Défi Jeu de l'Oie - Gwenog Jones - Arnaque au gobelin

May 13, 2009 08:29

Titre: A qui peut-on faire confiance quand il s’agit d’argent ?
Entraîneur: Aylala
Equipe/Joueurs: Gwenog Jones, Ludo Verpey, un gobelin
Catégorie: Défi "Jeu de l'oie"
N° de la case: 17
Intitulé: Arnaque au gobelin
Rating: K+
Note de l'entraineur : Dans le monde du Quidditch, quand on me dit "arnaques" je pense à Verpey... Et puisqu'il fallait un gobelin, j'en ai fait venir un aussi... Ces deux là vont tâter la colère d'une Gwenog, jeune, mais déjà déterminée ^^


A qui peut-on faire confiance quand il s’agit d’argent ?

Sois prudente surtout, n'accorde pas ta confiance à n'importe qui.

C'était une phrase que son père lui répétait souvent quand elle retournait voir ses parents entre deux matches importants et Gwenog essayait de toujours l'avoir à l'esprit dans les moments importants. Et celui là en était peut être un.

La jeune femme essayait surtout de ne pas paraitre trop intimidée. Après tout, Ludovic Verpey avait été un des plus grands joueurs de sa génération. Alors, d'accord, il avait eu des démêlés avec la justice, mais Gwenog n'avait pas vraiment suivi toute cette histoire de mangemorts. Tout le monde s'accordait à dire que cela avait été une regrettable erreur de jeunesse, et elle ne voulait retenir de lui que ses incroyables exploits de batteurs. Elle ne l'avouerait sans doute jamais à voix haute, mais plus jeune, elle avait eu comme une sorte... de béguin pour lui.

Elle avait réussit à se procurer une affiche de lui dans son équipement des Frelons et l'avait accrochée quelques temps au dessus de son lit. Mais tout cela était loin derrière elle maintenant. Elle n'était plus une adolescente prête à tout pour jouer au Quidditch, elle était l'étoile montante des Harpies. Elle ne devait plus se laisser impressionner par les joueurs charismatiques. Si elle voulait un jour pouvoir rivaliser avec eux, elle devait se comporter comme leur égale. Aussi, essayait-elle de ne pas sourire comme une idiote tandis qu'il se tenait toujours sur le pas de sa porte.

- "Je suis navré de ne pas vous avoir prévenu de ma visite Miss Jones, mais il se trouve que j'étais dans les environs avec mon ami Grapsur et c'est là que l'idée de venir vous rendre visite m'est venu à l'esprit."

C'est alors que la jeune femme remarqua derrière l'ancien joueur un gobelin à l'air patibulaire qui la regardait d'un air mauvais.

- "Commet avez-vous eu mon adresse ?" demanda-t-elle, la poignée de la porte dans la main.

- "Oh... N'en veuillez pas à Tatiana" lui répondit Ludo avec un sourire charmeur "Elle ne pensait pas à mal, elle voulait simplement me rendre service..."

Gwenog se dit alors qu'elle allait avoir une petite discussion avec la standardiste du club... Si elle lui avait confié ses coordonnées, ce n'était pas pour qu'elle les donne au premier sourire éclatant venu... Même si elle même devait bien avouer qu'elle aurait très bien pu céder elle aussi... Mais là n'était pas la question.

- "Peut être pourrions-nous entrer ?" proposa alors Ludo qui souriait toujours.

- "Euh... Oui... Bien sûr..." répondit la jeune femme en s'effaçant pour laisser passer l'ancienne star et la créature désagréable toujours collée à ses talons.

Elle les conduisit alors dans son petit salon. Son appartement n'était pas grand, mais pour elle seule, c'était bien suffisant et puis de toute façon, elle n'y était pas souvent. Entre les entrainements et les briefings de l'entraineuse, elle passait plus de temps au club que chez elle. Et cela ne la dérangeait pas. Elle aimait sa vie de ne l'aurait changée pour rien au monde.

- "Je suis désolée" annonça-t-elle tandis que ses invités prenaient place dans son modeste canapé "Mais je n'ai rien à vous offrir, mes placards sont tous vides..."

- "Cela ne fait rien, vraiment" assura Ludo qui balaya l'air devant lui d'un geste de la main.

Gwenog haussa les épaules et se laissa alors tomber dans un pouf d'un bleu vif. Elle ne pu réfréner un sourire en constatant combien le gobelin avait l'air ridicule, assis entre ses grands coussins, ses pieds ne touchant pas le sol et ses jambes disgracieuses se balançant misérablement dans le vide.

-"Ma chère Gwenog, as-tu une idée de la raison de notre présence ici ?" demanda alors Ludovic en se penchant vers elle.

- "Pas du tout !" avoua-t-elle, impressionnée par le tutoiement qu’il avait adopté naturellement.

Verpey laissa échapper un petit rire et Gwenog fronça légèrement les sourcils. Elle ne voyait pas ce qu'il y avait de drôle.

- "Tu sais que tu es une joueuse très prometteuse" lança l'ancien joueur qui était redevenu sérieux "Tes derniers matches ont été fantastiques"

- "Je ne m'en suis pas trop mal sortie" commenta Gwenog qui n'aimait pas les compliments gratuits.

Si elle voulait progresser, elle devait garder la tête sur les épaules et conserver son sang-froid. Elle préférait rester modeste. Tout était encore à faire. Elle n'était titulaire que depuis peu de temps.

- "Tu as donné du fil à retordre à des joueurs bien plus expérimentés, Gwenog, ce n'est pas rien. Un avenir prometteur s'ouvre devant toi et je ne suis pas le seul à en avoir conscience."

D'un signe de tête, la jeune femme l'invita à poursuivre.

- "J'ai été une étoile montante moi aussi" continua Ludo "Je connais exactement tout ce que tu es en train de vivre. On ne se rend compte de rien, tout va tellement vite qu'on n'a l'impression de ne plus rien contrôler... Les victoires, son nom dans les journaux, d'autres joueurs qui s'intéressent à vous, d'autres clubs..."

- "Si ce sont les Frelons qui vous envoie" la coupa immédiatement Gwenog, sur la défensive, "Ca ne sert à rien ! Je n'ai pas l'intention de quitter les Harpies ! Je m'y sens très bien !"

- "Non, non !" lança alors Ludo en riant tout doucement "Il ne s'agit pas du tout de cela !"

Gwenog comprenait de moins en moins. Pourquoi Verpey avait-il fait le déplacement jusqu'à son domicile si ce n'était pas pour la démarcher pour un autre club.

- "De quoi s'agit-il alors ?" demanda-t-elle.

- "Et bien Gwenog, comme je te le disais, je connais tout ce que tu es en train de vivre. Je me souviens parfaitement des bons moments comme des mauvais... et je suis venu ici te proposer mon aide pour gérer les situations... délicates..."

La jeune joueuse fronça les sourcils, attendant qu'il en dise plus.

- " Tes deux derniers matches ont été grandioses, je suppose que tu as eu des primes" continua Ludo "Et sans doute de belles primes, même. Je ne serais en plus pas du tout surpris de savoir que des publicitaires ont tenté de te contacter. Certains avec des offres sans doute très alléchantes auxquelles tu réfléchis encore..."

- "Comment savez-vous tout ça ?" demanda Gwenog, mal à l'aise.

Elle avait pourtant demandé que toutes ses affaires soient traitées avec la plus grande discrétion.

- "Je te l'ai dit, je suis passé par là !" lui répondit Ludo avec un sourire confiant. "J'ai connu tout cela et je sais combien il est difficile de garder un esprit clair quand de telles sommes d'argent vous sont presque offertes..."

Il se pencha d’avantage vers elle.

- "C'est difficile n'est-ce pas ? Tant d'argent qui arrive sans qu'on sache quoi en faire..."

- "Je ne vois pas en quoi cela vous concerne." répondit Gwenog de plus en plus mal à l'aise.

Ludo Verpey se tourna alors vers le gobelin qui n'avait pas dit un seul mot et tous les deux échangèrent un regard entendu avant de l'ancien joueur ne reprenne.

- "Je suis venu te trouver pour t'aider Gwenog" assura-t-il avec une confiance en lui qui transparaissait dans son attitude décontractée.

- "M'aider ?"

- "Oui... Je suis un vieux dans le métier mais je me souviens de mon ignorance à mes débuts. J'ai fait des bêtises, j'ai fait confiance à de mauvaises personnes, je me suis retrouvé dans plus d'ennuis que je n'aurais pu l'imaginer... Enfin... C'est du passé tout cela" soupira-t-il "Aujourd'hui, j'ai rebondi, je me suis reconstruit, mais surtout... J'ai appris à différentier les gens de confiance et ceux qu'on doit éviter. Et c'est parce que je sens que tu le mérites, parce que tu es une fille bien, j'ai envie de t'aider... De te conseiller, si tu préfères... Grapsur est un conseiller financier extrêmement compétent..."

Le gobelin ne sembla même pas réagir à la mention de son nom.

- "C'est un de mes amis les plus proches et il m'a beaucoup conseillé depuis que j'ai décidé de mener une vie plus calme et plus rangée. Grapsur, bien évidemment, a beaucoup d'autres… amis, qu’il conseille, mais quand je lui ai parlé de toi, il a tout de suite accepté d'être ton conseiller personnel... Si tu le souhaites bien sûr !" expliqua Ludo de son sourire étincelant.

- "Mais pourquoi feriez-vous tout cela pour moi ?" demanda la jeune femme

- "Parce que je sens que c'est une bonne chose que de miser sur toi, sur ton avenir... Je sens que tu es promise à de grandes choses !" lança Verpey

- "Il n’est pas dans les habitudes des gobelins de prendre des risques inutiles" lança alors Grapsur de sa voix gutturale, désagréable à entendre "On ne perd pas de temps à miser sur quelqu'un qui ne nous rapporterait rien..."

- "Rapporter quoi à qui au juste ?" souffla Gwenog.

- " Te rapporter du profit !" lança Ludo "Je sais..." la coupa-t-il alors qu'elle voulait parler "Tu vas me dire que gagner beaucoup d'argent ne t'intéresse pas, que ce que tu veux, toi, c'est jouer... Mais pense un peu à ta famille, à tes proches ? N'as-tu pas envie de leur offrir ce dont il désir ? Ne veux-tu pas les remercier de t'avoir largement soutenus pendant toutes ses années ?"

- "Je suppose que si, mais..."

- "Mais tout cela prend du temps et tu n'as pas envie de te prendre la tête pour des histoire d'argent et je le comprends tout à fait. C'est pour cela que Grapsur et moi cherchons à t'aider !"

- "Confiez-nous votre argent, Miss Jones, et nous en prendrons grand soin" couina Grapsur

- "Après tout, les gobelins ne sont-elles pas les créatures les plus qualifiée en ce qui concerne l'argent ?" ajouta Ludo en donna une légère tape dans le dos de son compagnon qui le regarda d'un air mécontent.

- " Nous sommes en mesure de faire fructifier d'une manière tout à fait intéressante le capital que vous nous confierez" poursuivit la créature en posant sur elle ses petits yeux perçants. "Vous n'avez aucune crainte à vous faire, nous nous chargerons de tout et nous vous tiendrons bien évidemment au courant de l'évolution de votre épargne. Pour quelqu'un qui, comme vous, allez avoir une carrière très chargée, se serait un soucis en moins..."

Gwenog, le fixa un moment, hésitante. Il y avait du vrai dans ce qu'il disait. Elle n'en était encore qu'aux balbutiements de sa carrière et déjà, elle ne savait pas où donner de la tête. Cet argent qu'elle avait déjà gagné, elle n'y songeait pas un instant, mais sans doute fallait-il effectivement s'y intéresser. Son père s'y entendait un peu, mais elle ne voulait pas lui demander de prendre cela en charge pour elle. Et puis, Ludo était dans le métier, il semblait connaitre tous ces soucis. S'il lui recommandait Grapsur, c'était sans aucun doute car il était le meilleur. Les champions ne peuvent traiter qu'avec les meilleurs.

Cependant, malgré les beaux discours qu'on lui servait, elle ne parvenait pas à être tout à fait convaincue. Ses hôtes s'en rendirent compte et d'un coup de baguette, Ludo fit apparaitre une liasse de parchemin, recouverte d'une écriture fine, penchée et serrée, difficilement lisible.

- "Voici de plus amples informations Gwenog" annonça-t-il en se levant "Tu n'auras qu'à y jeter un œil et nous pourrons en reparler. Tu sembles avoir besoin de temps pour te convaincre."

- "C'est à dire... Je n'y connais rien" avoua-t-elle en se levant à son tour.

Le gobelin, redevenu silencieux, avait sauté sur ses pattes et sa mine renfrognée n'inspirait toujours aucune confiance ni aucune sympathie à la jeune femme.

- "Nous pourrions peut-être repasser en fin de semaine" proposa alors poliment Ludo "Tu auras eu le temps d'y réfléchir et tu pourras alors nous poser toutes les questions qui te viendront à l'esprit."

- "Ca me semble être une bonne chose" lâcha Gwenog, qui craignait par dessus tout de devoir donner son avis immédiatement.

- "Confier son argent à quelqu'un est une grande marque de confiance, il ne faut pas le faire à la légère" poursuivit l'ancien joueur tandis qu'il regagnait la porte d'entrer sans cesser de sourire.

Puis, d'un geste souple il fit apparaitre d'un simple sort une carte de visite qu'il lui tendit.

- "Voici mon adresse. Si tu as des questions, n'hésite surtout pas, et passe me voir. Ma porte est toujours ouverte aux jeunes joueurs talentueux..."

Gwenog prit la carte du bout des doigts en espérant qu'elle ne rougissait pas trop. Puis, après les quelques formules de politesse usuelles, elle les regarda transplaner sur son perron avant de refermer la porte. Là, elle observa un moment le morceau de carton qu'elle tenait encore entre ses mains. La carte de visite de Verpey ! Un joueur dont elle avait suivit le parcours avec passion, un grand champion, une star du Quidditch était venue chez elle !!

Il la trouvait brillante et voulait l'aider. Gwenog sautilla un peu puis rangea soigneusement l'adresse dans son porte-feuille et regagna son canapé sur lequel elle se laissa tomber. Près d'elle se trouvait toujours la liasse d'explications. La jeune femme commença à le feuilleter, mais le langage était incompréhensible et l'écriture trop serrée lui donna mal au crâne. De guerre lasse, elle abandonna. Elle aurait tout le temps de s'occuper de ça plus tard. Pour le moment, elle voulait se remettre de l'émotion de cette visite.

Une star du Quidditch était venue chez elle... Le rêve se transformait de plus en plus en réalité.

Le lendemain, Gwenog décida de profiter de son unique jour de congé. Elle se leva de bonne heure et alla courir dans les environs du stade des Harpies, sur un terrain spécialement ensorcelé pour tenir les moldus à l'écart. Puis, après une bonne douche dans les vestiaires du club, désertes à cette heure de la journée, la jeune femme décida d'aller flâner un peu sur le Chemin de Traverse.

Gwenog n'était pas un accro du shopping, mais elle aimait bien se promener dans les rues et s'arrêter devant les devantures. Le magasin d'accessoires de Quidditch avait bien sûr sa préférence, et plus jeune, elle ne manquait jamais une occasion de goûter aux nouveaux parfums de Florian Fortarôme. Maintenant, avec le régime draconien qu'elle suivait pour son entrainement, elle ne pouvait plus se le permettre. Mais rien de l'empêchait d'aller jeter un coup d'œil aux différentes coupes qui se préparaient toutes seules derrière la vitrine.

Puis, après avoir profité un long moment du calme de cette petite promenade, la jeune femme se décida à rentrer chez elle. L'entraineuse lui avait fait parvenir des parchemins entiers de détails techniques qu'elle devait travailler, et elle avait envie de s'y mettre le plus tôt possible. Elle avait encore tellement de choses à prouver. Elle avançait d'un pas rapide, pressée de regagner le Chaudron Baveur d'où elle pourrait transplaner, quand la jeune femme passa devant Gringott's.

Le souvenir de la discussion qu'elle avait eu avec Ludo Verpey lui revint alors en mémoire. Elle y avait songé toute la nuit. La proposition avait l'air très intéressante et Verpey lui inspirait confiance. Elle ne s'y entendait pas du tout en matière d'argent et pour dire vrai, cela l'ennuyait profondément. Alors puisque des gens de confiance lui proposaient de le faire à sa place, elle serait bien bête de refuser. Elle avait conscience que c'était quelque chose dont elle aurait du parler autour d'elle, mais elle ne voulait pas ennuyer ses proches avec ses soucis. Aussi, puisqu'elle était sur place, elle allait rencontrer ce gobelin, Grapsur, et elle lui poserait quelques questions avant de lui dire qu'elle acceptait sa proposition. Ce serait toujours un problème de moins dont elle aurait à s'occuper.

Forte de cette décision, la jeune femme monta prestement les quelques marches qui la séparaient de la banque et après être passée devant deux gobelins patibulaires - décidemment, ces créatures étaient loin d'avoir l'air sympathique- elle pénétra dans le Grand Hall. Elle était déjà venue quelques fois, petite fille avec son père, mais elle était toujours aussi impressionnée. Tout était si grand, si sérieux, si austère... Si elle n'avait pas été une fille courageuse, Gwenog aurait eu peur.

La jeune femme se dirigea d'un pas assuré vers le guichet d'accueil où une de ses horribles créatures la regarda de haut malgré sa petite taille.

- "C'est pourquoi ?" demanda le gobelin d'un air grincheux.

- "Je voudrais rencontrer un de vos employé : Grapsur" annonça Gwenog.

- "Quel nom dîtes-vous ?"

- "Grapsur"

- "Vous devez faire erreur Miss" couina alors le gobelin

- "Non, je suis certaine que son nom est Grapsur"

- " Certainement, mais cela va faire deux ans que Grapsur ne travaille plus ici" la renseigna la créature.

- "Excusez-moi ?" s'étonna Gwenog " Il ne travaille plus ici ?"

- "C'est exact" confirma le gobelin "Et nous ne voulons plus entendre parlez de lui. Au revoir, Miss"

- "Non, attendez !" s'exclama la jeune femme "je ne comprends pas ! je..."

- "Ecoutez Miss, cet ignoble individu a eu un comportement que notre établissement ne saurait tolérer"

- "Mais qu'a-t-il fait au juste ?!" siffla Gwenog qui commençait vraiment à perdre patience "Qu'est-ce qu'il a fait ?!"

Autour d'elle, d'autres gobelins commençaient à la regarder d'un air mauvais, certains même, semblaient hésiter à venir la trouver pour la raccompagner à l'extérieur. On n'aimait pas les scandales à Gringott's...

- "Miss, je crains que cela ne vous regarde pas..."

- "Vous allez me dire ce qu'il a fait oui ou non !" menaça Gwenog en se penchant tant sur le guichet que son visage frôlait presque le nez crochu du gobelin.

- "Il détournait l'argent de certains de nos clients... Une vraie honte ! Un véritable scandale ! Il a sévit quelques mois avant qu'on ne le découvre. Par chance il n'avait pas eu le temps de détourner trop d'argent et les clients ont pu être intégralement remboursé et ils n'ont jamais rien su..."

La jeune femme recula alors de quelques pas, abasourdie par ce qu'elle venait d'entendre. Les deux gobelins de l'entrée se trouvaient derrière elle et la jeune femme n'eut aucune envie d'affronter leurs mines sinistres. Elle se dégagea d'un geste exaspéré de leurs petites mains qui tentaient de l'attraper et sortit en courant presque.

Une fois dehors, elle courut encore quelques mètres avant de s'arrêter près d'un banc public. Là, elle donna un coup de pied rageur dans un caillou qui avait eu le malheur de trainer là avant de s'asseoir en poussant un grognement de rage. Dans sa tête, les rouages du plan de Verpey apparaissaient de plus en plus clairs.

Elle repensait sans cesse à cette conversation qu'ils avaient eu dans son appartement : à aucun moment, ni Verpey ni l'horrible gobelin, n'avaient mentionné Gringott's. Ce détail lui apparaissait clairement maintenant. Il n'avait jamais été question de placer son argent à la banque... Par Merlin, qu'est-ce que ces deux là voulaient faire de son argent ?

Ils avaient voulu la berner, ils avaient voulu l'arnaquer... Gwenog sentit la colère monter en elle, de plus en plus incontrôlable. Car s'il y avait bien une chose qu'elle ne supportait pas, c'était bien qu'on essaye de la piéger. Et dans cette histoire, elle avait faillit se faire avoir en beauté. Mais la jeune femme ne comptait pas en rester là. Rancunière et vengeresse, Gwenog n'avait pas encore tout à fait réalisé ce à quoi elle avait échappé que déjà, elle mettait au point un plan d'action.

D'un geste vif et sur, elle tira de son sac son porte feuille dont elle extrait la petite carte de visite que ce veracrasse de Verpey avait eu le malheur de lui donner. Il ne lui fallut que quelques secondes pour mémoriser l'adresse. Baguette à la main, elle n'attendit même pas d'être dans une zone réservée au transplanage pour disparaitre dans un pop sonore. Immédiatement, elle se trouva devant la porte de l'appartement de Ludovic Verpey.

Sans même prendre le temps de reprendre son souffle, elle tambourina violemment. Elle n'attendit que quelques secondes avant qu'on vienne lui ouvrir. Elle se rua alors sur Ludo, elle le saisit au col d'une main et planta sa baguette dans son cou de l'autre.

- "Toi ! Espèce de sale cafard !" siffla-t-elle d'une voix mauvaise.

- "Gwenog ?" couina Verpey avec difficulté "Gwenog, qu'est-ce que tu..."

- "Tu as essayé de me rouler, ordure !" lança-t-elle alors avec colère.

Oublié l’admiration dont elle avait pu faire preuve pour lui. Cet escroc ne le méritait vraiment pas !

- "Mais de quoi tu..."

- "N'essayes pas de m'embobiner ! J'ai été à Gringott's ! Grapsur est un arnaqueur et tu voulais que je lui confie mon argent ?!"

- "Un arnaqueur ?" murmura Ludo d'une voix étranglée, Gwenog ne desserrant pas sa prise autour de son cou "Je n'en savais rien, je te le jure..."

- "Menteur !" gronda la jeune femme "Tu étais forcément au courant ! Je ne serais même pas surprise si je savais que tu prenais une marge ! Tu es un être ignoble ! Tu as voulu profiter de moi !"

- "Gwenog, laisse-moi t’expliquer !"

- "Il n'y a rien à expliquer !" tonna-t-elle "Si je ne tenais pas tant à ma carrière, je te jure que je t'aurais déjà transformé en cloporte !"

Elle était si menaçante, qu'elle lui fit peur. Elle le sentit déglutir contre son bras. Il avait les yeux écarquillés et la regardait d'un air incrédule. Gwenog était très jeune, certes, mais elle était déterminée et ne se laisserait pas avoir sans réagir.

- "Je ne veux plus jamais te voir Verpey, plus jamais !" siffla-t-elle "Et ne cherches plus jamais à me refiler un de tes coups foireux !"

Ludo hocha la tête, et elle consentit alors à le lâcher. Elle lui lança un dernier regard noir. L'ancien jouer se massait le cou en grimaçant.

- "Quand à ton ami gobelin, dis lui qu’il ferait mieux de ne jamais se retrouver sur mon chemin, compris ?! Tu y réfléchiras à deux fois la prochaine fois avant de t'en prendre à moi !" lui cracha-t-elle avant de tourner les talons et de quitter l'appartement.

Elle se retrouva rapidement dans la rue. Elle marcha de longues minutes avant de s'asseoir sur le trottoir et de cacher son visage entre ses mains. Elle réprima alors un sanglot.

Au delà du risque qu'elle avait couru, de l'arnaque à laquelle elle avait échappé, c'était la déception qui primait en cet instant. Elle avait voulu faire confiance à Verpey, il s'était montré tellement gentil... Il disait qu'il ne voulait que l'aider, lui faciliter la vie... Elle avait voulu le croire... Entre joueur, il fallait bien s'entraider, non ?

Sois prudente surtout, n'accorde pas ta confiance à n'importe qui.

Son père ne savait pas à quel point il avait raison.

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