My naughty librarian (04/21)

Jun 26, 2014 21:32

Titre : My naughty librarian
Auteur : biditoche
Pairing : Sakumoto (Sakurai Sho x Matsumoto Jun)
Rating : R, NC-17
Genre : Au, amitié, romance
Résumé : "Je suis Sakurai Sho, 24 ans, étudiant en master de Sciences Economiques et Gestion. Je suis délégué de classe, président du Conseil des Elèves et j’ai le meilleur bulletin scolaire de la promotion. Je suis en couple avec la fille la plus jolie et intelligente que j’ai eu l’occasion de rencontrer jusqu’à présent. Ma vie se résume donc à une petite-amie, des parents exigeants, du boulot, du boulot et du boulot ! Mais il suffit parfois d'un rien pour nous faire dévier du droit chemin..."



Chapitre 4 :


Je ne dors pas de la nuit, me ressassant cette soirée dans ma tête comme si je cherchais quelque chose que je n’avais pas vu la première fois. Et alors, quelque chose me saute aux yeux. Il n’embrasse pas. J’ai toujours embrassé en premier, jamais fais de choses sexuelles sans ce simple préliminaire (enfin, pour moi). Même pour le coup d’un soir, il y a toujours eu un baiser au commencement de tout. Mais Matsumoto, lui, il n’embrasse pas. Comme s’il n’en avait pas besoin. Comme s’il ne le voulait pas…Est-ce que je le dégoûte, dans un sens ? Non, il ne m’aurait pas fait toutes ces choses sinon. C’est juste un jeu et il m’apparait bientôt évident que ma récompense, si je me comporte bien et que je suis les règles, c’est ce baiser tant voulu. Mais suis-je prêt à faire tout ça juste pour quelque chose qui, peut-être, ne me plaira même pas… ?
Je me lève le lendemain avec l’air fatigué que j’essaye d’arranger devant la glace. Pas beau à voir. Et seulement à cet instant je pense à regarder mon portable. En voyant les tonnes de messages de Reina, je culpabilise. Je l’ai abandonnée pour un mec que je ne connais que de nom de famille. Je déteste faire poireauter les autres, je m’en veux toujours quand c’est le cas. Bien plus maintenant alors qu’il s’agit de ma petite-amie qui, elle, ne me tromperait pas avec une fille ! Mais qu’est-ce qui ne va pas chez moi ??? C’est terminé, il faut que j’arrête tout avant que ça n’empire, avant que je ne fasse vraiment une bêtise. Parce que c’est bien parti pour !
Mais, malgré moi, mes pas me ramènent vers cette bibliothèque. Que dois-je faire ? Ne plus y aller et m’en trouver une autre pour étudier, juste parce qu’il est là ? Je soupire. Ce n’est pas comme si je suis attaché à cet établissement en particulier, je peux facilement aller ailleurs. Oui mais, ailleurs, il n’y sera pas. Et au fond je sais très bien que si j’y retourne à chaque fois depuis un mois, c’est pour le voir. J’aimerai juste pouvoir m’en aller sans cette petite douleur dans la poitrine mais, au final, je finis par rentrer dedans à nouveau. C’est inévitable. Je n’ai pas envie de le voir, mais je dois le voir. Je monte avec une lenteur excessive les escaliers jusqu’au premier étage et respire un bon coup avant d’entrer dans la salle. Au bureau, c’est un autre employé. Je n’arrive pas à dire si je suis déçu ou soulagé. Probablement les deux…Silencieusement, je vais m’asseoir à une table, au pif cette fois. Je n’ai pas envie qu’il me trouve facilement. Et pour la première fois depuis un long moment, je me concentre pour de bon dans mes recherches. Si bien que, plus d ‘une heure plus tard, un mal de tête me prend. Se concentrer après n’avoir ni mangé ni dormi est une vraie torture et je repousse mes affaires pour me masser les tempes. Je ferme les yeux quelques secondes…

Quelque chose de doux et chaud sur mon front me réveille. Je fronce les sourcils puis ouvre les yeux, juste le temps de le voir s’écarter de moi, ses jolies lèvres pulpeuses s’étirant en un doux sourire bienveillant. Derrière ses lunettes, ses yeux me scrutent. Je me redresse sur ma table pour constater que, dehors, le soir est tombé. Eeeeeeeh ?

« C’est la fermeture. »

DEJA ? J’aurai dormi tout le reste de l’après-midi ? Je check rapidement mes affaires : elles sont toutes là. Je les range avec précipitations et étrangement, il m’aide, réunissant mes feuilles et me les passant gentiment. Bizarrement je ne me sens pas mieux après une telle sieste, pourtant ça devrait être l’inverse non ? Quand je me lève, je titube un peu et une main saisit mon bras fermement. Je reconnais-là cette poigne qui me tenait cloué au mur la veille.

« Vous allez bien ? » dit-il avec un réel air inquiet.
« O-Oui, ça va…Je suis un peu fatigué. »
« J’ai remarqué. Vous dormiez comme un bébé ! Vous nous feriez une bonne pub. »
« Je dois y aller. »

Je suis venu pour le voir et pourtant je le fuis. Où est donc passée ma logique dans cette histoire ?

« Vous avez besoin d’aide ? J’ai un taxi qui va bientôt arriver, je peux vous raccompagner… »
« Ça ira. »
« J’insiste. »

Son regard se fait dur et je m’y plie. Encore. Mais comment dire non à un moyen de transport sûr et tranquille alors que votre seule autre alternative est le métro ? Je suis trop crevé pour marcher 15 minutes et je risque de m’endormir et louper ma station…Je fais un signe de tête et nous sortons de la bâtisse. Derrière nous les lumières s’éteignent une à une et nous nous retrouvons dehors. Il fait toujours aussi bon et je respire un grand coup. Je me sens déjà mieux ! Matsumoto reste debout à côté de moi, les bras croisés devant lui, un petit air pensif qui le rend encore plus mystérieux et insaisissable. Pendant un instant j’ai l’impression de ne pas exister pour lui mais, quand le taxi arrive, il se tourne vers moi avec toujours cet agréable et doux sourire poli et m’ouvre la porte.

« Dozo. »

Je monte à l’intérieur et il me suit. Je lui indique mon lieu de dépose et le bibliothécaire sourit encore.

« Je ne suis pas loin non plus, c’est une chance ! »

Une chance…ou une coïncidence ? Je ne sais pas…Les quelques premières minutes se déroulent en silence, même le chauffeur ne parle pas. Il a mit la musique et secoue régulièrement la tête en rythme avec ce qu’il écoute. Il ne semble pas faire attention à nous et c’est tant mieux. Je n’aurai pas supporté une conversation philosophique ou politique…

« Je suis désolé pour tout à l’heure. »
« Eh ? » fais-je en me tournant vers lui, ne comprenant pas de quoi il parle.
« La façon de vous réveiller. C’était trop familier, je m’en rends bien compte. »
« Oh… »

Je n’avais même pas fait attention…de toute façon après tout ce qu’il a fait avec mon corps, un simple baiser sur le front ce n’est rien, non ?

« Je suis désolé. »
« Ce n’est rien,  je ne vous en tiens pas rigueur. »
« Que puis-je faire pour avoir votre pardon ? »

Question piège. Il n’y avait rien à faire puisque je ne lui en veux absolument pas ! C’est comme ça, avec le Matsumoto à lunettes. Quand je le regarde, j’en viens à me dire que je pourrais tout lui pardonner. Il est si gentil, si mignon, si timide…

« Rien, ne vous en faites pas ! »
« Ça m’a fait plaisir de vous voir aujourd’hui. J’apprécie votre compagnie, Sakurai-san. »
« M-Moi aussi… »

Ou alors aime-t-il simplement me torturer l’esprit ? A jouer le chaud et le froid, comme ça…Il se penche alors vers moi et je retiens ma respiration. Sa main s’approche de mon visage, écarte doucement une de mes mèches, puis va se remettre à sa place. J’expire profondément, l’air encore sûrement hébété. A nouveau tout ce qu’on a fait la veille me revient en mémoire et me met mal à l’aise. En sentant le bout de ses doigts frôler ma peau, j’ai eu envie de sentir encore ses lèvres dans mon cou, ses mains sur mes fesses et son souffle mêlé au mien. Les battements de mon cœur s’accélèrent et je m’approche à mon tour. Me regardant en fronçant les sourcils, il recule plus j’avance et à l’instant où je le sentais prêt à me céder sa bouche, le taxi s’arrête.

« Vous êtes arrivé… » murmure Matsumoto.

Il pose ses mains sur mes épaules et me repousse doucement. J’en reste muet tellement c’est injuste !!!

« Ne vous en faites pas, la course est pour moi. C’est mon trajet. Bonne nuit et…à bientôt ? »
« Mmmh. »

Je n’arrive pas à formuler quoique ce soit d’autre tellement je me sens frustré. Et, brusquement, le bibliothécaire bise ma joue et me pousse à l’extérieur. J’en sors encore plus incertain que ce matin, quand je suis sorti de chez moi avec la tête dans le chou. Le taxi repart en un crissement de pneus et je le regarde partir, perdu.

Je reste alité le lendemain. Je me sens affreusement mal. Je n’arrive ni à réfléchir, ni à me lever, ni à avaler de l’eau. Je me sens frissonnant et ma température grimpe en flèche. Je n’ai personne à appeler qui puisse m’aider, mes amis étant trop occupés et Reina étant trop loin de moi. Ma mère ? Elle me verrait comme un enfant si je commençais à l’appeler dès la première fièvre et il est hors de question que je paraisse aussi faible devant elle ! Non, je n’ai plus qu’à attendre que ça passe…Heureusement, aujourd’hui est jour de congé. Je n’ai pas besoin de me lever pour aller en cours, de toute façon je ne le pourrai pas…C’est comme si mes jambes n’avaient plus aucune sensibilité. J’ai froid et chaud en même temps. Ma seule solution est de m’endormir. Je regarde la télé quelques instants, espérant que ça puisse m’aider, puis je ferme enfin les yeux sur Disney Channel…
La sonnette de ma porte d’entrée me réveille et je geins. Je ne me sens pas vraiment mieux, mais j’arrive au moins à me lever pour me traîner vers la porte. Je cligne des yeux plusieurs fois pour m'assurer de ce que je vois par le judas. Matsumoto est là, attendant patiemment et il semble tenir quelque chose dans ses mains. Je déglutis et secoue la tête. Je dois rêver, ce sont des hallucinations dues à la fatigue ! Mais quand je regarde les fois suivantes, il est toujours là. Il sonne une nouvelle fois puis pose ses yeux sur le judas à son tour. C'est comme s'il me regardait en face et qu'il me disait "Je sais que tu es là". Flippant. Je finis par lui ouvrir la porte, m'y tenant au passage pour ne pas paraître trop faible. Mais les faits sont là, je tiens à peine debout...et je n'ai qu'une envie, aller me recoucher dans mon lit !

« Matsumoto-san...? Que faites-vous là ? Et comment...? »
« J'ai vu que vous n'alliez vraiment pas bien hier soir alors je suis juste venu voir si tout se passe comme il faut. Mais vous êtes affreusement pâle, Sakurai-san... » 
« Je…ça va. »

J’essaye d’être convainquant mais c’est peine perdue. Mes jambes tremblent, mes mains aussi et à l'entendre, j'ai le visage d'un mort !

« Vous avez de la chance, je suis venu avec quelques collations ! »

Je le regarde brandir son sac fièrement. Il est si mignon, avec son grand sourire et ses yeux qui pétillent.

« Vous n'auriez pas dû vous déranger... »

Mais je ne finis pas ma phrase. J'ai un soudain vertige et, s'il n'avait pas été là, je me serai aplati comme une crêpe sur le sol de l'entrée de mon appartement. Je sens à nouveau cette force surprenante qui me rattrape et me permet de rester debout. Sans un mot, il me ramène jusqu'à ma chambre - qui me parait bizarrement loin à présent -  et me laisse m'y coucher, remontant la couverture jusqu'à mon menton. Je frissonne alors que sa main bouillante prend ma main glacée.

« Heureusement que je suis venu, je vais m'occuper de vous. »
« Pas...la peine... »
« Vous êtes d'un têtu ! Laissez-moi faire et dans quelques heures, vous vous sentirez bien mieux. Alors, la cuisine... »

Il me lâche la main et je ressens...comme un vide. L'impression d'avoir été abandonné me parcourt mais je la chasse tellement elle me parait absurde. Il est juste parti dans la cuisine, en tournant la tête je peux le voir. Il chantonne tout en sortant des choses du sac en plastique, je n'arrive pas à voir quoi. Il a un ton de voix bizarre mais il m'apaise. La dernière chose que je vois avant de m'endormir, c'est son sourire qui m'est adressé...

Je me réveille alors qu'une bonne odeur chatouille mes narines et mon ventre grogne, mécontent de ne rien avoir pu avaler depuis plus d'un jour. Je tourne mon visage fatigué sur le côté alors que quelque chose de doux et chaud me caresse la joue. Ce n'est pas un rêve, Matsumoto est bien là. Je n'ai pas imaginé sa venue. Ahah, quelle ironie, dans mes rêves il ne venait pas chez moi pour me faire...du bouillon ? Il a l'air délicieux !!! Je l'aperçois sur ma table de chevet et j'en ai l'eau à la bouche. Et pourtant, cela faisait des heures que je n'avais envie de rien...Le jeune bibliothécaire a à nouveau ce sourire angélique sur les lèvres et ce regard bienveillant, faisant s'emballer mon pauvre petit cœur. Ou alors c'est la fatigue. Ou autre chose. Bref, je ne cherche pas vraiment à savoir. Il m'aide à me redresser et une serviette humide tombe de sur mon front. Eh ? Depuis quand en ai-je une ? Ah, c'est sûrement lui...Il la met de côté et prend le bol dans une main, la cuiller dans l'autre et m'en tend une à moitié remplie. Mes yeux s'agrandissent et je le regarde sans rien dire.

« Quoi ? »
« Je sais me nourrir seul... »
« Eh, vous êtes malade. Quand on est malade, on laisse les autres prendre soin de soi. »

Ou pas...à vrai dire, je me suis toujours un peu débrouillé seul. Mes parents n'étant pas toujours là, il fallait bien que je m'occupe de moi-même sans leur aide ! Sans avoir une santé de fer, je n'ai jamais été très malade donc ce genre de situation...je ne connais pas vraiment. Mais je sais que si Reina avait été là, elle aurait agi de la même manière que Matsumoto en ce moment. Faisant la moue, je finis par ouvrir la bouche et il enfourne la cuiller à l'intérieur. C'est délicieux ! Et je n'ai pas besoin de le dire pour qu'il le comprenne, mon visage parle pour moi. Lui, il sourit légèrement puis continue de me nourrir comme on le ferait avec un bébé. C'est assez rabaissant mais bon...je ne vais pas m'en plaindre ! Mon infirmière est mignonne...

« Vous bavez Sakurai-san, quel cochon... »

Je rougis, ne m'en étant pas rendu compte tout de suite et comprenant très bien l'allusion - si vraiment il y en a une. Dernièrement, mon imagination est très active...

« Désolé... »

Avec un air sérieux, il passe son pouce au coin de mes lèvres, puis sur ma lèvre inférieure. Automatiquement, j'entrouvre la bouche mais il se retire et met son doigt dans la sienne, le suçant tout en me fixant.

« Mmmh, délicieux. »

Je suis tout à fait d'accord avec lui, si tant est qu'on parle bien du bouillon ! Quoique...je finis de manger et mon estomac, rassasié, me laisse tranquille.

« Merci. C'était très bon. »
« J'aime mettre à profit mes compétences et je sais qu'à ma place, vous auriez fait pareil. »

Probablement...qui laisserait un être aussi mignon souffrir seul de toute façon ? Je me rends compte que la télé est toujours allumée, et toujours sur le même programme...mince ! Pour les enfants...de quoi ai-je l'air moi maintenant ? D'un gamin qui regarde Disney Channel ???

« Aaaaah j'adore ce dessin animé~ » fait-il soudainement en s'asseyant sur le bord de mon lit.
« Je suis désolé, c'est un peu immature... »
« Y'a pas de mal ! »

Malgré son enthousiasme évident, je décide d'éteindre la télé et lui propose quelque chose à manger ou à boire, qu'il refuse. Peut-être s'est-il déjà servi dans mon frigo ? Après tout, il s'est bien incrusté chez moi...

« Vous allez mieux ? »
« Oui, bien mieux » fais-je sincèrement.
« Vous m'avez l'air très tendu Sakurai-san...Faites voir ? »
« Eh ? »

Je ne comprends pas de quoi il parle.

« Tournez-vous et présentez-moi votre dos. »
« Euh...ok. »

Je pense qu'on a déjà fait plus intime que ça donc, écartant un peu les couvertures, je me mets dos à lui. Je frissonne en sentant ses mains se poser sur mes épaules puis ses doigts naviguer sur mes omoplates. Quand il appuie dans ces zones-là, je grimace.

« C'est bien ce que je pensais. Vous êtes stressé ? Quelque chose vous tracasse dernièrement ? »

Nooooon rien du tout...à part lui. Le pire stress que j'ai eu de ma vie, même pour les exam' je suis plus relax !

« Pas vraiment… »
« Vous avez de gros nœuds dans le dos, ce doit être désagréable…couchez-vous. »
« Eh ? »
« Couchez-vous sur le ventre, je vais vous masser ! »

Je me tourne brusquement vers lui, si vite que j’en ai soudainement le tournis et finis par m’étaler sur mon lit. Il me regarde en souriant.

« Sur le ventre Sakurai-san, couchez-vous sur le ventre ! »
« Mais… »
« Ça vous fera du bien. Je vous jure que je m’y connais ! Ne me faites-vous pas confiance ? »

Oh non, pas cette moue…comment lui résister ? Je rougis légèrement et, attendant qu’il s’en aille pour aller chercher deux serviettes ainsi que de l’huile de massage (il en a apporté ????), je retire mon pyjama de fortune. Je reste en caleçon tout de même, gêné d’aller plus loin. Il revient vers moi et étend la plus grande serviette sur le lit.

« Enlevez-tout » fit-il en désignant mon sous-vêtement du menton.
« Euh…est-ce vraiment nécessaire ? »
« Je poserai cette serviette sur vous, c’est juste pour ne pas être gêné par le vêtement et être à l’aise ! »

J’hésite encore, puis finalement, toujours dos à lui, retire mon caleçon et me dépêche de me coucher sur le ventre. Le temps qui passe entre ça et le moment où il pose l’autre serviette sur mon postérieur me semble interminable et j’ai l’impression…qu’il me scrute. Je n’ose pas tourner la tête pour voir ça tellement j’ai honte. A la place, je croise mes bras et pose ma tête dessus. Une bonne odeur de cerise emplit soudainement l’air.

« Bien, détendez-vous. Ne pensez plus à vos soucis et laissez-moi faire. »

Ses mains maintenant huilées commencent à caresser mon dos, puis se mettent à le masser. Mal à l’aise au début, je reste attentif à chacun de ses mouvements mais il faut bien reconnaître qu’il sait y faire. Je me sens peu à peu me détendre et mes soucis s’envolent. Mes épaules sont délassées, mes omoplates aussi, les muscles de mes bras ne sont plus crispés. Je ferme les yeux et apprécie cette expérience nouvelle. Je n’ai soudainement aucune honte à m’avouer que j’aime ça. Je sens ses mains travailler mon corps, le presser, le frotter et elles descendent petit à petit jusqu’en bas de mon dos. Arrivé là, ses pouces massent un point précis vers mes reins et je gémis ; un gémissement de douleur et de plaisir. Ouah, il est doué ! Et quand il recommence, je gémis encore, me crispe un peu pour, la seconde d’après, redevenir aussi détendu qu’un moine bouddhiste. Il continue comme ça un petit moment jusqu’à ce que cette sensation me soit pleinement familière. Mes reins irradient une chaleur agréable et apaisante et l’odeur de la cerise m’enivre. Je le sens reculer, puis ses mains reviennent à nouveau mais sur mes cuisses. Il les masse doucement, appuie au niveau de mes mollets, les détend, les raffermi, en prend soin. Je frissonne alors que ses doigts passent à l’intérieur de mes cuisses et je me cambre naturellement un peu.

« Vous avez de jolies jambes…bien musclées… »

Je souris, plus du tout gêné par une telle remarque. Je suis tellement bien dans ma peau qu’il n’arrive même plus à me mettre mal à l’aise…même quand ses mains remontent de chaque côté de mes jambes et passent sous la serviette, atteignant mes fesses. Je fronce les sourcils et me demande si ça fait vraiment parti du processus ou si c’est lui qui s’accorde un petit extra… ? Bah, je ne réfléchis pas et le laisse faire mais, bientôt, mes doigts se crispent alors qu’il me masse le derrière avec vigueur et conviction. Le gémissement qui en découle sort du plus profond de ma gorge et je rouvre les yeux. Je vais pour me relever mais ses mains remontent rapidement vers mes épaules et la même force me cloue sur le ventre contre le lit.

« On se détend… »

Il est drôle lui ! Me détendre, alors qu’il me tripote le postérieur ? Ce n’est pas de l’attouchement sexuel ça ? Je tourne la tête pour lui rétorquer quelque chose quand je vois ce qui « cloche ». Et la vue du bibliothécaire assis à califourchon sur mes jambes, les mains huilées qui parcourt mon corps, le regard concentré et étincelant sans l’ombre d’une paire de lunettes m’excite malgré moi. Je me dépêche de tourner la tête dans l’autre sens, n’arrivant pas à croire ce que je viens de voir. Je rêve ou…ça commence à tourner en massage érotique ? Suis-prêt pour ça ? Quelle question, bien sûr ! C’est un de mes fantasmes inavoués…mais je ne pensais pas que ce serait lui qui le réaliserait. Je ne me sens d’un coup plus du tout malade…
Après m’avoir bien massé le derrière comme il faut, il s’arrête.

« Tournez-vous. »

E-Eh ??? Maintenant ? Alors que…je bouge un peu et la sens. Oh non, pas encore…à croire que je passe mon temps à avoir la trique. Comment je fais moi maintenant hein ? Devant lui ? Remarque, ce ne sera pas la première fois…oui mais je n’ai pas envie qu’il voit l’effet qu’il me fait. Ce serait comme…une faiblesse ? Ce serait crier « oui, tu me plais et mon corps te veut ! » Ahah…inconcevable. Alors je reste immobile, allongé sur le ventre. Je le sens descendre du lit et, en tournant la tête, l’aperçoit qui enlève son haut. Euh…c’est quoi le délire maintenant ? C’est moi ou ça tourne vraiment au porno, soudainement ? Et pourquoi je ne peux pas m’empêcher de baver sur ce corps parfait ? Miam, des abdos finement travaillé, des pectoraux bien marqués et ce ventre…Oi !!!! Moi j’aime les bonnes paires de seins, pas les torses musclés ! Je détourne le regard, rouge écrevisse, quand il revient.

« Pfiou, il fait chaud. Bah alors ? Toujours pas tourné ? »
« C’est que… »
« Allez, dépêche-toi! Ou c’est moi qui le fais ! »

Plus rien à voir avec le gentil et timide bibliothécaire. On est revenu à l’autoritaire et pervers Matsumoto…Matsumoto quoi au juste ? Je ne connais même pas son prénom…Je saisis la serviette et, me cachant comme je peux, me retourne sur le dos. Mais c’est peine perdue et même s’il ne dit rien, il a remarqué. Surtout qu’il s’assoit de nouveau sur moi, à quelques centimètres de mon petit-gros problème, qu’il est torse nu, que j’ai pleine vue sur son torse en action et que ça ne m’aide pas à aller mieux. Détendez-vous, qu’il dit…Cette position a un aspect que n’avait pas la précédente : je peux le voir travailler. Il me regarde sans ciller tout en remettant de l’huile parfumée sur ses mains puis les approche de mon torse. Je frissonne d’appréhension bien avant qu’il n’y ait de contact et retient ma respiration alors que ses paumes touchent ma peau. Il commence par mes clavicules, le haut de mes épaules jusqu’à mon cou. Je penche la tête en arrière alors qu’il remonte ma gorge d’une main et son touché me coupe le souffle. Puis il descend sur mes bras, prend le temps d’en délier les muscles un par un, et s’attaque ensuite à mon torse. Ma respiration revient mais est anormale, incontrôlée, alors qu’il s’attarde sur ma poitrine, ses paumes frottant mes tétons de plus en plus érigés par cette nouvelle excitation. Je n’arrête pas de frissonner comme si j’avais froid mais je sais que ce n’est pas ça. Mon ventre se contracte délicieusement alors qu’il commence à les prendre entre ses doigts et jouer avec. Je ne proteste même pas…Son bassin ondule soudainement contre mon entrejambe et je me mords la lèvre, perdant peu à peu pied. Et en même temps que ses mains glissent sur mon ventre, il se penche et ses dents prennent la relève de ses doigts, m’offrant plus de sensations. Il les titille de sa langue, les suce, les mordille…les rendant plus durs que jamais. Je ne peux bouger que la tête mais même elle, elle est lourde…si lourde que j’arrive à peine à la lever. Mes joues sont en feu, ma gorge sèche et mon bas-ventre me démange atrocement. Ses pouces jouent avec mon nombril alors que sa bouche continue de maltraiter ma poitrine. Bientôt, je gémis, n’arrivant plus à supporter cette agréable torture. Il faut que ça sorte ! Dans tous les sens du terme…Je  laisse mon plaisir se faire savoir de cette façon pendant un temps que je n’arrive pas à calculer et me sens sur le point d’imploser quand ses mains glissent à nouveau à l’intérieur de mes cuisses. A nouveau, il a ôté ma serviette sans mon autorisation mais, en a-t-il seulement besoin ? A partir de là il remonte progressivement alors que ses lèvres, elles, descendent. Il joue encore avec moi, avec mon nombril, ma sensibilité, puis se relève un peu pour me regarder.

« Tu es encore très tendu…on va travailler à ça… »

Et il enroule ses doigts autour de ma longueur, la massant à son tour. Ses mouvements sont lents et précis alors que son autre main navigue entre mes fesses, les caressant doucement. Et quand il voit que ma réaction correspond à ce qu’il attendait, mes hanches tentant de bouger à son rythme, il va un peu plus vite.

« Toujours aussi tendu, c’est problématique. Mais j’ai peut-être une autre solution ? »

Je savais que cette « solution » serait sa bouche, ces magnifiques lèvres que j’aimerai tellement posséder. Mais en attendant c’est lui qui me possède et va jusqu’au bout. Je gémis un peu plus souvent, de manière irrégulière, selon le degré de plaisir qu’il m’inflige. Il est tellement doué que je jouis dans sa bouche en quelques minutes, mes doigts s’accrochant aux draps avec force, mon corps s’arquant. Et quand l’orgasme est passé, que je recouvre un peu mes esprits…je suis parfaitement détendu. Comme promis. Je crois même que je n'ai jamais été aussi apaisé...Ma respiration reprend un rythme normal et j'ai une furieuse envie de m'endormir. La plupart des membres de mon corps sont un peu engourdis et je ne réussis même pas à bouger. Je suis une guimauve. Ouai, un truc tout flasque. Ouah, charmante image...Mais en tout cas, je le vois bien se lever, lui, et soudain je panique. Il va partir hein ? Comme d'habitude ? Et pourquoi ça me fait si...peur ? Alors quand il passe à côté de moi, le torse toujours à l'air que je me permets de reluquer encore un peu, je lui attrape le poignet - surpris moi-même d'avoir pu faire cet effort. Je le regarde avec insistance, tentant de lui faire passer mon message. "Ne pars pas maintenant..." Alors il sourit et saisit ma main, qu'il retire doucement.

« Je reviens, je vais me laver les mains. »

Ah oui, quel idiot...j'ai sauté tout de suite aux conclusions hâtives ! Mais en même temps j'ai mes raisons, non ? Dans le local il est partit directement après, au bar aussi et, quand il m'a reconduit en taxi, il n'a même pas essayé de rester avec moi. Là encore, je ne comprends pas. Une fois il est très présent, collé physiquement autant que spirituellement à moi, et l'instant d'après il est déjà très loin, ayant coupé tout lien d'un coup sec et rapide. Alors la question se pose : que suis-je pour lui ? Un simple jeu ? Un jouet ? Un truc avec lequel s'amuser ? Un hétéro banal à martyriser psychologiquement en lui faisant croire que, apparemment, il n'est pas si hétéro que ça ?
Au final, je ne m'attends pas à ce qu'il reste. Il a probablement eu ce qu'il voulait aujourd'hui et même si je ne vais pas cracher dessus, je ne vais pas non plus le forcer à rester avec moi. Il n'est pas là pour ça. Je m'étire et, laissant la grande serviette sous moi, me couche sur le ventre en ne remontant les draps que sur la moitié de mon corps. Il fait trop chaud pour que je me couvre en entier, même si je vais probablement le regretter plus tard quand j'aurai de nouveau de la fièvre ! Je pose ma joue sur l'oreiller et le regarde revenir de la salle de bain, puis il remet son haut mais pas ses lunettes. Pourquoi ? N'a-t-il pas envie de redevenir gentil et coincé ? Ou alors le jeu n'est pas terminé ? D'ailleurs...je n'ai même pas fait attention, mais peut-être que lui aussi a des besoins qui nécessiteraient une bouche ou simplement, une main...Je n'ai toujours pensé qu'à mon plaisir mais, et le sien ? A moins que je ne lui en inspire aucun...enfin, ce ne serait pas logique. S'il n'avait aucun désir pour moi, alors pourquoi agir comme ça à mon égard ? Mais je ne me sens pas vraiment capable de lui donner autant que ce qu’il m’a donné dernièrement. Avec une femme oui…Je le vois s’agenouiller devant moi et je me sens un peu comme ces personnages de romans qui s’autorisent des liaisons et qui regardent, nus dans leur lit, leur amant ou amante partir à la volée juste avant que leur partenaire ne revienne. Sauf que moi, Reina ne rentrera pas de sitôt et Matsumoto ne semble pas sur le point de partir au final…Je frissonne en sentant le bout de ses doigts frôler la courbe de mon dos jusqu’aux draps et, tirant son sac près de lui, il en sort un petit appareil photo. Sans me demander mon avis, il commence à prendre quelques clichés puis les regarde en souriant. Moi je n’ai pas bougé, paralysé par cette soudaine initiative. Je ne sais pas la tête que j’ai dessus et je n’ai pas envie de le savoir. La joue toujours enfoncée dans l’oreiller, je me rends compte que je fais la moue…Ai-je l’air déçu ? En voyant son visage approcher du mien, je me relève un peu, continuant de penser qu’il va bien finir par m’embrasser un jour ou l’autre mais il pose simplement ses lèvres sur mon front.

« Tu es tellement sexy Sho…il faut que tu poses. »
« Nani ? »
« Pour un photographe professionnel. J’en connais un très bon. Avec toi nu, il peut faire des merveilles… »
« Je ne suis pas de ce genre-là… »
« De quoi ? A te faire prendre en photo ? »
« Non…à poser nu. »
« Mais avec le corps que tu as, il le faut ! Je vais montrer ces clichés à mon ami et vous prendrez rendez-vous. Tu pourrais te faire un beau petit pactole avec ça… »
« Je n’ai pas besoin d’argent ! Et je ne me vends pas ! »

Je le regarde avec un air horrifié. Est-ce qu’il fait ça, lui ? Il pose nu pour qu’on le paye ?

« Ne prends pas un air aussi outré, ce photographe s’occupe de stars. Il a juste une petite collection personnelle pour ses expositions. Si tu veux on pourra même cacher ton visage ! »
« C’est de la prostitution photographique. »
« T’es d’un coincé, je me demande comment tu fais pour vivre avec ce balai dans le cul. »

J’ouvre la bouche d’un air choqué alors qu’il range son appareil et se relève. Moi ??? Coincé ? N’importe quoi !! Je peux faire plein de trucs si je veux ! J’ai juste…jamais eu le temps, c’est tout !

« Je vais parler de toi quand même à ce photographe. Quand il t’appellera, ne refuse pas. »
« Il n’a pas mon numéro de téléphone. »
« Moi si. »

Ah bon ? Et depuis quand ? Comment ? C’est comme mon adresse exacte ça…comment l’a-t-il eue ? Ou alors…ce serait-il servi de la base de données de la bibliothèque pour trouver des informations à mon sujet ? C’est un stalker ! Et ça fait un peu peur quand même…mais bon, s’il ne l’avait pas fait, je ne l’aurai pas devant moi aujourd’hui. Je saisis alors la grande différence entre lui et moi et je me sens un peu honteux. Je suis coincé. Coincé dans une réputation, dans une famille parfaite, dans un couple parfait, dans des idéaux parfaits. Je me suis coincé dans un quotidien et ma route est droite devant moi. Il n’y a pas de petits chemins sur les côtés…ou du moins il n’y en avait pas jusqu’à ce que je le rencontre. Et malgré ma raison, ce petit chemin je me dis que je devrais l’emprunter. J’ai déjà fait un pas…

« J’irai. »

C’est à son tour de me regarder avec un air étonné.

« On ne vit qu’une fois, non ? »

Fais-je en haussant les épaules. Il me sourit et saisit ses lunettes.

« Alors on est amenés à se revoir. »

Parce que sans ça, il n’en aurait pas été question ? Je commence à me demander ce qu’il attend vraiment de moi…Il remet alors ses lunettes et se dirige vers la cuisine.

« Tout ceci a dû vous remettre en appétit, laissez-moi vous préparer quelque chose ! »
« Pourquoi me vouvoyer maintenant ? »
« C’est une marque de respect, vous devriez le savoir ! »
« Pourtant, avant… »
« Je ne vois pas de quoi vous parlez. »

Eh ? C’est quoi ce bordel ? Il se moque vraiment de moi là…est-ce qu’il croit vraiment que je vais avaler ses bobards ? Que je vais croire qu’il a deux personnalités ou que ses lunettes sont magiques ? Je ne suis pas idiot. Il le fait exprès. Il se sert de ses lunettes pour s’éloigner…le pire dans tout ça, c’est que je n’arrive pas à dire si je préfère le doux Matsumoto qui a pris soin de moi, ou l’autre Matsumoto qui met ma raison et mon corps à rude épreuve…les deux, peut-être ? Un mélange de ces deux personnalités le rendrait tellement…parfait. Il serait à la fois l’amant et le mari. Mais bon, après tout ça ne me regarde pas tellement…

Note : Mouhaha, faut que j'arrête de poster aussi vite ou je ne vais bientôt plus rien avoir à poster >.< Merci d'avoir lu ♥

genre: amitié, genre: au, multi-chapitres, matsumoto jun, pairing : sakumoto, rating: nc-17, rating: r, sakurai sho

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