Titre: Invocation
Entraîneur:
owlie_wood Equipe/Joueurs: Roger Davies, OCs
Catégorie: Défi "jeu de l'oie"
N° de la case: 26
Intitulé de la case: Esprit malin
Rating: T
Note de l'entraîneur: Je me débarrasse un peu de la case, désolée. Bof bof quoi. On verra si le thème suivant passe mieux.
Case précédente:
La pire équipe de tous les temps DES JOURS ET DES VIES
oOo
Septembre 2000 : Invocation
Roger savait que ses idées bien tranchées lui faisaient souvent tort. Et en bonne bleusaille tout juste débarquée chez les Falcons, il s'était promis de garder ses jugements de valeur pour lui. Cependant, en voyant ses nouveaux coéquipiers, il avait mis ses bonnes résolutions de côté.
- C'est totalement ridicule, marmonna-t-il, l'épaule contre le montant de la porte d'une des chambres d'hôtel où l'équipe résidait. Qui pourrait bien invoquer des esprits pour faire basculer le cours d'un match ?
Consterné, le Poursuiveur vit une à une les mains de ses coéquipiers se lever. Stirling, le doyen de l'assemblée, disposait des bougies en cercle. Fowey, leur Attrapeuse, traçait au sol un pentacle à la craie. Une boule de cristal trônait au centre de la pièce, le reste de la troupe suspendaient au plafonnier divers grigris (dont des poupées vaudous) que Roger ne voulait pas vraiment identifier.
Ils étaient loin de plaisanter et déployaient pour cela un mélange étrange de coutumes locales et de restes d'enseignement avec Sybille Trelawney.
Bizarrerie et Quidditch allaient de paire, Davies en était plus que conscient. Quelque part, il fallait être frappé pour monter sur un balai et espérer gagner sa vie avec (sans la perdre ou trop l'abîmer). Sorti de Poudlard (loin de certains de ses anciens adversaires... Dubois et Flint pour ne pas les nommer), Roger s'était imaginé que le monde professionnel serait légèrement plus... sérieux. Et sensé. Visiblement ce n'était pas le cas. Ou alors, seul Falmouth avait cette spécificité (ils s'étaient bien abstenu de le lui dire avant de le faire signer).
- Cela nous coûte quoi ? soupira l'un de leur batteur dans le couloir derrière lui, le faisant sursauter.
- C'est ridicule! répliqua Roger en se redressant pour le laisser passer.
- Cela ne coûte rien du tout, Davies, reprit-il avec un sourire. C'est donc pour ça que tu vas te joindre à nous.
Prêt à protester, l'ancien Serdaigle allait répondre quand il aperçut la tête d'un volatile vivant et remuant coincé sous le bras de son coéquipier. Que comptaient-ils faire avec ? Avec sa chance, c'était dans une secte qu'il avait signé.
- Et ça, c'est pour... ? s'écria-t-il d'une voix légèrement plus aiguë qu'à l'ordinaire.
Son air effrayé (il n'avait pas vraiment pris le soin de le dissimuler) provoqua l'hilarité de ses coéquipiers.
- T'inquiète Roger, le rassura Stirling amusé. C'est uniquement pour les plumes. Nous avons un accord avec l'un des fermiers du coin. Il nous tuera si jamais il arrivait quoi que ce soit d'autres à son poulet.
Pas de sacrifice animal. Une chose dont Davies se réjouit alors que l'idée que tout ceci pouvait être un simple bizutage, un étrange rituel d'initiation impliquant la présence de volaille, dont évidemment il pâtirait, commençait à s'insinuer. Même si cette éventualité le consolait (ils n'étaient donc pas réellement convaincus de ce qu'ils faisaient et disaient), elle renforçait en lui l'envie de maintenir ses plans pour la soirée.
- On aurait tort de ne pas essayer, soupira Fowey leur attrapeuse, le sentant toujours aussi sceptique. Quand je jouais en Norvège, on disait qu'un des clubs de Laponie avait son propre fantôme. Tu imagines, un spectre qui nous serait totalement dévoué. Cela doit vachement aider. Il me semble qu'il s'appelle Grött le Terrifiant.
- Et c'est pour ça que vous voulez essayer d'invoquer un esprit ? Enfin, on est en pleine lande ! rétorqua Roger sentant l'agacement le gagner. Tout ce qu'on va trouver c'est... au mieux un Robert le Larmoyant. Les guerriers ne hantent pas la Cornouaille.
- Oui, soupira Gallai le batteur, toujours aux prises avec son poulet. Le président est d'ailleurs assez triste qu'aucun de nos joueurs n'ait suffisamment de regrets pour revenir au club servir après leur mort.
- On ne meurt plus sur le terrain, ajouta Stirling avec un sourire. Notre sport est décidément trop sécurisé.
- C'est pour ça qu'on doit essayer, conclut leur capitaine, allumant à l'aide de sa baguette d'énormes candélabres, avant de se tourner vers lui.
- Ah oui ? fit Roger agacé. Et qu'est-ce que vous feriez si un esprit malin se présentait ? Vous êtes aptes à le gérer ? Que feriez-vous si... un Peeves bis apparaissait ? Poudlard est peut-être loin pour vous mais j'ai déjà joué avec un poltergeist dans le coin. Et croyez-moi, la tempête du mois dernier n'est absolument rien à côté de ce qu'il nous ferait.
Le vent violent les ayant emportés jusqu'en Irlande où ils avaient eu la chance de pouvoir se poser (autrement, il s'agissait d'un aller direct pour le Groenland), Davies espérait que l'image était assez frappante pour les faire renoncer. Loin de les interpeller, cela eut plutôt l'air de les amuser.
- Remarque, comme ça, l'un d'entre nous viendra peut-être hanter le club, gloussa Fowey en se laissant tomber vers l'une des pointes du pentacle de craie.
- Est-ce que l'entraîneur est au courant ? finit par demander Roger, à court d'arguments.
- Oh, c'est son idée. De son côté, elle fait une retraite à Stonehenge. C'est ça qui est bizarre, si tu veux mon avis.
Roger ne fit aucun effort pour cacher son air consterné. Bien au contraire, il s'assura que le message était bien passé.
- Ecoute Davies, fit Stirling en levant les mains en signe de paix, on a besoin de tout le monde pour y arriver, question de force cosmique ou je ne sais quoi. Alors, à moins que ce ne soit pour une raison religieuse, tu dois participer. Mario, lui, en a été dispensé.
Pour la première fois de la soirée, Davies nota l'absence du jeune Campari.
- Mais sa famille à Rome invoque la chance d'un autre côté, précisa Fowey voyant chez Davies l'espoir qui renaissait.
- Sans moi, désolé.
Sous les huées, l'ancien Serdaigle quitta l'encadrement de la porte et leur tourna le dos.
- Froussard !
- J'ai un rendez-vous galant, je ne peux pas l'annuler, finit-il par avouer.
Il avait eu des scrupules à aborder la fille du président et s'était demandé toute la soirée s'il faisait bien de faire le mur pour la retrouver. En voyant ce à quoi le reste de l'équipe s'adonnait, il s'était décidé. Il en discuterait avec elle (enfin, si l'occasion se présentait) pour qu'elle en touche deux mots à son père.
Du bout du couloir, il entendit ses coéquipiers se mettre à crier. Le poulet ne tarda pas à le dépasser pour planer dans les escaliers. Il transplana avant qu'on ne lui demande de le rattraper.
Les gens de Falmouth étaient vraiment cinglés.