoin des places. » Une pause. « Tu veux venir ? » propose-t-il sur un ton empli d’espoir. En partie l’espoir qu’elle va accepter parce qu’il ne refuserait pas une pointe de soutien moral ; et en partie l’espoir qu’elle va refuser parce que c’est son frère, nom de Dieu, il a pu gérer (et s’agissant de Michael et lui, "gérer" est exactement le terme qui convient) ça pendant trente ans, il est capable de recommencer et de s’en sortir tout seul.
« Non, répond-elle simplement, sans explication superflue.
- Tu as toujours les places ? » insiste-t-il. Il lui tend la main (celle qui ne tient pas le bouquet de la mariée) et elle la saisit et se redresse avec un petit soupir. Evidemment qu’elle a les places.
« Base-ball, lui assure-t-elle. Samedi. »
Et si elle ne les a pas, elle les aura.
-THAT’S (NOT QUITE) ALL, FOLKS-