Titre : Les chroniques de Marilyn : Ailourophobe
Auteur :
karine-itmlSpoilers : Saison 1
Public : Tout public
Challenge : n°0 pour
french_fanficsFandom : Prison Break
Table : 1
Prompt : 047 Choix de l'auteur : point de vue
Notes : Je n’avais pas l’intention de transformer
Elle sait en série de fics (ça explique d’ailleurs pourquoi Elle sait est un peu différente des autres histoires de cet ensemble : j’ai gardé l’idée de base mais pas la forme) mais apparemment, certaines histoires s’écrivent sans me demander mon opinion ^^
Au début, elle a pensé qu’il ne l’aimait pas. Ca se produit parfois, mais ça ne manque jamais de l’étonner car, en toute modestie, elle est aimable. Au sens littéral du terme : douce, agréable, affectueuse. Dans la solitude de leur cellule, Charles l’appelle "ma belle" en lui grattant le ventre (c’est tout dire) et rares sont les détenus qui veulent ouvertement lui faire du mal.
Elle a même pensé qu’il se moquait d’elle, l’imitait lorsqu’il traversait le hall en se déhanchant lascivement ou passait et repassait la pointe de la langue sur ses lèvres comme pour nettoyer les reliefs de son repas. Mais non. Il n’essaye pas de lui donner des coups de pied en douce quand il imagine que personne ne regarde, comme l’ont fait certains de ceux qui ne l’appréciaient pas. Et il ne veut jamais soutenir ni même croiser son regard, au contraire, il le fuit. Elle a essayé à deux ou trois reprises d’attirer son attention en se faufilant entre ses jambes, ou en lui adressant un clignement d’yeux. Un jour où elle était particulièrement de bonne humeur après avoir acquis (considérant les ruses de sioux qu’elle doit employer, elle estime qu’elle ne vole pas, elle acquiert) un morceau de viande aux cuisines, elle lui a même accordé un ronronnement, le son roulant et vibrant dans sa gorge.
Mais elle a eu beau faire, déployer ses charmes, Theodore continue de l’ignorer. Rrrr. Elle suppose que ce n’est pas forcément une mauvaise chose quand on pense aux raisons pour lesquelles il est là. Pervers, raciste, violeur, meurtrier... pourquoi voudrait-elle attirer son attention ? Si ce n’est qu’il l’ignore et que cela la déstabilise.
Puis un jour où ils se sont trouvés truffe à nez, et elle a compris. Il s’est retourné et elle était là, sur une étagère, accroupie sur ses pattes et la queue rangée le long du corps. Leurs regards se sont croisés et elle a senti la peur émanant de lui, et la peur a entraîné la colère, et les sentiments se sont déversés sur elle, lui hérissant les poils du dos. Elle a aplati les oreilles, découvert les crocs et émis un sifflement, mais il n’a pas bougé, comme tétanisé. Horrifiée par son expression et par l’odeur qu’il dégageait, elle a réalisé qu’elle n’avait pas d’échappatoire et elle a lancé la patte en avant. Ses griffes, écartées et acérées, se sont enfoncées dans la chair sèche de la joue et ont tracé quatre petits sillons sanglants. Il a reculé d’un bond avec un juron plus grossier que tout ce qu’elle a jamais entendu et elle a pu s’échapper - sauter au sol et s’enfuir, retrouver l’abri de sa cellule avec Charles.
« Ailourophobe, » a-t-elle entendu Michael dire à Fernando. Il avait ce petit sourire en coin (qu’elle trouve presque félin, soit dit en passant) tandis qu’il regardait Theodore. Ailourophobe - un mot compliqué pour un sentiment ridicule.
Elle a découvert ce jour-là que le problème n’était pas qu’il ne l’aimait pas mais qu’il avait peur d’elle. Et en toute honnêteté, considère-t-elle en s’étirant sur l’oreiller de Charles et en bâillant voluptueusement, c’est une sensation qu’elle aime à lui inspirer.
-FIN-
11 janvier 2007