Mar 01, 2010 23:54
Suite Chapitre 2
La soirée continuait d’avancer. La fatigue commençait à se faire de plus en plus sentir dans la cuisine. Un silence de mort régnait dans la pièce. Un peu à cause de la fatigue de tout le monde, mais surtout à cause de mon attitude et de ce qui s’était passé précédemment. Pour une fois, je pense que tout le monde se sentait un peu coupable. Les gars savaient que j’étais parfois dur, mais que j’étais tout de même un bon chef. Si je me faisais renvoyer ils savaient qu’ils pouvaient tomber sur pire que moi. C’est pourquoi la culpabilité se faisait sentir dans la cuisine. Personne n’osait d’ailleurs venir me parler. Cette fois, pas à cause de la culpabilité, mais bien dû au fait que j’étais dans une humeur massacrante. J’explosais à toutes les fois que quelqu’un me parlait et l’engueulais pour aucune raison valable. J’étais conscient que je n’étais pas du monde, mais en même temps, j’étais incapable de me contrôler. Trop en maudit contre tout le monde et contre le nouveau surtout. Ce sacré Ohkura. L’altercation avait eu ça de bon, maintenant je me souvenais de son nom. Mais, de toute façon, c’était inutile puisque après ce soir, je ne voulais plus jamais le revoir dans ma cuisine. Il me troublait trop et en plus il semblait vouloir me voler mes idées. Pas que j’avais peur pour ma place, mais je voulais écarter toute rivalité. J’étais bien en tant que chef principal et je ne voulais en aucun cas redescendre dans l’échelle. Aussi bien le foutre à la porte avant qu’il ne m’apporte plus de problème. De toute façon ce n’était pas le foutre à la porte puisqu’il ne faisait pas partie du staff officiellement.
Je ruminais mes sombres pensées depuis un certain temps que j’entendis, venant de l’autre bout de la cuisine, un cri d’effroi et un bruit d’ustensile qu’on échappe par terre. J’étais hors de moi! Qui avait bien pu crier de la sorte! Le cri avait été si fort que j’étais certain que les clients assis près de la cuisine avait du l’entendre. Je ne pris même pas la peine de lever la tête de ce que je faisais mais je me permis un commentaire afin de faire comprendre que je ne tolérais pas des cris pareil dans ma cuisine.
- Mais putain! C’est qui le con qui cri comme si on égorgeait un cochon vivant dans la cuisine! Si vous échappez des trucs, faites-le en silence bon sens! Les clients n’ont pas besoin de le savoir bordel!
Comme seul réponse j’entendis quelqu’un dire avec panique :
- Yasu! Es-tu correct?!
Mon cœur ne fit qu’un tour. Il ne m’en fallu pas plus pour lâcher tout ce que je faisais et me précipitai vers le poste de Yasu. Si c’était lui qui avait crié de la sorte, il devait être arrivé quelque chose de grave. J’avais déjà vu mon collègue échappé un grand chaudron de sauce et ne pas crier malgré le désespoir qu’il avait eu à ce moment. Arrivé près du poste de travail de mon ami, je vis quelques un des cuistots attroupés autour de lui. Je dus donc me frayer un chemin à coups de coude pour arriver jusqu’à lui. Lorsque je fus près de Yasuda-kun, je vis enfin l’ampleur du désastre. Ce que je vis me donna un frisson d’aversion qui parcoura mon échine. Ce qui me sauta aux yeux en premier fut le sang. En quantité. Je voyais bien que celui qui ruisselait sur la planche à découper de Yasu n’était pas le sang de la viande de bœuf qu’il était entrain de couper. Il y en avait beaucoup trop et il était aussi extrêmement rouge par rapport à celui des bovidés. Mes yeux finirent par se porter sur mon ami. Lorsqu’il se tourna vers moi, je vis ses yeux me regarder d’un air navré. Pauvre Yasu, il ni avait que lui qui pouvait se blesser et être désolé pour les autres. Malgré son petit sourire en coin qu’il me faisait, je savais qu’il n’allait pas bien : son visage avait perdu toute couleur. Ensuite, mes yeux glissèrent jusqu’à ses mains. Ma respiration se bloqua instinctivement devant le spectacle. Yasu tenait, de sa main gauche, le poignet de sa main droite et semblait le serrer très fort comme pour essayer d’arrêter le flot de sang qui coulait toujours de…en fait, je ne pouvais voir exactement d’où sortait le sang tellement il y en avait. Sa main était recouverte en entier et l’hémoglobine continuait toujours de couler le long de son poignet et semblait s’attaquer maintenant à son autre main qui s’accrochait désespérément à son poignet. Il ne me fallu qu’une fraction de seconde pour réagir. J’empoignai la première serviette propre que je vis et attrapai les deux mains de Yasu qui semblaient ne pas vouloir se séparer. Je demandai à mon ami d’une voix calme et qui se voulait rassurante:
- Où tu t’es coupé?
- À la main…me répondit Yasu en regardant celles-ci fixement, comme perdu.
Nahh?! Sérieux! Je n’aurais jamais deviné! Il devait être en état de choc pour me répondre une chose si inutile en information. Voyant que je ne pourrais en tirer grand-chose, je me mis à explorer moi-même ladite main. Je commençai par essuyer le sang qui coulait un peu partout jusqu’à essayer de remonter à sa source. C’est là que je vis finalement l’origine, la plaie, le canyon. Il ne s’était pas manqué. Lorsque mes yeux se posèrent sur l’énorme entaille qu’il s’était fait à l’index, je sentis mes poils se dresser d’eux-mêmes sur ma nuque. Je n’étais pas de faible constitution face au sang en général, mais c’était tout de même la plaie la plus ouverte et profonde qu’il m’avait été donné de voir. J’avais l’impression que son index avait été coupé de moitié sur sa largeur. Je pouvais clairement voir l’os de son doigt saillir à l’air libre. Je devais réagir rapidement avant qu’il ne perde tout son sang par ce robinet ouvert. Quand mes yeux se posèrent sur son visage à nouveau, je vis qu’il avait encore blanchi et que ses yeux devenaient de plus en plus vitreux. Je devais l’asseoir au plus vite et lui soustraire la plaie de sous ses yeux. De toute façon je devais la refermer le plus prestement possible pour tenter d’arrêter le sang. Je criai donc à celui qui se trouvait le plus près de moi, c'est-à-dire Ohkura, d’aller me chercher une chaise ainsi que la trousse de premiers soins et une serviette propre. Je n’avais même pas terminé ma phrase qu’il était déjà entrain de dire à un autre d’apporter la chaise la plus proche et qu’il se ruait sur la trousse de premiers soins qui se trouvait non loin de là.
Dès que le cuistot arriva avec la chaise je lui demandai de la mettre un peu plus loin de la scène de crime et de la tournai dos à celle-ci afin que Yasuda-kun ne voit plus l’ampleur du désastre. Je l’assis donc sur la chaise. Je m’accroupi à côté de lui et je vis apparaître près de moi une trousse de premier soin ouverte. Je levai les yeux et vit Ohkura qui me regardait d’un air décidé. Il me fixait dans les yeux évitant de regarder ailleurs. Je voyais bien qu’il essayait de se soustraire au sang qu’il y avait encore beaucoup sur la main de Yasu. Sûrement que la vue du raisiné le rendait mal à l’aise. Je pris la serviette propre qu’il me tendait et fit exprès de lui mettre l’autre souillée dans les mains. Son visage devenu encore plus livide si cela se pouvait et je retins de justesse un fou rire qui voulu sortir de ma bouche. Malgré la situation que je lui faisais subir, il ne broncha pas, il resta là, debout, à me tendre la trousse de premier soin, serrant les lèvres. J’espérais qu’il ne soit pas malade. Ça empirerait les choses! J’essuyai donc le gros du sang qu’il y avait encore sur les mains de Yasu avec la nouvelle serviette que Ohkura m’avait apportée. Je pouvais maintenant voir encore mieux la plaie béante. Je ne devais pas penser au fait que je voyais l’os parce que ça me faisait frissonner de dégoût. J’empoignai alors les gazes qu’il y avait dans la trousse et les mis sur la plaie. Yasu grimaça, mais ce n’était pas le temps de faire le coquet. Je tenais d’une main les gazes et j’entrepris de dérouler le bandage pour réussir à l’enrouler autour du doigt de mon ami. Je devais le mettre assez serré pour empêcher le sang de couler et permettre à la plaie de rester le plus en place possible afin qu’elle ne s’empire pas pendant le chemin jusqu’à l’hôpital. Je m’affairais à faire tenir le pansement que je dis à Ohkura sans lever les yeux :
- Trouve quelqu’un du staff qui va pouvoir aller porter Yasu à l’hôpital. Pas question que se soit quelqu’un de la cuisine. Trouve un serveur ou une hôtesse. Déjà avec une personne en moins, ça va être difficile de finir la soirée!
- J’y vais!
Il semblait content d’avoir quelque chose à faire pour s’éloigner du sang et du bobo. Je le vis courir hors de la cuisine et espérai qu’il n’allait pas arriver en panique dans la salle à manger pour ne pas alerter les clients. Je me retournai vers Yasu qui regardait toujours son doigt qui ressemblait maintenant à une catin. Je mis ma main sur son épaule ce qui le fit sursauter. Je lui tentai de le rassurer :
- Yasu, ça va aller d’accord. Je vais envoyer quelqu’un à l’hôpital avec toi. J’irais bien moi-même, mais je dois rester ici tu comprends. Je ne peux pas les laisser tout seul dans la cuisine, ils vont tous paniquer.
J’accompagnai mes paroles d’un sourire sincère en espérant qu’il aille mieux.
- Merci Ryo-chan.
Ahh merde, il m’avait appelé Ryo-chan. J’espérai que personne n’avait entendu. Yasu était le seul qui savait mon surnom dans la cuisine. Puisqu’on était ami, il se permettait de m’appeler comme ça quand on était en privé, mais jamais au travail. Il devait être encore trop sous le choc pour se rendre compte. Si quelqu’un en venait à savoir que je me faisais appeler Ryo-chan, je ne donnais pas cher de ma réputation. Je lui fis tout de même un sourire malgré l’envie soudaine qui m’était pris de vouloir lui tordre son doigt. Ça ne prit que quelques secondes de plus avant que Ohkura revienne dans la cuisine, accompagné de Koyama, l’un des serveurs du restaurant. Je me doutais que se serait lui qui se proposerait pour amener Yasu à l’hôpital. Koyama était d’une gentillesse incroyable envers tout le monde, mais surtout avec Yasu. J’avais même un doute sur son orientation sexuelle et sur l’objet de ses désirs. Plus d’une fois je l’avais surpris à observer Yasuda de loin. J’étais content que se soit lui malgré tout, je savais que je pouvais lui faire confiance.
Je me relevai donc debout et pris Yasu par le bras et l’aidai à se lever. Je dis à Koyama sur un ton paternel :
- Tiens le bien, fais attention sur la route, appelle-moi dès ton arrivé à l’hôpital et je veux qu’à toutes les heures tu m’appelles pour me donner des nouvelles et si après qu’on ait terminé ici vous êtes encore là, je t’appelle et tu me dis où vous êtes, j’irai te relayer. Vous allez passer par la porte arrière pour ne pas éveiller les soupçons des clients.
- À vos ordres, chef! Me répondit Koyama avec un air sérieux, comme si je venais de lui donner un ordre de mission.
Je levai les yeux au ciel et doutai finalement du choix de l’envoyer. Mais lorsque je le vis prendre Yasu par les épaules et le soutenir pour l’aider à marcher et le réconforter avec des paroles douces, ça me rassura. Koyama était « une bonne mère », il s’occuperait bien de notre Yasuda-kun. Je les accompagnai jusqu’à la porte de derrière et les aidai à sortir dehors en tenant celle-ci. Koyama se retourna une dernière fois vers moi et me dis avec un sourire :
- Ne vous inquiétez pas, je vais bien m’occuper de lui. Gardez votre focus pour le reste de la soirée, vous allez en avoir de besoin.
Je lui répondis par un léger sourire et un hochement de tête. Il avait raison, je devais garder en tête qu’il me fallait maintenant terminer cette soirée, malgré mon inquiétude pour mon ami. Je rentrai dans la cuisine et vis que tout le monde était un peu sous le choc et avait plus ou moins reprit ses esprits. Je m’adressai à tous d’une voix forte :
- Tout le monde, nous avons encore cette soirée à terminer, alors nous devons nous reprendre en main et continuez notre travail. Ne vous inquiétez pas pour Yasuda-san, il est entre de bonnes mains. J’ai demandé à Koyama-san de nous donner régulièrement des nouvelles afin de savoir comment va notre collègue.
Je me tournai vers le poste de Yasu et vis le nouveau accroupi près de celui-ci, s’affairant à le nettoyer en profondeur. Je fronçai les sourcils et me demandai qui avait lui avait demandé de nettoyer le poste. Voyant que je m’intéressais à son cas, le novice se leva debout avant de s’inclinai devant moi en disant :
- J’ai pris sur moi de nettoyer le poste de Yasuda-san, senpai. Je m’offre aussi pour prendre sa place en son absence. J’ai de l’expérience dans la découpe de viande, je peux donc le remplacer si cela vous convient.
En effet, j’avais déjà pensé à qui pourrait remplacer notre collègue. Je ne pouvais pas déplacer tout le monde de leur poste. La cuisine en deviendrait beaucoup trop ralentie. J’analysai rapidement la situation. Si la découpe de viande devenait un peu plus lente ce n’était pas très grave, puisque la viande n’était pas notre repas principal. Je décidai donc, à contrecoeur, de lui donner le poste :
- Très bien, c’est toi qui vas prendre la place de Yasu après avoir nettoyé et désinfecté tout ça à la perfection. Fais tout de même attention à tes doigts, j’en ai besoin pour passer au travers de cette soirée de merde.
- Oui, senpai!
Je tapai dans mes mains afin que tout le monde reprenne leur activité. Je demandai aux serveurs de dire aux clients qu’on avait eu un petit pépin dans la cuisine et que pour cela ils auraient un rabais de cinq pourcent sur le vin. Valait mieux ne pas prendre de chance afin que tout le monde soit content malgré l’attente qui allait être occasionné.
Finalement, le reste de la soirée se passa sans autre problème. Nous avons pu finir toutes les commandes et aucun client ne se plaignit, le rabais sur le vin aidant grandement! J’avais eu des nouvelles à toutes les heures tel que je l’avais demandé de la part de Koyama. Ils avaient été admis très rapidement à l’urgence et après seulement trois heures ils étaient ressortis. Koyama était maintenant avec Yasu chez lui, prétextant le fait qu’il ne voulait pas le laisser seul étant donné son état de faiblesse suite à sa perte de sang. Je ris intérieurement de la raison bidon de celui-ci. J’avais pu parler avec Yasu et j’avais vu qu’il allait très bien. Mais bon, rendu là, ce n’était plus de mon ressort. Ils feraient bien ce qu’ils voudraient! Malgré le fait que je ne me doutais pas de ça du côté de Yasu. Je me promis de lui en glisser un mot prochainement.
J’étais entrain de faire des comptes sur l’une des tables de la salle à manger que j’entendis quelqu’un s’arrêter près de moi. Je fini d’additionner ma colonne et je levai les yeux. À côté de moi se tenait le grand Ohkura qui me regardait avec un sourire qui flottait sur les lèvres malgré ses traits tirés par la fatigue. Celui-ci m’adressa alors la parole :
- Je vous remercie de m’avoir permis de passer cette soirée dans votre cuisine. J’ai vraiment apprécié ma soirée et j’espère que l’occasion pourra se reproduire. Je voulais aussi m’excuser pour le changement de la sauce bolognaise. Je ne pensais pas que quelqu’un s’en rendrait compte.
Je ne su pas ce qui mis le feu aux poudres. Le fait que j’étais fatigué? Le fait qu’il avait dit avoir passé une belle soirée malgré les désastres qui avaient eu lieu? Le fait qu’il m’avait remémoré cette histoire de sauce bolognaise qui m’était sortie de l’idée? Le fait que j’avais l’impression qu’il m’avait volé mes idées? Le fait qu’il était là, trop beau et trop sexy et que ça me troublait plus que je ne le veuille? Peu importait la raison, mais j’étais dans une colère noire maintenant. Je lui criai dessus malgré moi :
- Ah oui? Tu as passé une belle soirée? Eh ben moi ça été la pire soirée de ma vie! Je n’ai jamais eu la poisse autant dans un chiffre! Malheureusement ça coïncide un peu trop avec ta présence dans la cuisine. Tu nous as peut-être aidé pour ce soir, mais ne t’attends pas à un appel prochainement pour que tu reviennes dans MA cuisine. Surtout que tu n’y avais pas vraiment été invité. Je t’ai accepté parce que j’avais été mis sur le fait accompli. Ne t’imagine pas de chose. Et cette idée de sauce bolognaise, je ne sais pas où tu l’as prise, mais à ta place je ferais attention au plagiat. Tu peux te faire poursuivre pour moins que ça.
Je m’étais levé debout pendant mon discours sans m’en rendre compte. J’étais beaucoup plus pompé que je n’avais pu l’imaginer. Ce mec avait vraiment le don de réussir à me mettre hors de moi. Il se tenait toujours devant moi avec des yeux qui semblaient ne pas tout comprendre. Ça rajouta de l’huile sur le feu de ma colère. Je m’empressai de lui dire de déguerpir de devant mes yeux avant que je ne fasse un meurtre. Il ne lui en fallu pas plus pour qu’il s’en aille sans demander son reste. Je me rassis à ma table d’un air découragé. J’avais encore crié dessus et ses yeux de petit chien battu m’avait encore fait regretter mes paroles. J’étais rendu une sacrée mauviette pour me laisser attendrir de cette façon. Je passai mes mains sur mon visage comme pour y chasser la fatigue et me repenchai sur mes chiffres. Je devais finir cette journée de merde en faisant des calculs en plus. Je savais que j’aurais dû resté coucher.
Fin chapitre 2
Je savais que j'avais dit que je ne voulais plus faire de long, long chapitre, mais je n'ai pas pu. Il fallait que je termine cette journée interminable qui ne finissait plus de finir....non mais comprenons pourquoi Ryo devient si exécrable ! Vous feriez quoi vous après avoir passé une journée aussi épouvantable?! loll
Est-ce que vous aimé l'intervention spéciale de Kei? :P Quand j'ai des demandes spéciales, ca me fait toujours plaisir de les mettre. (bon je vous vois arrivé avec vos demandes toutes plus farfelus les une que les autres la....non il ni aura pas de Jin et non il ni aura pas de canadiennes qui sort de nulle part... :P)
J'attends vos commentaires avec impatience! C'est ce qui me tient envie et me donne le courage de toujours continuer (malgré les devoirs qui s'empilent :| )
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