Défi Jeu de l'Oie - Le moment était venu

Jul 12, 2009 18:58

Titre: Le moment était venu
Entraîneur: Aylala
Equipe/Joueurs: Gwenog Jones, OC
Catégorie: Défi "Jeu de l'oie"
N° de la case: 64
Intitulé: « Pourquoi j’ai arrêté le Quidditch »
Rating: K+

Note de l’entraineur : Pourquoi Gwenog a arrêté le Quidditch ? On lui a souvent posé la question, et elle n’y a jamais répondu. Elle s’est même mise en colère contre ceux qui insistaient trop. Seule une personne a eu droit à la réponse… Une seule personne et vous ^^



Le moment était venu

-« Non mais quelle bande de cloportes incapables ! » pesta Gwenog en se levant de son strapontin.

Comme toujours après un match, la sorcière était de mauvaise humeur. La jeune génération de joueurs de Quidditch n’obtenait aucune grâce à ses yeux. Sa voix était rauque à force d’avoir hurlé tour à tour conseils et insultes. Et même une fois le match fini, elle était la dernière à rester à sa place, vociférant sans discontinuer, radotant sans arrêts les nombreuses améliorations qu’elle apporterait s’il s’agissait de son équipe.

-« Ah ! » soupirait-elle toujours en quittant les gradins « Si je jouais toujours au Quidditch… »

Elle laissait alors sa phrase en suspens et haussait simplement les épaules. Mais ce jour là, on osa enfin lui poser LA question.

-« Dis Grand-ma, pourquoi tu as arrêté le Quidditch ? »

Gwenog s’arrêta immédiatement et se tourna lentement vers Quay. Du haut de ces cinq ans, il avait déjà un solide caractère. Les mains sur les hanches, il la regardait d’un air de défi, perché sur un siège, bien décidé à obtenir une réponse à sa question. La vieille sorcière se mit à sourire et lui tendit la main.

-« Descends de là, mon souaffle » lui demanda-t-elle.

Et le petit garçon s’exécuta. La main dans la sienne, il planta son regard intense dans ses yeux fatigués et redemanda avec gravité.

-« Pourquoi Grand-ma ? »

Gwenog caressa ses cheveux en bataille avec tendresse et soupira. De tous ses proches, personnes n’avaient jamais osé lui poser cette question. Son arrêt avait été brutal et inattendu pour sa famille comme pour ses coéquipiers. Elle s’était juste levée un matin en décidant que ce serait la fin.

On avait tenté de la raisonner, de la faire continuer, mais rien n’y avait fait. Gwenog avait tiré un trait sur le Quidditch. Elle n’avait plus jamais joué depuis lors. Et n’avait jamais voulu s’expliquer. Quiconque insistait un peu trop se faisait vertement remis à sa place : son choix ne regardait qu’elle.

Elle ne l’avait jamais regretté, et même si elle assistait à autant de matches qu’elle le pouvait et s’emportait toujours devant les erreurs des joueurs qui évoluaient sur le stade, elle n’avait jamais eu envie de revenir.

Elle avait connu d’autres choses. Elle avait visité de nombreux pays, rencontré des gens passionnants. Elles avaient rencontrés des hommes aussi, qu’elle avait gardé plus ou moins longtemps. Deux d’entre eux lui avait donné un fils. Elle les avait élevés seule, sans ce soucier de ce qu’en pensaient la presse et les « gens bien pensant ».

Elle aimait ses fils plus que tout. Elle leur avait offert tout ce dont ils avaient besoin et parfois même un peu plus. Elle leur avait parlé de sa jeunesse, de sa carrière, de tout ce qu’elle avait accomplit et elle avait aimé cette lueur d’admiration et d’adoration qu’elle avait lue dans leurs yeux quand elle leur parlait d’elle.

Elle avait voulu leur apprendre le Quidditch. Mais pour les mêmes raisons qui faisaient qu’elle aurait été une très mauvaise entraineuse (l’impulsivité et le manque de contrôle de soi en faisait une très mauvaise pédagogue…) ils n’avaient pas voulu de son enseignement. Ils avaient appris à l’école et étaient devenus des joueurs moyens. Cela n’avait pas d’importance pour elle, tant qu’ils prenaient du plaisir à aller tous les trois voir des matches pendant les vacances.

Puis, ces fils avaient grandis. Ils avaient fait leur vie, loin du monde du Quidditch mais jamais très loin d’elle. Ils avaient fait leur trou, grâce à leurs talents, malgré les désagréments que pouvaient apporter le fait de s’appeler « Jones ». Le cadet était devenu père et Quay avait , depuis son plus jeune âge, remplacé son père et son oncle à ses côtés dans les tribunes des stades.

C’était lui aussi qui, pour la première fois depuis des années osait lui demandé des explications.

-« Parce que dis donc… » continua-t-il « Tu cries vachement fort et vachement souvent! Alors si c’est vraiment toi la plus meilleur, tu devrais y retourner et leur montrer comment faut faire… »

Gwenog se mit alors à rire et s’installa sur le siège le plus proche.

-« Viens là mon petit vif d’or ! » lança-t-elle en l’installant sur ses genoux « Ce n’est pas le tout d’être la meilleure… »

-« Ah non ? »

-« Non… Il faut surtout avoir envie de l’être… »

Quay posa sur elle un regard plein d’interrogation.

-« Tu vois » reprit Gwenog « tant que tu as la volonté, tant que tu veux leur montrer à tous ce que tu vaux, alors c’est là qu’il faut jouer. Mais quand tu te réveilles un matin en n’ayant plus besoin de leur prouver quoique se soit… et même pire, quand tu n’as même plus envie de leur montrer ce que tu as dans le ventre… Alors dans ce cas, il vaut mieux arrêter… »

Elle ébouriffa tendrement sa tignasse brune.

-« Quand tu sais que tu ne pourras jamais faire mieux que ce que tu as fait jusque là, c’est qu’il est temps de partir. Il n’y a rien de plus pathétique que les joueurs sur le déclin … C’est pour ça que j’ai arrêté… »

-« J’ai rien compris ! » avoua le petit garçon d’un air dépité.

-« Tant mieux ! Ce sont des histoires de grandes personnes, tu as bien du temps devant toi avant de pouvoir comprendre toutes ses choses, ma petite batte en sucre… Alors pour le moment n’y pense plus. Grand-ma continuera toujours de crier sur les joueurs parce que cela l’amuse et en attendant le prochain match… Si on allait goûter ? »

Et c’est avec un cri de joie que le petit garçon sauta de ses genoux et courut dans les gradins en direction de la sortie. Gwenog le regarda un moment en souriant avant de le suivre.

Elle savait toujours et en toutes circonstances, quand il était temps pour elle de partir.

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