Fic - Doctor Who - Ten et Rose - 2/5

Dec 01, 2008 20:33

Après avoir posté tous les mèmes en retard à cause du NaNo, il est temps de s'occuper des fics en retard. :-)

Titre : Une planète de retour (Partie 2/5)
Auteur : flo_nelja
Fandom : Doctor Who
Persos : Ten et Rose (un peu de Ten/Rose, comme dans le canon, quoi), des OC locaux, et un méchant des vieilles séries que j'aime bien
Rating : PG
Résumé : Ten et Rose, pendant la saison 2 (et même, techniquement, quelque part entre le 2x07 et le 2x08), sur une planète qui ne devrait pas être habitée, ni même être là du tout.
Disclaimer : Ces personnages appartiennent à la BBC et à Russell T. Davies.
Avertissements : Pas vraiment de spoilers. Désolée pour les histoires de tutoiements/vouvoiements, je n'ai rien trouvé de satisfaisant. Imaginez qu'ils parlent anglais. ^^



En désespoir de cause, le Docteur sortit son tournevis sonique, le braqua sur la créature, tandis que Rose s'abritait derrière lui - abri tout relatif, si on considérait qu'un autre de ces félins de pierre était derrière eux.

"Je n'essaierais pas ça si j'étais toi !" lança-t-il d'un air menaçant.

La bête ne fit pas la moindre attention à lui.

Le côté positif de la chose étant qu'elle ne le remarqua pas non plus le moins du monde en tant qu'ennemi ou que repas. Passant à plusieurs mètres du Docteur et de Rose sans sembler les remarquer, il rejoignit son camarade, avant de s'éloigner tous les deux sans même avoir eu un regard ou un coup de griffe dans leur direction.

"Si je m'attendais à..." commença le Docteur. L'espace d'un instant, il eut une expression presque vexée, mais qui se transforma soudainement en un large sourire. "Des lynx de pierre pacifistes !" Il agita son tournevis sonique en l'air en leur lançant un "Braves chats !" qu'ils semblèrent remarquer aussi peu que le reste.

Puis, se retournant vers Rose, il conclut : "Cette planète est encore plus charmante que je l'espérais !" Il haussa les sourcils. "Même sans mentionner que j'attendais un champ de ruines."

"J'aime particulièrement les explosions. Et les gens qui nous sautent dessus." plaisanta Rose.

"C'est bien ce que je disais ! Presque aussi animée que la Terre, et vous y vivez !" Puis, son expression plus douce à nouveau, il murmura : "Ils ressemblaient presque à..."

"A quoi ?" demanda Rose, quand un silence lui laissa craindre qu'il avait oublié jusqu'à la fin de sa phrase.

Il cligna des yeux. "A rien ! Ca peut faire penser aux trolls de chez vous, tu ne crois pas ? Des gros rochers qui sont en fait des trolls..."

"Ca existe vraiment ?" demanda Rose.

"Non. Enfin, j'en ai vu quelques-uns, mais c'étaient juste des extraterrestres déguisés en menhirs. Rien d'indigène. A ma connaissance, bien sûr !"

Il lui tendit la main pour l'aider à escalader une butte particulièrement escarpée, et, de l'autre côté, ils découvrirent le dôme.

C'était une sorte de demi-sphère, pas tout à fait régulière, pas tout à fait lisse, faite dans une sorte de matière vitrifiée, qui déformait les contours, mais laissait quand même suffisamment passer la lumière pour qu'on puisse distinguer une ville de maisons de bois. Rose avait déjà vu de multiples villes futuristes - et le Docteur, évidemment, infiniment plus - mais il y avait dans celle-là une sorte de caractère antique, imparfait, qui laissait l'impression qu'on avait voulu construire un décor de science-fiction grandiose avec les moyens du dix-neuvième siècle.

"Trouvé !" s'exclama-t-elle en souriant, parce qu'il faisait bon faire remarquer les évidences parfois ; puis elle dévala l'autre côté de la butte en courant, et le Docteur la suivit en quelques bonds énergiques. Ce n'était plus très loin, ensuite, et comme l'indiquait le tournevis sonique, il n'y avait plus de Kayons du tout.

Cependant, sur le chemin qui menait au dôme, derrière d'autres restes d'arbres et de roches, ils purent apercevoir un autre village. Il n'était sans doute pas bien grand, une quarantaine de ces maisons de bois au grand maximum ; mais une solide barrière de rondins le rendait imposant. La porte en était cependant légèrement entrouverte.

"Je n'ai jamais pu résister à une porte ouverte !" lança le Docteur.

"Oooh, les portes fermées vont se sentir délaissées ! Mais elles savent qu'on les aime aussi !"

Personne dans l'allée derrière l'entrée, et, comme par défi, le Docteur tourna la poignée de la première porte venue.

"Elles ne vous résistent pas non plus !" souffla Rose, à voix basse, car le Docteur avait décidé d'entrer comme s'il était chez lui, examinant les meubles de bois de ce qui semblait être une grande cuisine propre. Un escalier montait vers un étage, et, toujours sans gêne aucune, ils poussèrent la porte à droite du palier...

Ils tombèrent sur deux adolescents en train de s'embrasser avec application.

Rose resta sur le palier sans avoir le reflexe de fermer la porte, gênée, avec l'expression caractéristique de la personne qui, à force de voir des gens louches cacher des Cybermen dans leurs placards, avait presque oublié qu'on pouvait vouloir de l'intimité pour une bonne raison mais se trouve vivement rappelée à l'ordre.

Le Docteur, lui, leur lança un grand "Passez une bonne journée ! On dirait que vous avez déjà commencé !" mais pensa, lui, à refermer la porte.

Ce ne fut pas suffisant.

L'autre porte s'ouvrit derrière eux, laissant sortir la jeune fille qui les avait sauvés l'après-midi.

Elle les fixa de ses yeux à la pupille blanche et au contour noir, et Rose ne put retenir un mouvement de surprise de voir une caractéristique si inhabituelle chez un être qui semblait si humain, d'apparence comme d'habitudes.

"Que faites-vous ici ?" leur demanda-t-elle. Puis, regardant plus particulièrement le Docteur : "Vous n'êtes pas malade ! Vous ne devez pas être là !"

"Et moi ?" demanda Rose, qui se sentait étrangement exclue de la conversation.

Le regard inversé de la jeune fille se posa sur elle "Vous aussi, c'est vrai !"

A ce moment s'ouvrit l'autre porte, et les deux jeunes gens en sortirent, se plaçant entre la sortie et les voyageurs temporels. L'un d'entre eux était d'un châtain doré, et avait les même yeux surprenants que la jeune fille, avec en plus un iris d'un rouge profond. L'autre était grand, maigre et brun, avec des yeux noirs complètement ordinaires - c'était Liosha.

"Que faites-vous ici ?" leur demanda-t-il brusquement. "Vous êtes complètement stupides ?" Et, plus surpris, après les avoir regardés de plus près. "Mais qui êtes-vous ? Je ne vous ai jamais vu au temple !! Je pense que je vous reconnaîtrais, même avec ces têtes ordinaires..."

Le Docteur et Rose durent se retenir pour ne pas tomber dans le piège grossier de l'adolescent et se sentir vexés. La jeune fille aux cheveux châtain, elle, semblait ne pas très bien comprendre la conversation qui se déroulait devant elle.

"Liosha." interrompit l'adolescent aux cheveux châtain. "Ils sont gentils !" Il regarda la jeune fille. "Toi, Dash, tu le sais bien !"

Elle sembla hésiter, puis lui ébouriffa les cheveux : "Je te fais confiance." Puis, regardant les trois autres. "Vani a une bien meilleure mémoire que moi." Puis, se reprenant, elle fixa à nouveau Rose et le Docteur "Mais ils ne devraient pas être là !"

"Est-ce qu'il serait possible" demanda le Docteur, "de savoir pourquoi exactement ?"

Dash et Vani, encore une fois, lui lancèrent un regard empli d'incompréhension. Mais Liosha, lui, semblait tout à fait prêt à expliquer les détails.

"Mais ce n'est pas possible, vous êtes aveugles ou idiots ! Vous voyez bien qu'ils sont malades, et que vous risquez d'être contaminés, et vous n'êtes peut-être jamais allés dehors avant, mais vous en avez bien entendu parler ? Ou alors est-ce que les gens en ville disent que la maladie transforme les gens en monstres à trois têtes ?"

Rose commençait à comprendre. D'ailleurs, même si Dash et Vani, à part la couleur de leurs yeux, avaient l'air plutôt sains - Vani était peut-être un peu faible - elle se demandait si ce n'était pas une bonne idée de partir d'ici.

"Et vous, alors ? Pourquoi restez-vous ?" demanda le Docteur en s'adressant à Liosha.

"Oh, j'ai mes raisons, et je suis sûr que vous en avez compris une partie !" lança le jeune homme, qui manifestait une sorte de fureur molle contre l'univers entier, comme cela semblait être son habitude. "D'ailleurs, si vous répétez ça à mon père, je vous le dis tout de suite, je vous arrache les entrailles et je vous en fais des noeuds pour les cheveux !" Il se
tourna vers Vani, lui serra la main avec passion. "Il ne me laisserait plus venir ici, tu comprends ? Non, évidemment. Oh, ce n'est pas grave, je t'aime..."

En quelques secondes, ils étaient à nouveau en train de s'embrasser à pleine bouche - maintenant qu'ils avaient déjà été surpris, autant en profiter. Ils étaient mignons, décida Rose, même Liosha, à sa manière.

"Pas de problème ! Je ne lui en dirai pas un mot ! Par contre, un prêté pour un rendu, j'aurais aimé vous poser quelques questions de plus..." Le Docteur fut interrompu par un sourd coup frappé à la porte.

"Dash ? Vani ? Etes-vous là ?" demanda une voix d'homme.

Liosha eut un visible frisson, mais réussit à grand peine à maintenir un ton d'adolescent lassé de tout. "C'est mon père !" murmura-t-il. "Oh non, ce n'est pas possible qu'il soit au courant... il doit juste me chercher, avoir deviné, pas savoir... Il faut que je me cache..."

"Que faites-vous ici, premier prophète ?" demanda Dash à haute voix.

"Dash ! Tu es rentrée ! On m'a dit que deux étrangers étaient venus chez toi, il faut que je les trouve et que je les ramène à la ville !" Rose eut un mouvement de surprise, ignorant absolument comment il avait pu le savoir, puisque ce n'était manifestement pas Dash qui l'avait prévenu. Peut-être avaient-ils été vus par une sorte de sentinelle sans le savoir ? "De toute urgence ! Sont-ils là ?"

"Oui !" s'exclama la jeune fille.

Liosha ouvrit de grands yeux : "Alors il est là pour vous, pas pour moi ?" Puis, bas, très vite d'un ton aussi suppliant que possible, il demanda à Rose et au Docteur "Oh je vous en prie allez-y, ne le laissez pas me trouver, ne le laissez pas parler avec Dash, mon père est très ennuyeux mais c'est un saint - c'est bien pour ça qu'il vient ici, d'ailleurs - il ne vous fera pas de mal."

"Nous arrivons !" lança Rose sans hésitation ni méfiance. Elle n'avait aucune idée de ses intentions, mais dans le pire des cas, il allait monter, alors autant partir avec lui à deux plutôt que trois, n'est-ce pas ?

Le Docteur ne se fit pas prier quand elle le tira par un pan de son manteau, et ils se retrouvèrent devant la large robe, les yeux doux et le crâne chauve de Vimir.

"C'est donc vous !" s'exclama-t-il. "Mais sortez, dépêchez-vous !" Ce disant, il les retenait involontairement, leur serrant la main, au grand étonnement de Rose et du Docteur "Je suis heureux de vous rencontrer !"

"Déjà célèbres !" murmura le Docteur.

Ils finirent pourtant par sortir, puis par quitter l'enceinte, rejoindre le chemin qui menait au dôme, et c'est seulement là que l'homme sembla se calmer et ralentir.

"Premier prophète, si j'ai bien entendu !" s'exclama le Docteur. "C'est ainsi qu'on vous appelle ?"

"Oh non," répondit-il sur un ton embarrassé, "Vimir, Vimir ira très bien ! Et vous, quels sont vos noms ? Je manque à tous mes devoirs d'hôte !"

"Je suis le Docteur, et voici Rose Tyler." Non, ils n'étaient peut-être pas si célèbres que ça. "En fait, Vimir, j'aurais aimé vous poser quelques questions..."

"Mais oui, bien sûr, tout ce que vous voudrez !"

"Ah !" Le Docteur eut une grande exclamation de satisfaction. "Enfin quelqu'un avec qui on peut avoir une discussion - intéressante, j'en suis sûr !"

"Il ne faut pas blâmer les malades ! Ce n'est pas leur faute ! Au fait, j'oubliais !"

Prestement, le vieil homme avait sorti une sorte de bobine de bois de sa
sacoche et l'avait plantée dans le bras nu de Rose.

"Aaaaah !" cria-t-elle, de surprise et d'une douleur piquante. Tout de suite, l'attitude du Docteur changa complètement. "Que lui avez-vous fait ?" demanda-t-il, le regard dur.

Vimir sembla quelque peu intimidé. "Mais ce sont juste des remèdes, pour vous éviter cela, à vous aussi ?"

"Si vous savez guérir cette maladie, que font ces gens dans ce ghetto ? Et qu'y a-t-il dedans, au fait, êtes-vous donc médecin ?"

"Non, et cela n'a qu'un rôle préventif,mais c'est ma femme qui les a faits, et c'est Notre Seigneur qui m'a conseillé de vous soigner !" se défendit-il.

"Justement, vous n'êtes pas objectif !" s'exclama le Docteur, un peu radouci, mais toujours accusateur. "En tout cas, je ne me laisserai pas injecter cela avant d'en avoir discuté avec votre femme - pour votre Dieu, ça pourra attendre. Mais au fait, je parlais de questions : quelle est cette maladie si terrible, exactement ? Les pupilles blanches ?"

"Si ce n'était que ça !" Le premier prophète soupira. "Les personnes atteintes semblent d'abord perdre leur notion du temps, et de l'ordre des événements. Elles peuvent se rappeler ce qu'elles ont fait et vu pendant les dernières minutes, mais pas beaucoup plus. Puis, partant de cela, toute idée de relation de cause à effet, et donc de but. Elles peuvent toujours accomplir des tâches simples et routinières, mais en aucun cas réagir à la nouveauté... Par contre, elles semblent avoir quelques aperçus du futur."

"C'est donc ça ! Les explosions !" s'exclama Rose.

"Et la grammaire !" Le Docteur s'attira un regard surpris de Vimir, indulgent de Rose.

"Oui, les explosions." continua Vimir. "Ces personnes peuvent prévoir les explosions de Kayons, aller les disposer au bon moment là où nous avons besoin de champs, reconquérir nos moyens de subsistance sur cette planète."

"Reconquérir ! Donc il y a vraiment eu une glaciation !" s'exclama le Docteur, triomphant.

Si Vimir fut choqué par le ton, il n'en montra rien. "Cela se voit, n'est-ce pas ?" soupira-t-il en désignant le paysage.

"Hum, oui. Mais je suis surtout curieux de savoir comment vous vous en êtes sortis !"

"Nous avons été sauvés par Dieu." répondit simplement Vimir.

Le Docteur se sentit soudain éminemment frustré. "Et en ce qui concerne les détails pratiques ?"

Avec un grand naturel, Vimir répondit : "Il a construit ce dôme pour nous protéger du froid ; et il nous a indiqué comment construire un dispositif pour replacer la planète sur son orbite."

Le Docteur et Rose ouvrirent de grands yeux.

"Ca, c'est un Dieu efficace !" reconnut le Docteur.

"Nous n'avons pas ça chez nous." compléta Rose.

"Nos scientifiques pensaient que c'était complètement absurde, que nous étions condamnés, et puis j'ai convaincu Lienn d'essayer... ma femme." précisa-t-il avec une sorte de fierté, pour ses hôtes qui ne connaissaient pas encore les détails. "Elle était abasourdie, elle m'a parlé de connaissances scientiques au-delà de l'imagination... mais ça a marché."

J'aimerais bien le recontrer..." soupira le Docteur.

"Oh, mais tant mieux ! Cela va arriver !" s'exclama Vimir avec un grand sourire ravi. "Justement, il veut vous voir ! C'est pour ça que je suis venu vous chercher !"

"Oh..."

"Je pense qu'il y a quelque chose que vous seuls pouvez faire. Il semblait plein d'espoir."

Le Docteur n'avait pas l'air de trouver la nouvelle aussi bonne que Vimir l'avait espéré. Il soupçonnait quelque chose, pensa Rose. Mais il réussit assez facilement à faire passer cela pour un air vexé de ne pas être au courant de tout - peut-être même cela n'était-il pas entièrement de la comédie. "Et pour en revenir à votre maladie ?" demanda-t-il, pour détourner la conversation.

"Oui, oui ! Les troubles psychologiques sont difficiles à vivre ; surtout pour les proches, en fait, puisque les émotions des malades sont intactes. Peut-être même renforcées par une impression qu'elles sont éternelles, qui sait ? Le plus grave problème est qu'elle finit par être mortelle. Le corps s'affaiblit sur la fin, et là, le malade n'a plus beaucoup de temps à vivre."

"En combien de temps ?"

"Cela dépend. Les gens du peuple peuvent survivre plusieurs années, alors que les nobles meurent parfois en quelques jours."

Les yeux du Docteur s'agrandirent. "Voilà autre chose..."

"Quelle est la différence entre les nobles et les gens du peuple ?" demanda Rose. "Parce que si les nobles, sont, disons, de gros monstres verts à la biologie complètement différente, cela pourrait expliquer des choses !"

"Non, non !" s'exclama Vimir. "Ce n'est qu'une différence de richesse et de naissance, vraiment !"

Il laissa le Docteur et Rose méditer ces nouveaux renseignements, continuant de parler, comme pour lui-même.

"Et parce qu'ils meurent de façon si cruelle, je ne peux croire Senia qui dit que cette maladie est un don de Notre Seigneur pour nous aider à vivre ici, une sorte d'état de grâce... je me suis posé la question, pourtant, ils sont si innocents, ils ne comprennent plus le mensonge... mais je ne pense pas..."

"Senia ?" demanda Rose.

"La seconde prophétesse."

"Oooh !" s'exclama le Docteur. "Vous avez un ensemble ordonné de prophètes ? Il y en a un troisième, et un dixième, et un quarante-deuxième, et plein de petits prophètes ?"

"Non." répondit Vimir, un peu confus, comme s'il ne savait comment prendre la plaisanterie. "Juste nous deux."

"Et vraiment, on a besoin d'ordonner un ensemble à deux éléments, cela révèle des choses..." Mais, alors qu'ils discutaient, ils s'étaient rendus jusqu'à une porte, toujours en bois, d'une épaisseur remarquable, creusée à flanc de colline. Vimir poussa de son épaule la lourde porte, qui ne semblait pas avoir de système de fermeture spécial, et ramassa à l'entrée une sorte de lanterne sourde. Il les guida dans le tunnel, et il ne fallut pas plus de cinq minutes de marche pour qu'ils trouvent une autre porte et ressortent, comme ils s'y étaient attendu, sous le dôme.

La lumière était un peu affaiblie, mais le soleil à l'extérieur était tellement lumineux que ce n'était pas désagréable ; et il y faisait encore plus chaud qu'à l'extérieur.

Quelques rues, et ils furent rendus au domicile de Vimir, qui n'était qu'une maison de bois ordinaire. Lienn était en train de transporter un carton ; elle le posa sur la table pour pouvoir tendre la main aux visiteurs.

"Qui êtes-vous ?" leur demanda-t-elle, d'un regard lourd de surprise. D'où venez-vous, et quels sont ses vêtements ?"

"Je suis le Docteur, et voici Rose !"

"Nous sommes juste des touristes, vraiment ! Sauf que votre mari a l'air d'avoir une autre idée sur la question..."

"C'est Notre Seigneur qui désirait les voir !" s'exclama Vimir.

Le Docteur s'accouda au buffet, nonchalant, et regarda Lienn. "Alors, chez vous les scientifiques et les religieux sont... très proches ? C'est rare ! Pas la mauvaise forme de rareté, mais..."

Elle haussa les épaules "Je crois en Dieu comme je crois en la loi de la gravitation. Quand on voit les effets, comment nier les causes ?" Elle prit un air malicieux. "Ensuite, si vous voulez faire bouder Vimir pendant dix minutes, vous pouvez faire la supposition que ce n'est peut-être pas un Dieu tout-puissant, qui de toute façon n'aurait aucune raison de se soucier précisément de nous, juste un esprit lié à notre planète. Il déteste ça."

Et de fait, Vimir essayait de ne pas rouler des yeux devant ses invités.

"Mais voilà ce qu'on peut savoir. Les consignes de Notre Seigneur nous ont tous sauvés, et il ne nous demande en échange que de l'admiration et des louanges. C'est bien assez divin pour moi !" s'exclama-t-elle d'un air de défi exagéré, comme si elle réprimait un éclat de rire. Rose sourit.

"Mais je voudrais bien savoir ce que sont ces remèdes que vous essayez d'établir, et comment vous vous y prenez !" lança le Docteur d'un ton passionné, légèrement accusateur sans doute.

Lienn eut un grand soupir désabusé. "Je n'ai pas le moindre indice sur comment en détecter l'agent ! J'essaie un peu toutes nos combinaisons de médicaments génériques, mais je doute d'obtenir un quelconque résultat un jour !" Vimir voulut dire un mot pour la consoler, mais elle ne lui en laissa pas le temps. "Oh, comme je m'inquiète pour Liosha, pourtant !"

Rose et le Docteur, conformément à leur promesse, réussirent à ne laisser échapper aucune exclamation marquant qu'elle avait bien raison. Cependant, quand elle rajouta "Je suis sûre qu'il va régulièrement dans le village des malades... et je crois qu'il a de bonnes raisons." Rose ne put s'empêcher de demander "Et vous croyez qu'il sait que vous le savez ?"

Lienn écarta les mains. "Je ne pense pas... mais après tout, qui suis-je pour enlever à un enfant le plaisir de contrarier ses parents en secret ? Je crois qu'il est amoureux de quelqu'un là-bas... peut-être Dash... et c'est bien pour ça qu'il faut que je trouve quelque chose, non seulement pour le protéger, mais pour guérir la fille qu'il aime !"

Rose murmura à l'oreille du Docteur : "Il est possible qu'il trouve le moyen de contrarier ses parents autrement, il a de la réserve !" Mais le Seigneur du Temps semblait toujours soucieux. "Et il n'a manifesté aucun symptôme depuis ? Votre mari non plus ?"

"En effet. Mais cela n'est sans doute qu'une heureux hasard ; je connais des gens qui n'ont fait que croiser des malades, de loin, pourtant, alors qu'ils les avaient toujours évités et qui ont été affectés instantanément ! Mais est-ce que vous voudriez manger, d'abord ?"

Ils n'avaient rien eu pour récupérer de leurs heures de marche, et Rose accepta avec un grand plaisir la bouillie de céréales aromatisée d'herbes diverses qui constituait le quotidien de Vimir et Lienn, et qu'ils offrirent avec joie.

Pendant le repas, Rose, qui était assise à côté du Docteur, se laissa glisser contre lui, posant la tête sur son épaule.

"Vous êtes merveilleux, Docteur." commença-t-elle, un grand sourire aux lèvres, les yeux fermés.

Le Docteur eut un sursaut d'embarras. Non pas qu'il doutât de l'exactitude ou de la sincérité de ces propos, ni qu'il en fût fâché le moins du monde, mais maintenant, devant des gens, et sans raison particulière... c'était pour le moins surprenant !

Puis il eut un sursaut plus violent. "Rose !" cria-t-il presque. "Ouvre les yeux !"

Ce qu'elle fit sans délai ni difficulté ; mais sa pupille était blanche, et le blanc de son oeil était noir, et le Docteur sentit tout son corps trembler, malgré la chaleur qui lui sembla d'un coup presque étouffante.

"Que lui avez-vous fait ?" cria-t-il aux deux époux,en proie à un horrible soupçon mêlé de culpabilité. "Pourquoi lui avoir donné un vaccin qui, si j'ai bien compris, n'avait jamais été testé ? Oh, je n'ai aucune confiance dans les médicaments qu'on me fait prendre pendant que je vais très bien et sans me demander mon accord !"

Lienn recula devant sa colère excessive. "Ce n'est pas un vaccin... il ne contient aucun élément de la maladie en question... je pense que ce n'est pas... je ne comprends pas..." elle reculait, apparemment désolée, paniquée, devant le Docteur qui avançait à chaque fois, probablement inconscient de sa propre fureur. "Et qu'est-ce qui me prouve que vous ne l'avez pas fait exprès ?"

"Pardon." articula Vimir, fermement, mais doucement. Ni le Docteur, ni sa femme morte d'inquiétude ne firent vraiment attention à son interruption.

Cependant, il avait en main une bobine de bois semblable à celle qu'il avait utilisée pour Rose, ramassée dans le fouillis des objets de verre de sa femme ; et quand il la planta brusquement dans le dos du Docteur, ce dernier s'effondra à terre.

Rose regardait la scène sans comprendre, ses yeux aux pupilles blanches se déplaçant sur Vimir, puis sur Lienn, pour revenir toujours sur le Docteur, de plus en plus horrifiés.

à suivre...

genre:gen-ish, *fic, fandom:doctor who, fic:une planète de retour

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