Défi Jeu de l'Oie - Gwenog Jones - Intrigue familiale
Titre : Le secret de leur fille
Entraîneur : Aylala
Equipe/Joueur(s) : Gwenog Jones et ses parents
N° Case : 08
Intitulé de la case : Intrigue familiale
Rating : G
Note de l'entraineur : Je ne voyais pas bien quoi faire de ce thème là, quand l'idée du personnage de Cyradwen Jones, maman de Gwenog, m'est venue. Je me suis bien amusée à lui inventer un caractère qui n'est pas facile à supporter pour ces proches...
Le secret de leur fille
Cela faisait quelques temps déjà que Mrs Jones se posait des questions concernant sa fille.
Gwenog n'avait jamais été une enfant très locace. Elle ne parlait pas beaucoup, en tout cas, pas de choses importantes. Elle était surtout très secrète et voulait continuellement se débrouiller toute seule. Surtout, elle n'en faisait toujours qu'à sa tête !!
Et comme toujours, cela avait le don de rendre Cyradwen complètement folle.
Cela avait commencé par des petites choses anodines, des broutilles que seul l'oeil exercé d'une mère attentive parvenait à déceler. Et cela avait commencé vers le milieu de l'année scolaire, alors que sa fille se trouvait encore sur les bancs de Poudlard. Petit à petit, les lettres de Gwenog avait changé. Elle qui d'habitude ne cessait de lui parler de sa vie à l'école, ses professeurs, ses notes, ses amies... ne trouvait plus rien à lui dire. Même le Quidditch, qu'elle aimait tant et dont ses lettres consacraient au minimum trois paragraphes... plus rien ! Les parchemins avaient fait place aux petites cartes griffonnées à la va-vite de banalités tout à fait affligeantes. C'était le premier signe.
-"Ta fille m'inquiète, Kenneth !" lui avait-elle confié
-"Notre fille" avait rectifié Mr Jones sans lever les yeux de son journal.
-"Elle a l'esprit ailleurs, elle ne nous écrit presque plus rien"
-"Arrête un peu de te plaindre et laisse la vivre un peu." avait-il répondu en entamant la rubrique financière.
-"Moi je te dis que ça n'augure rien de bon" avait-elle bougonné en retournant dans sa cuisine.
Cyradwen avait alors prit le partit de ne plus savoir de sa fille que ce que cette dernière voulait bien lui en dire, c'est à dire pas grand chose. Elle avait alors compté sur les vacances d'été pour remettre les choses aux points avec elle. Pour cela, elle avait été bien déçue.
L'été était arrivé, Gwenog aussi, mais il semblait de son esprit était resté au château. La tête ailleurs, les yeux dans le vague, elle répondait à peine aux questions qu'on lui posait, ne parlait pas d'elle même et ne toucha presque pas au contenu de son assiette. Elle prétendit être fatiguée et quitta la table avant le dessert qui était pourtant l'un de ses favoris. Une fois le repas terminé et la vaisselle ensorcellée pour se laver seule, Cyradwen avait rejoint son mari sur la terrasse où il fumait sa pipe d'un air tranquille.
-"Ta fille m'inquiète, Kenneth !" avait-elle annoncé tout de go en se laissant tomber dans le rocking chair près du sien.
-"Notre fille" avait-il rectifié avant de laissé échapper un nuage de fumée bleuâtre.
-"On dirait qu'elle ne veut plus nous parler..."
-"Gwen est fatiguée, le voyage a été long. Laisse la se reposer et demain tout ira bien..."
-"Tout ira bien, tout ira bien..." grogna Cyradwen en se levant "Elle n'a même pas voulu de mon cheesecake !"
Et elle regagna sa cuisine en ruminant sa mauvaise humeur.
Cyradwen avait tout de même pris la résolution de se montrer encore plus attentive, bien décidée à en savoir plus sur l'étrange comportement de sa chère petite Gwenog. Elle ne mit pas longtemps à constater un changement. Elle s'était rapidement aperçue que les réserves de Poudre de Cheminette avait dangereusement diminuées. Elle en avait pourtant acheté une bonne quantité quelques semaines plus tôt. N'utilisant que très peu la cheminée pour ses communications ( elle supportait très mal la cendre...) et après avoir vérifier auprès de son époux si lui même y avait eu recours plus qu'à l'accoutumée, Cyradwen fut forcée de se rendre à l'évidence : Gwenog conversait énormément avec Merlin sait qui ! Et avec une cheminée personnelle dans sa chambre, il était bien difficile de le découvrir.
Cyradwen avait essayé d'aller coller son oreille contre la porte puis elle avait testé toute sorte de sort d'écoute, mais sa fille semblait désormais ne plus lui faire confiance et avait jeté toute une série de sortilèges qui rendaient son intimité inviolable ! Un véritable scandale ! Cyradwen était choquée que sa fille puisse la croire capable d'une telle bassesse... Immédiatement, elle était aller rejoindre son mari qui s'occupait des balais dans la remise.
-"Ta fille m'inquiète, Kenneth !" avait-elle lancé en ouvrant grand la porte.
-"Notre fille" avait-il rapellé en appliquant un produit sur les poils de son balai.
-"Tu savais qu'elle commence à nous ruiner en cheminant comme ça, sans cesse ?"
-"La Poudre de Cheminette n'est pas si chère..." lui avait-il rétorqué.
-"Ce n'est pas le problème ! A-t-elle vraiment besoin de s'enfermer ainsi des heures dans sa chambre pour parler de Morgane sait quoi avec Merlin sait qui !"
-"Cyra... As-tu oublié ce que c'est que d'avoir 17 ans ? Gwen a des amis, elle reste en contact, c'est bien de son âge..."
-"Enfermée dans sa chambre et refusant de me dire de quoi il s'agit ? Mon pauvre Kenneth, tu es bien trop naïf !" lui avait-elle lancé "Non ! Je t'assure que je sens qu'il se passe quelque chose de louche... Il se trame quelque chose derrière mon dos et j'ai horreur de ça !"
Cyradwen avait alors quitter l'endroit, sans se retourner, bien décidée à mener plus sérieusement encore sa petite enquête. Elle ne vit surtout pas le regard de son mari, le regard de ceux qui en savent bien plus qu'ils ne peuvent en dire...
Elle était prête à tout pour savoir et avait décidé de faire parler Gwenog, de gré ou de force.
Mais la jeune fille ne lui en laissa pas l'occasion. Le soir même, elle était descendue rayonnante pour le dîner. Elle n'avait cessé de rire et de se tortiller sur sa chaise. Plus heureuse qu'elle ne l'avait jamais été, elle n'avait pas laissé ses parents prononcer une parole. Elle semblait se rattraper de son mustisme en parlant sans discontinuer... de choses malheureusement sans importances, ce qui conforta les inquiétudes de sa mère.
Le lendemain matin, Gwenog s'était levée à l'aube et avait quitté la maison pour n'y revenir qu'au crépuscule. Cyradwen n'avait rien dit à propos de cette absence et n'avait presque pas râlé quand sa fille, soit disant trop fatiguée pour dîner, ne les avait pas honoré de leur présence lors de cette première soirée en famille. Après une semaine à ce rythme, n'y tenant plus, Cyradwen avait attendu le retour de Gwenog, bien décidé à la faire parler. Mais quand sa fille était enfin revenue à la maison, de la paille dans les cheveux et les joues toutes rougies, elle était, soit disant, trop fatiguée pour discuter. Elle avait seulement daigner lui dire qu'elle passait ses journées avec une amie.
Une amie...
Cyradwen n'y croyait pas. Elle était allée rejoindre son mari qui travaillait encore à son bureau et s'était installée dans le fauteuil qui lui faisait face.
-"Ta fille m'inquiète, Kenneth" avait-elle soufflé d'un air désolé.
-"Notre fille" avait-il corrigé, un brin agacé.
Cyradwen avait alors soupiré à en fendre l'âme de son mari qui s'était vu obligé de relevé la tête de ses dossiers.
-"Qu'est-ce qu'il y a cette fois ?" avait-il demandé.
-"Je crois que Gwenog voit quelqu'un..." avait alors dramatiquement annoncé Cyradwen.
Son mari avait froncé les sourcils.
-"Elle passe ses journées dehors, elle revient fatiguée et l'air ravi... Je suis sure qu'il y a un homme là dessous..."
-"Cyra... pourquoi faut-il que tu dramatises toujours tout ?"
-"Que je dramatise ?" s'était-elle emportée "Kenneth ! Ta fille passe ses journées avec un homme dont elle ne nous dit rien et tu trouves ça normal ?!"
-"Cyra !"
-"Si cela se trouve, ils sont plusieurs ! Et je suis sure qu'ils ont mauvais genre ! Peut être même sont-ils beaucoup plus âgés qu'elle ! Elle est si jeune!!!"
Sa gorge était nouée et elle tordait nerveusement ses mains.
-"Tu penses qu'il faut que je lui parle des sorts de contraception ? Maintenant qu'elle voit des hommes..."
-"Mais puis que Gwen te dit qu'elle voit une amie !" avait alors plaidé Kenneth "C'est une fille sérieuse, on peut lui faire confiance..."
-"Mon pauvre !" s'était exclamée Cyradwen "Tu ne comprends décidemment rien aux jeunes filles ! Je dramatises peut-être comme tu dis, mais moi au moins, je ne me fais pas d'illusions !"
Elle s'était alors levée et était allée sangloter dans sa chambre, regrettant la perte de l'innocence de sa petite fille.
Elle y resta toute la soirée, trop accablée pour vouloir dîner. Quand Kenneth vint se coucher, elle fit semblant de dormir et ne lui adressa pas la parole. Il ne comprenait rien au drame qui se passait sous son toit, il méritait au moins cela.
Le lendemain, elle n'avait toujours pas très envie de se lever, mais quand Gwenog elle même vint frapper à sa porte en lui demandant de la rejoindre au salon, elle ne pu lui dire non. De mauvaise grâce, elle enfila son peignoir et rejoignit sa fille en trainant les pieds. Kenneth aussi était là, l'air mi grave mi amusé. Cyradwen choisit de l'ignorer.
-"Maman" commença Gwenog, visiblement mal à l'aise "Papa m'a raconté tes inquiétudes de ces derniers jours..."
Cyradwen hocha la tête.
-"Je voulais avant tout te dire que tu n'avais aucune raison de te faire du soucis..." avait continué sa fille.
Elle avait alors laissé échapper un petit grognement entre le dédain et l'incrédulité.
-"Non, vraiment" repris Gwenog " Je n'ai rien fait de mal... D'ailleurs, Papa était au courant"
Si les yeux pouvaient lancer des sorts, Kenneth aurait été tué sur le coup. Cyradwen lui lançait un regard assassin d'une telle intensité que son mari éprouva le besoin de se justifier aussitôt.
-"Gwen m'avait promis de garder le secret tant que rien n'était sûr ! Je ne pouvais rien faire et puis... Si tu savais comme il a été difficile d'essayer de te rassurer sans rien te dire ?"
-"Et pourquoi devait-on me cacher quelque chose ?" demanda Cyradwen, acerbe.
Kenneth et Gwenog parurent gênés et échangèrent un regard avant que la jeune femme ne décide de répondre.
-"C'est à dire que... Maman... Tu as parfois tendance à..."
Gwenog hésita encore quelques secondes sous le regard sévère de sa mère avant d'enfin avouer.
-"Tu ne sais pas garder un secret !"
Cyradwen laissa échapper un hoquet de surprise, extrêmement vexée avant d'hausser les épaules devant le regard appuyé de Kenneth... Bon, peut être qu'effectivement, elle avait tendance à vouloir répandre les nouvelles qu'elle apprenait, surtout quand elles étaient bonnes. Mais tout de même ! Elle savait parfois tenir sa langue... quelques temps.
-"Bon, et bien maintenant que je semble avoir le droit de savoir" reprit-elle alors d'un air pincé, pour la forme, "de quoi s'agit-il ?"
Gwenog et Kenneth échangèrent pendant un moment un regard ravi avant que son mari ne daigne lui répondre.
-"Au environs du mois de mai, Gwen a reçu à Poudlard, la visite d'une recruteuse".
A côté de son père, Gwenog semblait se retenir de sautiller... Cyradwen haussa les sourcils.
-"On lui a dit qu'elle était brillante et on lui a proposé de passé des essais dès qu'elle serait en vacances..."
-" Ca a été beaucoup de courrier, beaucoup de paperasse !" poursuivit la jeune fille de plus en plus excitée
-" J'ai rencontré la Directrice du Club il y a quelques semaines" enchaina Kenneth
-"J'ai passé les essais ces derniers jours"
Les yeux de Gwenog s'étaient mis à scintiller de joie. Cyradwen impatiente était accrochée à leurs lèvres, attendant désespérément d'en savoir plus. Mais ils semblaient ravis de la faire languir. N'y tenant plus, elle plaqua ses mains sur ses hanches d'un air sévère.
-"Et bien alors ? La suite, par Merlin !" s'énerva-t-elle.
-"Gwenog a été prise chez les Harpies !" lança Kenneth
-"Chez les Harpies de Holyhead !" répéta la jeune fille en frappant dans ses mains "Je commence les entrainements en octobre !"
Réalisant alors l'ampleur de la nouvelle, Cyradwen plaqua ses mains sur sa bouche et étouffa un cri de joie.
-"Il n'y a pas d'homme dans ta vie alors ?!" demanda-t-elle en prenant sa fille dans ses bras.
Il lui restait tout de même cette légère inquiétude qui lui gâchait sa joie.
-"Maman !" s'indigna la jeune fille avec une grimace de dégoût "Non !"
Cyradwen soupira alors de joie. Elle embrassa Gwenog sur les deux joues.
-"Quelle bonne nouvelle !" s'exclama-t-elle.
D'aussi loin qu'elle se souvienne, jouer au Quidditch avait toujours été l'unique rêve de sa petite fille. Elle lui avait tant rabâcher les oreilles avec cela qu'elle avait fini par ne plus voir pour elle aucune autre voie possible.
Cyradwen lâcha alors sa fille qui se précipita dans sa chambre en lui criant qu'elle lui ramenait la documentation que le club lui avait fourni. Elle se tourna alors vers son mari en tentant d'avoir l'air sévère malgré son sourire.
-"Tu aurais tout de même dû me le dire !"
Kenneth lui rendit son sourire et haussa les épaules.
-"Tu réalises ce que tout cela signifie ?" demanda-t-elle alors en se rapprochant de lui.
Il glissa son bras autour de sa taille et posa un baiser sur son front.
-"Oh oui... Ma fille va devenir une grande joueuse de Quidditch !" murmura-t-il.
-"Notre fille !" reprocha Cyradwen avant qu'il ne se mette à rire.
Entraîneur : Aylala
Equipe/Joueur(s) : Gwenog Jones et ses parents
N° Case : 08
Intitulé de la case : Intrigue familiale
Rating : G
Note de l'entraineur : Je ne voyais pas bien quoi faire de ce thème là, quand l'idée du personnage de Cyradwen Jones, maman de Gwenog, m'est venue. Je me suis bien amusée à lui inventer un caractère qui n'est pas facile à supporter pour ces proches...
Le secret de leur fille
Cela faisait quelques temps déjà que Mrs Jones se posait des questions concernant sa fille.
Gwenog n'avait jamais été une enfant très locace. Elle ne parlait pas beaucoup, en tout cas, pas de choses importantes. Elle était surtout très secrète et voulait continuellement se débrouiller toute seule. Surtout, elle n'en faisait toujours qu'à sa tête !!
Et comme toujours, cela avait le don de rendre Cyradwen complètement folle.
Cela avait commencé par des petites choses anodines, des broutilles que seul l'oeil exercé d'une mère attentive parvenait à déceler. Et cela avait commencé vers le milieu de l'année scolaire, alors que sa fille se trouvait encore sur les bancs de Poudlard. Petit à petit, les lettres de Gwenog avait changé. Elle qui d'habitude ne cessait de lui parler de sa vie à l'école, ses professeurs, ses notes, ses amies... ne trouvait plus rien à lui dire. Même le Quidditch, qu'elle aimait tant et dont ses lettres consacraient au minimum trois paragraphes... plus rien ! Les parchemins avaient fait place aux petites cartes griffonnées à la va-vite de banalités tout à fait affligeantes. C'était le premier signe.
-"Ta fille m'inquiète, Kenneth !" lui avait-elle confié
-"Notre fille" avait rectifié Mr Jones sans lever les yeux de son journal.
-"Elle a l'esprit ailleurs, elle ne nous écrit presque plus rien"
-"Arrête un peu de te plaindre et laisse la vivre un peu." avait-il répondu en entamant la rubrique financière.
-"Moi je te dis que ça n'augure rien de bon" avait-elle bougonné en retournant dans sa cuisine.
Cyradwen avait alors prit le partit de ne plus savoir de sa fille que ce que cette dernière voulait bien lui en dire, c'est à dire pas grand chose. Elle avait alors compté sur les vacances d'été pour remettre les choses aux points avec elle. Pour cela, elle avait été bien déçue.
L'été était arrivé, Gwenog aussi, mais il semblait de son esprit était resté au château. La tête ailleurs, les yeux dans le vague, elle répondait à peine aux questions qu'on lui posait, ne parlait pas d'elle même et ne toucha presque pas au contenu de son assiette. Elle prétendit être fatiguée et quitta la table avant le dessert qui était pourtant l'un de ses favoris. Une fois le repas terminé et la vaisselle ensorcellée pour se laver seule, Cyradwen avait rejoint son mari sur la terrasse où il fumait sa pipe d'un air tranquille.
-"Ta fille m'inquiète, Kenneth !" avait-elle annoncé tout de go en se laissant tomber dans le rocking chair près du sien.
-"Notre fille" avait-il rectifié avant de laissé échapper un nuage de fumée bleuâtre.
-"On dirait qu'elle ne veut plus nous parler..."
-"Gwen est fatiguée, le voyage a été long. Laisse la se reposer et demain tout ira bien..."
-"Tout ira bien, tout ira bien..." grogna Cyradwen en se levant "Elle n'a même pas voulu de mon cheesecake !"
Et elle regagna sa cuisine en ruminant sa mauvaise humeur.
Cyradwen avait tout de même pris la résolution de se montrer encore plus attentive, bien décidée à en savoir plus sur l'étrange comportement de sa chère petite Gwenog. Elle ne mit pas longtemps à constater un changement. Elle s'était rapidement aperçue que les réserves de Poudre de Cheminette avait dangereusement diminuées. Elle en avait pourtant acheté une bonne quantité quelques semaines plus tôt. N'utilisant que très peu la cheminée pour ses communications ( elle supportait très mal la cendre...) et après avoir vérifier auprès de son époux si lui même y avait eu recours plus qu'à l'accoutumée, Cyradwen fut forcée de se rendre à l'évidence : Gwenog conversait énormément avec Merlin sait qui ! Et avec une cheminée personnelle dans sa chambre, il était bien difficile de le découvrir.
Cyradwen avait essayé d'aller coller son oreille contre la porte puis elle avait testé toute sorte de sort d'écoute, mais sa fille semblait désormais ne plus lui faire confiance et avait jeté toute une série de sortilèges qui rendaient son intimité inviolable ! Un véritable scandale ! Cyradwen était choquée que sa fille puisse la croire capable d'une telle bassesse... Immédiatement, elle était aller rejoindre son mari qui s'occupait des balais dans la remise.
-"Ta fille m'inquiète, Kenneth !" avait-elle lancé en ouvrant grand la porte.
-"Notre fille" avait-il rapellé en appliquant un produit sur les poils de son balai.
-"Tu savais qu'elle commence à nous ruiner en cheminant comme ça, sans cesse ?"
-"La Poudre de Cheminette n'est pas si chère..." lui avait-il rétorqué.
-"Ce n'est pas le problème ! A-t-elle vraiment besoin de s'enfermer ainsi des heures dans sa chambre pour parler de Morgane sait quoi avec Merlin sait qui !"
-"Cyra... As-tu oublié ce que c'est que d'avoir 17 ans ? Gwen a des amis, elle reste en contact, c'est bien de son âge..."
-"Enfermée dans sa chambre et refusant de me dire de quoi il s'agit ? Mon pauvre Kenneth, tu es bien trop naïf !" lui avait-elle lancé "Non ! Je t'assure que je sens qu'il se passe quelque chose de louche... Il se trame quelque chose derrière mon dos et j'ai horreur de ça !"
Cyradwen avait alors quitter l'endroit, sans se retourner, bien décidée à mener plus sérieusement encore sa petite enquête. Elle ne vit surtout pas le regard de son mari, le regard de ceux qui en savent bien plus qu'ils ne peuvent en dire...
Elle était prête à tout pour savoir et avait décidé de faire parler Gwenog, de gré ou de force.
Mais la jeune fille ne lui en laissa pas l'occasion. Le soir même, elle était descendue rayonnante pour le dîner. Elle n'avait cessé de rire et de se tortiller sur sa chaise. Plus heureuse qu'elle ne l'avait jamais été, elle n'avait pas laissé ses parents prononcer une parole. Elle semblait se rattraper de son mustisme en parlant sans discontinuer... de choses malheureusement sans importances, ce qui conforta les inquiétudes de sa mère.
Le lendemain matin, Gwenog s'était levée à l'aube et avait quitté la maison pour n'y revenir qu'au crépuscule. Cyradwen n'avait rien dit à propos de cette absence et n'avait presque pas râlé quand sa fille, soit disant trop fatiguée pour dîner, ne les avait pas honoré de leur présence lors de cette première soirée en famille. Après une semaine à ce rythme, n'y tenant plus, Cyradwen avait attendu le retour de Gwenog, bien décidé à la faire parler. Mais quand sa fille était enfin revenue à la maison, de la paille dans les cheveux et les joues toutes rougies, elle était, soit disant, trop fatiguée pour discuter. Elle avait seulement daigner lui dire qu'elle passait ses journées avec une amie.
Une amie...
Cyradwen n'y croyait pas. Elle était allée rejoindre son mari qui travaillait encore à son bureau et s'était installée dans le fauteuil qui lui faisait face.
-"Ta fille m'inquiète, Kenneth" avait-elle soufflé d'un air désolé.
-"Notre fille" avait-il corrigé, un brin agacé.
Cyradwen avait alors soupiré à en fendre l'âme de son mari qui s'était vu obligé de relevé la tête de ses dossiers.
-"Qu'est-ce qu'il y a cette fois ?" avait-il demandé.
-"Je crois que Gwenog voit quelqu'un..." avait alors dramatiquement annoncé Cyradwen.
Son mari avait froncé les sourcils.
-"Elle passe ses journées dehors, elle revient fatiguée et l'air ravi... Je suis sure qu'il y a un homme là dessous..."
-"Cyra... pourquoi faut-il que tu dramatises toujours tout ?"
-"Que je dramatise ?" s'était-elle emportée "Kenneth ! Ta fille passe ses journées avec un homme dont elle ne nous dit rien et tu trouves ça normal ?!"
-"Cyra !"
-"Si cela se trouve, ils sont plusieurs ! Et je suis sure qu'ils ont mauvais genre ! Peut être même sont-ils beaucoup plus âgés qu'elle ! Elle est si jeune!!!"
Sa gorge était nouée et elle tordait nerveusement ses mains.
-"Tu penses qu'il faut que je lui parle des sorts de contraception ? Maintenant qu'elle voit des hommes..."
-"Mais puis que Gwen te dit qu'elle voit une amie !" avait alors plaidé Kenneth "C'est une fille sérieuse, on peut lui faire confiance..."
-"Mon pauvre !" s'était exclamée Cyradwen "Tu ne comprends décidemment rien aux jeunes filles ! Je dramatises peut-être comme tu dis, mais moi au moins, je ne me fais pas d'illusions !"
Elle s'était alors levée et était allée sangloter dans sa chambre, regrettant la perte de l'innocence de sa petite fille.
Elle y resta toute la soirée, trop accablée pour vouloir dîner. Quand Kenneth vint se coucher, elle fit semblant de dormir et ne lui adressa pas la parole. Il ne comprenait rien au drame qui se passait sous son toit, il méritait au moins cela.
Le lendemain, elle n'avait toujours pas très envie de se lever, mais quand Gwenog elle même vint frapper à sa porte en lui demandant de la rejoindre au salon, elle ne pu lui dire non. De mauvaise grâce, elle enfila son peignoir et rejoignit sa fille en trainant les pieds. Kenneth aussi était là, l'air mi grave mi amusé. Cyradwen choisit de l'ignorer.
-"Maman" commença Gwenog, visiblement mal à l'aise "Papa m'a raconté tes inquiétudes de ces derniers jours..."
Cyradwen hocha la tête.
-"Je voulais avant tout te dire que tu n'avais aucune raison de te faire du soucis..." avait continué sa fille.
Elle avait alors laissé échapper un petit grognement entre le dédain et l'incrédulité.
-"Non, vraiment" repris Gwenog " Je n'ai rien fait de mal... D'ailleurs, Papa était au courant"
Si les yeux pouvaient lancer des sorts, Kenneth aurait été tué sur le coup. Cyradwen lui lançait un regard assassin d'une telle intensité que son mari éprouva le besoin de se justifier aussitôt.
-"Gwen m'avait promis de garder le secret tant que rien n'était sûr ! Je ne pouvais rien faire et puis... Si tu savais comme il a été difficile d'essayer de te rassurer sans rien te dire ?"
-"Et pourquoi devait-on me cacher quelque chose ?" demanda Cyradwen, acerbe.
Kenneth et Gwenog parurent gênés et échangèrent un regard avant que la jeune femme ne décide de répondre.
-"C'est à dire que... Maman... Tu as parfois tendance à..."
Gwenog hésita encore quelques secondes sous le regard sévère de sa mère avant d'enfin avouer.
-"Tu ne sais pas garder un secret !"
Cyradwen laissa échapper un hoquet de surprise, extrêmement vexée avant d'hausser les épaules devant le regard appuyé de Kenneth... Bon, peut être qu'effectivement, elle avait tendance à vouloir répandre les nouvelles qu'elle apprenait, surtout quand elles étaient bonnes. Mais tout de même ! Elle savait parfois tenir sa langue... quelques temps.
-"Bon, et bien maintenant que je semble avoir le droit de savoir" reprit-elle alors d'un air pincé, pour la forme, "de quoi s'agit-il ?"
Gwenog et Kenneth échangèrent pendant un moment un regard ravi avant que son mari ne daigne lui répondre.
-"Au environs du mois de mai, Gwen a reçu à Poudlard, la visite d'une recruteuse".
A côté de son père, Gwenog semblait se retenir de sautiller... Cyradwen haussa les sourcils.
-"On lui a dit qu'elle était brillante et on lui a proposé de passé des essais dès qu'elle serait en vacances..."
-" Ca a été beaucoup de courrier, beaucoup de paperasse !" poursuivit la jeune fille de plus en plus excitée
-" J'ai rencontré la Directrice du Club il y a quelques semaines" enchaina Kenneth
-"J'ai passé les essais ces derniers jours"
Les yeux de Gwenog s'étaient mis à scintiller de joie. Cyradwen impatiente était accrochée à leurs lèvres, attendant désespérément d'en savoir plus. Mais ils semblaient ravis de la faire languir. N'y tenant plus, elle plaqua ses mains sur ses hanches d'un air sévère.
-"Et bien alors ? La suite, par Merlin !" s'énerva-t-elle.
-"Gwenog a été prise chez les Harpies !" lança Kenneth
-"Chez les Harpies de Holyhead !" répéta la jeune fille en frappant dans ses mains "Je commence les entrainements en octobre !"
Réalisant alors l'ampleur de la nouvelle, Cyradwen plaqua ses mains sur sa bouche et étouffa un cri de joie.
-"Il n'y a pas d'homme dans ta vie alors ?!" demanda-t-elle en prenant sa fille dans ses bras.
Il lui restait tout de même cette légère inquiétude qui lui gâchait sa joie.
-"Maman !" s'indigna la jeune fille avec une grimace de dégoût "Non !"
Cyradwen soupira alors de joie. Elle embrassa Gwenog sur les deux joues.
-"Quelle bonne nouvelle !" s'exclama-t-elle.
D'aussi loin qu'elle se souvienne, jouer au Quidditch avait toujours été l'unique rêve de sa petite fille. Elle lui avait tant rabâcher les oreilles avec cela qu'elle avait fini par ne plus voir pour elle aucune autre voie possible.
Cyradwen lâcha alors sa fille qui se précipita dans sa chambre en lui criant qu'elle lui ramenait la documentation que le club lui avait fourni. Elle se tourna alors vers son mari en tentant d'avoir l'air sévère malgré son sourire.
-"Tu aurais tout de même dû me le dire !"
Kenneth lui rendit son sourire et haussa les épaules.
-"Tu réalises ce que tout cela signifie ?" demanda-t-elle alors en se rapprochant de lui.
Il glissa son bras autour de sa taille et posa un baiser sur son front.
-"Oh oui... Ma fille va devenir une grande joueuse de Quidditch !" murmura-t-il.
-"Notre fille !" reprocha Cyradwen avant qu'il ne se mette à rire.