[FIC] Pauvre Gwen / Torchwood / Pour flo_nelja

Sep 11, 2007 17:42

Titre : Pauvre Gwen
Auteur : elica
Fandom : Torchwood
Rating : PG
Personnages : Suzie Costello, mention de Suzie/Owen et Owen/Gwen.
Disclaimer : Les personnages de Torchwood appartiennent à la BBC et Russel T. Davies.
Avertissements : Hm, c’est un peu bancal, mais Suzie a quand même un caractère assez tordu (du moins pour faire ce qu’elle fait, il le faut)
Note : spoilers épisodes 1-7 de la série.
Demandé par : flo_nelja, requête n°230


Dans quelques heures, tout sera fini.

Je suis en train de revivre, peu à peu. Je me serai attendue à autre chose, à d’autres sensations, une sorte de gueule de bois sans l’envie de vomir. Je n’ai jamais eu de gueule de bois, mais je connais un peu le processus, grâce à Owen. Mais là, je me sens juste un peu… hors de tout, avec l’impression de me réveiller lentement d’un long rêve. C’est très étrange.
J’ai presque envie de sauter partout, de rire, de vivre enfin. Mais j’ai été faite ainsi, de ne rien prendre à la légère, de rester distante. Il semble que c’est une grande qualité pour une scientifique, qu’il n’y a qu’ainsi que l’on peut rester détaché, et obtenir de meilleurs résultats.
Oh, comme je le hais aujourd’hui, comme je l’ai haï le jour où j’ai compris qu’il n’en était rien.

Pauvre Gwen, tu conduis en silence à côté de moi, sans poser de questions.
Pauvre Gwen…

Je me rappelle des bulletins, des prix, des petites victoires scolaires et universitaires. Je les ai toutes eues, toutes ces reconnaissances. Et il aimait ça, et il en voulait toujours plus. Et il me répétait toujours de devenir la plus grande chercheuse, la plus grande scientifique, la meilleure.
Pour cela j’ai tout sacrifié.
Il aurait aimé que je sois nommée dans un grand centre de recherches.
J’ai bien failli l’être d’ailleurs. J’ai travaillé quelques temps à Londres, dans un secteur d’ingénierie de pointe.
Puis j’ai été appelée à Cardiff.
Pour moi, c’était une promotion.
Et lui ne m’a plus jamais parlé.

Pauvre Gwen, sais-tu tout ce que tu vas devoir sacrifier par le simple fait d’avoir été choisie ?

Il ne m’a pas prévenu quand maman est tombée malade.
Et quand je l’ai découvert, trop tard, tout ce qu’il m’a lancé à la figure c’était que j’aurai du être capable de la sauver, que c’était mon devoir et que je n’aurai jamais du lui tourner le dos. J’avais trahi.
Il ne m’a pas dit qu’il était malade.
Mais même en restant muet et déjà pour mort, il gardait son pouvoir sur moi.
La perfection par le détachement.
J’aime profondément mon travail… J’aimais profondément mon travail.
Obsédée, complètement obsédée par la vie.
Et complètement incapable de vivre par moi-même.
Mon poste à Torchwood Three correspondait à ce style de vie… pendant trois jours.
Quand j’y suis arrivée, il y avait déjà les meubles : la centrale informatique, les archives, quelques artefacts, et deux membres de Torchwood One. Des meubles. Bien sûr il y avait aussi Jack, mais Jack était le chef, cela n’importait pas vraiment qu’il soit si différent, parce que c’était lui qui commandait. Les employés me ressemblaient, reclus, silencieux, professionnels, visant la perfection.

Pauvre Gwen. J’ai été jalouse, au moins quelques minutes, mais maintenant je sais. Ma nouvelle vie me donne cette sagesse-là.

Trois jours après mon arrivée, Owen a été engagé. Il avait suivi la même formation que moi, mais au lieu de faire de la recherche, il avait choisi la médecine. S’était fait viré. S’était saoulé. Avait rencontré Jack.
Il est détestable, quand on s’est privé de toute vie, de rencontrer quelqu’un à qui on a si peu à prouver, et qui a le culot de rester humain, de salir le lieu où l’on travaille.
J’ai presque apprécié que tout le monde le déteste, sans remarquer qu’il représentait tout ce que j’aurai pu être. Voulu avoir.
J’ai failli l’avoir. Mais Suzie était si peu humaine qu’il aurait fallu un miracle pour qu’elle garde quelqu’un à ses côtés.

Pauvre Gwen. En prenant ta vie, est-ce que je prendrai un peu de ton caractère ? Est-ce que je pourrai enfin vivre ?
Pourquoi est-ce que tu me souris comme ça alors que je te hais ?

Mon père était malade et ne voulait pas me voir.
Mais ça ne m’empêcherait pas de lui prouver que j’étais capable de sauver des gens, de donner la vie. Obsédée, complètement obsédée, jusqu’à en mourir.
J’aimais tellement mon travail. J’aimais Teaboy pour sa discrétion. J’aimais Tosh pour sa perfection. J’aimais Owen pour tout ce que je détestais. J’aimais Jack. Et je ne leur ai jamais rien dit. Incapable de faire ce que toi Gwen, tu as du faire dès que tu les as rencontrés.
Et je sais que quelqu’un viendra te sauver avant qu’il ne soit trop tard, parce qu’ils t’aiment en retour.
Il ne me reste que le temps de me venger.
Les retrouvailles familiales ne sont pas pour moi.
Jamais.

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