Titre : Once upon a time...a Harem
Auteur :
biditochePairing : MotoGakuto (GACKT x Matsumoto Jun) ; Sakumoto (Sakurai Sho x Matsumoto Jun) ; Gakusho (GACKT x Sakurai Sho) ; Sakuraiba (Sakurai Sho x Aiba Masaki)
Rating : R, NC-17
Genre : Au, amitié, romance
Résumé : Il était une fois...un pauvre garçon dont la mère venait de mourir. Son beau-père, avare et cupide, chercha à se débarrasser de lui et, pour une belle grosse somme, le vendit à un Inconnu. Cet Inconnu, il allait l'apprendre, devint son Maître et était le riche propriétaire d'une grande et discrète maison...abritant une dizaine d'autres garçons de son âge. Sans le savoir, Jun venait d'intégrer le Harem, un cercle fermé où la vie et les interdits sont différents. Caractériel et indépendant, Jun apprendra les us et coutumes des Dears, les membres du Harem et devra se faire à ces règles qui le dépassent.
Mais la vie n'est pas qu'un simple conte de fée et Jun apprendra vite qu'il ne faut jamais se fier aux apparences...
Chapitre 6 :
Quand j’arrive au repas de midi, ça discute déjà à table. Et quand j’arrive, toutes les conversations - qui n’ont que le même sujet au final - s’arrêtent. Les têtes se tournent vers moi et je vais rapidement m’asseoir…sauf qu’arrivé à la place que j’avais avant, il n’y a plus de siège. Sho me regarde de façon dure et autoritaire, puis pointe du doigt une place libre à côté de Mizushima.
« Ta place. »
« Quoi ? Mais… »
« Tu n’es plus une recrue, tu es un Dears. Après le repas, tu iras enfiler la tenue réglementaire. »
J’ai bien compris que je n’avais plus ma place au soleil - comme on pourrait le dire - et j’essaye de ne pas paraître déçu de ne plus pouvoir m’asseoir à côté de lui. Je me demande pourquoi il est aussi froid avec moi, est-ce vraiment cette histoire de Première Nuit ? Plus j’y pense et plus je trouve ça stupide. Ça me fend le cœur…Et même GACKT, quand il arrive dans la salle, ne me regarde même pas. Je ne voulais pas qu’il le fasse, j’étais persuadé que ça n’avait aucune importance mais ça et l’indifférence de Sho me font plus d’effets que je ne le pensais. Et comme d’habitude, le Maître lui donne des petites attentions qui me font mordre l’intérieur de ma joue. Je vois ses doigts caresser ses cuisses et un frisson me parcourt en me rappelant comment, la veille, ces mêmes doigts m’ont fait tant de bien. Est-ce ça ce que tous ressentent ici, à cette table ? Est-ce qu’ils ont les mêmes réactions que moi ? Ce sentiment inavoué de jalousie et d’envie mélangées ? Je détourne le regard pour ne plus les voir faire. Ça me dégoûte, je n’en ai plus d’appétit et je me demande si c’est le fait de voir Sho comme ça ou Gackt qui me perturbe le plus. Arriverai-je à oublier ce qu’il m’a fait ? Rha, ce mec est doué quand même…il arrive à me faire le détester et le vouloir en même temps ! C’est dans un joli petit fracas que je repousse mon assiette ainsi que ma chaise, qui racle contre le sol. Je m’attire ainsi les regards de la tribune - Hyde y compris dont les yeux me donnent un avertissement silencieux - et je me lève de table.
« Qui t’a autorisé à partir ? » fait alors la voix caverneuse de mon hôte.
« Je le fais si je veux. »
« Assieds-toi, Jun. »
« Sinon quoi ? Vous allez me violer ? »
Je ricane et lui lançant un dernier regard de défi, quitte la pièce pour me réfugier dans la bibliothèque. Je parcours les rayons et finis par me cacher dans l’un d’eux, assis dans un coin à même le sol, une pile de manga avec moi. Ça fait longtemps que je n’ai pas pris le temps de lire et il semble que ce dernier passe très vite une fois que je me plonge dans l’un d’eux.
Soudainement, j’entends des bruits de pas qui s’approchent et je ne bouge plus. Faites que personne ne vienne me déranger ! Il s’agit simplement de deux Dears qui discutent…de moi.
« Sept fois ??? »
« Et en plus il y a eu l’Heure du Favori peu de temps avant. Comment ont-ils fait ? Comment Jun a-t-il fait pour lui en soutirer autant ? »
Mais je n’ai rien « soutiré » !
« Tu te rends compte qu’il l’a gardé plus longtemps que le Favori… »
« Pauvre Sho. Il n’y a que Hitto qui avait réussi à dépasser son score et encore, ce n’était que d’une fois ! »
« J’espère que ça ne va rien changer, il est très bon en Favori ! »
« On devrait aller le soutenir ! »
Le soutenir pour quoi ? Ce n’est qu’un chiffre…Décidément, malgré mes efforts pour les comprendre, je n’y arrive vraiment pas…
« …et comment il lui a parlé à table ! »
« Eh, ça se trouve monsieur imagine que parce qu’ils ont couché sept fois ensemble, il peut tout se permettre ! »
« Tu crois ? »
« Eh bien, il faut dire qu’il n’est pas très respectueux de Gackt-sama depuis le début. Se retrouver au-dessus de nous ne va pas l’aider à avoir plus de respect ! »
« Il est pourtant sympa… »
Ils continuent de marcher et leurs voix finissent par s’estomper, avec elles cette conversation qui m’a mise en colère. C’est injuste, je n’ai rien fait pour mériter de tels commentaires ! Je me sens mal pour Sho, qui doit sûrement penser comme les autres qu’en plus de ne pas le respecter, je fais exprès de me rendre supérieur à eux. Et puis je ne veux pas de sa place moi ! Je veux simplement qu’on me laisse tranquille, qu’on m’oublie…
Mais il faut croire que c’est loin d’être le cas. Car quand je rampe vers la sortie, quelques heures plus tard, je me retrouve nez à nez avec…
« Jun. Je t’ai trouvé. »
Les bras croisés sur le torse, la tête baissée vers moi qui suis à quatre pattes par terre, Gackt est encore plus impressionnant qu’avant. Je ne m’en fais pas cependant pour son air vraiment énervé et ses yeux chargés de colère. Je lui lance un regard dédaigneux et me relève, époussetant mes habits. Oui, je ne me suis pas encore changé, et alors ?
« Oh, vous me cherchiez ? Je pensais qu’après la partie de baise, je n’existerai plus ! »
La première gifle me surprend, tellement que je ne réagis même pas.
« Ça, c’est pour ton insolence ! Et celle-là… »
Il m’en redonne une sur l’autre joue, équilibrant la douleur sur mon visage.
« …c’est pour m’avoir manqué de respect au déjeuner ! »
« Et vous croyez que ce n’est pas nous manquer de respect que de tripoter quelqu’un devant toute la tablée ??? »
« Jaloux ? » dit-il avec un petit sourire que je n’apprécie pas.
« Dans vos rêves !!!! Et je vous interdis de poser à nouveau les mains sur moi !!! »
« Est-ce que ça te ferait mal ? »
« Laissez-moi tranquille !! Je vous hais, qu’est-ce que vous ne comprenez pas là-dedans ???!!! »
C’est une illusion de croire que je pourrais m’en aller aussi facilement. Il me choppe bien avant que je n’ai pu m’enfuir et je me débats comme un diable, laissant couler ces larmes de douleur sur mon visage. Je le hais tellement ! Sa présence m’horripile, j’aimerai le frapper avec mon pied jusqu’à ce qu’il disparaisse sous terre !!!!
Mais il suffit qu’il me prenne dans ses bras pour que cette haine s’atténue. J’essaye de la maintenir à son niveau mais rien n’y fait. Je me souviens de notre nuit, de la façon dont il m’a fait vibrer, dont il a fait vivre mon corps et peu à peu, je m’abandonne alors qu’il baise mon cou. Ce contact, ces lèvres sur ma peau…je n’y résiste pas. C’est comme si j’y étais tellement habitué que les avoir contre moi est normal. Que l’inverse ne l’est pas. Et quand, dans un sursaut de conscience je tente de m’extraire à nouveau de sa prise, il s’empare de mes lèvres et les malmène jusqu’à ce que je gémisse du début de plaisir qu’il m’offre.
Seulement la douleur sur mes joues provoquée par ses gifles m’aide à tenir bon et lorsque je sens qu’il baisse la garde, je le repousse et le gifle à mon tour, si fort que j’en ai mal aux doigts.
« Pour m’avoir manqué de respect ! »
Et cette fois, je peux m’enfuir. Je cours dans les couloirs jusqu’à retrouver ma chambre et peste en voyant qu’elle ne ferme pas à clé. A la place, je bouge les meubles afin de la bloquer et vais me terrer dans mon lit.
J’ai conscience qu’en à peine quelques heures, j’ai incroyablement faibli. Mon esprit, non. Mais Gackt a à présent la mainmise sur mon corps et je ne peux rien y faire. J’y ai goûté une fois - ou plutôt sept fois - et même si je peux m’en passer…s’il s’offre à moi, je ne peux pas le refuser. Pourquoi ? Je m’étais pourtant promis de ne pas changer, de ne pas devenir comme eux ! Non, ça n’arrivera pas !
C’est l’heure du dîner mais je décide de ne pas sortir, encore une fois. J’aimerai bien trouver une échappatoire, une porte de sortie à cet enfer dans lequel je vis et qui semble tant plaire aux autres. Je ne veux pas être comme eux, je ne veux pas non plus être celui qui a couché le plus de fois en une nuit avec le Maître. Je ne veux pas être ce jouet avec lequel il s’amuse tant ! Je veux juste retrouver ma liberté, dehors…J’aimerai tellement avoir déjà 21 ans !
Personne ne vient me chercher et dans un sens, c’est assez décevant. J’aurai presque aimé que Sho soit forcé de le faire, qu’on lui en ait donné l’ordre. Mais je reste tout seul et les minutes passent. Mon ventre se met à faire son cinéma. J’ai passé une nuit entière à user mon corps, à pomper mon énergie, je n’ai pas eu de petit-déjeuner et n’ai quasiment rien mangé à midi. Le manque commence à se faire ressentir et j’ai tellement faim que je n’arrive même pas à m’endormir. J’attends pourtant une ou deux heures supplémentaires avant de retirer les meubles qui bloquent l’accès à ma chambre et sors, vigilant. Je me faufile sur la pointe des pieds jusqu’aux cuisines sombres et froides où seul le silence règne. J’y vais à tâtons et finis par trouver de quoi me faire un simple sandwich - ce qui est déjà mieux que rien !
« On vole ? »
Je sursaute, faisant tomber mon couteau qui teinte contre le sol carrelé de la cuisine. Pas besoin de se retourner pour savoir de qui il s’agit, j’ai tout de suite reconnu sa voix. Que fait-il debout ? Pourquoi n’est-il pas en train de coucher avec un de ses jouets ???
« Ce n’est pas du vol puisque ça m’appartient aussi » je réponds sans me retourner, feignant l’indifférence que devrait m’inspirer sa présence.
« Tu ne portes toujours pas la tenue réglementaire. »
« Désolé, être le cul à l’air ce n’est pas mon trip ! Si vous voulez reluquer du popotin, ce ne sera pas le mien ! Vous avez tout un étage pour ça. »
« Si arrogant… »
J’hausse les épaules et me décale encore quand je le sens s’approcher. Je ne le laisserai pas prendre l’avantage, cette fois ! Plus je reste loin de lui, mieux c’est. Je mords à pleines dents dans mon sandwich sans un regard pour lui et vais ranger le matériel.
« Je devrais te punir, tu le sais ? »
« Ouuh faites-moi peur ! »
« Tu me manques de respect, tu me frappes, tu n’obéis à aucune de nos règles. »
« Et je n’y obéirai jamais ! »
« Je n’en doute pas. »
Eh ? Comment ça ? S’il sait que je ne m’y plierai pas, alors pourquoi me garder ? Après tout, je suis un grain de sable dans sa chaussure. A quoi pense-t-il ? Je résiste à l’envie de lui poser la question car ça ne ferait que le rendre intéressant et je n’ai pas envie qu’il se pense l’être à mes yeux. Je m’en fous de lui. Ou pas. Mais mieux vaut qu’il croit que je m’en fous.
« Alors laissez-moi partir » dis-je fermement en me retournant.
« Non. »
« Pourquoi ?! »
« Tu as une dette envers moi. »
« Ce n’est pas la mienne ! C’est celle de mon beau-père, je n’ai jamais voulu venir ici ! Les autres oui, alors je comprends qu’il y ait plus ou moins une dette mais moi, je n’ai rien demandé !! On m’a VENDU. »
« C’est ainsi que ça fonctionne. »
« Je refuse !!! Vous m’entendez ?! JE REFUSE ! Et je partirai d’ici, que ça vous plaise ou non ! »
« Cela n’arrivera pas. »
« Je le ferai. »
« Qu’est-ce qui ne va pas, Jun ? Vu la façon dont tu as pris ton pied l’autre nuit, je pensais que partir n’était plus une option pour toi. »
« Parce que vous pensez vraiment que coucher avec vous est une raison de rester ? Faut arrêter d’être narcissique ! »
« Mais aurais-je vraiment tort de le penser… ? »
Bien sûr !
« Que sous-entendez-vous ? »
De nouveau il s’approche à une vitesse affolante de moi et sa main emprisonne mon cou alors qu’il me force à relever la tête vers lui. J’essaye encore de m’en défaire mais je suis dans l’incapacité de bouger la tête, c’est affreusement énervant ! Et il se décale au bon moment quand je tente de lui mettre un coup de genou entre les deux jambes. Merde, merde, merde !
« Si vous comptez me garder ici, alors tuez-moi. Je préfère ça plutôt que de devoir partager votre couche une fois de plus ! »
Je n’arrive pas à lire son regard mais l’idée que je puisse l’avoir blessé me fait du bien en même temps qu’elle m’étonne. Qui pourrait atteindre un homme comme lui, qui semble avoir une armure plus épaisse que celle des autres ? On dirait que rien ne peut l’atteindre…
« Ose dire non à ça dans ce cas ! »
Il me décale pour nous coller au mur et juste avant que l’arrière de ma tête ne le touche, retire sa main de mon cou pour se saisir de mes poignets et les emprisonner. Je suis comme cloué au mur tout aussi froid de la cuisine et la façon dont il cale son corps contre moi - sa jambe entre les miennes - m’empêche de bouger. Et à nouveau, cette sensation qui s’infiltre en moi. Cette chaleur à son contact, ce bien-être, cette envie…j’y résiste encore et toujours mais rien n’y fait, elle est plus forte que moi. Et il suffit qu’il se mette à frotter mon entrejambe pour que je me mette petit à petit à céder…
Nous avons fait l’amour contre le mur de la cuisine pendant de longues minutes affreusement excitantes. Il m’a pris de la façon que je préfère le plus : brutalement, possessivement, avec une toute petite pointe de douceur dans sa manière de me caresser ou de m’embrasser. C’était divin. Dans un autre contexte et si nous étions amoureux, j’en tomberai raide dingue. Car j’ai beau résister, je pourrais me jeter corps et âme dans une relation amoureuse. Je donnerai tout pour la personne que j’aime. Et lui, je le déteste. Mais j’aime ce qu’il me fait. N’est-ce pas problématique ? Juste avant de me quitter, alors que j’étais encore dans les vapes, il s’est penché à mon oreille et a murmuré :
« Tu es à moi Jun. Ça prendra le temps qu’il faudra, mais tu es à moi. Ne l’oublie jamais. »
J’ai frissonné de peur et de dégoût pour ensuite le rejeter de mes frêles petits bras. Lui, il m’a simplement regardé et est parti, me laissant seul dans la cuisine avec mon sandwich pas terminé.
Je prends le temps de recouvrer mes esprits et m’engueule intérieurement. Pour avoir été si faible, pour n’avoir pas pu résister plus, pour être aussi lâche…ça ne doit plus arriver. Il faut que je me créé une armure encore plus épaisse et solide, qui puisse empêcher ses mains de me faire succomber à lui. Je le dois, pour ma propre santé mentale. Je remonte me coucher mais n’arrive pas à dormir malgré le fait que mon corps soit aussi détendu qu’un élastique cassé.
Le lendemain, je me résigne à porter l’uniforme qu’on a posé sur mon lit avant mon réveil. De couleur saphir pourpre, il laisse mon torse et les ¾ de mes jambes découverts. J’ai l’impression d’être nu malgré le fait que le bas m’arrive à mi-cuisses. C’est une sensation vraiment désagréable et je n’ose même pas sortir en étant vêtu de la sorte. C’est humiliant ! Mais il faut bien que je mange…je me résous donc, au déjeuner, à descendre dans la salle pour rejoindre les autres. Je suis fort heureusement le premier à arriver et j’ai le temps de m’asseoir et de me cacher avec la table pendant que les autres arrivent. La plupart semblent étonnés de me voir là mais je reste concentré sur mon assiette, même quand le Maître arrive. Je ne lui ferai pas le plaisir de le regarder pour qu’il voie ma gêne d’être aussi peu vêtu en compagnie de mes semblables. J’ai la sensation de n’être qu’une couleur dans un arc-en-ciel. Le repas se passe sans encombre mais pendant toute sa durée, j’ai senti le regard de Hyde sur moi. Je sais qu’il surveille le moindre de mes faits et gestes et ça a quelque chose d’agaçant. Je ne créé cependant plus d’esclandre pour le reste de la journée mais me retrouve surpris quand, arrivé le soir, on frappe à ma porte de chambre. Je sors de mon lit, curieux, pour découvrir Gackt. Que me veut-il encore ? Je n’ai rien fait de réprobateur aujourd’hui ! Il me scrute de la tête aux pieds avant d’avoir un léger sourire.
« Bel uniforme. »
Je ne réponds pas, trop fâché contre lui. C’est de sa faute si je suis obligé de le mettre !
« Suis-moi. »
« Pourquoi ? »
« Suis-moi, c’est tout. »
Il me prend et me tire par le poignet, me forçant à exécuter ses ordres et nous amène ainsi jusqu’à une immense salle d’eau. Il ferme la porte derrière lui et se dévêtit, me faisant rougir malgré moi. Il semble tellement à l’aise dans son corps et avec la nudité…Je ne bouge pas et reste à ma place, le regardant tendre la main vers moi. Probablement pour que je la prenne mais je ne suis pas masochiste ! Peu importe ses intentions, il est hors de question que je fasse quoique ce soit en sa compagnie !
« Ne me fais pas attendre Jun. »
« Je ne veux pas me déshabiller ! »
« Alors ne le fais pas. »
Je fronce les sourcils alors qu’il s’empare de nouveau de mon poignet pour me tirer à sa suite. Nous nous approchons du rebord en pierre et j’observe le bassin en forme de cercle qui contient la plus belle et somptueuse eau que j’ai vu de toute ma vie. On dirait du cristal scintillant à la faible lumière provenant d’une petite fenêtre, près du plafond, seule source de luminosité de toute la pièce. Mes yeux s’habituent de plus en plus à cette semi-obscurité et je le force à me lâcher. Il n’en semble pas dérangé et une jambe après l’autre, entre dans le bassin sans hésitation. L’aspect de l’eau me donne l’impression qu’elle est gelée mais en passant rapidement le bout de mes doigts dedans, je la trouve étonnement chaude. Il s’y enfonce jusqu’à la taille et va s’accouder au rebord, face à moi, me laissant contempler son torse musclé qui se soulève au gré de sa respiration. Il me fixe sans ciller et je sais qu’il attend que je fasse la même chose que lui. Sauf que je ne dois pas. Après tout, la porte n’est pas fermée à clé, je peux très bien m’en aller…
« Viens, Jun. »
Je me laisse perturber par le ton de sa voix, si grave, sensuel et velouté et me mords la lèvre avant d’approcher du bassin et de mettre timidement un pied dedans. Oui, c’est chaud mais pas brûlant pour autant et je me sens me détendre rien qu’en sentant cette chaleur qui monte jusqu’à mon mollet. Je me hisse pour passer ma deuxième jambe par-dessus le rebord puis entre doucement dans l’eau, allant dans la direction opposée à celle de mon Maître. Je m’immerge jusqu’aux clavicules et fais quelques longueurs, trouvant étrange que ce costume ne me gêne pas dans ma démarche. Gackt n’a pas bougé de place et je sens son regard sur moi tout comme Hyde au déjeuner. Je fais semblant d’en être indifférent même si ça me perturbe. Je ne me suis jamais senti autant observé !
Après toutes ces brasses fatigantes, je m’arrête et m’adosse au rebord à mon tour, à plus ou moins un mètre de lui. C’est là qu’il décide de faire son premier mouvement et se laisse porter par mes derniers remous pour s’approcher de moi. Evidemment, je me décale à l’opposé de lui, l’idée de le savoir nu ne me mettant vraiment pas à l’aise. Mais il finit par me rattraper et je sens soudainement sa main sur mon postérieur, sous l’eau. Je me dépêche de la dégager et lui lance un regard noir.
« Je ne vous permets toujours pas ! »
« Tu n’as rien à m’interdire. »
« C’est ce qu’on verra ! »
Il recommence et cette fois, je le pousse de toute mes forces, allant jusqu’à mettre une petite claque sur le dos de sa main. Il me regarde alors froidement et sans avertissement, s’empare de mes cheveux et me force à plonger la tête sous l’eau sans m’avoir laissé le temps de prendre ma respiration. Je me débats sous l’eau et il me relève la seconde suivante, sans pour autant lâcher ma tête.
« ASSASSIN !!! J’ai failli me noyer !!!! »
La colère et la haine sont revenues au grand galop, faisant palpiter le sang dans mes veines.
« Enervé ? »
Et il replonge ma tête sous l’eau, toujours sans avertissement. Quand je peux revenir à la surface, je tousse tout en dégageant les cheveux de mon visage. J’ai à peine le temps de prendre quelques inspirations qu’il recommence. Je sens mes forces me quitter alors que mon cerveau s’embrume, incapable de prendre une bonne décision. Finalement, il me laisse revenir à la surface et je respire avec difficulté alors qu’il dégage mon front à ma place de façon exagérément douce. Essaierait-il de me noyer ??? Je n’ai pas le temps d’essayer de crier à la tentative de meurtre qu’il presse ses lèvres contre les miennes avec avidité, m’enlevant à nouveau tout mon air. Je pense à résister mais sa poigne est si ferme et mon cerveau si out que je n’arrive même pas à faire un seul geste dans ce sens. C’était là probablement le but de sa démarche : me rendre faible et perdu pour que je lui cède sans difficulté. Moi qui mets tant d’efforts à le repousser…je m’abandonne encore dans ses bras, appréciant ses mains qui descendent sur moi sous l’eau, me caressant par-dessus ce costume stupide. Il se fraie un passage entre mes lèvres et je gémis en sentant sa langue experte titiller la mienne. C’est incroyablement excitant de faire ça dans l’eau ! Le bas de mon corps est si léger que mes jambes se lient d’elles-mêmes autour de sa taille et il me presse un peu plus contre lui. Je frissonne alors que mon torse sort un peu plus de cette eau chaude et si agréable et en s’en apercevant, il nous fait redescendre tous les deux sous la surface. Nous manquons de nous noyer dans ce baiser, c’est une sensation dangereuse et excitante. J’ai l’impression de devenir plus chaud que l’eau elle-même, surtout lorsqu’il lâche ma bouche pour descendre dans mon cou et le mordiller, ses mains caressant mes hanches et mes cuisses avec expérience. Je me sens vite à l’étroit dans mon petit bas déjà très moulant et je n’arrive toujours pas à croire, au fond de moi, qu’il arrive à me rendre aussi excité en si peu de temps. C’est qu’il commence à me connaître…Il n’attend pas ma permission pour me déshabiller et dépose le costume sur le rebord sans arrêter de m’embrasser. Mes jambes verrouillées autour de ses hanches, je me cambre en sentant son envie toucher la mienne. Je rêve de cet acte, de ce contact qui me fait tellement me haïr par la suite. Je hais cette envie que j’ai de lui qui me brûle les entrailles, qui me fait gémir et mordre mes lèvres en même temps tellement le plaisir qu’il me donne est trop bon. Je sais qu’il peut me donner encore plus que ça et je le veux ardemment. Tout en étant perdu avec mes convictions, je sais ce que je veux de sa part et c’est fou comme je suis contradictoire. Mes joues s’enflamment un peu plus à chaque fois qu’il s’approche de mon intimité et je gémis encore très fort quand il glisse son doigt entre mes fesses, titillant cette zone.
« Ga-ku-to… »
« Mmmh, Sweetie ? Que veux-tu ? » demande-t-il sournoisement tout en mordillant le lobe de mon oreille gauche.
« Je…aaaah~ »
« J’aime le son que tu fais. »
Et moi j’aime ce qu’il me fait tout court. Je crois devenir dingue chaque seconde qui passe et le fait qu’il ait tenté de me noyer ne me vient même plus à l’esprit. Je glisse mes doigts dans ses cheveux noirs et frisottés qui sentent la pêche. Ou un autre fruit quelconque. En tout cas ça sent exagérément bon et j’aimerai y plonger mon nez. Nous finissons de nous rapprocher et nous embrassons indéfiniment, lui caressant la peau de mon dos à mes fesses et moi de ses bras à sa nuque, sans oublier de toucher ses cheveux si soyeux et bien entretenus. J’ai affreusement envie de cet acte mais en même temps, j’aime l’étape dans laquelle on est en ce moment-même. Ce n’est pas innocent mais ce n’est pas sexuel pour autant. J’ai l’impression de vivre entre ses mains, de retrouver une chaleur que j’ai perdu il y a peu de temps. J’en viens à penser à ma mère, à ses longs cheveux noirs aussi doux que ceux de Gackt, à son sourire, ses mains chaudes sur mes joues et ses fins bras rassurants qui savaient si bien me protéger de tout - y compris de mon beau-père. Je l’aime tellement, ma mère…je ne pensais pas retrouver chez le Maître ce qu’elle me donnait de toute son âme. Bien évidemment, avec lui cela a un autre sens, ce n’est pas maternel mais…le résultat est le même. Je me sens bien, rassuré, protégé…et peut-être…
Il ne me prépare pas et s’enfonce lentement en moi, m’imposant sa présence et me comblant à la fois. Je mords sa lèvre et m’accroche à sa crinière noire avec force. Ça fait toujours aussi mal mais j’y trouve du plaisir. Il prend le temps d’attendre à ce que je me sois fait à la pénétration puis, peu à peu, commence sa besogne. Mais c’est bien différent des fois d’avant. Il est si lent et doux à la fois que je me sens aux anges. Il prend son temps, me laissant ressentir chaque allée et venue à son maximum. Nos corps sous l’eau rendent plus facile nos mouvements et nous le faisons presque naturellement sans aucune difficulté. Cela n’empêche pas le plaisir de me mordre et me brûler le bas-ventre, jusqu’à remonter peu à peu au fur et à mesure que nos ébats avancent. J’aimerai que ça dure plus longtemps mais je sais que ce ne sera pas le cas quand il passe sa main entre nous deux pour m’aider à me soulager plus rapidement. Je viens peu avant lui et aussitôt qu’il a terminé, il me garde dans ses bras tout en sortant du bain en pierre. Mes jambes ne quittent pas sa taille et sans un mot, il nous dirige vers un coin de la salle où se trouvent toutes les serviettes et peignoirs. Tout en marchant, je le regarde, ses yeux à lui fixant autre chose. Je me mets honteusement à rougir en le trouvant très beau. Est-ce que je serai vraiment sur le point de craquer pour la personne qui fait de ma vie un enfer ? Mais est-ce vraiment un enfer quand on ressent autant de plaisir, parfois ? Je ne sais pas…Je sens quelque chose de chaud et doux se poser sur mes épaules et il m’écarte, me forçant à retomber sur mes jambes. Celles-ci flageolent un peu et il me retient d’un bras pour ne pas que je tombe. Il en profite même pour m’enfiler le peignoir blanc écarlate, avant de poser une petite serviette sur ma tête et de me sécher les cheveux. Je n’ose pas le regarder au début, sentant son regard sur moi à présent puis, au final, je finis par lever les yeux. Son regard bleu croise les miens et je rougis encore, n’arrivant pas à comprendre pourquoi. Pourquoi j’apprécie encore plus qu’il s’occupe de moi de cette façon, sans que je ne le lui ai demandé. Pourquoi il me semble plus doux que ce que je pensais de lui. Pourquoi il m’apparait un peu moins comme un monstre pervers sans cœur. J’ai envie de croire qu’il a réellement un cœur mais je me souviens bien vite que ces gestes, il doit les faire avec chaque Dears qu’il saute et je finis par m’écarter brusquement de lui, me détournant.
« Jun ? Qu’est-ce qui ne va pas ? »
Je retire la serviette sur ma tête pour la lui lancer et m’en vais récupérer mon ‘uniforme’ sans un mot. Je le sens me regarder faire et il ne bouge pas, même quand je me dirige vers la porte. Je sais qu’elle n’est pas fermée, que je peux partir si je veux. De nouveau, je ressens ce dégoût de moi-même. Je me suis encore fait embobiner, j’ai encore faibli face à lui…Pourquoi est-ce que ça se passe comme ça ? Pourquoi est-ce que je n’arrive pas tout simplement à dire ‘non’ ? Je n’aime pas ce que je deviens…cet être sans cervelle qui ne fait que s’abandonner dans les bras d’un homme qui s’en tape d’autres avant et après lui. Parce que qui va passer après moi ? Sho ? Cette simple idée me fait frissonner de dégoût. Je n’ai pas envie de sentir l’odeur du Favori sur lui, celle de leurs ébats. Je ne veux pas avoir à m’imaginer ces deux hommes faire ce que nous avons fait à l’instant. Je frissonne encore une fois et je sens cette fois deux mains prendre mes épaules avec douceur.
« Jun ? »
« Laissez-moi tranquille. »
Je me dégage de sa prise et quitte la salle d’eau sans rien dire de plus.
Note : Les choses commencent à se dégrader pour Jun...Et ce n'est pas terminé XD Lui-même commence à être un peu chamboulé, vous ne trouvez pas 8D Allez, la suite au prochain chapitre (of course XD)
Merci ♥