May 22, 2010 11:53
donc voici la fic avec laquelle j'ai participé à un concours de fic sur le forum de Kanja Niji. J'ai gagné la première place avec cette fic et j'en suis très fière ! ^^ Je sais que vous me dites souvent que mes fics sont excellentes, mais de me le faire reconnaitre par des gens qui ne me connaissent pas et qui vote sans savoir qui l'a écrit, c'est touchant. Donc voici le chef d'oeuvre! *kof kof*
Ohkura Tadayoshi
Je ne voulais pas venir ici. Je ne voulais pas voir de nouvelles personnes. Je ne voulais pas avoir de nouveaux amis. J’avais dit à mes parents que les amis que j’avais en ce moment me convenaient parfaitement. Mes parents m’avaient répliqué : « Quels amis? ». C’était vrai. Je n’avais pas d’amis. Ceux que je croyais avoir étaient plus dans ma tête ou plus ou moins supposé l’être. La vieille voisine qui me racontait sa vie et m’offrait des bonbons secs. Le chien du coin de la rue qui me permettait de le flatter lorsque je passais près de lui. Le facteur avec qui je marchais dans le quartier quand il faisait son tour et qui me racontait toute sorte d’histoires plus abracadabrantes les unes que les autres. S’étaient eux mes amis et je n’en avais pas besoin d’autres. Malheureusement, mes parents voyaient cela autrement. Mon professeur avait dit à ceux-ci que je me faisais tabasser à l’école que j’étais selon ses dires un « martyr » que les autres appréciaient à faire du mal. Sur le coup mon père s’était emporté. Il avait voulu que je me révolte, que je les frappe à mon tour. « À quoi bon » lui avais-je répondu. Ils reviendraient le lendemain, en plus grand nombre et me tabasseraient encore plus. Quand ce n’était qu’un seul je réussissais à m’en sortir qu’avec une lèvre fendue, un œil au beurre noir ou des bleus sur les jambes ou sur les bras. S’ils arrivaient en groupe, il y avait de forte chance que je finisse à la clinique. Mais ça, je ne l’avais pas dit à mon père qui ne comprendrait pas de toute façon. Je l’avais laissé parler, attendant la fin pour pouvoir retourner dessiner dans mon coin. S’il y avait quelque chose qui me faisait fuir ce quotidien si triste s’étaient mes dessins. Je pouvais laisser libre court à mes idées et à ma création. Personne ne venait brimer ma liberté dans mes dessins. C’était toujours moi qui vainquait et moi qui avait le mot final.
C’est donc ainsi que mes parents m’inscrivirent pour l’enfer sur terre. Un camp de vacances. Je me dis qu’être parents ne devait pas être difficile. Ça devait être beaucoup de décisions à prendre et peut-être pas toujours assez de temps pour y penser. C’était sûrement pour ça que mes parents pensaient bien faire en m’envoyant ici. Ils n’avaient pas réfléchi qu’un garçon taciturne, qui aimait le dessin et n’aimait pas le sport, la forêt, le canot, avait peur des insectes et n’aimait pas le camping y serait malheureux. Mais j’imaginais qu’ils avaient voulu bien faire, s’inquiétaient pour moi. C’était pourquoi je ne leur en voulais pas. Ils m’aimaient au fond et voulaient mon bien.
Lorsqu’ils étaient venus me porter, je n’avais pu me résigner à leur dire que je n’étais pas d’accord, que je ne voulais pas. C’était pourquoi j’étais descendu de la voiture, sourire aux lèvres, tentant de me faire à la situation et me dire que deux mois, ça passait vite. J’étais par contre, loin de me douter que je passerais le pire calvaire de ma vie. Tout de suite en arrivant, je vis, dans la masse, les garçons qui me fallaient éviter à tout prix. Un jeune se démarquait du lot. Il était fier, se pavanait devant les filles, montraient ses muscles, poussait les autres, semblait être le maître de la place. Il y avait autour de lui un groupe de garçons tout aussi arrogant que lui. Ils étaient en tout cinq et semblaient vouloir en faire baver à tout le monde.
Rapidement, nous fûmes distribué en groupe de huit personnes attribué à un moniteur. Ceux-ci étaient exaspérants. Ils ne cessaient de vouloir nous faire participer à tout et de nous voir heureux, contents, joyeux et autres synonymes. J’avais été jumelé à un groupe qui contenait quatre filles et quatre garçons. Pour une fois, j’avais été chanceux : je n’avais hérité d’aucun méchant dans mon groupe. Au moins j’allais avoir la paix lorsque nous allions faire des activités séparées des autres. Malheureusement, dans ce genre d’endroit, ils aiment beaucoup la compétition et nous fûmes confronté aux autres groupes. Rapidement, nous nous sommes aperçus que nous n’étions pas de taille à lutter contre les autres équipes. Nous étions composés de jeunes qui avaient été forcés d’y être, peu enclin aux sports. Donc à la moindre activité, nous perdions toujours et devions toujours subir la conséquence, c'est-à-dire faire la vaisselle après le repas du midi. Après une semaine, nous nous étions habitué à cette corvée et la faisions presque de bon cœur. Au moins, pendant ce temps, nous n’étions pas obliger d’escalader un mur sans but précis ou autre activité inutile. Malgré la grande ressemblance qu’il y avait entre nous, nous n’étions pas enclin à discuter ensemble. Les filles semblaient s’être liée d’amitié entre elles, mais les garçons nous nous parlions que lorsque c’était nécessaire. Le soir, lorsque tout le monde avait quartier libre, je m’enfermais dans la chambre commune de mon équipe, m’installais sur mon lit et dessinais. L’un de mes coéquipiers avait apporté son DS et jouait à un jeu débile toute la soirée. L’autre lisait constamment. Le dernier avait apporté sa guitare et en jouait tous les soirs. Il jouait très bien, ce qui nous permettait d’avoir une musique de fond pendant que nous faisions chacun notre activité préférée.
Bientôt par contre, nous fûmes pointé comme étant l’équipe des nuls. Tel que je le redoutais, nous attirâmes l’attention sur nous et rapidement nous fûmes l’objet de plaisanteries qui à leurs yeux semblaient hilarantes. Tout ça débuta au cours de la deuxième semaine. Mon camarade accro à sa DS arriva un soir dans sa chambre et découvrit dans ses chaussures une petite couleuvre visqueuse. Elle n’était pas si terrible, mais malheureusement, notre coéquipier avait une sainte horreur des serpents. Lorsqu’il vit la bestiole dans ses chaussures il se mit à crier comme un chat dont l’on coince la queue dans la porte. Nous nous étions tous précipité sur lui pour l’aider. Celui à la guitare avait réglé rapidement la situation, apportant avec lui la chaussure et relâchant la pauvre couleuvre qui devait être sourde maintenant, à l’extérieur. Nous avions tenté de calmer notre infortuné mais n’avions pu faire grand-chose. Il semblait réellement traumatisé. Malheureusement, les pestes avaient drôlement apprécié le spectacle. Bientôt un concours couru parmi le camp pour trouver la plus grande peur de chacun de notre petit groupe. C’est ainsi que commença notre calvaire. Tous les jours l’un de nous se faisait agresser d’une façon différente. C’est ainsi que nous découvrîmes que l’une des filles avaient peur des hauteurs, qu’une autre avait une horreur des araignées et que le garçon aux livres avait peur de perdre ses livres. Je pense que de toutes les choses qui avaient été faites, c’était celle-ci qui était la pire. Un soir nous étions revenu à la chambre et notre membre friand de lecture ne trouvait plus ses livres. Il chercha frénétiquement pendant plus d’une heure. Jusqu’au temps où nous entendîmes des rires à l’extérieur qui attira notre attention. Nous accourûmes et vîmes le désastre. La plupart de ses livres avaient été jeté à l’eau. Il avait bien failli sauter pour les récupérer, mais l’un des moniteurs l’avait empêché. L’eau de ce lac était extrêmement profonde. Il était interdit d’ailleurs de s’y baigner à cause de cette raison. Notre infortuné avait dû alors regarder ses livres coulés, ne pouvant rien faire d’autre. J’avais eu droit, moi aussi, à quelques frayeurs, mais rien de bien épouvantable jusqu’à maintenant. Le guitariste avait eu lui aussi à faire face à quelques représailles, mais rien ne semblait le perturber.
C’est ainsi que la vie continua son cours. Tous les jours apportaient son lot de malheur. Mais comme si la vie n’était pas assez difficile envers moi, un jour tout ça empira. Encore une fois, nous fûmes obligé de faire une activité qui nous mettait en compétition contre les autres. Nous avions été confronté à l’équipe du chef de la bande. Malheureusement pour eux, la compétition s’avéra en notre faveur : c’était une activité de dessin. Comme tous les autres savaient que je dessinais bien, je fus envoyé à l’avant avec un crayon dans les mains et un tableau sur lequel dessiner. Le but était de faire deviner aux autres un mot que je voyais en le dessinant. Rien de plus facile. Pour moi. Pas pour tout le monde. Le méchant de la bande avait été envoyé à l’avant et faisait des pieds et des mains pour réussir à faire deviner un simple soleil à son équipe. J’avais, de mon côté, réussi à faire deviner plus de dix mots à mon équipe. Pour une fois, nous avions gagné une compétition. Malheureusement, la joie fut de courte durée. À partir de ce moment, à toutes les fois que c’était possible, le méchant me poussait, me ruait de coups, me lançait des insultes par la tête. Au cours des jours qui suivirent, les autres eurent la paix et moi je me fis faire les pires conneries qui pouvaient leur passer par la tête. Je retrouvai mes vêtements dans une marre de boue, me fit embarrer à double tour dans une pièce, dans le noir total. Je me fis voler mes draps, mettre des trucs étranges dans ma nourriture, des araignées dans mon lit, tirer des œufs, enterrer mes crayons. Tout y passait. Par chance, j’avais l’habitude. J’avais donc toujours quelque chose de cacher quelque part, en cas de détresse. J’avais donc toujours des vêtements et des crayons de rechangent. Tout ça semblait vraiment exaspérer mes assaillants. Ils redoublaient d’effort pour me faire la vie dure et je résistais tant bien que mal aux intempéries. Je regrettai par contre rapidement d’être aussi imperméable à leur méchanceté. Un jour, ce fût de trop.
Alors que nous revenions d’une journée plutôt chargée où nous avions dû parcourir plusieurs kilomètres à vélo, j’étais exténué. J’avais donc pris une douche rapide et étais rapidement allé m’étendre dans mon lit. La journée avait été tranquille côté saloperies envers moi. Je me doutais qu’ils préparaient quelque chose sûrement pour dans la soirée, mais jamais j’avais pensé que se serait si extrême. Un moment donné, alors que je m’étais assoupi dans mon lit, j’entendis des rires gras venant de l’étage, dans la salle commune. Je me disais que ça y était, sûrement que quelque chose s’était passée pendant mon sommeil. Je regardai autour de moi, mais ne vis rien qui m’avait été dérobé. Je fronçai les sourcils. Pourtant, il devait sûrement avoir quelque chose. C’est alors qu’une idée effrayante me passa par la tête. Je passai ma main entre les deux matelas de mon lit et ce fût là que mon cœur s’arrêta. Mes dessins. Mes dessins avaient tous disparus. Ma tablette entière n’était plus là où je l’avais laissé. Je ne réfléchis pas plus longtemps et me précipitai dans la salle commune à l’étage.
Ce fût là que je vis l’ampleur du désastre. Mes dessins avaient tous été accrochés aux murs, barbouillés par des commentaires ingrats, dessinés par-dessus avec des dessins obscènes. Tous mes dessins, toutes mes pensées, toute ma vie avait été étalée devant tout le monde, sur les murs de la salle commune. Je ne pouvais que regarder, effaré. Bien sûr, tout le monde était présent, regardant l’exposition qui avait été montée que pour eux. Rapidement le chef de la bande me vit et un sourire machiavélique se dessina sur ses lèvres.
- Enfin! Voilà notre créateur avec tant de talent que nous attentions tous! Ohkura, vient nous présenter chaque œuvre que tu as fait. C’est si beau! HAHAHAHA
Il avait ri d’un rire gras, méchant, obscène. Il semblait réellement content. Il avait réussit à trouver le point sensible, le fissure qui allait faire craquer le reste de ma coquille qui semblait impénétrable. Tout le monde regardait mes dessins et riait des détails qui avaient été ajoutés. J’avais une envie irrésistible de frapper, de crier, de pleurer. Surtout de pleurer. J’essayai alors de me dirigeai vers mes dessins et je tentai de les enlever des murs. Malheureusement, les autres membres de la bande allèrent à ma rencontre et m’en empêchèrent.
- Tut tut tut, j’en ai pas fini avec la présentation de tes tableaux. Ils sont si magnifiques. C’est important de les montrer à tout le monde, non!?
Il tenait dans sa main un paquet de feuilles qui semblaient être d’autres de mes dessins.
- J’avais gardé les meilleurs pour la fin! Approchez tout le monde! Je vais vous montrer les meilleurs!
J’appréhendais ce qui allait suivre. Un sourire mauvais flottait sur ses lèvres. Qu’est-ce qu’il allait faire? De quels dessins parlait-il? Je tentais de faire le décompte dans ma tête en observant ceux qui étaient déjà sur les murs. Malheureusement, lorsque je dessinais, sur le coup je faisais ce qui me passait par la tête et ensuite je tournais la page pour ne plus y revenir par la suite. C’est pourquoi la plupart du temps je ne savais pas ce que renfermait mes tablettes de dessins. Voilà pourquoi j’appréhendais ce qui allait suivre. Qu’est-ce que j’avais dessiné déjà depuis mon arrivé ici? Je ne m’en souvenais pas. Le méchant, heureux d’avoir enfin l’attention de tous se racla la gorge et cria haut et fort.
- Nishikido ! T’es où? Tu devrais être au premier rang pour apprécier à sa juste valeur.
Le jeune joueur de guitare s’approcha alors d’un pas décidé dans le milieu du cercle. C’est à ce moment que je pris panique. Je compris où voulait en venir le chef de bande. Celui-ci dû voir la panique dans mes yeux puisque son sourire s’agrandi encore.
- Quoi Ohkura? Tu as quelque chose à dire peut-être? Je vais commencer par montrer tes dessins et ensuite tu pourras nous dire tes impressions d’accord.
Nishikido me regardait avec les sourcils froncés. Il ne comprenait pas pourquoi il devait être là au milieu de tous. Il ne semblait pas comprendre pourquoi il était mêlé à tout ça. J’eus pitié de lui tout à coup. J’étais vraiment désolé qu’il soit embarqué dans cette histoire à cause de moi. Voyant que le public s’impatientait, le scélérat montra enfin mes dessins. Je fermai les yeux devant tant d’insanité. J’eus tout de même le temps de voir les yeux de Nishikido passé de l’incompréhension, à l’ébahissement, à la colère.
Puisque depuis que j’étais ici, tous les soirs nous étions les quatre garçons à être dans notre chambre, je m’étais amusé à les dessiner. Malheureusement pour lui, Nishikido avait été l’un de mes modèles préférés. Le voir jouer de la guitare m’avait inspiré énormément et je n’avais cessé de le dessiner par la suite. Ce qui faisait qu’il y avait au moins une bonne dizaine de portraits de lui dans mes dessins. Ceci me donnait vraiment une impression de stalker. Il était sur plusieurs dessins, dans différentes positions, habillé différemment, mais toujours avec sa guitare ou avec un livre à la main. Je voyais maintenant l’ampleur de mon obnubilation pour lui. Et certes, présenté de cette façon, avec en plus ajoutés par les mécréants des cœurs, des mots d’amour et autres insanités, ça rendait les choses vraiment pire et complètement obsessionnelles. J’avais vraiment honte d’avoir mes sentiments ainsi affichés à la vue de tous. J’aurais vraiment voulu me cacher dans le plancher, disparaître. Par contre, ce ne fut pas ce qui me fit le plus mal. Ce fût la réaction de Nishikido. Il regardait les dessins, les yeux ouverts en grand, la bouche pendante. Il semblait vraiment horrifié par tous ces dessins. Lorsque le grand le poussa en lui demandant ce qu’il en pensait et s’il souhaitait s’offrir à moi, il reprit alors contact avec la réalité. Il détourna lentement les yeux des dessins et me regarda fixement. Nos yeux se croisèrent et j’y vis un sentiment que je ne pus vraiment déchiffrer. J’y décelai un mélange de honte, de peur, d’effarement et de dégoût. Il ne demanda pas son reste. Il tourna les talons et sorti prestement à l’extérieur.
Mon cœur qui jusqu’à date avait cessé de battre se remit en marche mais d’une façon pénible et douloureuse. Ce que je ressentais à ce moment fût plus que de la peine pour lui de l’avoir mis dans ce pétrin. Non c’était plutôt une tristesse sourde qui envahissait mon cœur. La tristesse de l’avoir vu si dégoûté devant mes dessins. Il semblait vraiment avoir un profond écoeurement dans ce qu’il venait de voir. Après ce qui me sembla une éternité, les deux qui me tenaient encore par les bras pour éviter que je me sauve me lâchèrent. Je ne comprenais pas pour quelle raison, mais dès qu’ils me lâchèrent je m’effondrai par terre. Je finis pas comprendre pourquoi tout le monde s’en allait. Les moniteurs avaient fini par daigner se présenter afin d’arrêter cette mascarade. Mais maintenant peu m’importait. J’étais assis par terre ou plutôt effondré et des larmes coulaient sur mes jours. Je ne pouvais tout simplement pas croire tout ce qui se passait. Je ne m’étais pas aperçu de tout ce que je ressentais. Mon cœur était trop enchâssé profondément derrière une cage, une coquille et des couches et des couches de solitude pour s’apercevoir que ce garçon obnubilait mes pensées depuis le début. Maintenant, à la suite de la vision de mes dessins qui étaient sans aucun doute mes plus beaux portraits que j’avais pu faire et devant les yeux que Nishikido m’avait faits, mon cœur avait compris. Il s’était rendu à l’évidence. J’étais amoureux de ce garçon. Ça ne pouvait être autre chose. Par contre, maintenant que je m’en rendais compte, il était trop tard. Ces maudits avaient saccagé ma seule chance de pouvoir lui avouer sincèrement mes sentiments. Je ne pouvais que m’apitoyer sur mon sort d’être aussi stupide. J’aurais dû me rendre compte de ces sentiments avant tout ceci.
Après que les moniteurs aient envoyé tout le monde au lit, celui qui était attribué à mon groupe vint vers moi pour tenter de me ramener à ma chambre. Mais je ne voulais pas. Je voulais être seul un peu, pouvoir décanter tout ça. Je me levai donc précipitamment et couru à l’extérieur. Le froid était mordant à l’extérieur malgré l’été avancé. Mais je n’en avais cure. Je voulais simplement prendre l’air, voir autre chose que des regards de pitié envers moi. Je suivais mes pas qui me m’emmenaient je ne sais où. Je m’aperçu rapidement que je m’étais rendu sur le bord de l’eau. Je longeai le lac pendant un moment et m’avançai sur le quai. Je regardais l’eau noir et placide, tel un lac d’huile. Il faisait nuit, mais je pouvais tout de même voir un peu puisque la lune était dégagée et illuminait fortement. Des larmes coulèrent à nouveau sur mes joues. Qu’est-ce que j’avais bien pu faire pour être aussi minable? Dans la même soirée je me rendais compte que j’étais amoureux d’une personne, foutais en l’air toutes mes chances qu’un jour je puisse lui dire par moi-même et réalisais que finalement cette personne ne voulait rien savoir de moi. Qu’est-ce que j’allais bien pouvoir faire? Je regardais l’eau noire qui semblait si effrayante et si attirante en même temps. Je me demandai combien de temps une personne pouvait survivre sans air. Sûrement que si une personne se jetait à l’eau, elle coulerait longtemps avant de ressentir un besoin de respirer. Je me demandais si cette personne toucherait le fond avant de mourir. Était-ce paniquant de manquer d’air? Sûrement que ça l’était. Mais j’étais sûr que si la personne était vraiment décidée à mourir qu’elle ne paniquait réellement qu’au dernier moment, lorsqu’il était déjà trop tard pour elle. Je m’approchai dangereusement du bord du quai, voulant sonder l’eau du lac pour essayer de trouver une réponse à mes questions.
- Qu’est-ce que tu fais au juste?
Je sursautai et m’éloignai prestement du bord. Je me retournai et le vit, les deux mains dans les poches, un sourcil relevé, un œil interrogateur. J’haussai les épaules.
- Je me posais des questions sur la profondeur du lac.
- Hummm. Me répondit-il, peu convaincu. Tu n’allais pas sauter tout de même?
Je ne répondis rien. Il ni avait rien à répondre à cela. Je ne savais pas ce que j’avais l’intention de faire. Mourir. Était-ce vraiment la solution? Peut-être était-ce pire l’autre côté. J’haussai à nouveau les épaules. Je lui demandai.
- Qu’est-ce que tu fais ici? Tu ne devrais pas être avec moi. Déjà que je t’ai mis dans une sale position…
- Peu m’importe…
M’étant retourné vers le firmament, je me détournai de ma contemplation et posai mes yeux sur lui. Il regardait lui aussi les étoiles et semblait pensif. Ce garçon était vraiment mystérieux. Il semblait n’être affecté par rien. Je fis un petit rire sans joie et dit.
- Tu es bien étrange comme garçon.
- Pourquoi? Me demanda-t-il, sincèrement interrogateur.
- Parce que tu ne sembles pas plus affecté par la situation que ça. Tu as l’air au-dessus de tout ça.
- Au contraire.
- Au contraire? Demandai-je surpris par sa réponse.
Il me regarda finalement. Je ne pouvais voir parfaitement son visage dans la nuit, mais avec les reflets de la lune, je voyais bien que ses yeux brillaient. Pleurait-il?
- Bien au contraire. Tout ce qui t’arrive me touche énormément. Beaucoup plus qu’il ne devrait d’ailleurs. Ce qui s’est passé tout à l’heure m’a fendu le cœur. J’aurais voulu t’éviter tout ça. Lorsque je suis arrivé dans la chambre, ils en sortaient, mais je n’avais pas pu voir ce qu’ils avaient réussi à dérober puisque tout semblait à sa place. Si j’avais su, je leur aurais enlevé, tu peux me croire.
- Pour empêcher que tu sois mêlé à tout ça…
Il me regarda, effaré par ce que je venais de dire.
- Non, pas du tout. Tu n’y es pas. Je les aurais empêché pour que tu ne sois pas peiné. Pour ne pas que tu ais à subir tout ça. Je l’aurais fait pour te protéger.
- Pour me protéger? Mais pourquoi?
- Tu es bête ou quoi? S’emporta-t-il presque.
Je n’étais pas bête, mais je ne voyais tout simplement pas pourquoi il aurait voulu me protéger! Je n’étais pas une pauvre petite bête sans défense! J’en avais vu d’autres! Je n’eus pas le temps de continuer mes réflexions. Il se mit à se rapprocher de moi. Je restai figé. Il s’arrêta à quelques centimètres de moi et me regarda directement dans les yeux. Maintenant je pouvais voir parfaitement la brillance dans ses yeux. En fait il ne pleurait pas, mais semblait plutôt joyeux. Je fronçai les sourcils et ne compris pas comment il pouvait être joyeux.
- Définitivement, tu es vraiment bête. Me répliqua-t-il voyant l’interrogation sur mon visage.
Je n’eus pas le temps de réagir ou de dire quoi que se soit. Il s’approcha davantage et scella ses lèvres aux miennes. Son baiser était quelque peu retenu, un peu maladroit, mais oh combien empreint de tous ses sentiments. Je pouvais les ressentir au travers de ce simple baiser, les sentir parcourir chaque membre de mon corps et exploser dans mon cœur. Mes mains vinrent se placer d’elles-mêmes dans son dos tandis qu’il plaça les siennes dans mon cou. Nous nous embrassâmes quelques minutes, savourant notre bonheur. Il s’écarta finalement au bout de quelque temps et me regarda avec un regard plein d’amour et de passion.
- Voilà pourquoi j’aurais voulu te protéger.
Quand je fus de retour à la maison, je remerciai mes parents mile fois de m’avoir envoyé dans ce camp de vacances. Je leur racontai tout ce qui s’y était passé avec enthousiasme, leur montrant mes photos et leur présentant mes nouveaux amis. Je ne sus pas s’ils remarquèrent que je parlais souvent du même garçon, mais ils ne me firent pas de commentaires. Après cela, je leur demandai de changer d’école. Je voulais aller à celle où Ryo allait qui n’était pas très loin de chez moi non plus. Voyant que je désirais partir sur de nouvelles bases, mes parents acceptèrent de bon cœur. Lorsque je fis mon entrée dans ma nouvelle école en septembre, ce fût le cœur léger. Celui-ci s’envola presque d’ailleurs lorsque j’arrivai dans la cours de l’école et que je vis l’élu de mon cœur m’attendre les mains dans les poches. Peu m’importait maintenant si dans cette nouvelle école j’allais être le souffre douleur, je savais que j’aurais mon protecteur et quelqu’un qui allait toujours m’aimer. Je courus pour le rejoindre et commencer ma nouvelle vie.
Fin de la fic
Alors? Vos commentaires ? Comment avez-vous trouvé ?? Est-ce que c'est digne de gagner un concours ? ^^ Merci de m'avoir lu ! :)
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