[Fic] "Space boy", To-love ru, pour drakys
Titre : Space boy
Auteur : drakys
Fandom : To-love ru
Couple/Personnages : Saibai/Zastin, les sous-fifres & le chien, Lala
Rating : R-ish
Disclaimer : Saki Hasemi & Kentaro Yabuki
Notes : Yay, je réponds à ma propre requête ! Avec des références aux chapitres 11, 31 (3e page, 1ere case, hurr hurr), 46, 58 et 92. …Ce n'est pas pour faire de la pub *tousse tousse* mais le manga sort fin septembre en français et il y a des scans en anglais sur onemanga. (1697 mots)
Demandé par : drakys, requête 175 (zastin-centrique)
Il était arrivé en retard, ce n'était pas sa faute : en témoignait sa jambe droite de pantalon déchirée, le damné même chien que toujours l'avait croisé. En plus, il s'était perdu et il avait eu besoin d'un temps fou pour retrouver son chemin. Les gens dans les stations de police commençaient à le reconnaître, ça commençait à devenir gênant de se faire escorter jusqu'à sa destination.
Zastin prit une grande inspiration devant la porte de l'appartement. Il était arrivé trop en retard, Yuuki-sensei allait le lui faire payer à force d'heures supplémentaires et de travail de forcené.
Il ouvrit la porte, prêt à tout affronter (après tout, il était capable de supporter Lala-sama).
"Je suis là !", annonça-t-il.
"Hm", fit à peine le mangaka pour saluer son arrivée.
La mâchoire de Zastin faillit lui tomber quand il réalisa que c'était le calme plat. Pas de croquis furieux, de corrections brutales, ni d'encrage violent ou de tramage intensif. Yuuki-sensei était assis en tailleur sur sa chaise à roulettes, pieds nus et sourcils froncés, plongé dans la lecture d'un document dont l'enveloppe traînait sur sa table de travail.
"Vous avez déjà rendu les planches…?", hasarda Zastin, bien confus par l'atmosphère trop bizarrement zen.
"Hm", confirma Yuuki-sensei, triturant un coin du papier. "Les chapitres des trois séries bouclés en un temps record, ha !", ajouta-t-il en relevant finalement les yeux. "Tes deux copains en complet bossent vachement vite, ça c'est des assistants de premier ordre !"
Zastin fit la moue. …Et lui alors, il n'était pas un assistant de premier ordre ?
"Et Zastin-chan, tu sais quoi ?
- Non sensei, quoi ?"
Le mangaka lui sourit, comme tout fier de ce qu'il allait annoncer, mais il se renfrogna aussitôt. Il se gratta la nuque et finalement, le fixa avec un air un peu confus.
"Bah en fait, on m'a demandé d'écrire une histoire courte pour une anthologie.
- Félicitations, sensei !", le complimenta aussitôt Zastin, avec un enthousiasme un peu forcé.
Il imaginait déjà tout le travail supplémentaire que ça allait être.
"Et ce n'est pas vraiment le genre auquel je suis habitué…", continua Yuuki-sensei et le dévisageant avec un peu plus d'insistance.
Zastin cligna des yeux. …Qu'est-ce que c'était que cette hésitation inhabituelle chez son patron ?
"Tu sais, c'est organisé par une boîte d'édition assez prestigieuse et ils font ce numéro spécial où les mangaka approchés n'ont jamais publié leur type de matériel. Je vais avoir besoin de prendre un peu de temps pour faire des recherches, histoire de fignoler certaines idées que j'ai eues.
- Oh ?", fit Zastin, de moins en moins à l'aise sous le regard de Yuuki-sensei.
Ça sentait bien fort l'arnaque et pour s'être fait arnaqué souvent, Zastin n'aimait pas tellement les arnaques.
"…Dis-moi, Zastin, tu sais ce que sais, le BL ?"
***
"Détends-toi, tu es trop nerveux !", lui dit Yuuki-sensei et Zastin secoua la tête, essaya de se dérober.
"J'ai changé d'avis ! Trouvez quelqu'un d'autre !", il essaya de s'en sortir dignement, ce qui se révéla être plutôt difficile avec ses pantalons coincés en tas autour de ses chevilles.
Pour ne pas aider, il buta sur une des pièces de propre armure et réalisa qu'il s'enlignait pour aller embrasser le plancher. Une main le rattrapa, se refermant sur sa queue et si la manœuvre sauva son visage d'une rencontre violente avec le sol, elle le fit gémir dans un mélange de douleur et de plaisir.
"Aahh… Non ! Pas là !", cria-t-il d'une voix suraiguë.
Patron ou pas, Zastin claqua la main de Yuuki-sensei pour qu'il ne lâche et recula en catastrophe. Le grand sourire de l'autre homme ne lui échappa pas. Zastin tira son tee-shirt le plus bas possible et dans un geste protecteur, ramena sa queue contre lui, horrifié.
"Hm, je crois que je viens de découvrir un truc intéressant", le sourire de Yuuki-sensei s'élargit, menaçant de lui couper la tête en deux.
Il se rapprocha, ce qui fit reculer Zastin jusqu'à ce qu'un mur malvenu lui coupe toute retraite. Il tâtonna au hasard, succombant à la panique, espérant retrouver son épée. Il se rappela un peu tard que même s'il la trouvait et tuait Yuuki-sensei, il allait devoir répondre du geste à Lala-sama : elle n'apprécierait certainement pas s'il mettait fin un peu beaucoup prématurément à la vie de son futur beau-papa.
Cette fraction de seconde d'hésitation permit au mangaka de ramper jusqu'à lui et de tendre une main vers la queue pointue de l'extraterrestre et d'y faire courir ses doigts. Zastin sentit une vague de chaleur menacer de l'étouffer.
"Unngh, ugh, non !", se plaignit-il, se concentrant un peu trop sur fuir et pas assez sur arrêter l'autre homme. "Ne faites pas… pas… ahh…
- Oh, c'est si sensible ? ", demanda Yuuki-sensei, faisant glisser son pouce lentement sur la queue de son pauvre assistant. "C'est bon à savoir !"
Zastin mordit sa lèvre inférieure pour s'empêcher de produire le moindre son compromettant et il secoua furieusement la tête. Il écarquilla les yeux quand Yuuki-sensei se pencha pour lécher l'extrémité de sa queue, laissant ses doigts frotter avec insistance juste sous l'endroit où elle devenait pointue.
Il mordit sa lèvre inférieure plus fort encore, espérant noyer le plaisir dans la douleur, ce qui ne fonctionna que très moyennement. Il chantonna dans sa tête Pas là, oh non, pas là, pas là, oh non, pas là ! comme un mantra, ce qui ne le sauva en rien. Pire, son patron referma les lèvres sur la pointe et commença à sucer doucement.
"Aaaahhh…", lâcha Zastin, incapable de se contrôler plus longtemps.
C'était de la pure torture. Yuuki-sensei était un monstre ! Rien ne moins qu'un monstre pouvait exploiter comme ça une aussi stupide faiblesse anatomique ! Il agrippa les cheveux noirs du mangaka avec l'intention première de lui arracher la tête, mais il réalisa qu'il manquait de force. Ses doigts se refermèrent seulement en poings peu convaincants.
"Aaahrrêtez…", supplia-t-il.
Yuuki-sensei releva la tête et le dévisagea. Pendant une seconde, Zastin se crut sauvé.
…Mais l'autre homme ne le relâcha bien sûr pas, poussa même l'offense jusqu'à resserrer le poing et le glisser de haut en bas sur sa queue. Zastin ferma les yeux, damnant silencieusement tous ses os qui s'étaient changés en gelée et tout son corps qui refusait de bouger pour se soustraire au contact. Il sentit les lèvres de l'autre homme tout près des siennes, entendit à peine le murmure, ne comprit pas immédiatement le danger avant qu'une main commence à explorer ailleurs.
"Et si je te touche là aussi, quelle autre expression intéressante vas-tu me montrer ?"
***
"Tun dun~!"
Yuuki-sensei leur montra la pile de planches avec un mélange de satisfaction et de fierté. Maul et Smutts échangèrent un regard, retournant ensuite à l'examen de la nouvelle œuvre de leur patron.
Sentant sa mâchoire tomber par terre, Zastin se contenta de pointer la couverture d'un index accusateur.
"Vous- Vous aviez dit que vous- que vous-", bégaya-t-il, avant de couiner, misérable : "Vous aviez dit que vous ne me prendriez pas comme modèle ! Si j'avais su, je n'aurais jamais accepté de vous aider dans vos travaux de rech-", il s'interrompit, sentant sur lui les regards et devinant les grands sourires de ses deux sous-fifres.
Sans se soucier du début de dépression de son assistant en chef, le mangaka continua, histoire d'enfoncer le dernier clou :
"Et le mieux, c'est que les éditeurs ont tellement aimé ce one-shot qu'ils m'ont demandé de faire la couverture en couleurs de l'anthologie avec mon space boy !"
Zastin espéra de tout son cœur qu'une grande fissure aurait la soudaine bonté de s'ouvrir sous ses pieds pour le faire disparaître à jamais. Et peut-être pour plus longtemps que ça.
Mais bien sûr, l'Univers ne fit rien pour l'aider.
***
Il avait été publié. Le numéro spécial avait été publié.
Zastin évita consciencieusement les distributrices de magazines, les combinis, les boutiques, les magasins de revente et tout ce qui avait dans sa marchandise quelque chose ressemblant de près ou de lui à des livres. Bien sûr, c'était sans compter sans ses deux sous-fifres barre obliques colocataires.
"Regardez chef !", c'est ce qui l'accueillit à son retour.
Une copie de l'anthologie s'agitait devant son visage, de toute la peau pâle dénudée qu'étalait en couverture le space boy qui était son sosie.
"On vous en a acheté une copie, comme souvenir !"
Il allait mourir de honte. Il allait vraiment mourir de honte ! Puis, par pur sadisme, l'Univers allait le faire revivre rien que pour qu'il puisse mourir de honte encore juste après ! Zastin étira le bras pour leur reprendre le manga, mais les deux hommes le gardèrent hors de sa portée.
"Non, non ! Ne le regardez pas !"
Ses deux sous-fifres rigolaient et commentaient en plus, alors Zastin s'appliquait à hurler aux bons endroits, coupant les phrases : Alors ça vous fait- HAAA ! -quand on vous- RHÂÂÂ !
"Ne regaaardez p-"
Le téléphone sonna en plein milieu de son cri désespéré et l'image de Lala-sama apparut sur le mur. Elle fut rapidement remplacée par une copie de l'anthologie, qui eut la cruauté parfaite de s'afficher en grand format.
"Zastin, je ne savais pas !
- La- Lala-sama…", il avala de travers.
"C'est pour ça que tu m'encourages avec Rito, hein ?", sourit-elle, avec une gentillesse tout à fait radieuse et en étant complètement à côté de la plaque. "C'est parce que toi aussi, tu aimes un humain !"
Zastin se laissa tomber à genoux, se demandant si pleurer allait fortement porter atteinte à son honneur ou si, de toute façon, son honneur était déjà mort écrasé, mutilé et/ou autrement déchiqueté par les dents mesquines d'un certain chien.
"C'est… c'est un malentendu…", tenta-t-il d'une toute petite voix.
"J'en ai envoyé une copie à papa !", lui annonça Lala avec un grand sourire qui fit glacer le sang de Zastin dans ses veines. "Il sera certainement heureux de voir que tu t'adaptes bien à la vie sur Terre !
- …S'il ne s'étouffe pas de rire en voyant ça", ajouta très bas un de ses deux sous-fifres, donnant un peu plus envie à Zastin de se mettre à chialer.
(14 septembre 2008)
Auteur : drakys
Fandom : To-love ru
Couple/Personnages : Saibai/Zastin, les sous-fifres & le chien, Lala
Rating : R-ish
Disclaimer : Saki Hasemi & Kentaro Yabuki
Notes : Yay, je réponds à ma propre requête ! Avec des références aux chapitres 11, 31 (3e page, 1ere case, hurr hurr), 46, 58 et 92. …Ce n'est pas pour faire de la pub *tousse tousse* mais le manga sort fin septembre en français et il y a des scans en anglais sur onemanga. (1697 mots)
Demandé par : drakys, requête 175 (zastin-centrique)
Il était arrivé en retard, ce n'était pas sa faute : en témoignait sa jambe droite de pantalon déchirée, le damné même chien que toujours l'avait croisé. En plus, il s'était perdu et il avait eu besoin d'un temps fou pour retrouver son chemin. Les gens dans les stations de police commençaient à le reconnaître, ça commençait à devenir gênant de se faire escorter jusqu'à sa destination.
Zastin prit une grande inspiration devant la porte de l'appartement. Il était arrivé trop en retard, Yuuki-sensei allait le lui faire payer à force d'heures supplémentaires et de travail de forcené.
Il ouvrit la porte, prêt à tout affronter (après tout, il était capable de supporter Lala-sama).
"Je suis là !", annonça-t-il.
"Hm", fit à peine le mangaka pour saluer son arrivée.
La mâchoire de Zastin faillit lui tomber quand il réalisa que c'était le calme plat. Pas de croquis furieux, de corrections brutales, ni d'encrage violent ou de tramage intensif. Yuuki-sensei était assis en tailleur sur sa chaise à roulettes, pieds nus et sourcils froncés, plongé dans la lecture d'un document dont l'enveloppe traînait sur sa table de travail.
"Vous avez déjà rendu les planches…?", hasarda Zastin, bien confus par l'atmosphère trop bizarrement zen.
"Hm", confirma Yuuki-sensei, triturant un coin du papier. "Les chapitres des trois séries bouclés en un temps record, ha !", ajouta-t-il en relevant finalement les yeux. "Tes deux copains en complet bossent vachement vite, ça c'est des assistants de premier ordre !"
Zastin fit la moue. …Et lui alors, il n'était pas un assistant de premier ordre ?
"Et Zastin-chan, tu sais quoi ?
- Non sensei, quoi ?"
Le mangaka lui sourit, comme tout fier de ce qu'il allait annoncer, mais il se renfrogna aussitôt. Il se gratta la nuque et finalement, le fixa avec un air un peu confus.
"Bah en fait, on m'a demandé d'écrire une histoire courte pour une anthologie.
- Félicitations, sensei !", le complimenta aussitôt Zastin, avec un enthousiasme un peu forcé.
Il imaginait déjà tout le travail supplémentaire que ça allait être.
"Et ce n'est pas vraiment le genre auquel je suis habitué…", continua Yuuki-sensei et le dévisageant avec un peu plus d'insistance.
Zastin cligna des yeux. …Qu'est-ce que c'était que cette hésitation inhabituelle chez son patron ?
"Tu sais, c'est organisé par une boîte d'édition assez prestigieuse et ils font ce numéro spécial où les mangaka approchés n'ont jamais publié leur type de matériel. Je vais avoir besoin de prendre un peu de temps pour faire des recherches, histoire de fignoler certaines idées que j'ai eues.
- Oh ?", fit Zastin, de moins en moins à l'aise sous le regard de Yuuki-sensei.
Ça sentait bien fort l'arnaque et pour s'être fait arnaqué souvent, Zastin n'aimait pas tellement les arnaques.
"…Dis-moi, Zastin, tu sais ce que sais, le BL ?"
***
"Détends-toi, tu es trop nerveux !", lui dit Yuuki-sensei et Zastin secoua la tête, essaya de se dérober.
"J'ai changé d'avis ! Trouvez quelqu'un d'autre !", il essaya de s'en sortir dignement, ce qui se révéla être plutôt difficile avec ses pantalons coincés en tas autour de ses chevilles.
Pour ne pas aider, il buta sur une des pièces de propre armure et réalisa qu'il s'enlignait pour aller embrasser le plancher. Une main le rattrapa, se refermant sur sa queue et si la manœuvre sauva son visage d'une rencontre violente avec le sol, elle le fit gémir dans un mélange de douleur et de plaisir.
"Aahh… Non ! Pas là !", cria-t-il d'une voix suraiguë.
Patron ou pas, Zastin claqua la main de Yuuki-sensei pour qu'il ne lâche et recula en catastrophe. Le grand sourire de l'autre homme ne lui échappa pas. Zastin tira son tee-shirt le plus bas possible et dans un geste protecteur, ramena sa queue contre lui, horrifié.
"Hm, je crois que je viens de découvrir un truc intéressant", le sourire de Yuuki-sensei s'élargit, menaçant de lui couper la tête en deux.
Il se rapprocha, ce qui fit reculer Zastin jusqu'à ce qu'un mur malvenu lui coupe toute retraite. Il tâtonna au hasard, succombant à la panique, espérant retrouver son épée. Il se rappela un peu tard que même s'il la trouvait et tuait Yuuki-sensei, il allait devoir répondre du geste à Lala-sama : elle n'apprécierait certainement pas s'il mettait fin un peu beaucoup prématurément à la vie de son futur beau-papa.
Cette fraction de seconde d'hésitation permit au mangaka de ramper jusqu'à lui et de tendre une main vers la queue pointue de l'extraterrestre et d'y faire courir ses doigts. Zastin sentit une vague de chaleur menacer de l'étouffer.
"Unngh, ugh, non !", se plaignit-il, se concentrant un peu trop sur fuir et pas assez sur arrêter l'autre homme. "Ne faites pas… pas… ahh…
- Oh, c'est si sensible ? ", demanda Yuuki-sensei, faisant glisser son pouce lentement sur la queue de son pauvre assistant. "C'est bon à savoir !"
Zastin mordit sa lèvre inférieure pour s'empêcher de produire le moindre son compromettant et il secoua furieusement la tête. Il écarquilla les yeux quand Yuuki-sensei se pencha pour lécher l'extrémité de sa queue, laissant ses doigts frotter avec insistance juste sous l'endroit où elle devenait pointue.
Il mordit sa lèvre inférieure plus fort encore, espérant noyer le plaisir dans la douleur, ce qui ne fonctionna que très moyennement. Il chantonna dans sa tête Pas là, oh non, pas là, pas là, oh non, pas là ! comme un mantra, ce qui ne le sauva en rien. Pire, son patron referma les lèvres sur la pointe et commença à sucer doucement.
"Aaaahhh…", lâcha Zastin, incapable de se contrôler plus longtemps.
C'était de la pure torture. Yuuki-sensei était un monstre ! Rien ne moins qu'un monstre pouvait exploiter comme ça une aussi stupide faiblesse anatomique ! Il agrippa les cheveux noirs du mangaka avec l'intention première de lui arracher la tête, mais il réalisa qu'il manquait de force. Ses doigts se refermèrent seulement en poings peu convaincants.
"Aaahrrêtez…", supplia-t-il.
Yuuki-sensei releva la tête et le dévisagea. Pendant une seconde, Zastin se crut sauvé.
…Mais l'autre homme ne le relâcha bien sûr pas, poussa même l'offense jusqu'à resserrer le poing et le glisser de haut en bas sur sa queue. Zastin ferma les yeux, damnant silencieusement tous ses os qui s'étaient changés en gelée et tout son corps qui refusait de bouger pour se soustraire au contact. Il sentit les lèvres de l'autre homme tout près des siennes, entendit à peine le murmure, ne comprit pas immédiatement le danger avant qu'une main commence à explorer ailleurs.
"Et si je te touche là aussi, quelle autre expression intéressante vas-tu me montrer ?"
***
"Tun dun~!"
Yuuki-sensei leur montra la pile de planches avec un mélange de satisfaction et de fierté. Maul et Smutts échangèrent un regard, retournant ensuite à l'examen de la nouvelle œuvre de leur patron.
Sentant sa mâchoire tomber par terre, Zastin se contenta de pointer la couverture d'un index accusateur.
"Vous- Vous aviez dit que vous- que vous-", bégaya-t-il, avant de couiner, misérable : "Vous aviez dit que vous ne me prendriez pas comme modèle ! Si j'avais su, je n'aurais jamais accepté de vous aider dans vos travaux de rech-", il s'interrompit, sentant sur lui les regards et devinant les grands sourires de ses deux sous-fifres.
Sans se soucier du début de dépression de son assistant en chef, le mangaka continua, histoire d'enfoncer le dernier clou :
"Et le mieux, c'est que les éditeurs ont tellement aimé ce one-shot qu'ils m'ont demandé de faire la couverture en couleurs de l'anthologie avec mon space boy !"
Zastin espéra de tout son cœur qu'une grande fissure aurait la soudaine bonté de s'ouvrir sous ses pieds pour le faire disparaître à jamais. Et peut-être pour plus longtemps que ça.
Mais bien sûr, l'Univers ne fit rien pour l'aider.
***
Il avait été publié. Le numéro spécial avait été publié.
Zastin évita consciencieusement les distributrices de magazines, les combinis, les boutiques, les magasins de revente et tout ce qui avait dans sa marchandise quelque chose ressemblant de près ou de lui à des livres. Bien sûr, c'était sans compter sans ses deux sous-fifres barre obliques colocataires.
"Regardez chef !", c'est ce qui l'accueillit à son retour.
Une copie de l'anthologie s'agitait devant son visage, de toute la peau pâle dénudée qu'étalait en couverture le space boy qui était son sosie.
"On vous en a acheté une copie, comme souvenir !"
Il allait mourir de honte. Il allait vraiment mourir de honte ! Puis, par pur sadisme, l'Univers allait le faire revivre rien que pour qu'il puisse mourir de honte encore juste après ! Zastin étira le bras pour leur reprendre le manga, mais les deux hommes le gardèrent hors de sa portée.
"Non, non ! Ne le regardez pas !"
Ses deux sous-fifres rigolaient et commentaient en plus, alors Zastin s'appliquait à hurler aux bons endroits, coupant les phrases : Alors ça vous fait- HAAA ! -quand on vous- RHÂÂÂ !
"Ne regaaardez p-"
Le téléphone sonna en plein milieu de son cri désespéré et l'image de Lala-sama apparut sur le mur. Elle fut rapidement remplacée par une copie de l'anthologie, qui eut la cruauté parfaite de s'afficher en grand format.
"Zastin, je ne savais pas !
- La- Lala-sama…", il avala de travers.
"C'est pour ça que tu m'encourages avec Rito, hein ?", sourit-elle, avec une gentillesse tout à fait radieuse et en étant complètement à côté de la plaque. "C'est parce que toi aussi, tu aimes un humain !"
Zastin se laissa tomber à genoux, se demandant si pleurer allait fortement porter atteinte à son honneur ou si, de toute façon, son honneur était déjà mort écrasé, mutilé et/ou autrement déchiqueté par les dents mesquines d'un certain chien.
"C'est… c'est un malentendu…", tenta-t-il d'une toute petite voix.
"J'en ai envoyé une copie à papa !", lui annonça Lala avec un grand sourire qui fit glacer le sang de Zastin dans ses veines. "Il sera certainement heureux de voir que tu t'adaptes bien à la vie sur Terre !
- …S'il ne s'étouffe pas de rire en voyant ça", ajouta très bas un de ses deux sous-fifres, donnant un peu plus envie à Zastin de se mettre à chialer.
(14 septembre 2008)