Titre : Matin d'hiver
Auteur : Isil
shono_hime Fandom : Le Seigneur des Anneaux
Personnages : Bilbon, Frodon, Merry, Pippin
Rating : G
Disclaimer : Tolkien les a créés tels qu'ils sont, je ne fais que les emprunter.
Notes : Nouveau combo avec
againsttheclock Demandé par :
charlita ici en espérant que ça sera un peu ce que tu avais demandé ^_^
Il neige sur la Comté. Chaque petit flocon semble attirer plus près de la fenêtre les deux petits garnements qui ont passé la nuit à Cul-de-Sac. Bilbon les regarde, la pipe au coin des lèvres, deux frimousses décoiffées par une nuit passée à chahuter. Sans doute Frodon, le pauvre garçon, cherche t'il en ce moment à rattraper le sommeil que ses cousins lui ont interdit, la veille…
Si cela ne tenait qu'à lui, sans doute n'aurait-il pas accueilli chez lui Merry et Pippin, même pour quelques jours. Bilbon Sacquet aime sa tranquillité, et n'écoute pas ceux qui disent qu'il cache derrière des choses parfois bien étranges… Qu'ils causent donc, tant qu'ils le laissent en paix! Frodon s'accommode sans peine de la bizarrerie de son oncle, et les compagnons qu'il a choisi pour partager sa jeunesse ne semblent pas non plus y voir un problème. Ces deux-là, après tout, ne s'inquiètent de rien, sauf qu'on vienne leur tirer les oreilles.
La théière dans l'âtre chuchote paisiblement, comme pour contraster avec les voix qui s'élèvent de la fenêtre. La porte de la cuisine s'ouvre sur la raison de la présence des deux jeunes hobbits bruyants qui s'extasient toujours sur le manteau blanc qui a remplacé le vert chatoyant du paysage. Frodon leur sourit, puis se saisit de la théière pour préparer le petit déjeuner.
De belles tartines beurrées, un thé bien chaud devant lui, et Bilbon s'installe au coin du feu, les pieds vers la chaleur des flammes. Oui, si cela ne tenait qu'à lui, il profiterait de sa solitude. Mais Frodon a besoin d'autre chose que de la présence d'un vieil oncle. La chose pourrait être insultante venant de la bouche du jeune Brandebouc, si elle n'était pas vraie, au fond. Et que ce jeune impoli lui jette tous les regards entendus qu'il veut, quand Frodon se réjouit de leur présence, Bilbon… ne lui en tient par rigueur. Les Hobbits sont des créatures joyeuses et généreuses, certes, mais les amis fidèles sont rares, quelque soit la race, il en sait quelque chose.
Car il sourit, son Frodon, plus silencieusement que ses deux jeunes cousins, certes, mais il sourit. Et quelque part, se dit Bilbon, c'est quand ils sont là que lui-même apprécie le plus son neveu et ses manières calmes et posées, et surtout son silence... En se penchant un peu, il l'explique à voix basse à Frodon, qui lui répond d'un sourire, un pétillement malicieux au fond des yeux.
Alors, quand Pippin se tourne vers lui, tout en boucles et en taches de rousseur, et enjoint à son cousin de venir voir la neige avec eux, Frodon se colle lui aussi à la fenêtre, et bientôt, ce ne sont plus deux voix mais trois qui gazouillent dans la pièce, combattant le froid hivernal par la chaleur de leur concert.
Bilbon s'étire un peu, puis ferme les yeux. Le silence, après tout, n'est appréciable que quand on sait également apprécier qu'il soit rompu.