[Fic] "Repos forcé", Black Cat, pour sakoni

Sep 14, 2007 16:20

Titre: Repos forcé
Auteur: drakys
Fandom: black cat
Personnages: bardol et kranz, un peu de shao-lee (et nos amis les sous-entendus plus ou moins subtils)
Rating: PG-13 (bardol oblige)
Disclaimer: kentarô yabuki
Notes: houlà, ça faisait longtemps que je n'avais pas donné un coup d'écriture sur ces charmantes petites bêtes. j'ai totalement l'impression d'avoir foiré le truc à mort, ha ha. ;^^ ...j'ai essayé de mettre un petit peu de tout ce que tu voulais sans que ça tombe trop dans l'absolu n'importe quoi alors, hmm, j'espère que je ne me suis pas royalement plantée sur toute la ligne au passage. (oh, c'est horrible, plus je la relis et plus je me dis que c'est horrible! *poste avec un doute cruel dans l'âme*)
Demandé par: sakoni, requête 252 (n'importe quoi)


Bardol ne disait pas ow!, il foutait son poing dans la gueule du personnel médical qui essayait, avec une certaine mesure de terreur, de nettoyer ses plaies d'abord et d'appliquer ensuite bandages et quelques points de suture là où il y avait besoin.

"J'te dis qu'ça va, sale binoclard!", hurlait-il comme le médecin traitant essayait de lui injecter un calmant.

La seringue, Bardol la lui avait arrachée dans un mouvement de rage et il menaçait présentement de lui en enfoncer l'aiguille dans la carotide, pour qu'on le laisse enfin tranquille. La pointe d'une lame vint se poser derrière son crâne, appliquant une petite pression pour lui signifier gentiment que s'il n'arrêtait pas de gesticuler et surtout de faire chier, il allait peut-être se retrouver avec un trou incommodant et des cervicales plus trop à leur place.

"Je peux abréger tes souffrances, si tu veux", lui annonça posément Kranz pour encourager son partenaire à se calmer.

"Y'a pas à s'énerver pour deux trois brûlures et de la cochonnerie dans une poignée de plaie!", répliqua Bardol avec humeur, relâchant néanmoins le médecin qui recula aussitôt, se tâtant la gorge avec l'expression d'un homme surpris d'être encore en vie.

"Hm", fit le blond, pensif.

Les doigts de sa main libre effleurèrent le dos dénudé de Bardol et il le sentit se tendre quand il passa au-dessus d'une plaie. Kranz y pressa aussitôt le pouce brutalement, affichant un très mince sourire en entendant l'insulte étouffée que son geste déclencha.

"Laisse le monsieur faire son travail.

- J'te dis que j'ai r-arghhh!", grinça Bardol quand le pouce bougea d'un quart de tour.

Il grogna quelque chose d'incompréhensible, mais qui ne devait pas être particulièrement poli, et retourna sagement s'asseoir là où on lui avait demandé au départ de se tenir immobile le temps qu'on l'examine et lui apporte des soins. Kranz resta à proximité, pour s'assurer qu'il ne décide pas ou de s'éclipser, ou alors de recommencer à taper sans discrimination tout ce qui bougeait.

"Oh, c'est qu’il est comme neuf le toutou à son papa", fit remarquer Kranz la minute qu'ils se retrouvèrent seuls.

"Ta gueule!", siffla l'autre homme avec humeur.

"...Pendant combien de temps tu devras rester tranquille, avec tous ces jolis petits points qui te gardent en un morceau?"

La seconde et quart de silence que Bardol respecta avant de lui répondre puait le mensonge annoncé.

"Y'a rien de grave, j'ai pas besoin de-

- Docteur!", fit mine d'appeler Kranz avec un grand signe en direction de l'endroit qu'ils venaient de quitter. "N'oubliez pas de transmettre vos recommandations au QG!"

"Mais t'es malade!", cria l'autre homme en l'agrippant par le veston, prêt à lui mettre une raclée, mais ne s'y risquant pas tout à fait.

Kranz remarqua aussitôt qu'il se servait surtout de sa main gauche, ce qui lui fit deviner pour la main droite une blessure plus grave que Bardol voulait l'admettre.

"Ils vont m'interdire de faire quoi que ce soit pendant deux sem-", Bardol s'interrompit en voyant le mince sourire s'étirer sur les traits du blond. "Merde!"

***

Deux semaines, c'était long. C'était quatorze jours, trois cent trente-six heures, vingt mille cent soixante minutes et Bardol avait balancé la calculatrice contre un mur avant de se rendre aux secondes. Il détestait cordialement quiconque lui faisait remarquer qu'on le gardait sur le banc et il continuait le parallèle sportif en désirant ardemment défoncer à coups de batte le crâne de tout crétin qui passait un commentaire.

Le problème, c'était qu'on lui avait formellement interdit de taper.

Et bien sûr, l'interdiction stricte avait été révisée pour inclure les variations comme frapper, cogner, battre, brutaliser de quelque façon que ce soit et foutre son poing dans la gueule de qui que ce soit. La liste s'était allongée jusqu'à spécifier que les coups de pied n'étaient pas mieux vus et qu'on allait vraiment lui trouver une cellule en solitaire où pourrir jusqu'à son rétablissement complet s'il lui reprenait encore l'envie de griffer ou de mordre quelqu'un.

Pris dans cet ordre solide de rester tranquille, Bardol s'emmerdait.

Par chance, on ne lui avait pas encore interdit d'essayer de provoquer les gens, mais pour ajouter à sa frustration, Belzé avait été très clair: ceux assez faibles pour lui céder viendraient rapidement à le regretter. Il y avait donc au quartier général un Number dans un état d'esprit particulièrement exécrable et la dernière occupation qu'on lui avait laissée était d'arpenter en toute liberté les couloirs.

Il n'y avait que le matin qu'on le surveillait de près, quand on l'escortait quasi de force au bureau de Belzé pour que le second de Sephiria s'assure personnellement qu'il n'avait pas eu la sotte idée d'ignorer le repos dans lequel on l'avait forcé et qu'il n'était pas allé faire quelque chose de bête comme d'aggraver ses blessures.

"Alors?", l'interrogea le blond dès que Bardol fut libéré du bureau du numéro deux et de ses chiens de garde. "Il s'est assuré que tu allais bien?", il garda son ton le plus neutre possible.

Son partenaire ne lui répondit pas, se contenant de lui jeter un regard noir que le blond ressentit à défaut de voir.

"Fait chier", marmonna-t-il après un moment. "À croire que j'fais que m'foutre dans les emmerdes!"

Le haussement de sourcils de Kranz fut invisible, caché sous son casque.

"Bardol, tu ne fais que ça. Bien sûr, si tu avais un cerveau, ça t'arriverait moins souvent, mais malheureusement pour toi, je n'ai pas encore entendu parler d'un miracle qui permette de faire pousser de la matière grise dans le crâne de ceux qui en sont dépourvus.

- Si ces chieux qui s'occupent du repérage avaient fait leur boulot, j'aurais pas eu un truc qui m'aurait explosé dans la gueule!", grogna l'autre homme en donnant un coup de pied rageur dans le bas du mur le plus près.

Ça au moins, on ne le lui avait pas encore interdit.

"Tu aurais pu être plus prudent", souligna Kranz, réalisant aussitôt que le conseil allait tomber dans l'oreille d'un sourd.

"Qu'est-ce que ça change que j'sois prudent ou pas? Y'a que la mission qui compte! Si j'claque, il aura bien quelqu'un pour me remplacer!"

Le blond ne s'immobilisa pas tout à fait, ralentissant le pas à peine le temps de digérer la réplique. Il serra les dents et le rejoint de quelques enjambées rapides et furieuses. Il l'agrippa et le plaqua au mur, contrôlant sa force à la dernière seconde pour ne pas le blesser plus qu'il ne l'était.

"Qu'est-ce que tu crois que tu es?", siffla-t-il. "Une pièce interchangeable?"

Bardol le dévisagea, dépassé.

"...Qu'est-ce que tu crois que tu es?", lui retourna-t-il la question après quelques longues secondes d'un silence tendu.

Kranz le relâcha, ses mains restant serrées encore un moment dans les vêtements de l'autre homme. Il finit par se détourner sans lui répondre, s'éloignant en tâchant au mieux de garder ses pas égaux et ses pensées pour lui.

***

"Tiens, vous n'avez pas votre blond cerbère pour vous tenir compagnie aujourd'hui?", dérangea-t-on Bardol de sa morosité.
Il ne leva même pas la tête vers le nouveau venu, regard encore fixé sur le coin de la salle d'entraînement où étaient organisés des combats. Aujourd'hui, il n'y avait que des hommes de main bien quelconques, mais le numéro huit crevait quand même d'envie d'aller s'y mêler. Même blessé, il devait sûrement pouvoir en étaler tout un tas, même en buter un ou deux s'il ne se retenait pas.

Il ne mentionna pas le comportement bizarre de Kranz, qui avait d'abord pété un câble sur un truc qu'il avait dit et qui s'était fait invisible depuis. Il s'était parfaitement bien porté en son absence et maintenant, il fallait que ce petit débile lui mette en tête un truc qu'il refusait de reconnaître comme un vague sentiment de culpabilité.

"Ferme la, Lin", gronda-t-il tout simplement.

Un rire léger lui répondit et le numéro dix s'assit près de lui.

"Il me surveille pas", ajouta Bardol pour toute précision. "Il est trop occupé à m'emmerder.

- Pourtant, il n'est pas là..."

Le numéro huit lui jeta un regard noir.

"On a l'air joint ensemble par les hanches peut-être? Tu crois que j'ai besoin de cet infirme!?"

Le sourire de Shao-Lee lui donna envie de l'agripper par les cheveux et de lui écraser la tête à répétition contre le sol. Il détesta son expression pensive, le commentaire qu'il avait l'air de garder pour lui tout en rendant absolument évident qu'il le gardait pour lui. Bardol faillit bien lui demander ce qu'il ne voulait pas dire, mais il se ravisa à la dernière seconde, réalisant que c'était probablement ce que l'autre homme voulait.

"Va faire ton intéressant ailleurs", lui suggéra-t-il plutôt.

Shao-Lee continua à sourire, comme si c'était la seule chose que son visage savait faire; Bardol fixa le numéro dix d'un air mauvais, concentrant au mieux toutes les idées de violence qu'il avait envie de mettre à exécution. Il continua à le fixer; Shao-Lee continua de sourire. Il se releva finalement sans rien partager de ce qui lui trottait par la tête, s'éloignant toujours sans un mot et Bardol se désintéressa aussitôt de lui, retournant son regard avec un tch irrité aux combattants qui échangeaient des coups.

Le numéro dix ne s'arrêta que près de Kranz, qu'il avait repéré appuyé contre le mur tout près de la sortie.

"Vous êtes là depuis longtemps?", demanda-t-il, en sachant déjà précisément quand le blond était arrivé.

"Janus la ramène certainement moins à propos de ses amours ces temps-ci", fit remarquer le blond, ignorant complètement la question. "Il s'est peut-être casé.

- Ah?", répliqua Shao-Lee sur un ton léger, tout sourire. "Je ne sais pas, je ne me tiens pas tout à fait à jour dans les potins de cette sorte qui circulent. Je ne savais pas que ce genre de rumeurs vous intéressait..."

Kranz esquissa un très mince sourire.

"Peut-être verrait-il de quoi s'inquiéter dans cette manière si attentionnée dont tu t'intéresses à la bonne santé de mon partenaire."

Le sourire du numéro dix resta bien en place, ne tremblant même pas une miette à l'importance pourtant légère que le blond mit sur les deux derniers mots de sa phrase.

"Oh, mais nous sommes tous soucieux de son bien-être, je vous assure. Tous avec le même intérêt professionnel", précisa-t-il avec une étincelle dans l'œil qui en trahit assez pour que Kranz la perçoive dans ses paroles.

Le numéro quatre le dépassa pour rejoindre Bardol, murmurant à peine assez fort pour que Shao-Lee l'entende.

"Il est à moi."

Avant de sortir, le numéro dix répliqua encore plus bas.

"...Oh, vraiment?"

(14 septembre 2007)

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