Titre : La promesse de nos 10 ans
Auteur :
biditochePairing : Matsumiya (Matsumoto Jun x Ninomiya Kazunari)
Rating : G
Genre : Au, romance
Résumé : Quand on est un enfant, tout nous semble possible. Mais c'est quand on devient adulte qu'on se rend compte que tout n'est pas possible, même en y mettant tout ce qu'on a. Alors que faire de ces promesses passées faites par des enfants innocents et naïfs ?
Jun et Nino se retrouvent confrontés à cette dure réalité : entre leur amitié passée et leur vie présente, laquelle va gagner ? Est-ce qu'une promesse pourra tout changer ?
Les jours suivants, l’épicier attendait que son meilleur ami revienne. Qu’il soit là, près de lui, comme il l’avait toujours souhaité. Mais les jours passaient, et il ne revenait pas. Nino était certain qu’il l’avait fait fuir pour de bon. Il ne revit plus non plus l’homme en costume pour lui demander où il était. Il regarda avec attention l’émission où il était apparu, sentant son cœur se serrer quand le newcaster avait parlé de cette chanson, cette chanson trop personnelle pour qu’il en parle à la télé, cette chanson qui leur était réservée. Pourquoi ne l’avait-il pas écoutée plus tôt ? Parce qu’il lui en voulait, et qu’il était une tête de mule.
Alors au lieu de le voir en vrai, il regardait la télé, dès qu’il le pouvait. On parlait pas mal de lui en ce moment et c’était les seules fois où il pouvait voir son visage. Mais bon dieu, pourquoi il avait fait ça ?
-----Jun, lui, persuadé d’avoir donné son numéro à Nino, attendait qu’il l’appelle, et voyant qu’il n’y avait rien, il se dit qu’il avait refusé d’écouter le CD, qu’il lui en voulait encore pour quelque chose dont il ne connaissait pas la raison. C’était frustrant, et au lieu d’y penser il se concentra sur sa nouvelle chanson.
A peine revenu de l’épicerie, les mots avait coulés de sa plume, sans pouvoir s’arrêter. Voilà 10, voire 20 fois qu’il reprenait la même phrase, sans réussir à trouver les mots justes pour exprimer ce qu’il ressentait. C’était facile et en même temps si dur !
Il passa quelques fois devant l’épicerie, sans oser y entrer, de peur de souffrir encore de son indifférence, de sa haine à son égard. Il s’en voulait, sans savoir pourquoi.
Voyant son état, Jason vint lui parler un soir.
"Matsumoto-san ?"
"Mmmmh."
"Je pense qu’il y a une chose que je dois vous dire…"
"Qu’est-ce que c’est ? Soit bref, je suis occupé."
"C’est à propos de l’épicier et…de vos parents."
Le chanteur se retourna subitement, le fixant en fronçant les sourcils.
"Quoi ?"
"J’ai vu une fois vos parents brûler des lettres, certaines de votre écriture, et d’autres avec une écriture que je ne connaissais pas. Je ne sais pas ce que ça veut dire, mais peut-être…peut-être qu’une partie de votre correspondance a été brûlée ?"
"Par mes parents ? Mes propres parents ?"
"Je suis désolé Monsieur, je n’aurai pas dû."
Jason s’en alla, la tête basse et Jun se retourna à nouveau sur le canapé. Non, pas possible. Ses parents…l’auraient empêché de parler à Nino ? Mais pourquoi ? Parce qu’il était en voie de devenir une idole ? Mais c’était débile ! Et injuste…Mais ça expliquait le fait que ni l’un ni l’autre n’ait de nouvelles. Tout ça à cause de deux charlatans qui choisissaient toujours à sa place…il en avait marre d’être contrôlé, de faire selon eux…ça allait changer, il se le promit.
Il passa la nuit entière à écrire.
-------Nino reçut une invitation noire et argentée pour le concert de Jun, qui se finirait par sa nouvelle chanson. Il décida bien sûr d’y aller, avec sa demi-sœur qui, étonnamment, en reçue aussi une. Comme quoi son meilleur ami n’avait rien oublié en 12 ans.
Le soir-même, il s’habilla correctement, avec un slim propre bleu marine, un cardigan et un T-shirt blanc, vu qu’il faisait très chaud. Il accompagna Maya nerveusement. L’entrée était bondée mais Jun leur avait donné des pass spéciaux, qui les firent passer tout de suite et les installèrent à la meilleure place. De là où il était, il pourrait tout voir en détail.
Le Kokuritsu fut remplit en moins de 30 minutes et enfin, les lumières s’éteignirent, laissant un faible faisceau lumineux éclairer un bout de scène, où une silhouette filiforme se découpait.
Il serait trop long et douloureux pour Nino de décrire l’apparition de son meilleur ami. Il était là, le sourire aux lèvres, les yeux pétillants et donnant tout de lui pour les personnes qui avaient payées chers leurs entrées. Il portait un pantalon en cuir moulant noir, une chemise entrouverte presque jusqu’à son nombril, noire elle aussi et des boots satinées. Il était resplendissant, surtout avec cette toute nouvelle coupe. L’épicier s’en voulu d’avoir loupé ça toutes ces années.
Il profitait à fond de chaque chanson, regrettait de ne pas pouvoir chanter dessus comme la totalité des personnes présentes autour de lui. Néanmoins les paroles, un mélange d’anglais et de japonais, étaient belles, énergétiques, sensuelles…C’était toujours beau, nouveau et différent. Il était fier de son meilleur ami.
Il sentit alors quelqu’un le pousser un peu et écarquilla les yeux en voyant le garçon brun se relever avec son appareil photo. Dans le noir, il ne le reconnut pas tout de suite.
"Monsieur, on ne peut pas prendre de photos."
"Moi si."
"Je vais appeler la sécurité."
A la lueur d’une explosion superficielle, Nino se rendit compte de à qui il parlait. L’homme à côté de lui et qui le regardait en souriant malgré sa remarque, n’était autre que Sakurai Sho, le reporter et un des plus jeunes à entrer à News Zero. Aussitôt il s’inclina, ce qui le fit rire.
"Ne vous inquiétez pas, j’ai l’autorisation de prendre des photos de Matsumoto-san pour mon article."
"Ah."
"C’est un pass spécial que vous avez non ?"
"Euh…"
Le jeune le lui prit des mains et l’examina.
"C’en est un en effet. Comment l’avez-vous eu ?"
"D’un…ami."
"Un…ami ?"
Nino baissa la tête pour éviter qu’il remarque sa gêne. Trop tard.
"Matsumoto-san vous a invité?"
"C’est possible, et alors ? Il avait une vie avant de devenir une star."
"Je n’en doute pas. Sakurai Sho."
"…Ninomiya Kazunari."
Ne souhaitant pas se faire interroger encore plus, il se replongea dans le concert. Près de 2 heures étaient passées déjà, il l’avait vu se déhancher comme un dieu sur scène, ce qui lui avait donné des frissons et l’avait rendu…oui, jaloux. Jaloux que tout le monde ait pu voir le corps magnifique qu’il avait dévoilé, si différent de celui qu’il avait enfant, évidemment.
La fin du concert approchait, et avec ça la dernière occasion de le voir. Tout le monde attendait avec impatience, parce qu’il allait chanter sa toute nouvelle chanson, attendue depuis des mois. L’atmosphère était lourde, on sentait les gens agités, anxieux et pressés. Pressés de voir si c’était bien ou pas, s’il avait été à la hauteur pour son pays natal.
Le chanteur revint sur scène, habillé plus convenablement, avec une bouteille d’eau et un micro. Il se rinça le visage, écarta un peu ses cheveux et sourit.
"Eto…ce n’est pas facile d’écrire les paroles d’une chanson. Pour être franc, j’avais des mois pour le faire et je n’ai commencé qu’il y a quelques jours, après être revenu ici. Ce qui m’a laissé très peu de temps.
Pour être bref cette chanson…c’est une part de moi-même. Tout le monde connait « I’ll be back, child » ?"
Des exclamations fusèrent dans la salle.
"C’est le même style, mais comme une continuation, ou autre chose. Je la dédie à la personne que j’ai perdue en quittant le sol nippon. Si tu es là aujourd’hui, cette chanson est pour toi. Alors écoutez s’il-vous-plait, « Watashitachi no 10-nen no yakusoku » (La Promesse de nos 10 ans)."
Nino crispa ses doigts sur son siège, alors qu’un son de violon montait dans les airs et s’amplifiait. Debout, le micro à la main, Jun se mit à chanter.
Quand tu as 10 ans, tu ne connais rien de la vie
(When you are 10 years old, you know nothing of life)
Tu joues, tu ries, tu pleures, tu te mets en colère mais jamais
(You play, you'll laugh, you cry, you get angry but never)
Non jamais tu ne le restes longtemps.
(You do not ever remains long.)
Quand tu es petit, tu aimes rêver, te promettre, promettre aux autres
(When you're little, you like to dream, promise you, promise the other)
Mais quand tu deviens grand, les rêves sont partis.
(But when you become great, the dreams are gone.)
Tu es là, tout seul, avec des promesses inaccomplies.
(You're there all alone, with unfulfilled promises.)
Ce jour-là je t’ai promis de ne pas t’oublier, de revenir pour toi
(That day I promised not to forget you, for you to return)
Ces promesses j’en suis fier, je les ai tenues
(These promises I'm proud, I have held)
Je suis revenu, je ne t’ai pas oublié…
(I came back, I've not forgotten ...)
Malgré les adultes qui t’empêchent de suivre tes rêves d’enfants
(Despite the adults that prevent you from following your childhood dreams)
Qui t’empêchent d’être là où tu veux, parce qu’ils sont plus grands que toi.
(That keep you from being where you want, because they are bigger than you.)
On se souvient tous de nos promesses quand on avait 10 ans
(We all remember our promises when we were 10 years)
Je serai princesse, je sauverai le monde, j’aurai un bateau, je serai toujours avec toi.
(I am a princess, I will save the world, I have a boat, I will always be with you.)
Tant de choses qu’on voudrait faire, tant de choses qu’on ne peut pas faire.
(So many things we would like to, so many things you cannot do.)
Mais au-delà de nos espérances, une lueur. De simples mots « Je te promets… »
(But beyond our expectations, a glow. Simple words "I promise ...")
J’ai voulu sauver le monde, je me suis retrouvé à le détruire
(I wanted to save the world, I found myself to destroy)
J’ai voulu être une princesse, je suis une simple femme de ménage
(I wanted to be a princess, I am a simple maid)
Je voulais un bateau, la mer m’a arrachée un membre…
(I wanted a boat, the sea has torn me a member ...)
Quand on devient adulte, les rêves d’enfants sonnent différemment
(When we become adults, children's dreams sound different.)
On ne croit plus, on espère. On ne rêve plus, on fait face à la réalité.
(We no longer believe, we hope. We no longer dream, you face reality.)
On ne promet plus, car on sait qu’on ne tiendra pas nos promesses.
(It does not promise more, because we know we will not hold our promises.)
Pourtant il y a une promesse que je tiendrai éternellement
(Yet there is a promise that I will forever)
Peu importe si j’ai 10 ans, 20 ans, 30 ans ou plus
(No matter if I'm 10 years old, 20, 30 or older)
Il y a toujours une promesse d’enfant qui reste au fond de notre cœur
(There is always a promise of a child who remains at the bottom of our heart)
Qui est là pour nous montrer que tout n’est pas perdu
(Who is there to show us that all is not lost)
Qui est là pour nous prouver que peu importe notre vie, si on y croit
(Who is there to prove that no matter our life, if we believe)
Si on y tient, si on a confiance en soi
(If you insist, if we have confidence)
Alors tout se réalisera.
(Then everything will come true.)
On se souvient tous de nos promesses quand on avait 10 ans
(We all remember our promises when we were 10 years)
Je serai princesse, je sauverai le monde, j’aurai un bateau, je serai toujours avec toi.
(I am a princess, I will save the world, I have a boat, I will always be with you.)
Tant de choses qu’on voudrait faire, tant de choses qu’on ne peut pas faire.
(So many things we would like to, so many things you cannot do.)
Mais au-delà de nos espérances, une lueur. De simples mots « Je te promets… »
(But beyond our expectations, a glow. Simple words "I promise ...")
Quand j’avais 10 ans, moi aussi j’ai fait une promesse
(When I was 10, I also made a promise)
Je reviendrai, je serai là, je ne t’oublierai pas
(I come back I'll be there, I will not forget you)
Je suis revenu, je suis là, je ne t’oublie pas.
(I came back, I'm here, I will not forget you.)
La seule promesse peut-être que je tiendrai dans toute ma vie
(The only promise that maybe I will keep in my life)
Mais la seule aussi qui en vaut vraiment la peine.
(But the one who also worth it.)
On a tous dans notre vie fait une promesse,
(We all have our lives made a promise,)
La promesse de nos 10 ans.
(The promise of our 10 years.)
La musique s’arrêta sur ces dernières paroles. Tout le monde hésitait à applaudir, Nino ne pouvait plus bouger et le newcaster à ses côtés guettait sa réaction, leurs réactions. La tête baissée dans une prière silencieuse, Jun laissa une larme couler, avant de relever la tête sans pour autant l’effacer.
"J’ai écrit cette chanson pour toi Nino, parce que le jour où je suis parti, souviens-toi, je t’ai promis de revenir. « Je reviendrai ». Deux simples mots qui pourtant avaient une grande signification pour toi et moi.
Ça fait 12 ans maintenant, je suis revenu parce que malgré le fait qu’on ait plus de nouvelles l’un de l’autre, je n’oubliais pas, je ne le pouvais pas. Aujourd’hui pas mal de choses ont changées. Nous avons changés. Mais au fond de moi j’espère toujours qu’on se retrouvera."
Sho regarda le jeune homme qui pleurait silencieusement à côté de lui. Il aurait pu prendre une photo, il aurait pu en profiter pour avoir son exclusivité : « Une idole qui se déclare en plein concert ! ». Mais il ne fit rien. Parce qu’avant d’être un journaliste, il était un homme, avec des sentiments. Lui aussi avait fait une promesse quand il était petit, celle de ne jamais décevoir le petit garçon au sourire chaleureux qu’il aimait tant, encore aujourd’hui. En publiant cet article, ne romprait-il pas sa promesse envers Aiba ? Il ne voulait pas le perdre, alors il rangea son appareil photo et posa ses coudes sur le siège de devant. Lui aussi, peut-être, devrait se déclarer…
"Pour clôturer cette magnifique soirée avec vous, j’aimerai qu’on chante tous ensemble « I’ll be back, child »."
Jun fit un signe de tête aux musiciens derrière et les violons jouèrent en premier. Alors le millier de personnes présentes allumèrent briquets et autre, se balançant alors que le jeune homme commençait à chanter doucement. Oui, c’était plus beau de le voir chanter en vrai que dans une chaine-hifi ou devant la télé. L’épicier, sa demi-sœur et même le journaliste, allièrent leur voix à celles des autres pour chanter la promesse que Jun lui avait faite, et dont il parlait dans sa dernière chanson. Il avait promis de revenir, il était revenu.