Titre: Misogyne (ou Le jeu antique des vierges sacrifiées)
Entraîneur:
owlie_wood Equipe/Joueurs: Marcus Flint, Derrick, Bole
Catégorie: Défi Septembre: "Girl Power"
Rating: K+
Note de l'entraîneur: Oui, aucune fille n'est annoncée dans la liste des personnages mais elles sont au coeur de la discussion de Flint et ses joueurs. (texte court, 800 mots)
L'idée m'est venue grâce à un promt de
52_saveurs : "Le jeu antique des vierges sacrifiées".
Misogyne
# 19 - Le jeu antique des vierges sacrifiées
- Des filles ?
- Meuh… Le Quidditch n’est pourtant pas un sport de femmelettes !
Marcus Flint se retint avec peine de ne pas botter les fesses des deux grands machins qui se tenaient à ses côtés. D’un simple regard, il réduit au silence ses camarades batteurs aux voix fortes et caverneuses.
Aujourd’hui, ils étaient ici incognito. Il avait beau le leur avoir mille fois répété, c’était une chose que ces deux cervelles de moineaux ne semblaient pas vouloir intégrer. Et ce n’était pas faute d’avoir essayé…
N’importe quel abruti aurait compris que s’ils se cachaient sous les gradins, multiplettes en main, pour espionner l’entraînement des Gryffondors à l’affût de la moindre information, c’était justement pour ne pas se faire remarquer.
Face à leurs airs de totale incompréhension, le Capitaine du 7 du Serpent préféra renoncer. Pour son propre bien-être mental, mieux valait ne pas insister et changer de sujet.
- Tu te trompes, Bole ! rectifia-t-il en s’efforçant de garder le sourire. Les femmelettes jouent puisque Woody est autorisé à jouer. Il est même capitaine ! Par contre, il ne s’agit pas d’un sport de filles, je le reconnais…
- Pourquoi ? demanda Derrick les sourcils froncés lui donnant un air pensif que Marcus savait totalement involontaire.
- Il n’y en a aucune dans notre équipe, soupira-t-il. Et nous gagnons depuis des années ! Si ça ce n’est pas une preuve !
Les deux Batteurs approuvèrent d’un hochement de tête simultané.
- Pourquoi il ne fait pas pareil alors ? s’étonna Bole.
- Parce que Woody est stupide et parce que ce sont des filles.
Les deux joueurs laissèrent échapper un long « Mmh ». Flint eut le mince espoir qu’ils eussent saisi et se tourna à nouveau vers la séance d’entraînement de son ennemi juré.
- Je comprends pas.
Evidemment, c’était trop demander. Après avoir un instant levé les yeux au ciel, il inspira profondément et s’efforça de parler le plus posément possible.
- Qu’est ce que tu regardes en premier chez une fille ?
Les sourcils froncés, les lèvres pincées et les yeux plissés, les deux molosses s’accordèrent le temps de la réflexion. Un temps qui avait tendance à s’allonger. A bout de patience, leur Capitaine dessina à l’aide de ses mains une poitrine opulente et imaginaire, ce qui, évidemment, ne manqua pas d’arracher à ses joueurs un ricanement gras. Ils allaient enfin commencer à comprendre.
- Il pense nous distraire, expliqua-t-il en reprenant ses multiplettes. Me distraire, pour être exact. Il oublie seulement qu’il m’en faut plus pour m’intéresser en la matière et que ce ne sont certainement pas ses trois pré-pubères qui risquent de parvenir à me détourner de l’objectif que je me suis fixé…
Il dirigea son regard vers les trois Poursuiveuses un peu plus loin sur le terrain.
- Je vais les exterminer, les réduire en miettes, déclara-t-il ravi. Il les a prises parce que soi-disant, les filles seraient plus vives, plus rapides, plus créatives en attaque. Tu parles… Quand le match sera terminé, personne ne les reconnaîtra. Attendez un peu qu’elles rencontrent le rouleau compresseur Serpentard… Il les conduit droit dans le mur, sur l’autel du sacrifice, sans aucun remord ni scrupule.
Flint se redressa alors et eut un reniflement amusé.
- Et après, c’est moi qu’on accuse d’être misogyne ? s’écria-t-il en reprenant appui sur la planche du gradin devant lui et en reposant ses jumelles magiques sur son nez.
Les deux batteurs approuvèrent d’un ricanement. Marcus savait bien que les rumeurs qui courraient sur lui étaient totalement infondées. Il était beaucoup de choses, il devait le reconnaître, à commencer par être loin d’être parfait.
Mais la misogynie, il ne voulait pas en entendre parler.
Tout ça parce qu’il préférait n’avoir que des joueurs hommes à ses côtés ? Sur ce simple argument, c’était trop facile de le critiquer. Lui qui, grâce à son éducation parfaite, était un modèle de galanterie et de respect envers la gente féminine…
- Oh oh oh… Elle nous avait caché ça, celle-là ! s’écria-t-il soudainement. Regardez moi cette paire de…
Il s’interrompit aussitôt. Faire ce genre de remarque après s’être déclaré l’ami de la Femme n’était pas une brillante idée. Et ça, même Bole et Derrick en avaient saisi toute l’ironie. Le sourire grivois du Serpentard se fana lorsqu’il découvrit les airs surpris de ses coéquipiers.
- Quoi ? se défendit-il. L’été lui a bien profité, c’est un simple constat. Je n’ai pas dit qu’à cause de ça, j’allais lui accorder ma piété !
Se drapant dans sa dignité, il ignora le regard de connivence que les deux mollusques géants venait d’échanger et reprit le cours de ses observations, tout en cherchant du bout du doigt la petite molette qui lui permettrait de zoomer.