Défi "le livre sous les draps" - L'affaire de la serre n°11.

Nov 14, 2010 22:10

Titre : L'affaire de la serre n°11
Auteur : jufachlo
Défi : Le livre sous les draps
Personnage(s) : les plantes des serres … et un peu Neville aussi
Rating : PG
Notes: comme d'habitude, je suis hyper à la bourre. Le texte n'a pas encore eu son beta final, vous m'en excuserez. Cela sera corrigé dès que possible.
Pardonnez moi cette folie, mon neurone et moi-même avons grand besoin de vacances au bout du monde.



Au début, tout cela n'était qu'une rumeur, le bruit du vent dans les feuilles.

Le papyrus nain d'Irma Pince aurait surpris Neville faisant cet emprunt impensable, puis l'aurait dit au lierre grimpant de la muraille Est qui l'aurait à son tour répété au vieux chêne planté en bas de la tour des Serdaigles qui grâce au sacrifice héroïque de l'un de ses glands tombé et roulant avec l'aide de la pente, l'aurait rapporté au massif de chardons qui l'aurait dit aux deux sorbiers jumeaux qui l'auraient eux-mêmes raconté en tremblant de toutes leurs baies au saule cogneur qui l'aurait expliqué (avec beaucoup de punch selon les dires de leurs voisins de massif ) au pin sylvestre qui pousse près de la cabane d'Hagrid qui, lui, l'aurait dit à une citrouille géante qui l'aurait confié dans son dernier souffle (soit un quart de seconde avant qu'elle ne finisse en jus dans les cuisines - les elfes de maisons sont des êtres d'une barbarie sans nom) au plan de basilic qui l'aurait rapporté au persil qui l'aurait dit à on ne sait plus qui … mais ce qui est certain c'est que les champignons bondissants des secondes années l'avaient su et qu'ils l'avaient dit aux mandragores. Et quand les mandragores ont vent d'une rumeur, elles ne peuvent s'empêcher de la hurler à tout le monde ! Des vraies commères celles-là.

Mais comme une rumeur chasse l'autre, tout le monde avait vite oublié cette histoire quand le Mimbulus Mimbletonia avait entendu parler d'un possible croisement entre une plante à pipaillon et un Figuier Abyssinien. (ca sert d'avoir toujours un bulbe qui traine dans le bureau du big boss) Les détails croustillants de cette union contre-nature avaient fait les choux gras de tout le potager pendant plus de dix jours, et la Tentacula vénéneuse de la serre n°11 simula un feu bactérien sur ses tiges pour être placée en traitement dans la serre n°4 et assister au spectacle… Selon le géranium dentu, c’était surtout pour pouvoir se faire un trip aux pulvérisations d'antibactériens. Tout aussi junky que chaudasse, la tentacula…

Donc plus un plant n'avait parlé de cette fâcheuse affaire de la bibliothèque jusqu'à ce que le bulbobulb ne surprenne un regard étrange. Cela n'avait duré qu'un quart de seconde, peut-être moins … Rien de franc, juste une ombre dans les yeux noisette. Puis les carottes naines du potager avaient cru entendre un soupir dédaigneux. Et les cactées de la serre n°7 avaient affirmé qu'il avait eu un rictus angoissant face à leurs piquants.

Chaque jour, un arbuste ou une fleur ajoutait à la liste un comportement étrange, un sourcil tordu fasse à un bourgeon, un coup de sécateur déplacé lors d'une taille, un mot presque inaudible filant lors d'un arrosage .

Le buisson de Bay Saint Thomas, qui ne croit que ce qu'il voi, avait accusé les autres de paranoïa. Mais les jeunes plants s'agitaient en tirant sur leur tuteur. Et les plantes grimpantes faisaient de grands projets d'évasion.
Quand au premier matin d'octobre, de grandes caisses pleines de pots firent leur apparition dans la cour devant les serres. Le temps du rempotage intensif était venu. Céramique, terre cuite, zinc, bois, il y en avait pour tout les gouts. De quoi faire chavirer le pistil de plus d'une.
Les branches collées aux vitres pour mieux admirer les objets de leur désir, tous se rêvaient dans leurs nouveaux pots, qui de toute évidence seraient bien plus spacieux, avec tout le confort moderne, orienté plein sud, et possibilité d'extension pour les futurs rejetons. C'était tous les ans le même tralala. Et tous les ans, il y avait des déçus. Aussi ceux qui n'avaient pas assez poussaient pour pouvoir prétendre à un pot version loft, prenaient un air maladif, espérant se voir attribuer une place au soleil, histoire de se raviver la feuille, d'autres se retenaient de pomper l'eau par leur racines pour paraitre plus sec, et avoir, au moins, les pots avec options "arrosage automatique". Et c'est ainsi qu'entre jalousies et plans machiavéliques, La vie repris son train-train quotidien lorsque l'automne fit son apparition.

Puis, un matin, à l'heure ou la buée étalée sur les vitres surchauffées de la serre n°11 cachait encore les premiers rayons de soleil, c'était arrivé.

Comme chaque jour, les habitants de la serre s'éveillaient tranquillement. Un tel lançait un bonjour à sa voisine, un autre serrait la feuille de son voisin, un tel prenait des nouvelles des bourgeons de son compagnon de pot, un autre râlait de ne pas encore avoir eu sa dose d'engrais matinale (ne jamais adresser la parole à une Ellébore tant qu'elle n'a pas eu sa tasse d'engrais matinal ! Jamais ! ). Un tel complimentait une autre sur la rigidité de son étamine (encore la tentacula, qui n'avait décidément pas besoin d'avoir un feu bactérien pour être une chaudasse du bulbe ! ). Bref, un réveil habituel, calme et serein.

Du moins … Jusqu'aux pouêt-pouêts affolés du plan de jonquilles klaxons. Comme toujours à cette heure, elles avaient pris leur souffle pour saluer d'un pouêt harmonieux leur ami et voisin le puffapod. Mais ce jour là, à la place de leur brave pote, il ne restait qu'un bout de tige desséché et racorni, comme brûlé de l'intérieur.
Leur sève n'avait fait qu'un tour. Argh. Ou plutôt Pouêt!

Le puffapod avait été assassiné !

Les hurlements d'horreur s'enchainaient. Qui ? Comment ? Pourquoi ?
Les fleurs tentaient en vain de cacher l'affreux massacre à leur bourgeon en faisant un écran de leurs feuilles.
Les jonquilles prises d'un malaise pendaient lamentablement sur leurs tiges, en dépit des courants d'air par le palmier de chine qui tremblait de toutes ses palmes.
L'Asphodèle jurait que le fantôme du puffapod venait de lui frôler la tige, ce qui fit perdre toutes ses feuilles à l'Alihosty.
Le fusain ailé, pris de terreur, s'auto-dépota et prit son envol pour se sauver. Mais est-ce parce qu'il fermait les yeux pour échapper à l'horreur de la situation, ou parce qu'il était tout simplement stupide, il se prit le toit de la serre en pleine branche et termina sa fuite étalé sur le sol de tout son tronc.
Jamais de mémoire de chlorophylle on n'avait vécu pareille agitation dans les serres.
Et bien évidement dans ces instants tragiques, ce qui revenait à l'esprit de tous, c'était cette affaire de la bibliothèque. Etait-il possible que… non! Mais son comportement étrange? Impensable, inimaginable… pourtant le doute s'insinua entre les pétales, glissa le long des tiges, empoisonna la terre entre les racines.
Et quand la porte d'entrée grinça, un silence de mort s’abattit sur les plantations.

Neville, entra, un seau d'engrais dans une main, et dans l'autre un arrosoir magique débordant d'eau. Il ne vit pas le fusain gisant au sol, s'y prit les pieds, fit un double salto avant, qui s'il avait été volontaire aurait pu recueillir un 10/10 dans un concours de gymnastique acrobatique, et termina sa chute le nez dans le terreau face au cadavre desséché du puffapod.

Chacun retenait son pollen, en attendant la réaction du botaniste.
Et, à l'étonnement de tous, elle fut ce qu'elle devait être. Air triste, gestes lents emplis de peine, il ramassa la petite plante ratatinée avec une larme à l'œil. Il dit quelques mots touchants, rappelant combien les graines explosant en milles fleurs du puffapod avaient été un spectacle merveilleux. Puis il emporta d'un pas lourd la plante inerte pour lui donner les derniers sacrements à l'abri des regards, pour ne traumatiser personne (Assister à l'immolation par le feu d'un copain de terreau, ca ferait tourner la sève même aux plantes les plus vivaces!).

Ah, vous voyez bien qu'il était honteux d'avoir de tels doutes ! Des rumeurs, de simples rumeurs ! D'ailleurs, chacun savait que les champignons bondissants avaient souvent des hallucinations ! Et il sortait plus d'âneries encore que de jus des citrouilles géantes ! Et le saule cogneur raconterait n'importe quoi pour fiche la trouille au pin sylvestre! Et les sorbiers jumeaux étaient connus pour leurs blagues louches ! Et les glands du vieux chêne n'étaient plus de première fraicheur, ils étaient tous dur de la feuille ! Et le lierre pensait plus au chèvrefeuille qui poussait près des cuisines qu'à dire la vérité. Et le papyrus nain d'Irma était aveuglé par la poussière ambiante de la bibliothèque !

C'était un accident. Pas un assassinat, voyons. Un simple accident et d'ailleurs le puffapod avait eu une irritation des graines il y a quelques jours, et la couleur de ses fleurs était bien moins éclatante depuis quelques semaines, et puis il avait tout de même 5 ans, ce qui pour un puffapod était exceptionnel ! Alors, finalement non ce n'était même pas un accident, non, c'était le cycle de la vie et de la mort! C'était dans l'ordre des choses, et cela remit de l'ordre dans le petit monde de la serre n°11 …

Jusqu'au lendemain matin, du moins. Jusqu'à ce que l'on retrouve le tronc desséché et racorni, comme brûlé de l'intérieur du fusain ailé.

Un accident ! Le contrecoup de son envolée de la veille, bien sûr. Un simple accident. D'ailleurs, les fusains ailés étaient des arbres fragiles ! Un courant d'air et hop, en route pour le jardin d'Eden ! Alors, finalement non ce n'était même pas un accident, non, c'était le cycle de la vie et de la mort! Et Neville vint comme la veille procéder à la levée du corps, toujours touchant et attentionné. Puis il se gratta le menton, examina deux feuilles, trois bourgeons, opta pour une invasion de larve de tipule, et fit un lâché de nématodes pour venir à bout du parasite. Action, réaction, guérison. C'était dans l'ordre des choses, cela ne troubla presque pas l'ordre du petit monde de la serre n°11 …

Jusqu'au lendemain matin, du moins. Jusqu'à ce que l'on n'entende pas le pouêt-pouêt matinal des jonquilles klaxons et que l'on découvre leurs tiges desséchées et racornies, comme brûlées de l'intérieur.
Un accident … C'est très émotif, une jonquille klaxon, et ca se ménage trop peu, ça pouêtte à tout va, du matin au soir !
Alors, finalement non ce n'était même pas un accident, non, c'était le cycle de la vie et de la mort! Et Neville vint à nouveau procéder à la levée du corps, toujours touchant et attentionné. Puis il se gratta le menton, fit les cents pas, examina deux feuilles, trois bourgeons, opta pour le chancre bactérien, et fit un taille en règle sur chaque rameau et ajouta une dose de fongicide dans l'arrosage du soir. Action, réaction, guérison. C'était dans l'ordre des choses, et cela ne troubla quasiment pas l'ordre du petit monde de la serre n°11 …

Jusqu'au lendemain matin, du moins. Jusqu'à ce que l'on retrouve le tronc desséché et racorni, comme brûlé de l'intérieur de l'asphodèle.
Un accident ? Oui, c'est très résistant une Asphodèle, certes, mais à voir la mort partout, cela finit par l'attirer, non? Alors, finalement non, ce n'était sans doute pas un accident, non, c'était certainement le cycle de la vie et de la mort! Et Neville vint à nouveau procéder à la levée du corps, toujours touchant et attentionné. Puis il se gratta le menton, fit les cents pas, marmonna, examina deux feuilles, trois bourgeons, opta pour la tenthrède, et pulvérisa généreusement d'insecticide la moindre petite feuille de la serre (La tentacula plana pendant plusieurs heures!). Action, réaction, guérison. C'était dans l'ordre des choses, et si cela troubla un peu l'ordre du petit monde de la serre n°11, cela ne dura pas longtemps …

Jusqu'au lendemain matin, du moins. Jusqu'à ce que l'on découvre les restes desséchés et racornis, comme brûlés de l'intérieur de l'Ellébore.
Là, il faut bien dire que ce fut quand même un peu la panique. Surtout quand les géraniums dentus se mirent à crier: "c'est le serial désherbeur! Que le dieu Pan nous vienne en aide, on va tous pourrir!" L'Alihosty en perdit à nouveau toutes ses feuilles, les pensées baveuses inondèrent leur carré de terreau, et le pin du japon, refusant de donner sa vie à l'ennemi et voulant préserver son honneur en mourant dignement, se fit hara-kiri.
Neville continuait à se gratter le menton, faire les cents pas, marmonner, examiner deux feuilles, trois bourgeons, évoquer milles maladies farfelus, rien n'y faisait. C'est action, réaction, dépérissons.
Et face à l'absence de traitement efficace, certains commencèrent à se poser des questions.
Ils évoquèrent la larve de tipule et son amour pour le gazon et les potagers, mais pas pour les fusains ailés, bien trop "aérien"… Peut-être qu'à défaut de gazon en cette saison, les larves avaient pris ce qu'elles avaient trouvé…
Mais depuis quand les jonquilles sont-elles sensibles au chancre bactérien maladie typique des arbres à fruits… Une mutation magique peut-être…
Et la tenthrède s'attaque aux rosiers habituellement… une nouvelle espèce certainement… ou pas!
Le doute avait refait surface. Et il contamina les autres serres, précédant de peu d'autres disparitions énigmatiques.
La mort rôdait, semant chaque jour de nouvelles victimes, pauvres plantes desséchées et racornies, comme brûlées de l'intérieur.
Quand la nuit tombait, chacun se souhaitait bonne nuit en espérant pouvoir se souhaiter encore bonjour le lendemain.
Les plus fourbes, comme les plantes rampantes, s'aplatissaient dans l'ombre, espérant que leur voisines y passerait avant elles.
Les plus résignées faisaient leurs adieux chaque soir en récitant leur propre oraison funèbre.
Et les plus courageux s'armaient de baies irritantes, espérant avoir le temps de lutter dignement avant de rendre leur dernier pollen.

Quand l'hiver arriva, les serres n'étaient plus qu'un champ de ruines dévasté par la peur.
Ce qui ne passa pas inaperçu d'ailleurs. Les élèves d'abord s'étonnèrent de l'augmentation de la mortalité des plantes qu'ils ne manipulaient même pas. Puis les elfes vinrent se rendre compte des dégâts, ne comprenant pas pourquoi ils manquaient soudainement de plantes aromatiques, suivi de près par Madame Pomfresh et le professeur Snape dont les stocks d'ingrédients végétaux diminuaient à vue d'œil. Et même Monsieur le directeur fit une apparition, le jour ou les cannes à sucres furent retrouvées carbonisées de l'intérieur. "Mon cher Neville, même si l'odeur de caramel embaume l'air, je m'inquiète. Voulez vous que j'en appelle au professeur Chourave pour vous prêter main forte face à cette épidémie ?"
Il ne fut cependant pas utile d'en arriver à de telles extrémités, et le lendemain de la visite du directeur, Neville trouva la solution. C'était une épidémie de "combustionnite spontanetum" et il traita par pulvérisation d'antibactérien toutes les plantes du château sans exception. La tantacula eut beau râler : "c'est pas de la bonne! Il nous a fourgué de la coupée, c'est certain", le traitement fut très efficace, puisque plus un seul plan desséché et racornis, comme brûlés de l'intérieur ne fut retrouvé le lendemain, ni le surlendemain, ni même une semaine après. Alors peu importait que personne n'ait jamais entendu parler d'une affection du nom de" combustionnite spontanetum" puisqu'il n'y eut plus de perte tragique à compter de ce jour là.

Les vacances de noël arrivèrent en même temps que le calme dans les serres.

Comme chaque année à l'approche des fêtes de fin d'année, Neville rejoignait le Manoir et sa Grand-Mère. Et comme chaque année, il emportait avec lui son petit chouchou, le Mimbulus Mimbletonia offert il y avait bien longtemps par l'Oncle Algie.
Le Mimbulus quittait d'ailleurs avec joie sa résidence principale, soit le coin gauche du bureau du professeur à Poudlard, pour rejoindre son lieu de villégiature préféré, soit le coin droit du bureau du professeur au manoir Londubat. Il trouvait d'ailleurs que ce serait bénéfique à son botaniste d'amour, ces petites vacances. Il avait été l'un des seuls à défendre le professeur dans cette affaire de serial désherbeur. Il avait été le seul, avec le Lepidophylla hibernatus à n'avoir jamais blasphémé le nom de Neville … et comme le lépidophylla hibernait trois-cent soixante-quatre jours par an, pour ne s'éveiller que le 17 juillet, on pouvait dire que le Mimbulus avait été seul contre tous, dernier rempart préservant l'honneur de Neville ! Ah ! Et Il avait vu, lui, les cernes noirs et la mine défaite du professeur de botanique. Il était évident que le pauvre garçon s'était rongé les sangs pour ces plantes, alors que ces mauvaises graines se défiaient de lui ! Ingrates ! Ah, elles avaient vite retourné leurs épines quand Neville les avait finalement sauvées !
Alors, il était bien content que Neville se mette au vert quelque temps, et ne s'entoure que de ses véritables amis chlorophyllés (lui !) et s'éloignent des mauvaises herbes (tous les autres !).

Le manoir était un lieu serein, et le Mimbulus y reprit vite ses petites habitudes de vacances. La journée, il observait Neville travaillant tranquillement à son bureau, bavardant avec lady Augusta, somnolant dans un fauteuil prés de la fenêtre. Puis le soir venu, quand Neville rejoignait sa chambre, Mimbulus se prélassait les protubérances arrière en observant le givre former de jolis éclats blanc sur les vitres du bureau. Les bulbes doucement réchauffés par le feu de cheminée, il s'endormait, heureux jusqu'au matin .

La nuit du nouvel an, il fut réveillé un "tap tap". Il n'y prêta guère attention tout d'abord, tant il était engourdi par la douce chaleur de la pièce, mais le bruit revint, encore, et encore, et il finit par en être agacé. S'éveillant totalement pour voir d’où venait ce tintamarre inopportun, il aperçut Neville tapotant dans les étagères de sa baguette. Drôle d'heure pour un gentil botaniste habitué à vivre à l'heure des plantes et du soleil. Il l'entendit prononcer une formule étrange, et un courant d'air froid emplit la pièce, lui glacant la sève. L'étagère eut un sursaut et elle cracha un livre que Neville attrapa au vol, en lançant "oh comme tu m'avais manqué, mon précieux ! Je suis désolé de t'avoir autant délaissé ces derniers temps, mais nous voici à nouveau réunis". Le botaniste vint alors s'asseoir dans le fauteuil, les pieds sur son bureau. Un sourire tordu aux lèvres, il se mit à feuilleter l'ouvrage. Jamais Mimbulus n'avait vu ce livre, un gros volume couvert d'un cuir très sombre et dont émanaité une forte odeur de souffre. Pourquoi donc son botaniste d'amour cachait-il ce livre? Pourquoi ne le lire qu'au beau milieu de la nuit?
Mimbulus, les bulbes piqués par la curiosité, se pencha afin de mieux observer ce bien étrange ouvrage.

Sur la couverture, en lettres de feu, il put lire : " Le grand almanach des désherbants"

Le choc fut tel que le Mimbulus en éclata un bulbe. Le léger pop attira le regard de Neville. Un regard trouble.

"Oh pauvre petit Mimbulus, c'est le vilain livre qui t'a fait peur ?"
Le ton doux du botaniste ne rassura pas le petit cactus qui sentait l'empestine dégouliner le long de son bulbe éventré. Neville s'était levé et contournait le bureau pour s'approcher lentement de lui.

"Tu ne dois pas avoir peur, Mimbuly chou. Tu sais bien que jamais, oh non, jamais je ne te ferais de mal, même si tu voyais quelque chose que tu n'aurais pas du voir."

Encore quelques pas, et Neville fut tout près. Un autre bulbe éclata. Pop.

"Oh pauvre, pauvre Mimbuly chéri qui n'a même plus la maîtrise de ses bulbes. C'est l'âge certainement … les rhumatismes bulbiques sont très douloureux. Tu dois beaucoup souffrir. »

Le botaniste était si proche maintenant que Mimbulus put très distinctement voir la petite tête de mort sur l'étiquette de la fiole que Neville sortit de sa poche.

"Rassures-toi mon petit cactus adoré, je vais m'occuper de ces vilains maux, juste quelques gouttes de ce mélange, et tu ne souffriras plus… plus du tout !" le rire infernal qui sortit de ses lévreslèvres se répercuta sans fin sur les murs de la pièce et dans l'esprit du pauvre, pauvre petit Mimbulus adoré…

******

Lorsque la rentrée de janvier arriva, les plantes des serres apprirent avec tristesse que le Mimbulus Mimbletonia de Neville avait rendu sa dernière pustule pendant les vacances. Il s'était éteint dans son sommeil quand la nouvelle année était née. Un mort douce. Une belle mort.
C'était bien triste, mais c'était le cycle de la vie et de la mort ! C'était dans l'ordre des choses, et cela ne troubla pas l'ordre du petit monde des serres de Poudlard …

***** FIN *****

défi: sous les draps, neville londubat

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