ahh finalement j'ai décidé d'en poster un autre ^^
Marie-Claude s’arrêta devant un panneau indicateur où était dessiné tout plein de lignes de différentes couleurs qui s’entrecroisaient et partaient dans tous les sens. Elle mit son doigt sur la station qu’ils voulaient atteindre et observa attentivement où ils devaient prendre le métro pour aller dans le bon sens. Une fois certaine elle se retourna vivement pour faire face à ses compagnons. Quelle ne fut pas sa surprise d’apercevoir Massu qui se tenait directement derrière elle, regardant le panneau par-dessus son épaule. En se retournant si rapidement, il n’avait pas eu le temps de se reculer. Ils se retrouvèrent donc nez à nez, les yeux ronds comme des trente sous. Il leur prit environ deux secondes pour réaliser leur situation et faire un pas précipitamment vers l’arrière en se confondant en excuses. Tegoshi et Claudie qui avaient assisté à la scène aux premières loges riaient à gorges déployées de voir leurs amis aussi mal à l’aise. Marie-Claude se reprit rapidement et se dirigea vers le kiosque afin d’acheter leur billets en disant :
- On va acheter nos billets ici. Je sais par où on doit aller. Suivez-moi!
Massu réagit promptement afin de s’éloigner le plus possible des deux rigoleurs qui se moquaient toujours d’eux. Les deux finirent par se joindre à eux aussi.
Une fois leurs billets achetés, ils se dirigèrent vers l’endroit où ils devaient prendre le métro. Malheureusement, en passant sur la passerelle qui les menait à l’endroit désiré, ils virent la ram de métro partir. Marie-Claude s’écria alors :
- Ohhh Zut! C’est notre métro! Ahhh… on va devoir attendre l’autre!
- Ce n’est pas grave, on n’est pas pressé! Répondit Claudie.
- Ben, j’ai faim moi…dit Massu d’un air désolé.
Les trois autres se mirent à rire devant la réaction de Massu. Les filles se dirent que ce n’était réellement pas une invention, Massu avait bel et bien toujours faim.
Rendus en bas, près de la ram de métro, il y avait un garçon d’une vingtaine d’année qui jouait de la guitare dans un coin. Il avait mis devant lui son étui à guitare où les gens avaient déposé quelques pièces de monnaie. Il jouait maintenant un air qui était familier aux filles, mais qui ne disait absolument rien aux deux jeunes hommes.
- Qu’est-ce qu’il joue au juste? Demanda alors Tegoshi.
- C’est une chanson québécoise. C’est d’Okoumé, À l’enfant que j’aurai. Répondit Claudie qui avait reconnu la chanson.
- Ah bon, répondirent les trois autres.
Claudie dévisagea sa cousine.
- Ne me dis pas que tu n’avais pas reconnu cette chanson!! C’est un classique!
La cadette haussa les épaules et fit une moue boudeuse.
- Bof, moi et les chansons québécoises…
Claudie était vraiment découragée de sa cousine. Lorsque la chanson prit fin, contre toute attente, Tegoshi s’avança vers le jeune homme et lui parla :
- Bonjour. Je suis désolé de te déranger. Si je te donne dix dollars, est-ce que tu me prêtes ta guitare un moment pour que je puisse jouer quelques chansons?
Le jeune homme n’avait sûrement pas l’habitude de se faire poser une telle question. Il regarda le japonais qui lui faisait face d’un air suspicieux. Celui-ci sortait réellement de sa poche les dix dollars promis. Le jeune musicien regarda plus intensément l’étrange garçon et ensuite ses amis. Voyant qu’ils ne pourraient sûrement pas aller loin avec sa guitare et que dix dollars, c’était tout de même dix dollars, il accepta et tendit finalement son précieux instrument au garçon. Ses amis s’avancèrent vers lui. Massu lui demanda :
- Tegoshi? Qu’est-ce que tu fais?
- Ben quoi?! J’ai le goût de jouer quelque chose. Et de toute façon il faut attendre le prochain métro, non? Aussi bien passer le temps agréablement! Répondit Tegoshi en faisant un grand sourire à son ami.
Les filles ne pouvaient tout simplement plus se contenir. Tegoshi jouant de la guitare et chantant, juste pour elles. C’était le paradis! Elles vinrent s’installer près de lui pour être aux premières loges. Tegoshi prenant une voix sérieuse et grave de chanteur de pomme leur demanda :
- Donc, les filles, vous voulez entendre quoi?
Les deux jeunes femmes pouvaient demander n’importe quelle chanson à Tegoshi?! N’importe quoi! C’était vraiment incroyable. Quelle chanson pouvait-on demander à un Johnnys avec une guitare? Il fallait bien choisir. La première idée que Marie-Claude eut, fut Ai nante. Elle avait déjà entendu Tegoshi la jouer avec sa guitare et ça avait vraiment été le bonheur. Elle s’apprêta à le dire, mais ce fut Claudie qui la devança.
- Est-ce que Massu veut chanter aussi? Dit-elle en regardant le principal intéressé.
- Je peux bien si vous voulez, répondit-il en haussant les épaules, l’air indifférent.
- Ok! Alors on veut entendre Katomoi chiisana koi!
Marie-Claude la regardait complètement ébahie. Elle n’avait jamais pensé à sa chanson préférée! En fait, sur le coup elle avait plutôt pensé à une chanson avec Tegoshi seul, étant donné que c’était son idée de chanter. Elle n’avait pas songé à demander à Massu s’il pouvait chanter aussi. Woaw! Du Tegomass, jouant sa chanson préférée, juste pour elle. Elle se demanda si elle pouvait survivre à ça. Elle n’eut pas le temps de se le demander plus longtemps. Tegoshi commença à jouer de la guitare. Cette chanson, étant joué en général au piano, était très différente jouée à la guitare. Mais elle était encore toute aussi belle. L’arrangement que Tegoshi lui avait donné lui donnait un cachet particulier. Massu se mit alors à chanter et le cœur de Mary arrêta de battre au même moment. Elle n’osait plus bouger, ni respirer, ni cligner des yeux. On aurait dit que le temps s’était arrêté. Seuls ses deux chanteurs préférés continuaient d’exister à travers le temps. Marie-Claude aimait tant cette chanson. Elle ne pouvait croire qu’elle l’entendait pour vrai et en plus en concert plus que privé. Elle était près de l’état de choc. Claudie de son côté écoutait la chanson. N’étant pas une grande fan de Tegomass, elle n’appréciait pas toutes leurs chansons, mais elle aimait particulièrement celle-ci. Et elle savait que c’était la préférée de sa cousine, c’est pourquoi elle avait pensé la demander. Elle jeta un regard en coin à sa cousine, s’assurant de son état de santé. Celle-ci avait les yeux brillants d’émotion et semblait être ailleurs que sur terre. Claudie était contente d’avoir eu cette idée. Personnellement, elle aurait mieux apprécié Ai nante, mais ça aurait voulu dire que Massu n’aurait pas chanté et elle voulait que sa cousine puisse au moins voir son idole chanter juste pour elle.
Une fois la chanson terminée, un silence subsista. Les deux filles étaient vraiment en état d’extase et n’étaient tout simplement plus capable de réagir. Ce fut le jeune musicien qui réagit en premier.
- Woaw! C’était fabuleux! Je ne sais pas ce que raconte la chanson, mais elle est magnifique. C’est de qui?
- C’est de nous…répondit nonchalamment Tegoshi.
- De vous? Et vous êtes qui?
Tegoshi tendit la guitare à son propriétaire. Pour répondre à la question celui-ci plaça sa main droite à côté de son visage, paume ouverte en cinq doigts, pencha la tête sur le côté et dit :
- Tegoshi desu!
Massu, réagissant au quart de tour fit sa part en plaçant ses doigts en un motif carré en disant :
- Masuda desu!
Et ils rajoutèrent en chœur :
- Ensembles nous formons Tegomass!
Le jeune musicien les regardait d’un air totalement perdu, ne comprenant rien à ce qu’ils venaient de faire. Voyant sa réaction, les deux japonais se mirent à rire aux éclats ainsi que Claudie. Voyant que Marie-Claude ne riait pas, sa cousine tourna son regard vers elle. Celle-ci était encore figée, son regard perdu dans le vague, avec une larme qui coulait le long de sa joue. Claudie posa sa main sur son épaule ce qui fit réagir Marie-Claude promptement. Elle se dépêcha d’essuyer la larme qui s’était échappée de son œil et se détourna rapidement afin d’aller voir si le métro arrivait. Claudie eut un petit sourire en coin, la voyant si émut. Elle se souvenait des paroles que celle-ci lui avait un jour dit : « Si jamais un jour j’entends Katomoi chiisana koi en vrai, c’est sûr que je vais pleurer! » Elle avait eu raison. Elle se retourna vers les deux autres et vit que tandis que Tegoshi était en grande discussion avec le musicien, Massu quant à lui n’avait rien perdu de la scène qui venait de se dérouler. Claudie lui fit un petit sourire rassurant et lui dit :
- Ne t’inquiète pas, elle éprouve beaucoup d’émotions parce que c’est sa chanson préférée. C’est un peu normal qu’elle soit dans cet état. Ça va lui passer.
Massu hocha la tête, mais semblait inquiet tout de même. Claudie se dirigea quant à elle vers Tegoshi qui semblait vouloir montrer des accords au jeune homme. Elle préférait laisser sa cousine seule un instant pour lui permettre de se remettre de ses émotions. Massu, toujours inquiet pour Marie-Claude, décida par contre de s’approcher d’elle. Elle regardait toujours dans le fond du tunnel afin d’apercevoir une lueur qui signifierait l’approche du métro. Massu arriva donc discrètement derrière elle et mit sa main délicatement sur son épaule pour ne pas la faire sursauter. Marie-Claude qui s’attendait à ce que se soit sa cousine, fut surprise par la chaleur qui se dégageait de la main qui s’était posée sur son épaule. Elle devina tout de suite que ce n’était pas Claudie. Elle se retourna alors doucement pour voir Massu, avec un grand sourire rassurant qui la regardait.
- Est-ce que ça va? S’inquiéta Massu.
- Heu..ou..oui..i, bafouilla Marie-Claude, trop subjuguée par le magnifique sourire que lui faisait Massu et sa main droite qui était posée sur son épaule gauche et qui répandait dans tout son corps une chaleur incroyable.
- Ok, répondit Massu en hochant la tête d’un air satisfait.
Il restait par contre là, ne bougeant pas et n’enlevant pas sa main de sur l’épaule de Marie-Claude. Celle-ci déglutit difficilement. Mais qu’est-ce qu’il voulait? Pourquoi restait-il là à la fixer? Pourtant, elle ne pouvait pas détourner son regard de ces si beaux yeux d’un brun profond qui semblaient la scruter jusqu’au plus profond de son âme. Elle n’osait plus respirer. Si elle continuait d’arrêter de respirer de cette façon, elle sentait que son cerveau n’aurait pas la quantité d’air suffisante à son bon fonctionnement à la fin de la journée. Soudain, sortant du fond du tunnel, ils entendirent un bruit strident annonçant l’arrivée du métro. Ce fut assez pour réveiller les entichés. Massu enleva promptement sa main de l’épaule de Marie-Claude, tandis que celle-ci se détournait vers le tunnel pour voir arriver le métro. Celle-ci sentait par contre encore sur son épaule la chaleur de la main de Massu qui s’évaporait tranquillement. Elle aurait voulu conserver cette chaleur à jamais. Elle voulait se souvenir pour toujours de ce moment qui avait été pour elle d’une intensité incroyable. Massu lui de son côté en voulait intérieurement au métro d’avoir interrompu ce moment. Mais il se dit que si ça n’avait pas été le métro, ça aurait été Tegoshi ou Claudie. D’ailleurs, il ne les entendait plus ces deux là. Il se détourna vivement et les vit, tous les deux, le fixant avec des étoiles dans les yeux. Massu jura intérieurement. Il semblait que ces deux là avaient vu toute la scène. Maintenant, c’était certain que son ami allait se moquer de lui en grande pompe. Les taquineries ne vinrent par contre pas. Tegoshi et Claudie s’avancèrent près de leurs deux amis et attendirent en silence que le métro s’immobilise complètement et que les portes s’ouvrent afin d’y entrer. Lorsque ce fut fait, les quatre jeunes gens montèrent à bord et se prirent chacun un siège. Le wagon était presque vide à l’exception de deux personnes qui étaient assises plus à l’avant. Tegoshi et Claudie s’assirent l’un à coté de l’autre sur deux sièges qui faisaient face à l’avant du métro. Marie-Claude s’assit sur l’un des sièges en face d’eux qui étaient perpendiculaires à leurs sièges. Massu hésita quelques instants. Est-ce qu’il devait aller s’asseoir avec elle? Ou est-ce que ça semblait un peu trop entreprenant? Il ne savait pas comment réagir. Claudie vint à sa rescousse :
- Alors Massu? Il ni a pas assez de places dans ce wagon? Tu dois rester debout? Aller, assis-toi! Dit-elle en désignant le siège à côté de sa cousine.
Celui-ci s’exécuta sans penser et s’assit à côté de Marie-Claude. Il n’osait pas la regarder et fixait donc la carte des lignes de métro qui lui semblait soudainement si intéressante. Marie-Claude, quant à elle tout aussi mal à l’aise, semblait en grande contemplation du siège qui lui faisait face. Claudie avait un énorme sourire. Ayant vu les deux tout à l’heure, elle savait qu’il se passait quelque chose de fort entre les deux. Du regard, Tegoshi et elle s’était mis d’accord pour les réunir. Parce qu’à les voir, ça prendrait des mois et ils n’avaient que quelques heures devant eux. Elle se mit à s’imaginer en bonne fée à la manière de cendrillon. Sauf qu’au lieu d’un bal, ils se rendaient au restaurant et au lieu d’une citrouille, c’était un métro. Elle sentit un regard peser sur elle, elle détourna donc les yeux vers son acolyte qui lui souriait de toutes ses dents. Il lui fit un clin d’œil. C’était pour la félicité pour son intervention auprès de Massu qui s’en était résulté par un excellent résultat. Elle lui répondit par un plus gigantesque sourire. Elle n’avait pas peur que les deux autres la voient, étant donné qu’ils étaient en très grande observation du mur en face d’eux. C’est ainsi, dans un silence gêné pour certain, voulu pour d’autres, qu’ils se dirigèrent vers la station Place d’Armes.
Alors? Vous en pensez quoi? Un petit commentaire est toujours apprécié! ^^