{ Jeu de l'oie } À un poil

Sep 01, 2009 21:27


Titre: À un poil
Entraîneur:
miyusatzuke 
Disclaimer: Tout à J. K. Rowling.
Equipe/Joueur(s): Pénélope Deauclaire, Terence Higgs, Alasdair Maddock
Numéro de case: 37
Intitulé de case: "Excès de finesse"
Rating: T (langage)

Note de l’auteur : Case qui ne m'avait pas prit beaucoup de temps au début, et puis la vie m'a kidnappée (comme ça lui arrive souvent en ce moment) et quand j'y suis revenue ça a été nettement plus difficile... et en plus j'avais oublié la chute de ma blague. Alors j'ai tenté de bricoler un truc avec les morceaux, et vlà ce que ça donne, je manque vraiment de temps pour tout reprendre, désolé, j'espère au moins que ça vous fera passer le temps.
Mille mercis à Cybèle, ma bêta.



À un poil

- Haaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa... !
Son cri se répercuta clairement dans le vaste espace. Il s'atténua quelques microsecondes, seulement pour reprendre souffle et recommencer de plus belle :
- Hiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !
Rien au monde ne pouvait la préparer à ça. Et sûrement pas une vague pratique remontant à une bonne dizaine d'années. Ça allait beaucoup trop vite et en plus ça semblait résolu à la tuer.
- Rhaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaargh !
La chose la secoua en zigzagant, remonta, redescendit brusquement pour foncer ensuite droit devant.
- Freine ! lui hurla son co-équipier du moment depuis son tranquille et stable point d'observation.
- Nooooon ! se contenta de hurler Pénélope en relevant péniblement la tête.
C'est qu'elle finirait par avoir le mal de mer. Ho, Viviane Miséricordieuse...
Le truc, c'est que droit devant elle il y avait les poteaux des buts. Le truc, c'est qu'elle était loin d'avoir la taille d'un Souafle. C'était elle ou ça continuait à accélérer ? Cette chose serait-elle programmée pour charger les buts ?
- Mais Cents, freine, par Merlin ! tonna Crapouillou Junior.
- Je sais pas comment on fait ! brama Pénélope, au bord de l'hystérie.
- Tire fort sur le manche ! ordonna Alasdair, ex-adversaire temporaire, tout en manœuvrant pour se trouver pile sur la trajectoire-suicide, des fois que...
Pénélope tira donc, avec toute la force du désespoir. Donc, en fait, très fort. Trop fort. Le balai fit un bond et repartit de plus belle, à quarante-cinq degrés, attaquant à présent le ciel, vide d'obstacle - ou de soutient -  et laissant le sol, loin, très loin derrière lui.

Pénélope arrêta de crier. Elle n'avait plus de souffle. La jeune femme garda son regard fixé sur un point dans tout ce bleu. Elle résolut de ne pas se retourner. Non, elle ne voulait pas savoir à quelle hauteur elle était. Personne dans sa situation ne voudrait en rajouter une couche, n'est-ce pas ? Alors pourquoi sa tête commençait-elle à pivoter ? Arrête ça tout de suite ! s'ordonna-t-elle. Comme Pénélope ne voulait pas être folle, elle décida qu'en fait son hémisphère droit en avait décidé autrement et le couvrit donc d'invectives. Le hic, c'est que c'est le cerveau tout entier qui reçut l'image d'un minuscule stade de Quidditch réduit à la taille d'une grosse orange.
- Maman ! glapit la jeune fille, le menton tremblotant.
Et comme si ça ne suffisait pas, le balai atteignit sa limite en hauteur. Une obscure mesure de sécurité s'enclencha, la poussée se coupa et le couple infortuné bascula au ralenti dans le vide.
- OK. Là, j'ai peur.

Pénélope aurait toute sa vie du mal à se rappeler clairement la suite des évènements. Il ne lui en resterait que des flashs, quelques cauchemars et une phobie du vide bien ancrée. Étrangement, pendant sa chute, lui revint en mémoire l'histoire du Quidditch. Notamment cette anecdote comme quoi au tout début, il n'existait pas de limite de hauteur et ce joueur qui fit une chute de quatre-vingt  mètres. Les sorts avaient bien été lancés mais, le temps qu'il touche les charmes et se pose délicatement à terre, il était mort. La peur avait été telle qu'il avait fait un arrêt cardiaque. Sérieusement ; il n'allait pas lui arriver la même chose, même si elle tombait de beaucoup plus haut, à son avis. Ça faisait combien, en vrai, quatre-vingt mètres ? Non. Elle n'était pas toute seule, il y avait avec elle des garçons détenteurs de leurs ASPICs - bon, d'accord, elle était sûre d'en avoir plus qu'eux deux réunis, enfin personne n'est parfait -, elle le savait et puis en plus, un petit plongeon de temps en temps ne pouvait pas vraiment lui faire de mal, elle devrait en profiter et admirer le paysage. Viviane savait qu'elle avait quand même une petite frousse, ho juste un tout petit peu peur. Surtout sachant qu'un corps en chute libre pouvait descendre de cent quatre-vingt trois pieds par seconde. La décélération serait sévère.
C'était à peu près là de sa réflexion qu'un charme la toucha. Elle ne sut pas vraiment ce qui lui arrivait mais ses perceptions changèrent et elle dut lâcher le manche du balai qu'elle n'avait pas eu conscience de toujours tenir. Quelque chose lui disait qu'elle était plus petite. Ho, peut-être le fait que l'affreux balai avait pris des allures de baobab ?
Maintenant, en plus d'être terrifiée, elle était perdue. Et elle continuait de tomber...

Un nouveau sort la toucha puis elle se sentit au chaud, dans des bras.  Un dernier sort et elle retrouvait son corps d'origine. L'ensemble de la chute n'avait pas prit plus de trente-cinq minutes.

Ho... je suis en sécurité ! fut sa première pensée cohérente.
Une convulsion la traversa toute entière alors qu'elle réalisait ce qui venait de lui arriver. Les bras se resserrèrent sur elle et une tête entra dans son champ de vision. Pénélope se donna tout juste le temps de reconnaître Alasdair avant de se jeter à son cou, agrippée à lui comme à une bouée de sauvetage. Pénélope avait toujours eu du mal à gérer sa peur, et avec l'âge, ça ne s'était pas arrangé.
- Viviane ! J'ai pas eu peur, j'ai pas eu peur ! s'écria-t-elle, la voix enrouée et un peu trop vite.
Toutes les émotions dues à sa chute fusionnèrent pour la submerger d'une vague de rage.
- Non, non, tu n'as pas eu peur ! ironisa dans son dos Crapouillou-le-bien-nommé.
Pénélope se crispa et tonna, sans pour autant ni se retourner, ni lâcher sa nouvelle ancre sur terre :
- Tout ça, c'est de ta faute, j'aurais jamais dû t'écouter !
- Comment ça, c'est de ma faute ? protesta-t-il sur le même volume sonore.
- Tu as failli me tuer !
- Mais pourquoi tu n'as pas relancé le balai quand il a rupté ?
Pénélope marqua une pause, comme si elle avait besoin de temps pour comprendre la phrase au travers de sa chape de colère. Elle se retourna à demi, juste pour pouvoir lui crier dessus un peu plus à son aise :
- Et comment on fait ça, au juste ?
- Mais en criant « Debout » !
- Comment je pouvais le savoir, d'abord ?
- Mais enfin, tout le monde le sait !
La colère de Pénélope atteignit de tels sommets qu'elle en suffoqua l'espace d'une seconde avant de se lancer dans un discours plein de fiel.
- Non, 'môssieu', tout le monde ne le sait pas ! Je t'avais prévenu que je tenais à peine sur un balai, mais 'môssieu' s'imagine tellement que le Quidditch est au centre du monde que personne ne peut en ignorer les moindres détails. Je suis désolée de faire ton éducation mais la prochaine fois que tu auras envie de tester tes convictions, oublie-moi, tu me rendras une faveur !
Et sur le même ton venimeux, Terence lui répondit :
- Tu peux t'en prendre qu'à toi-même si t'as pas assez de cervelle ! En fait, t'es vraiment qu'une cruche, t'arrives pas à tirer un mec de ta tête mais t'es pas capable de te souvenir d'un sort simplissime ! Dis-moi, c'est pour ça que l'autre t'a larguée, c'est parce que tu sais pas monter un balai ? Franchement, je te préférais transformée en pigeon !
- Casse-toi, Higgs ! Je veux plus voir ta sale gueule de bourrin ! Dégage ! Hors de ma vue !
Elle tenta de se lever pour souligner ses imprécations de grands mouvements menaçants, elle parvint tout juste à s'embrocher les pieds l'un dans l'autre et à retomber sur Maddock. Terence renifla de dédain et quitta le stade avec toute la dignité qu'il put trouver.
- Sale goujat ! tonna encore Pénélope quand il lui tourna le dos.
Elle poursuivit jusqu'à ce qu'il quitte son champ visuel.
Pénélope prit alors une petite minute pour se calmer tout en continuant ses imprécations sur la mauvaise foi de Crapouillou et des hommes en général.

Alasdair jugea qu'il pouvait à présent ouvrir la bouche sans risque de se transformer en punching ball.
- Heu, Péné', tu sais, heu comment dire, tu pourrais te décaler ?
- Hein ? fit-elle, revenant à lui.
- Comment dire ça sans...
- Maddock, exprime-toi ou tais-toi.
- Les os de ta silhouette sont en train d'essayer d'extraire ma rotule gauche. Ils sont tellement mignons que je les laisserais bien faire, mais vois-tu, c'est que mon genou s'y est habitué, à ma rotule gauche.
- Ho, mais oui, bien sûr  ! Je suis désolée. Je me suis accrochée à toi sans faire attention.
Sur ce, elle se leva précautionneusement. Il attrapa la main qu'elle lui tendait et se releva à son tour.
- Non mais tu sais, tu peux recommencer !
Comme elle le regardait de travers, il crut utile de préciser :
- Non, pas tomber de balai, mais heu... t'accrocher à moi sans faire attention. Enfin, je veux pas dire que tu ne fais pas attention et que tu m'accroches, même si c'est pas grave si tu t'accroches sans faire attention, je t'en voudrais pas, enfin si c'est à moi que tu t'accroches sans faire attention, mais comme tu faisais à peine, ça me dérange pas. Merlin, je suis pas clair, je parle trop, je veux dire par là...
- Ça va, Alasdair, j'ai compris.
Et, avec un petit sourire, elle le serra dans ses bras.
- Comme je suis contente d'avoir un ami comme toi qui fait attention à moi !
- Oui, moi aussi.
Ils restèrent quelques secondes comme ça avant que Maddock commence, la voix douce :
- Tu sais, Terence...
- Crapouillou est un goujat doublé d'un bourrin !
- Oui mais...
- Merlin l'a oublié dans le processus d'évolution. Je suis sûre que s'il pouvait entrer dans une pièce, s'écrier 'Toi femme ! Venir !' et traîner la malheureuse par les cheveux, il le ferait. C'est pas la galanterie qui va l'étouffer, celui-là !
- Tu es injuste, il s'est beaucoup inquiété pour toi.
Et comme elle se rappelait leur dispute, un détail lui revint en mémoire :
- Vous m'avez transformée en pigeon ?!
- Bah oui, on a pas vu d'autre solution.
Sur le moment, elle ne savait pas si elle devait en rire ou s'en offusquer :
- Mais pourquoi vous m'avez transformée en pigeon ?
- On s'est dit que tu battrais des ailes et puis aussi, il fallait que tu perdes du poids.
- T'es vexant, là. J'étais un peu trop occupée à tomber pour deviner en quoi vos esprits tordus m'avaient transformée. 
Pénélope fit la grimace, se remémorant ces secondes de confusion total.
- J'y suis passée à un cheveu là.
Alasdair commenta, histoire de dédramatiser la chose.
- Tout dépends de l'épaisseur de ton cheveu.
- Tu veux mon avis ? Il pêchait par excès de finesse ! grinça la jeune femme.
Elle inspira profondément pour reprendre son calme et demander :
- L'idée de me faire perdre du poids c'était pourquoi, pour que je tombe moins vite ?
Mal à l'aise, Alasdair se gratta l'arrière de la tête.
- Non, c'était pour qu'on puisse te réceptionner plus facilement. Même à deux, un wingardium a ses limites, et Terence n'a pas voulu prendre de risques. Il fallait à tout prix te ralentir, sinon tu risquais d'être blessée quand je te rattraperais.
- Vous êtes un petit peu plus intelligents que je le pensais. N'empêche que le balai, c'était pas celui qu'il fallait pour une débutante, et qu'il s'en est fallu d'un cheveux que je me vautre dans les buts !
Un frisson la traversa alors qu'elle repensait à sa descente. Au bout du compte, l'accident n'avait pas dépassé la minute, mais elle avait eu l'impression de tomber pendant des heures. Alasdair, qui ne l'avait toujours pas lâchée, resserra un peu son étreinte. Il capta son regard et s'y plongea deux petites secondes. La jeune femme ne put retenir un petit sourire tandis que son vis-à-vis piquait un fard monumental et proposait d'une voix mal assurée :
- Allez, viens, on chope Terence ; il doit bouder dans un coin ; et on va se poser dans un café, t'en penses quoi ?
- Je veux un chocolat, chaud, avec un bol de sucre.
Ils se mirent en marche sans que Pénélope ne lâche le bras de son ami. Elle ne se sentait pas encore très sûre de ses jambes. Les excès, surtout de chutes, ne sont jamais bons pour l'équilibre.
- Il me faut au moins huit carreaux de sucre.

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