Titre : Les limites de nos choix
Auteur :
flo_neljaFandom : Code Geass
Rating : Vaguement PG-13
Couple : Kallen/Lelouch
Disclaimer : Les personnages appartiennent à Sunrise.
Demandé par :
tidooo,
ici (angst, ust) (requête 354)
Avertissements : 6x100 mots. Spoilers jusqu'à l'épisode 7 de la saison 2 ! (Cela commence entre les deux saisons, et s'arrête là. Les 3-4 et 6 font référence à des épisodes précis, j'espère que tu as été assez spoilée). Et, hum, c'est écrit sans doute un peu vite (mais j'étais inspirée ! et c'est la semaine spéciale !), je ne suis pas sûre d'avoir réussi à donner une cohérence à la chose...
***
Ainsi Zero était Lelouch. Un étudiant. Insignifiant. Exaspérant.
Ce n'est pas le problème, vraiment. Que peuvent penser les gens de sa personnalité fabriquée à elle ?
Il est britannien. C'est un choc. Mais elle pense pouvoir vivre avec ça. Ce n'est pas elle qui juge les gens selon la couleur de leur peau.
Il aime sa soeur plus que leur cause ; cette déception-là est plus cruelle.
Elle triche un peu, n'ayant jamais dû se poser la même question. Naoto et sa révolte sont liés dans son coeur, à jamais.
Ces mensonges-là, elle pourrait les pardonner.
***
Il y a pire. Le Geass.
Kallen a vu les brimades les plus sordides, dans le ghetto. Elle s'est réconfortée en se disant qu'on peut toujours nous déposséder de toute liberté d'agir, jamais de nos sentiments.
Maintenant, elle n'est même plus sûre d'avoir cela.
Elle veut le haïr. Elle le veut vraiment. Oh, pas parce qu'il le mérite, ni pour éviter de souffrir. Juste parce qu'alors, elle sera certaine que ce qu'elle ressent pour lui est plus qu'un ordre qu'elle a reçu.
Ensuite, elle pourra l'aimer à nouveau, peut-être.
***
Elle ignorait comment finirait cette confrontation.
Peut-être avouerait-il avoir utilisé le Geass sur elle, ou la supplierait-il de croire qu'il ne l'avait pas fait.
Peut-être serait-elle tuée, ou réellement hypnotisée, sa volonté effacée, ce qui est la même chose.
Dans tous les cas, elle y trouverait la paix de l'âme.
Sauf qu'il rit, mi-admiratif mi-moqueur, tendre, possessif, tellement plus sûr de Kallen qu'elle ne l'est ; elle n'arrive pas à le croire alors qu'elle le désirerait furieusement, ardemment, et rien n'a jamais été plus éloigné de la paix.
***
S'il était Zero, elle croirait en lui sans mélange. Elle porterait à nouveau avec fierté son armure impénétrable de Chevalier Noir.
S'il était seulement Lelouch, noble britannien, elle saurait que même en connaissant son secret, il ne peut la comprendre ni la voir vraiment. Le méprisant, elle serait libre.
Devant cet homme qui n'est ni vraiment l'un ni vraiment l'autre, elle se sent nue pour la première fois, et ce n'est pas seulement une question de vêtements.
La preuve étant que, quand il la couvre de sa veste, cette sensation devient plus troublante encore.
***
A-t-elle toujours aimé Zero ?
Bien sûr, plus que quiconque. Elle a offert son coeur et son bras, son âme et son corps, à lui et aux nobles idéaux qu'ils partagent.
C'est finalement Lelouch qui possède tout cela, et l'effet en est bien différent.
Elle est sûre de ne pas l'aimer plus. Sans doute l'admire-t-elle moins, au contraire. D'où l'illusion stupide qu'il n'est plus inaccessible.
Elle heurte le mur de son poing, murmurant "Sois maudit, Lelouch !"
Mais comme cela s'adresse à Zero, son ton est celui d'une prière.
***
"Console-moi..." souffle-t-il, et leurs lèvres se rapprochent.
Mais, les idéaux de Zero effondrés, il n'en reste qu'une coquille vide nommée Lelouch, que Kallen repousse, qu'elle gifle, avec horreur et pitié.
Ce jour-là, elle choisit de se battre pour Zero plutôt que d'avoir Lelouch à elle, d'être son chevalier plutôt que sa princesse.
Elle apaisera les battements de son coeur qui pleure les occasions perdues. Cet homme n'était pas celui qu'elle aime.
Mais son corps brûle toujours de désir inassouvi ; ce regret-là, même étouffé sous une fierté méprisante, sera éternel.