[CHAPTERED] Horae Apocalypticae
Part 2 sur ?, DBSK, pairing: Yunjae, genre: AU, biblique, 1548 mots, R. (this chapter: PG)
Trois mois.
Trois putains mois qu'il était à sa recherche et enfin il l'avait trouvé. Bien trop visible pour qu'il lui accorde de l'attention. Il aurait du s'en douter car c'était bien dans le style tapageur et provocateur qu'il affectionnait déjà tant à l'époque sur les champs de batailles.
Il avait fait le tour de l'Europe plusieurs fois sans succès et avait fini par s'installer à Paris pour quelques semaines. Le peu d'informations qu'il avait réussi à glaner ça et là, il avait du les soutirer de force. Les humains n'avaient décidément pas changés. Toujours aussi obtus et peu enclins à aider leur prochain....De leur plein gré tout du moins. Les faire se suicider était une chose, cacher un minimum les corps en était une autre.
Étouffant un rire, il alluma une cigarette du paquet qu'on lui avait offert quelques minutes plus tôt et se laissa tomber sur une chaise à la terrasse d'un café, profitant d'un soleil qui bien que peu éclatant pour la saison, lui avait un peu manqué, il devait bien l'avouer.
Un serveur jeune et empressé déboula subitement devant ses yeux pour prendre sa commande qu'il lui dicta d'une voix atone. Ce n'est qu'une fois le garçon de café disparu que son regard se posa sur le journal que lisait avec attention son voisin de table et ses traits d'habitude harmonieux se crispèrent presque immédiatement tandis que ses yeux se mirent à flamboyer d'une lueur furibonde.
Celui qui le faisait cavaler depuis si longtemps s'étalait en grand sur la couverture et la photographie noir et blanc, loin de lui porter préjudice, ne faisait que renforcer sa beauté cruelle et toujours aussi féroce. Oh bien sur, il y avait eu quelques changements notables depuis leur dernière rencontre, comme ses cheveux ou le train de vie qu'il semblait maintenant mener mais il l'aurait de toute façon reconnu au premier coup d'?il. Comme à son habitude il ne souriait pas, préférant réserver sa joie à d'autres activités qui en valaient la peine et ne semblait même pas avoir pris conscience qu'on le prenait en photo mais Apocalypse savait qu'il n'en était rien.
Oser s'afficher en pleine page d'un canard lu par il-ne-savait-combien de gens, Guerre se foutait vraiment de la gueule du monde...
-Monsieur ? Interrogea Apocalypse tout en tapotant légèrement sur la table près de la sienne pour attirer son attention , ôtant dans un même geste ses couteuses lunettes de soleil.
Le client leva la tête, légèrement agacé d'être interrompu dans sa lecture mais son expression ennuyée ne dura pas. Il lui tendit le journal froissé auquel il ajouta, après un court instant de réflexion, la montre couteuse qu'il portait à son poignet, puis il se leva d'un air absent pour se diriger vers le comptoir tandis qu'Apocalypse se plongeait dans l'article qui l'intéressait, lisant avec attention la légende de quelques lignes qui accompagnait la fameuse photographie.
« Le milliardaire Kim Jaejoong s'est une fois de plus fait remarquer en organisant une fête aussi grandiose que couteuse dans un de nos plus chers palaces monegasques où tout le gratin était bien évidemment de la partie. Gageons que le jeune Kim n'est pas près de quitter notre merveilleuse principauté où il vient par ailleurs d'acquérir une résidence qui espérons le, ne finira pas dans la liste quasi interminable de ses demeures secondaires »
Apocalypse rejeta violemment la feuille de choux et sorti presque immédiatement un portable flambant neuf qu'il utilisa pour composer rapidement un numéro
-Bonjour, une place sur votre prochain vol Paris-Monaco....un aller simple...dans une heure...parfait, au revoir.
Il venait à peine de raccrocher que le serveur refit son apparition avec son petit déjeuner et lui apprit tout en disposant sa commande sur la table, que cette dernière avait déjà été réglée par son généreux voisin.
++++++++++
Ce fut une chaleur accablante qui l'accueillit à l'aéroport de Nice où son avion venait juste d'atterrir, l'air conditionné étant le grand absent du terminal pourtant noir de monde. S'extirpant tant bien que mal de la foule compacte à laquelle il avait plus ou moins échappé en voyageant en première classe, Apocalypse se dirigeait aussi vite que la bienséance le lui permettait -c'est à dire sans trop d'égards pour les femmes poussant des poussettes aux enfants geignards et vieillards courbés sur leur canne, vers la sortie quand un douanier se matérialisa soudain devant lui.
-Vos papiers, monsieur s'il vous plaît
Agacé par cette demande qui n'avait pas lieu d'être lors d'un vol interne, Apocalypse sortit tout de même les faux papiers qu'il s'était procuré dès son arrivée dans le monde réel et les tendit à l'homme brun en face de lui.
-Monsieur...Jung Yunho? Vous êtes coréen? Questionna l'homme de loi en le fixant attentivement, et votre passeport est américain...vous venez faire quoi dans le Sud de la France monsieur?
Apolypse s'autorisa un profond soupir puis rassembla ses idées pour se concentrer quelques instants...Et répondre à l'interrogatoire de l'homme buté en face de lui devint tout à coup superflu, car il avait trouvé ce qu'il cherchait...
Il lui décrocha alors un sourire éclatant avant de finalement répondre:
-Désolé, mais je suis assez pressé... lui expliqua t'il d'une voix légère tout en récupérant son passeport, mais bonne journée à vous rajouta t-il en laissant trainer son regard sur une porte derrière l'homme en uniforme, puis il s'éloigna en remettant négligemment ses lunettes de soleil sur son nez.
Ce fut une femme de ménage qui découvrit le corps, quelques heures plus tard et la rumeur ne tarda pas à envahir tous les couloirs et les bureaux de l'aéroport: un douanier était mort et il s'était visiblement noyé de son plein gré dans la cuvette des toilettes.
La lumière était encore plus éblouissante qu'il l'avait envisagé et il trouva vite refuge dans le parking souterrain, peu enclin à souffrir de la chaleur en attendant un hypothétique taxi.
Quelques minutes lui suffirent pour repérer une élégante Audi décapotable, qui effectuait un créneau parfait pour s'installer gracieusement dans une place numérotée, tape à l'oeil mais autant se mettre au niveau de celui à qui il s'apprêtait de rendre une petite visite impromptue.
Le conducteur n'avait pas claqué la portière qu'il se trouvait déjà violemment projeté contre le mur, ses clés emprisonnées dans la paume d' Apocalypse qui entreprit de s'asseoir derrière le volant le plus naturellement du monde, d'effectuer une violente marche arrière pour finir le travail et de rouler vers la sortie sans un regard en arrière.
La mer et les palmiers se firent presque aussitôt remarquer à la sortie de l'aéroport et Apocalypse parvint sans mal à se défaire du toit métallisé escamotable qui entreprit de se replier silencieusement dans le coffre arrière, le laissant profiter de l'air frais et des embruns salés. Sans lâcher le volant ni la pédale de l'accélérateur, il passa en revue la mallette échouée sur le siège passager que l'ancien propriétaire lui avait pour ainsi dire léguée...un ordinateur portable, un dossier chiant comme la mort qu'il se hâta de balancer par dessus bord, un lecteur mp3, un téléphone beaucoup moins beau que celui déjà en sa possession, quelques affaires de toilettes et plusieurs cartes bancaires accompagnées de quelques billets. Cela pouvait suffire jusque Monaco...
Deux heures plus tard, il laissait sa décapotable aux mains d'un voiturier zélé et entrait dans le palace qui avait le mérite de se trouver entre une boîte de nuit courue par toute la jet-set et le plus grand casino de la petite principauté. Un parfait point de chute donc, estima t'il tout en tendant une de ses nouvelles cartes de crédit au réceptionniste vêtu de rouge et d'or et de son sourire le plus hypocrite.
-Une suite...pour un temps indéfini, précisa Apocalypse tout en jaugeant d'un oeil critique le hall d'entrée qui croulait sous les dorures, les peintures de maîtres et les immenses lustres en cristal de Baccarat.
Complètement kitsch, les français ne sont pas encore remis de leur période Renaissance...
-Monsieur Jung?
La voix de l'employé le fit se ressaisir et il se permit de lui adresser un regard où frôlait la condescendance.
-La suite 502 est libre...on va vous y conduire...
-...Je sais encore me conduire tout seul, l'interrompit le jeune homme avant de se pencher subtilement par dessus le comptoir en marbre blanc, comblant avec l'air de ne pas y toucher la distance qui le séparait du réceptionniste, est ce que vous avez un Kim Jaejoong dans vos clients?
-Monsieur je ne suis pas autorisé à vous fournir ce genre de renseigne...commença ce dernier avant de s'arrêter brusquement pour pianoter sur le clavier devant lui...suite 501, juste à coté de la votre.
-Parfait! Conclu Apocalypse en récupérant son badge magnétique, sourire aux lèvres.
La suite était à l'image du hall de l'hôtel, hors de prix et pas à son goût, mais il y avait plus urgent que la décoration de la pièce, d'abord se doucher, ensuite se faire livrer une garde robe acceptable et surtout se mettre à jour sur l'époque car même s'il apprenait vite, il avait plusieurs décennies de retard.
Il alluma l'ordinateur qu'il venait de poser sur le bureau et entreprit de retirer distraitement ses vêtements pendant que la machine s'enclenchait avec un léger ronronnement. A moitié nu, il se dirigea vers la salle de bain tout en marbre et chrome et s'arrêta quelques instants pour s'observer dans le miroir. Il n'avait pas vraiment changé depuis qu'il était arrivé mais ses cheveux bruns avaient poussés et des mèches rebelles commençait à l'agacer, il lui faudrait remédier à ce problème rapidement. Sa peau avait aussi légèrement halé lors de son bref passage en Espagne.
Il plongea son regard noir dans son reflet et prononça son nom d'emprunt plusieurs fois jusqu'à ce qu'il sonne moins faux à ses oreilles. Une fois satisfait, il esquissa un sourire entendu au miroir et fila sous la douche.
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Commentaires de l’auteur : J'utilise honteusement ma ville de naissance pour cette fic au moins je suis sure de ce dont je parle pour une fois. C'est étrange de voir le Negresco (lhotel sur la photo que j'ai utilisée) sur mon LJ, étant donnée que j'ai été habitué à passer devant toute mon enfance *souvenirs*