Prison Break - Lapsus linguae

Mar 18, 2007 19:29

Titre : Lapsus linguae
Auteur : karine-itml
Spoilers : Saison 2, épisode 18 pour le contexte
Public : Tout public
Disclaimer : Pas à moi. Je les emprunte pour quelques lignes et les rends juste après.
Notes : Crackfic, parce que si on ne considère pas ça comme une crackfic, on s’aventure dans des eaux quelque peu troubles. Et je ne suis pas sûre que mon Lincoln soit très lincolnien, mais franchement, vu le sujet... *grin* Pour anna-tarawiel


C’est peut-être le contexte : ils sont assis tous les trois autour de la table, en train de manger, et Michael laisse échapper un commentaire absurde qui les fait éclater de rire. En dépit de la situation, il y a longtemps qu’il n’a pas été aussi détendu et le répit fait du bien.

C’est peut-être l’alcool : ça a souvent été l’alcool, avec lui, pour tout dire, et il semblerait qu’après trois ans de sobriété, de régime sec pourrait-on même dire, il ait un peu de mal à assimiler deux bières d’affilée. Il aurait été peut-être plus sage de s’en tenir au soda - mais la sagesse et lui... la sagesse et lui... longue histoire... ou plutôt, très très brève histoire.

C’est peut-être l’adrénaline : la perspective de toucher au but. Il a le coeur qui bat un peu plus vite, la tête qui lui tourne un peu, depuis qu’ils sont revenus à Chicago. Depuis qu’ils sont revenus à Chicago, et plus précisément depuis qu’ils sont dans cette chambre et... OK, l’alcool n’est peut-être pas tout à fait étranger à son état. Soda. Se souvenir de s’en tenir au soda, la prochaine fois.

Quand on y réfléchit un peu, c’est la faute de Mike. Michael se penche en travers de la table pour attraper une canette de soda (ouais, Michael Prudence Scofield boit du soda, lui) et ce faisant, renverse le petit pot de chocolat liquide que Lincoln a insisté pour avoir avec sa crème glacée (parce que ça aussi, ça fait trois ans qu’il doit s’en passer), et le nappage encore tiède se répand sur la main gauche de Sara. Sans réfléchir, il saisit le poignet du doc’ et lèche - du pouce vers l’intérieur du dos de la main, du poignet vers les doigts. Avec enthousiasme et opiniâtreté. Le chocolat est atrocement et délicieusement sucré et collant, à peine plus chaud que la peau qu’il recouvre, et... et...

... et il se rend compte de ce qu’il est en train de faire lorsqu’il commence à s’attaquer à l’index de Sara. Ce serait parfaitement acceptable si c’était sa main à lui, mais ce n’est pas le cas, c’est celle de Sara, et il se fige. Se redresse. Réalise qu’il tient encore la main en question. La lâche parce qu’elle semble soudain être devenue incandescente.

Sara ne bouge pas. Elle a les yeux écarquillés, la bouche ouverte sur une protestation qui ne parvient pas à sortir, et sa main reste immobile dans les airs, comme paralysée. Lincoln tend un peu l’oreille et il n’est pas certain que la jeune femme continue de respirer.

Michael ne bouge pas non plus. Son visage passe du blanc craie au rouge cerise au vert maladif avant de revenir au blanc livide et il a une veine qui bat de façon intéressante sur la tempe ; la dernière fois que Lincoln a vu ça, c’est quand il a voulu ficher le camp de Fox River en douce et hors Plan, et que son petit frère l’a plaqué au sol (humiliant, soit dit en passant) pour l’en empêcher.

Lentement, très lentement, comme au ralenti, Sara se remet en mouvement : elle tend le bras (avec un luxe de précautions, en prenant soin de ne rien renverser sur la table), récupère la bouteille de bière et la pose hors de sa portée. Il accorde à peine un coup d’oeil à la bouteille, tout ce qui retient son attention, ce sont les gouttes de chocolat encore accrochées au dos de la main du doc’ et...

« N’y songe même pas, » laisse tomber Michael sur un ton plat, et Lincoln sait qu’il a raison. Mais tout de même. C’est du chocolat bêtement gâché.

« Je vais... » Sara s’éclaircit la gorge. « ... Je vais me laver les mains. »

Lincoln les regarde d’éloigner en direction de la salle de bains. Elle et sa main chocolatée. La porte se referme derrière elle(s), tout doucement, et il n’en jurerait pas parce qu’à ce stade il ne jurerait de rien, mais il lui semble entendre un rire étouffé.

« Lincoln.

- Michael.

- Lincoln. Tu sais à quel point je tiens à toi. »

Il sait. Il pourrait difficilement l’ignorer à présent, n’est-ce pas ? Il le lui dit et Michael hoche la tête avec sagacité.

« Bien. Alors est-ce que pour m’assurer que c’est réciproque, tu pourrais, à l’avenir, éviter de laisser ta langue à proximité de la main de Sara ? »

Il y a encore du chocolat sur la table. Juste à côté de l’endroit où reposait la main de Sara au moment du malencontreux incident.

« Je devrais pouvoir faire ça, oui, » accorde-t-il.

Il ramasse le chocolat et lèche le bout de ses doigts.

En réalité, c’est le chocolat. Peu importe le contexte, l’alcool, l’adrénaline ou la maladresse de Mike, c’est définitivement le chocolat.

-FIN-

18 mars 2007

Post scriptum : Ce n’est vraiment pas de ma faute. Je dirais même que c’est entièrement celle d’anna-tarawiel, qui a demandé cette fanfic. Si si : preuve par l’écrit.

fanfic, category: crackfic, ego: flist, fic: one shot, fandom: prison break

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