[Fic] De deux maux, Harry Potter pour Marijuane29

Sep 12, 2007 18:41

Titre : De deux maux
Auteur : Santaraignee
Fandom : Harry Potter
Pairing/Personnages : Harry et Cho
Rating : PG
Notes : la demande, c’est du Cho- ou Ginny-bashing. Je ne sais pas si c’est une réussite, mais je pense que si on sait un minimum observer les adjectifs et adverbes utilisés pour décrire les deux filles de l’histoire, on comprendra que ce n’est pas gentil gentil pour elles ^^ Plus brièvement, bonne lecture à tous, en espérant que ça convienne :o)
Disclaimer : Pas à moi. A la sublimissime JKR. Juste joujoux pour le bon plaisir de marijuane29
Demandé par : Marijuane29 ici

Ginny tira brutalement Harry par le poignet en direction d’une vitrine. Le chemin de Traverse était bondé, malgré le vent fort et mordant de Février. La rousse indiqua un objet à travers le verre, serrant son manteau en laine dans une vaine tentative pour se protéger du froid.
« Tu crois que ça pourrait lui plaire ? »
Harry détailla l’objet en question. Une bouteille d’après-rasage d’une horrible couleur lilas venue tout droit des boutiques de cosmétiques de Gilderoy Lockhart, qui avait retrouvé la mémoire récemment. Ce n’était pas la première proposition du genre que faisait la rousse. Elle semblait incapable de savoir ce qui plairait à son propre frère.
« Heu, pas trop non… »
Mais Ginny était déjà en train de lécher la vitrine suivante, jetant des regards avides sur les produits entreposés. Boudeur et grognon, Harry remonta le col de son manteau et la suivit, murmurant quelques mots bien sentis contre l’inconstance et la passion du shopping propre aux femmes en général et à celle-ci en particulier.
« Et ça ? »
Il jeta un regard dubitatif et ennuyé dans la direction indiquée par Ginny. C’était une chouette, petite et noire, perchée dans une cage argentée.
« Ca oui. Il n’arrête pas de se plaindre que Coq s’agite dans sa cage parce qu’il se sent seul. Si ça ne calme pas Coq, au moins ça calmera Ron ! »
« Un peu bizarre comme cadeau d’anniversaire non ? »
« Bah, il t’a bien offert un Miroir Flatteur la dernière fois, remarqua Harry. C’est sympa mais il aurait pu s’assurer de la qualité. »
« Tu en veux toujours à ce bout de verre de t’avoir dit que tu étais mignonne, hein ? »
Ginny poussa la porte de la boutique sans tenir compte de son évident manque de tact et sans attendre la réponse ronchonne de Harry. Il n’aimait pas faire des achats, même quand c’était pour des cadeaux. Enfin, si ça pouvait calmer sa fiancée et apaiser sa future belle-mère.
Le brun réprima une grimace alors qu’une clochette en plomb annonçait son entrée. Si on lui avait demandé son avis, il aurait refusé. Maudissant pour la quatrième fois de la journée cette nuit où ils avaient oublié la plus élémentaire des protections, il s’approcha du comptoir, tenu par...
Oh.
Cho.
« Ah, heu. Bonjour. »
Harry fit un rapide calcul mental. S’il ne se trompait pas, c’était les premières paroles qu’il adressait à la fille asiatique depuis…
« Ca fait presque dix ans, Harry, et tu me dis juste ‘bonjour’ ? Je suis déçue, » répondit Cho avec une moue boudeuse. « Je m’attendais à quelque chose de plus chaleureux. »
Elle s’était penchée au-dessus du comptoir dans une pose particulièrement suggestive, mettant en valeur le décolleté de sa robe bleu nuit. Les yeux à demi clos et les lèvres à peine entrouvertes, elle lui rappelait quelque chose ou quelqu’un, mais Harry ne savait absolument pas quoi ou qui.
Le brun rougit instinctivement : cette position lui rappelait immanquablement celle qu’elle avait eu à sa cinquième année, à Noël. Le pire baiser de sa vie.
Ginny rompit ce moment embarrassant en toussotant légèrement dans une parfaite imitation d’Ombrage. Suffisamment pour faire reprendre la pose réglementaire à Miss Chang -comme en témoignait sa main toujours dépourvue d’alliance- mais pas suffisamment pour ôter le regard aguicheur des yeux noirs.
« Nous étions venus acheter un cadeau d’anniversaire, » souligna Ginny.
« Pardonnez-moi, je manque à mes devoirs. Eeylops, au royaume du hibou, pour vous servir ! Que puis-je faire pour vous ? »
Le ton faussement enjoué et le sourire plaqué ne lui allaient définitivement pas, pensa Harry. Surtout quand elle s’informait des intentions de ses clients après qu’ils les aient exprimées.
« Je… Je voudrais la chouette, là-bas. Dans la vitrine. »
« Je vous accompagne, indiquez-la moi. »
Ginny, incapable de se fixer longtemps sur un sujet, s’était déjà dirigée dans une autre direction, admirant avec des couinements d’adolescente les volatiles bien entretenus. Sautes d’humeur, hein ? Le brun espéra sans grande conviction que ces symptômes ne s’aggraveraient pas pendant la grossesse de Ginny.
Harry détourna le regard et s’avança vers la cage argentée, Cho sur ses talons. Il s’arrêta sans prévenir, Cho entra en collision avec son dos et tomba. Se levant en vitesse, essayant de conserver le peu de dignité et de sourire qui lui restait, l’asiatique soupira, oubliant totalement le numéro de la gentille assistante boutiquière.
« Tu sais, elle est un peu agaçante parfois. »
« Très même, répondit Harry, parfaitement conscient que c’était de la rousse qu’ils parlaient. C’est cette noire, là, en haut. »
« Bon choix, elle est docile. »
Cho tira sa baguette d’une poche de sa robe, caressant ‘accidentellement’ le bras de Harry du bout des doigts. Remuant en l’air le bâton de bois, un escabeau venant de l’arrière-boutique se jeta littéralement dans les bras de Harry, qui tomba par terre sous le choc.
« Oh, excuse-moi. J’ai été un peu trop enthousiaste. Je suis un peu maladroite. » Il y eut une courte pause, puis elle ajouta : « A cause de toi. »
Harry se fit la remarque que Cho aurait presque été romantique si la phrase n’avait pas cette tournure accusatrice. Elle n’était visiblement pas maladroite que dans les actes.
Secouant la tête en signe de dénégation, le brun attrapa la main qui lui était tendue et se releva.
« J’y vais. Il y a un sort assez bruyant qui sonne l’alarme quand ce n’est pas un employé du magasin qui prend un oiseau. »
Cho monta à l’escabeau avec force mouvement de robes. Si elle n’avait pas eu vingt-six ans, Harry aurait juré que c’était volontaire, pour qu’il entrevoie une partie de ses sous-vêtements. Remuant la tête pour chasser cette idée perverse et particulièrement désagréable de son esprit, le brun balaya du regard le reste de la boutique. Apparemment, Ginny errait toujours silencieusement entre les étagères. C’était une exception. En général, elle s’arrangeait toujours pour chantonner un air, briser un objet ou lancer une -mauvaise- blague à la cantonade. De toute façon, il n’y avait pas de cantonade actuellement, puisqu’il n’y avait aucun autre client.
L’asiatique tira Harry de ses réflexions en claquant des doigts devant ses yeux.
« Hé ho ? Il y a quelqu’un ? »
« Ah heu, oui. »
« C’est moi qui te fais cet effet-là ? » demanda-t-elle avec un sourire provocateur.
« Heu… »
Harry se maudit intérieurement. Il n’arrivait pas à s’empêcher de bafouiller devant elle, même après une dizaine d’années. Avant qu’il n’ait eu le temps de formuler une réponse plus appropriée et, surtout, plus intelligente, il se retrouva avec une cage argentée entre les bras et des lèvres contre les siennes.
‘Mouillé’, fut sa première pensée.
‘Marilyn Monroe’, fut sa deuxième pensée. ‘La blondeur et la beauté en moins.’
La minute suivante fut entièrement consacrée par son visage à l’expression de sentiments tels que : dégoût, gêne, surprise, dégoût, suffocation, dégoût et un peu de douleur.
C’est à peu près au moment où il reprenait ses esprits et pensait à repousser Cho que Ginny survint en trombe de l’arrière du magasin, le regard meurtrier, le visage plus rouge de colère que ses cheveux ne l’étaient de nature.
Elle les sépara sans délicatesse et sans baguette, comme si elle avait oublié que la magie était pratique dans ces cas-là. Harry lécha le sang sur sa lèvre inférieure : c’est qu’elle l’avait mordu cette pétasse !
« On est même pas encore mariés que tu me trompes déjà ! Tu n’as pas honte, Harry Potter ? »
« ELLE m’a embrassé ! Pas l’inverse ! »
Si Harry avait dû donner un adjectif pour qualifier la réaction de Ginny, il aurait dit ‘crédule’. Si on lui avait accordé un second, il aurait ajouté ‘versatile’.
« Petite putain ! Ca ne te suffit pas d’avoir une vie pourrie dans un magasin en ruines, il faut aussi que tu pourrisses la vie des autres ? »
Harry fut peu surpris par la suite des évènements, même s’il n’aurait jamais pensé qu’on pouvait utiliser une bague de cette façon. En une fraction de seconde, Ginny avait retourné la bague pour que la pierre précieuse soit dans sa paume et pas sur le dos de la main, avait enchaîné sur une gifle, tourné à nouveau la pierre et finit sur le retour de main. Les joues de l’asiatique portaient maintenant une écorchure rouge sur tout leur long.
Cho, épouvantée, interdite, éperdue par cette furie, tomba à genoux et commença à sangloter. Harry profita de cette occasion pour remuer le couteau dans la plaie : quitte à choisir une des filles, autant jeter la moins dangereuse des deux, histoire de s’assurer de ne pas mourir poignardé dans son sommeil.
« Tu n’as pas changé, hein ? Un peu plus grande mais pas beaucoup plus âgée mentalement, n’est-ce pas ? Dès que quelque chose ne va pas comme prévu avec moi, tu te mets à pleurer comme une madeleine. »
Si Harry voulait éviter toute scène de ménage avec Ginny -scène qui serait immanquablement reportée à Mrs Weasley-, il fallait qu’il trouve quelque chose de blessant et vite, pour convaincre la rousse de sa bonne foi.
« C’est pas comme si tu étais belle, Chang. Ni maintenant, ni à l’époque de Poudlard. A l’époque, j’étais un paquet d’hormones sur pattes, et toi t’étais un simple aimant pas bien foutu mais qui avait le mérite d’être là aux bons moments. »
« On est sortis ensemble ! » se défendit-elle entre deux sanglots pathétiques.
« C’est vrai que c’est tellement valorisant comme relation ! Un baiser tragiquement raté, un rendez-vous comparable à un fiasco total et une séparation entre quatre yeux (dont deux larmoyants) dans un placard à balais. »
Les sanglots s’étaient mués en véritables larmes maintenant. A chaque goutte d’eau salée sortant de ses yeux congestionnés, Cho frissonnait un peu plus. Le sel n’avait jamais fait bon ménage avec les blessures après tout.
« Tu sais quoi ? C’est même pas la peine de chercher à m’avoir maintenant. Je suis célèbre, je suis riche et je suis pas mal foutu : je peux avoir quasiment n’importe quelle femme d’Angleterre. N’imagine même pas que je vais me tourner vers toi alors que je peux avoir quelqu’un de beaucoup, beaucoup mieux. »
Il jeta volontairement un regard appuyé à Ginny, uniquement pour les besoins du rôle. La même description aurait pu s’appliquer à la femme à sa droite, la seule différence étant qu’elle n’aurait pas pleuré : elle aurait appelé ses frères pour faire une vendetta. Ce n’était pas beaucoup mieux.
« Tu sais quoi, Miss Chang ? ajouta Ginny en appuyant avec emphase sur le ‘Miss’. Tu devrais faire carrière en Egypte, chez les pleureuses de morts. Pas besoin de te forcer, chez toi c’est naturel ! »
Apparemment, c’était la goutte d’eau qui faisait déborder le vase -ou la larme qui fait déborder la madeleine pensa Harry dans une brave tentative d’humour-. Cho se leva à toute vitesse et envoya son poing directement dans la figure de Ginny, lança un regard assassin à Harry -relativisé par les yeux de hamster bouffi dus aux larmes- avant de sortir en trombe du magasin.
Harry la suivit des yeux jusqu’à ce que les passants l’empêchent totalement de voir la robe bleu nuit décolletée. Il reporta ensuite son attention sur Ginny, qui gémissait en se tenant le nez, du sang coulait lentement sur son menton, gouttant sur le manteau de laine.
Harry sortit sa baguette et la pointa sur le nez de sa fiancée. Dieu, qu’il haïssait devoir l’appeler comme ça. Levant les yeux au ciel, il murmura ‘episkey’, puis ‘tergeo’ sur le menton pour retirer le sang.
« Merci, Harry. »
« Pas de problème. »
« On y va ? »
« N’oublie pas le cadeau de Ron. »
« Hein ? Ah oui ! Je suis dans la lune. »
Harry confirma dans sa barbe. Il posa l’or dû sur le comptoir, marmonnant pour lui-même une malédiction contre les rousses enceintes affublées du patronyme de Weasley. Espérant contre toute attente qu’un suicide prématuré le délivrerait de la souffrance quotidienne qu’il subissait au voisinage de Ginny.

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