[Fic] Farce, Batman/Joker

Dec 09, 2008 19:27


Salut ! Une petite présentation, peut-être, pour commencer. Je suis mokoshna, j'écris des fics depuis un certain moment. Je me suis remise assez récemment à Batman, et jainas m'a menée à cette communauté. Je n'aime pas trop parler de moi, en fait, alors je vais passer directement à la fic...

Titre : Farce
Auteur : Mokoshna
Fandom : Batman
Crédits : Batman est la création de Bob Kane et la propriété de DC Comics (sans parler des dizaines d'auteurs qui ont participé au mythe).
Avertissements : Slash, PWP, Batman/Joker.
Blabla de l'auteur : Un machin court sans finalité, si ce n'est que j'avais envie d'écrire sur ces deux-là pour étrenner le pairing. C'est tout.


***

- Nous ne sommes pas obligés de nous entretuer.

Ce furent les premiers mots de Batman lorsqu'il arriva à leur lieu de rendez-vous. Des mots simples, concis, clairs. Une logique imparable : il n'y a pas que la mort, il n'y a pas que la fin. Quoi, alors ?

- Quelle farce !

La pluie tombait drue ; les vêtements du Joker étaient depuis longtemps trempés mais il s'en fichait. Il adorait cela, être mouillé. Il ne supportait pas les gouttes qui lui dégringolaient sur les doigts, le regard du lampadaire qui brillait fort. Par caprice, il tira sur l'ampoule qui explosa en milliers de petits morceaux de verre. C'était raisonnable.

Ses hommes étaient depuis longtemps tombés, les incapables. Des sbires pas fichus de tenir plus d'une minute en face de Batman. Masques de clown, cœurs d'hommes, des pantins à la chair faible qui se cassaient au moindre choc. Comme des poupées de porcelaine. Comme du pain de mie rassis. Le Joker commençait à avoir faim. Devant lui, à un mètre à peine, à des kilomètres, Batman l'observait en silence, sans bouger, attendant sa réponse.

La pluie tombait drue. Le Joker leva les yeux vers le lampadaire cassé et se mit à pouffer de rire. Il jeta son pistolet vide au loin. Quelle bonne idée il avait eu d'utiliser la dernière balle sur l'ampoule ! Il y voyait plus clair, à présent. Les hangars étaient vides, pleins de camions remplis d'armes. Batman se tint prêt à intervenir.

- Je suis sérieux. Cela fait des années que nous nous courons après. Des années que je t'arrête. Des années que tu t'échappes.

Le Joker lui fit son plus hideux sourire, sa plus belle grimace.

- Une déclaration ? C'est si soudain, j'en suis tout chose... Veux-tu que je te présente à mes parents ? Ils sont un peu conservateurs, je te préviens, Batmanichou...

- C'est peut-être une solution.

Batman fit un pas en sa direction, loin, tout près. Le Joker fit claquer ses dents. La pluie tombait drue, mais ne l'avait-il pas déjà fait remarquer ? La cape de Batman avait la même couleur que le lampadaire cassé, la même couleur que le masque de ses sbires. Il leva sa main pour la regarder : même couleur, pas tout à fait la même forme mais ce n'était qu'un détail, n'est-ce pas ?

L'air bougea ; la pluie bougea. Batman tendit la main et caressa la joue du Joker.

- Cela fait si longtemps que nous sommes ennemis... que nous nous tournons autour, sans jamais nous rencontrer...

- Qui est le plus fou des deux ? rit le Joker. Ce que tu dis a tellement de sens que c'en est hilarant, Batsy !

Batman retira sa main comme s'il s'était brûlé.

- Je vois.

Un mouvement de cape, de la même couleur que le ciel. Batman disparut. La pluie aussi.

- Oh, il fait déjà jour ?

- Je ne suis pas un vampire, fit la voix de sa némésis dans son dos.

Le Joker sortit le couteau à cran d'arrêt qu'il gardait en dernier recours. Une arme grossière et vulgaire mais il n'avait pas envie de se montrer subtil, ce soir. La pluie avait cessé. Comment allait-il voir devant lui ?

Une main gantée se saisit de son poignet, le tordit de telle sorte qu'il lâche le couteau. Batman l'attira à lui, assez près pour que le Joker voie les fentes de ses yeux. Il les trouva exceptionnellement laids.

- Nous ne sommes pas obligés de nous entretuer, dit-il encore, mais je suis fatigué de ce petit jeu. Tu n'as pas envie d'en finir, toi aussi ?

Un rire monta entre les lèvres du Joker. Les mots de Batman étaient si incompréhensibles ! Finir ? Alors que leur rendez-vous venait à peine de débuter ? Où était le jeu ? Où était l'honnêteté ?

- Tu es fou, chuchota Batman à son oreille, doucement. Tout comme moi je dois l'être un peu pour continuer à te suivre dans ta folie. Ne crois-tu pas ?

Le Joker le frappa à la tempe. Un mince filet de sang coula le long de son masque, mais Batman ne bougea pas. Il poussa le Joker contre le mur d'un hangar, si rudement qu'il vit des étoiles. Ou étaient-ce celles du ciel ? Elles étaient toutes jolies, comme des primevères. Ou des têtes de mort.

- J'en ai assez de ce petit jeu, dit Batman.

- Tu parles trop, Batsy. Une vraie pipelette.

- Fais-moi taire, alors.

Un défi, un message, un avertissement. Le Joker lui asséna un coup sur l'entrejambe, droit sur la coque de sécurité. Batman cilla à peine.

- Petit Baty est devenu grand ? Comme le temps passe. Tu étais si mignon autrefois !

Le visage de Batman, tout près, tout près. La couleur de ses lèvres, les gouttes encore sur sa peau, le souffle brûlant qui sortait de sa gorge, comme un enfant, comme un four éteint. Le Joker voyait les merveilleuses étoiles derrière lui, si près qu'il n'avait qu'à tendre le bras pour les mettre dans sa poche.

- Je ne veux pas te tuer. Mais je ne peux pas te laisser continuer. Tu détruis la vie d'innocents ! Tu t'en prends à ma ville !

Le Joker sentit une pointe de jalousie lui traverser le corps. C'était délicieux ; il souhaita plus que jamais raser Gotham de la carte, la garder dans un écrin doré qu'il brandirait à loisir pour les générations futures.

Pas encore. Pour l'instant, il devait s'éloigner de Batman. Il fit donc un mouvement en avant, juste assez pour écraser ses lèvres sur celles de son ennemi. Batman répondit comme il savait si bien le faire : en l'embrassant à son tour, si désespéré, si malheureux que le Joker pouvait sentir le goût exquis de la panique sur sa langue. Finir le jeu ? Pourquoi voudrait-il faire cela, alors qu'il avait les étoiles à portée de main ? Vraiment, Batman n'était pas raisonnable. Heureusement, il était là pour le rappeler au chaos, lui le Joker !

- Je suis sérieux, fit Batman entre deux reprises de souffle. Nous devrions...

- Tu parles trop, Batsy.

Le Joker lui donna un coup entre les côtes, là où ça fait mal. Batman lui répondit en lui cassant le bras. La douleur était insoutenable. Le Joker éclata de rire.

- Quel romantique tu fais, mon amour !

Batman ôta ses vêtements bigarrés. Son beau costume rayé, jeté dans la boue. Ses sous-vêtements choisis avec soin (il avait fait faire sur-mesure ce caleçon rose !), arrachés, dénigrés. Le Joker mordit Batman, le roua de coups, déchira un pan de sa cape. Batman lui rendit bien la pareille.

- Je te hais, fit-il en plongeant son sexe au plus profond du Joker, tourmentant ses entrailles.

Le goût du sang, l'odeur du sang, l'odeur de Batman, animale, qui s'acharnait sur lui. Le Joker frémit en se sentant empalé. Sa propre érection butait sur le costume en cuir de son ennemi. Il poussa un rire, un seul, et se mordit la langue.

- Je te hais, répéta Batman.

Et ils jouirent.

La pluie se remit à tomber.

fanwork : fan fiction

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