La fanfiction elle-même se trouve
là.
En général, les fichiers que j’envoie à mes beta-lectrices sont à peu près propres - même si j’ai de plus en plus tendance à insérer des commentaires ici et là, ça reste correct (j’espère). Ca n’a pas été du tout le cas avec cette fanfic-là, au point que je me demande encore ce qui a fait le plus peur à
niennanou : le sujet ou l’état du fichier *grin*
Certains échanges auteur - beta-lectrice relèvent du secret professionnel, sans mentionner le support moral, mais je suppose que je peux faire ma crise d’ego (ben oui, c’est mon LJ, quand même ^__^) et poster certaines remarques.
La fin / le début
La façon dont commence la fic a changé un certain nombre de fois :
1. Une petite scène avec T-Bag (voir ci-dessous), que j’ai virée parce que : 1. c’était trop long - 2. je ne voulais pas "lire" ainsi le passage du 1.07 où Michael retrouve Lincoln - 3. je ne voulais pas aller aussi loin dans le "futur" ni, surtout, introduire un personnage extérieur.
2. « Le début »
3. « Le milieu »
4. Le petit paragraphe sur la chapelle de Fox River. Je crois que j’aime bien commencer par la fin, en fait. Et de toute façon, je ne parvenais pas à écrire l’histoire dans l’ordre chronologique, donc autant pousser la logique jusqu’au bout.
Je ne sais vraiment pas si, tout au début de la fic (tout à la fin de l’histoire, donc), ils ont mis un terme à ce type de relations. Histoire de se raccrocher au canon de la série, et considérant qu’ils sont manifestement brouillés dans Brother’s Keeper (1.16), je serais tentée de dire que oui, mais que Michael rouvre peut-être la boîte de Pandore quand il est incarcéré. Je reste ouverte aux suggestions sur ce point...
Le rating
Je suis nulle avec les ratings, cette fois plus encore que d’habitude. J’avais d’abord collé un PG-13 mais, euh... non étant donné qu’au fil des corrections, certains éléments de certains passages se sont, on va dire, précisés (a posteriori, il s’avère que Nanou ne m’aurait pas laissée utiliser un PG-13 de toute façon ^__^). Et j’ai envisagé le NC-17 en raison du sujet. A la relecture, je me rends compte que le R se justifie en raison du sujet, mais que les descriptions elles-mêmes restent relativement allusives. Peut-être un peu trop, même, ça me semble parfois donner un résultat abstrait et "cérébral" (et cérébral, ça marche pour Michael, mais sans doute pas pour Lincoln *méchante*)
Le prompt
Le prompt laissait en réalité le choix entre Michael/Lincoln et Michael/Sucre - je n’arrivais vraiment pas à trouver comment intégrer les éléments requis en partant sur le second "couple". J’ai écrit une petite fanfic Michael/Sucre, ceci étant dit (étant donné que l’on m’avait mis l’idée en tête, autant en profiter) mais elle n’intègre aucun des éléments requis.
Je n’arrive pas à me faire une opinion sur le résultat. Il y a des passages qui me plaisent, mais quand je regarde l’ensemble, je trouve ça excessif et simplificateur à la fois. Et manquant de nuance (c’est la même chose que simplificateur, hein ?) Moralité : j’ai écrit une seconde histoire ("Equilibrium") répondant au prompt, mais de façon un peu différente (comprendre : le détournant). Ca me fournissait également une histoire de secours au cas où je me serais dégonflée au moment de poster celle-ci... Je finirai par mettre la seconde version en ligne, c’est juste que je ne sais pas quand.
J’avais envisagé différentes approches du prompt, notamment une version avec un Michael bien plus à l’aise vis-à-vis de la situation (voire pressant / manipulateur) et un Lincoln très très flippé (encore plus). Abandonnée parce que 1. nettement plus périlleux à traiter et 2. impliquait des scènes que je ne me sentais pas vraiment d’écrire. Malgré tout, l’idée flotte vaguement à la fin de Clair-obscur.
Autre possibilité : un point de vue de Lincoln, sans que l’on connaisse vraiment l’opinion de Michael sur le sujet mais... bof.
Blablatages en vrac
Entre le moment où j’ai fini d’écrire et celui où j’ai fini de corriger, le texte a quasiment doublé de volume... C’est classique : pour
Au fil de l’eau, j’avais au départ uniquement l’idée du passage où Sara "baptise" le bateau... au final, c’était un tout petit peu plus long *ironie* que ça (et en plus, je ne suis pas folle de la scène en question mais, ça, c’est encore autre chose).
J’ai monstrueusement ramé pour ce qui commence avec Le lit est d’une largeur décadente... et se poursuit sur les quatre ou cinq paragraphes suivants. Ca me paraissait toujours sec et alambiqué à la fois.
Je n’aime pas le fait de ne pas avoir pu intégrer / utiliser / justifier / etc. la réaction de Michael dans Sweet Caroline (2.19). C’est une des raisons pour lesquelles j’ai écrit une seconde fanfic à partir du prompt, soit du en passant.
Je ne suis pas arrivée à utiliser le clair-obscur comme je l’aurais souhaité. Sur l’aspect gris / ambigu / "je veux mais je veux pas", peut-être, mais... bref, pas comme je voulais. Le fait que je ne sache pas exactement ce que je voulais n’aide pas.
Vous voyez ce paragraphe (qui n’est qu’un exemple parmi d’autres) :
Il ne réalise pas immédiatement que Michael a arrêté de se débattre sous lui : il continue de bouger, mais c’est à présent lent, fluide, provocant. Lincoln sursaute à chaque mouvement l’éloignant un peu, tressaille à chaque mouvement le rapprochant. Il lui lâche les poignets, réalisant qu’ils ont l’un et l’autre bien mieux à faire que s’emprisonner mutuellement, et il le sent reculer aussitôt vers le milieu du lit. Il l’entraîne avec lui, sur lui. Il ouvre les jambes pour que Lincoln se niche tout contre lui, ouvre la bouche sous celle de Lincoln, ouvre les yeux et le regarde bien en face.
Je pourrais donner tout un tas d’excuses, d’explications et de justifications si je n’écris plus jamais rien de similaire, mais la vérité vraie, c’est que ce sera à cause des satanés pronoms personnels et possessifs. *headdesk*
Contre toute attente, les passages avec les flash-back explicatifs m’ont donné infiniment plus de fil à retordre que les scènes plus explicites. En y réfléchissant, ceci étant dit, ce n’est peut-être finalement pas si bizarre : essayer d’expliquer la logique de la relation est autrement plus compliqué que la "montrer" :-/
J’ai voulu garder le blanc - gris - noir pour les passages se déroulant dans la pénombre, et les couleurs (de préférence des couleurs chaudes) pour les passages durant lesquels la lumière est allumée. Ca explique des bizarreries telles que le fait que Michael dort dans des draps marron et écrit avec une plume pourpre.
A propos de la plume, tiens... Elle est censée représenter le côté double tranchant, reprendre la dualité des jeux de lumière, bla bla bla bla. Je ne suis vraiment pas fichue d’évaluer ce que j’écris : je ne sais jamais si j’insiste très lourdement sur certains trucs ou si au contraire ils n’existent que dans mon esprit. D’après ce que "l’on" m’a dit ça n’existe effectivement que dans mon esprit mais ça devient évident quand je le mentionne. OK... o_O
Michael est installé dans son nouvel appartement depuis peu de temps : il me semble bien que quand j’ai commencé à écrire, c’était supposé me servir de métaphore pour... quelque chose. Vraisemblablement pour symboliser un changement et le commencement de la fin - si l’on peut dire - de la relation qu’il entretient avec Lincoln. De toute évidence, ça s’est perdu en cours de route. Reste l’appartement tout neuf :-p
La semaine de disparition de Lincoln est supposée être on ne peut plus délibérée, tout comme le fait qu’il a donné une date erronée pour sa libération - une tentative ratée pour échapper à Michael et "arrêter" : pas un franc succès, étant donné qu’il revient piteusement.
Je ne suis pas sûre du tout que ce soit évident dans la fanfic.
Je me suis rendue compte que j’ai du mal à rester "sérieuse". Il y a souvent (en tout cas dans mon esprit, je ne sais pas si ça se retranscrit, mais peu importe) un côté détaché et second degré dans mes fics. Là, le pire que j’ai osé faire, c’est le « Tu crois qu’on serait dans la même cellule ? » *grin*
Mauvaise nouvelle : j’ai développé une sorte d’obsession pour le sujet et continue de me demander de quelle autre façon je pourrais l’aborder. D’un autre côté, comme mes muses sont endormies et font leurs chochottes pour se réveiller...
Paragraphes non utilisés
Pour diverses raisons, les paragraphes ci-dessous ne sont pas arrivés jusque dans la version finale de
Clair-obcsur.
* * *
« C’était charmant, cette étreinte fraternelle, l’autre jour. »
Michael ne dit rien. Ils sont dans la salle de repos des gardes, couverts de poussière, et T-Bag se tient aussi près de lui que cela lui est possible sans pour autant le toucher, appuyé au mur, fluide et languide. Il donne parfois cette étrange sensation d’être dépourvu de squelette et de disposer de la capacité à couler et se répandre plus que de marcher.
Michael préférerait qu’il aille couler et se répandre un peu plus loin.
« Vous ne voudriez pas recommencer ?
- Non. » Répondre est une erreur, donner la moindre prise aux provocations du pervers en est une, mais il n’a pas pu se retenir.
« Oh, allez, mon joli... c’était tellement émouvant. Stimulant, même. » Michael ne le voit pas bouger et pourtant, il est soudain tout près de lui, bien plus et bien trop près, le souffle tiède et désagréable contre son oreille, lourd de sous-entendus. « Vraiment stimulant, » murmure-t-il en détachant chaque syllabe.
Un instant, il est bien trop près. L’instant suivant, deux mains le saisissent par le col de sa combinaison et l’envoient valser à quelques mètres de là. Michael tourne la tête et voit Lincoln ramasser sa pioche pour se remettre au travail comme si de rien n’était. Comme s’il venait de balancer un sac dans une benne à ordures.
T-Bag se redresse et s’assoit avec force grimaces, la mine tout à la fois résignée et indignée par le traitement qu’il vient de subir. Il reste quelques instants sur le sol, les poignets reposant sur les genoux, et, quand Michael croise son regard, sarcastique et entendu, il comprend que le gagnant de ce petit affrontement n’est pas celui qui a eu le dessus physiquement.
Il ignore ce que T-Bag a vu ou compris, mais il a vu ou compris quelque chose. Michael pensait pourtant que ce n’était plus là.
Plus vraiment.
C’était le premier début de la fanfic. Supprimé parce que 1. c’était trop long - 2. je ne voulais pas "lire" ainsi le passage du 1.07 où Michael retrouve Lincoln - 3. je ne voulais pas aller aussi loin dans le "futur" ni, surtout, introduire un personnage extérieur.
* * *
Mais une fois l’obscurité revenue, une fois enroulé autour de Michael, perdu en lui, la conscience de briser les tabous ne fait qu’ajouter à son désir - l’idée qu’ils sont au-dessus de ces considérations, le moyen ultime de lui montrer à quel point il l’aime, au risque de les anéantir tous les deux. Une conception dépravée du romantisme, songe-t-il en accompagnant la chute de Michael dans les draps.
Supprimé (lors de la beta-lecture de la traduction en anglais) parce que la réflexion et le langage ne collaient pas avec Lincoln. Et surtout parce que le "On est au-dessus de ça, c’est différent pour nous" est monstrueusement bateau, ce qui me donnait envie de pleurer à chaudes larmes.
* * *
Il regarde le tiroir de la table de chevet que Lincoln a laissé entrouvert dans sa hâte, et il grimace. Typique. Il ne comprendra jamais tout à fait comment son frère peut contribuer à la perfection d’un moment précisément en y apportant le chaos.
Je n’ai tout simplement pas trouvé où le caser. C’est bête parce que j’aimais bien le paragraphe (si si, ça arrive que j’aime bien quelque chose que j’ai écrit ;-))
* * *
Le parloir est crûment éclairé.
Michael pensait être parvenu à arrêter. Education, appartement, boulot, existence presque normale - et creuse, mais normale. Il écoute son frère lui jurer qu’il est innocent, il regarde la vitre sale entre eux. Il cherche comment faire disparaître, encore une fois, ce qui les sépare.
Pas d’alternative, une seule option. C’est étrangement apaisant.
C’était la première "fin" concernant Michael. Il s’est montré particulièrement rétif et j’ai écrit trois trucs différents. Là, je n’aimais les motivations que cela lui donnait.
* * *
Michael pensait être parvenu à arrêter. Etre devenu ce que Lincoln voulait qu’il soit - éducation, appartement, boulot, existence presque normale. Mais il regarde le visage de son frère, baigné par le clair-obscur, et il ne saisit pas l’intérêt d’avoir tout ça s’il n’a pas Lincoln.
Deuxième "fin" concernant Michael... Je n’aimais pas davantage. Peut-être même encore moins.
* * *
Il le sent souvent s’éloigner, comme s’effaçant tout doucement dans l’ombre ; il n’en reste pas moins que quand il le veut vraiment, il sait comment le ramener vers lui. Linc n’a jamais été tout à fait capable de lui refuser quelque chose, et il sait que s’il emploie le bon ton, le bon regard au bon moment, il a de bonnes chances d’obtenir ce qu’il veut.
La réciproque est vraie.
Ca a été remplacé par un passage un peu plus long, parce que je voulais me retrouver plus ou moins dans une situation pré-Brother’s Keeper, commençant par "Il le sent pourtant souvent s’éloigner..." et se terminant par " Pour l’instant... pour l’instant, aucun d’eux ne va nulle part."
* * *
’tit extrait d’Equilibrium
Il y a eu une époque, quand il était tout petit, où il était content de ce qu’il avait - Lincoln rien que pour lui quelques heures par jour - mais au fil des ans, c’est devenu de moins en moins satisfaisant. Il ne sait pas trop si c’est parce qu’il s’est mis peu à peu à désirer davantage ou si c’est parce que Lincoln semblait lui échapper : entre les foyers, les familles d’accueil, les maisons de correction et la prison, ils ont été séparés plus souvent et plus longtemps que Michael l’aurait souhaité. Mais le fait est que c’est devenu de moins en moins satisfaisant. Frustrant. Et quand Lincoln est sorti de prison, a trouvé un appartement et s’est débrouillé pour qu’il emménage avec lui… il était trop tard. Le manque était là, larvé à l’arrière de son cerveau, au creux de son estomac, lui serrant la gorge. Il flottait constamment dans cette impression que, quoi qu’il fasse, quoi qu’il obtienne, ce ne serait jamais suffisant. La présence de Linc n’était pas suffisante, il désirait son attention ; l’attention de Linc n’était pas suffisante, il désirait son attention pleine et entière ; son attention pleine et entière n’était pas suffisante, il désirait…
A ce stade-là, il ne savait pas exactement ce qu’il pouvait désirer de plus, mais il savait que ce qu’il avait ne le satisfaisait pas.
* * *
Si vous avez lu la fanfic alors qu’il s’agit habituellement d’un sujet qui vous fait fuir à la vitesse grand V... merci de lui avoir laissé sa chance ;-)