Titre : Deux contre un
Disclaimer : Tout appartient à JKR
Personnages : Charlie (Bill, Fleur, Victoire, Arthur, Molly)
Rating : G
Note : x-posté sur
pompom_power - Tonton Charlie !
Le dénommé avait à peine poussé la porte d'entrée qu'une tête blonde haute comme trois pommes lui rentra dedans. Il lâcha son sac et avec un grand sourire la porta à son cou.
- Tu n'aurais pas grandi par hasard ?
Victoire rit de bon cœur avant de planter un baiser sur sa joue.
- Tu piques encore ! Lui reprocha-t-elle.
- Il fallait que je me dépêche pour te voir, je n'ai pas eu le temps de me raser.
- Tu m'as ramené un cadeau ? S'exclama-t-elle.
Elle avait les yeux pétillants, plein de malice et de supplication enfantine. Bien évidemment qu'il avait un cadeau pour elle. Elle était sa nièce préférée. La seule, à vrai dire. La seconde n'avait toujours pas pointé le bout de son nez, alors pour le moment, il ne gâtait que Victoire. Charlie sourit doucement et la reposa au sol, sans lui avoir répondu. Mécontente, Victoire le suivit tout lui répétant sans cesse la même question.
- Victoire ! Tu sais que c'est vilain de réclamer, lui dit sa mère.
La fillette baissa la tête, plus par habitude que parce qu'elle s'en voulait vraiment. En réalité, elle attendait toujours son cadeau car Charlie ne l'avait jamais oublié quand il revenait de Roumanie.
- Tu devras attendre encore un peu car je ne sais plus dans quel sac je l'ai mis, s'excusa Charlie, sous les éclats de rire de son grand frère.
- Allez, ça suffit vous deux. Bill laisse ton frère tranquille, il vient d'arriver, déclara Molly. Venez plutôt vous mettre à table.
Charlie fit une grimace comique à son frère. Il avait en effet, l'habitude que sa mère le défende toujours quand il venait d'arriver. C'était d'ailleurs un privilège dont il usait beaucoup. Bill se contenta de lever les yeux au ciel.
- Où sont tous les autres ? S'enquit Charlie en réalisant que le Terrier était vraiment vide.
- Ils ne viendront que demain soir. Ils avaient tout un tas de choses à faire ce soir.
Charlie n'avait pas l'habitude de se retrouver seul dans cette maison. Tout était si calme que c'en était presque gênant. Il était tellement perdu dans ses pensées qu'il n'entendit pas Fleur qui s'adressait à lui.
- Excuse-moi, tu disais ?
- Je te demandais si tu voulais venir dormir au cottage.
- Ne te dérange pas Fleur, nous avons plein de chambres de libre ici, coupa Molly qui ne voulait visiblement pas que son fils aille dormir ailleurs.
- Ma mère a raison, je ne vais pas vous déranger, sourit Charlie.
Fleur sembla déçue mais elle avait compris avec le temps qu'il était souvent inutile de discuter avec Molly quand cette dernière avait décidé quelque chose et que cela concernait ses enfants.
- Tu viendras déjeuner chez nous demain midi alors ? Victoire sera enchantée.
- Avec plaisir.
- Et puis je pourrais te montrer les modifications que j'ai apporté au jardin.
Fleur et Bill ne s'attardèrent pas longtemps au Terrier. Ils décidèrent qu'il était grand temps de rentrer lorsque Victoire commença à bâiller et à cligner des paupières. La fillette protesta mais ne pouvait pas lutter contre le sommeil.
- Vous ne vous ennuyez pas trop ? Plaisanta Charlie en s'adressant à ses parents une fois qu'ils furent tous les trois.
Arthur sourit mystérieusement.
- Quand tu auras des enfants, Charlie, qu'ils grandiront et puis quitteront la maison, tu seras triste, mais quand tu te rendras compte de ce que sont le calme et la détente, tu ne pourras jamais dire que tu t'ennuies.
Charlie se mit à rire pendant que Molly gronda gentiment son mari.
- Ne lui raconte pas de bêtises, voyons. Nous sommes toujours très heureux quand il y a du monde à la maison.
- Mais nous le sommes également quand on est seul.
Molly ne répondit et Charlie repartit dans un rire.
- Ne t'en fais pas, Maman. Je comprends bien. L'avantage, c'est que mon appartement est encore vide alors je connais encore la signification des mots calme et détente.
- Oh ! S'exclama Molly. Tu es toujours célibataire ?
Charlie grimaça. Malgré lui, il avait orienté la conversation sur un sujet dont sa mère raffolait : sa vie amoureuse.
- A ton âge, tu dois bien avoir quelqu'un dans ta vie. Ton père et moi étions déjà mariés. Et puis tes plus jeunes frères le sont aussi. Certains vont même être papa.
Arthur lança un regard mi-amusé mi-compréhensif à son fils. Même s'il était solidaire, ce n'était pas toujours évident de prendre ouvertement son parti.
- Si tu revenais en Angleterre, tu pourrais trouver un tas de jeunes femmes célibataires. En plus, il faut que tu commences à te dépêcher. Elle commencent à être toutes mariées ou au moins fiancées. Après, elles seront beaucoup plus jeunes, ce qui ne...
- Bill a sept ans de plus que Fleur et ça ne les gêne en rien ! Coupa Charlie.
Renfrognée, Molly marmonna quelque chose dans sa barbe que ni son mari ni son fils ne comprirent. Cependant, Molly ne se découragea pas et continua sur sa lancée avec des « pourquoi tu ne te coiffes pas mieux ? » ou « pourquoi tu ne soignes pas tes blessures à temps pour éviter les cicatrices ? »
- C'est gentil de t'inquiéter autant pour moi, Maman, mais on pourrait en rediscuter plus tard ? Je suis fatigué, je pense que je vais monter me coucher.
- Mais il n'est que vingt-deux heures trente !
- La voyage m'a fatigué et il y a le décalage horaire aussi. Et puis, il faut encore que je retrouve où est-ce que j'ai mis le cadeau de Victoire.
- Je t'en prie, il n'y a que deux heures entre l'Angleterre et la Roumanie et puis, tu es venu ne Portoloin.
- La conversation me fatigue aussi, Maman.
Molly laissa échapper un « oh ! » presque indigné tandis qu'Arthur riait sous cape. Charlie planta un baiser sur la joue de sa mère, fit l'accolade à son père et monta à l'étage regagner son ancienne chambre. Il commençait à en avoir marre qu'on lui ressasse cette conversation à chaque fois qu'il revenait en Angleterre. Surtout que maintenant, ses frères s'y mettaient. Ils faisaient tous les malins parce qu'ils étaient mariés.
Le lendemain matin
Charlie se leva de bonne heure comme à son habitude. Habitude qu'avaient aussi ses parents. Pour son plus grand plaisir, sa mère semblait avoir oublié la conversation de la vieille ou bien elle ne voulait pas le contrarier de nouveau, ce qui restait une bonne chose.
- Il est temps que j'aille au cottage avant qu'ils pensent que je les ai oublié, dit Charlie en fin de matinée.
- Déjà ? S'exclama Molly.
- Maman !
- C'est bon. Fais comme tu veux. Tu es grand après tout.
Une nouvelle fois, Charlie eut envie de rire de la tête que faisait sa mère. Elle semblait s'être rabattu sur lui depuis que les autres étaient casés, ce qui commençait à lui peser.
Le cottage de son frère était toujours très bien entretenu. Il passa la petite barrière à l'entrée et vit une petite tête blonde postée à la fenêtre qui lui fit de grands signes avant de disparaître. Charlie savait qu'au moins une femme l'attendait impatiemment... même si en vérité il s'agissait d'une petite fille de quatre ans.
- Nous t'attendions avec impatience, sourit Bill en lui ouvrant la porte. Enfin, une surtout.
Victoire cachée derrière les jambes de son père lui souriait de toutes ses dents.
- C'est ce que je vois. Je parie que c'est ton cadeau que tu attends surtout avec impatience.
Elle hocha la tête et Charlie lui tendit un petit paquet bien emballé.
- Avec Fleur, nous t'avons déjà dit d'arrêter de la gâter comme tu le fais.
- C'est ma nièce préférée, je peux bien faire ce que je veux !
Bill sourit. Pas dupe.
- Bientôt, tu auras aussi la petite fille de Percy.
- Je ne suis pas sûr qu'il m'autorise à lui offrir des jouets normaux, aussi.
- Que faites-vous à papoter dans le hall ? Leur demanda Fleur.
Victoire ne délaissa pas son nouveau dragon en peluche. Elle les adorait. La fillette préférait jouer aux dragons plutôt qu'aux poupées au grand dam de sa mère.
Bien qu'elle ne cuisine que des plats d'origine française, Fleur était très bonne cuisinière et tous les Weasley goûtaient volontiers, à part peut-être Molly qui ronchonnait toujours, surtout pour la forme.
- Tu restes combien de temps en Angleterre cette fois-ci, Charlie ?
- Une petite semaine.
- C'est parfait. Nous avons une petite réception à Gringotts, enfin avec quelques employés seulement. Et comme nous ne serons pas nombreux, on s'est dit qu'on pourrait inviter des gens de l'extérieur.
- Fleur !
- Ce pourrait être sympa. Tu viendras ? Continua Fleur en ignorant son mari.
- Euh... Je ne sais pas. Tu me prends de court là.
- Ce n'est pas grave, Charlie. Tu n'es pas obligé, le rassura son frère.
- Mais ce sera une super occasion ! Insista Fleur.
Bill soupira fortement pour ainsi montrer son agacement à sa femme alors que Charlie ne comprenait pas vraiment le soudain intérêt de Fleur à l'emmener à l'une de leur réception. Surtout qu'en général, elle était la première à freiner des deux pieds pour s'y rendre.
- C'est à cause de Mathilda.
Les trois adultes se tournèrent vers Victoire qui piquait tranquillement ses légumes.
- Ben quoi ! Maman l'a dit à Papa hier.
- Chérie, s'il te plait, c'est une conversation d'adultes.
- Mais Charlie ne comprend pas. Il ne viendra pas, tu sais. Et puis d'abord, c'est toi qui me dis de toujours dire la vérité.
Bien qu'apparemment, la conversation ne soit pas à son avantage, Charlie s'amusait grandement de voir la fillette tenir tête à sa mère. La vérité sort toujours de la bouche des enfants, dit-on alors il fut heureux que Victoire soit là pour l'aider à se sortir du piège que lui tendait Fleur.
- Tu ne vas pas avoir de dessert si tu continues comme ça, Victoire.
Baissant les yeux, la petite fille se tut mais piqua presque rageusement dans son assiette.
- Maintenant, je pense que tu peux me dire la véritable raison, non ?
- Nous voulons juste passer du temps en ta compagnie. Est-ce un mal ?
- Fleur, s'il te plait. Ne m'oblige à prendre ta fille à part pour lui demander ce qu'elle a entendu.
- Ma femme s'est mise en tête de te caser avec une de ses collègues, soupira Bill alors qu'il voyait que Fleur s'apprêtait à démentir.
- Oh non ! Pas vous aussi ! Tu es exactement comme ma mère, s'exclama Charlie en pointant un doigt accusateur en direction de sa belle-sœur.
Il savait que ça allait calmer les ardeurs de la jeune femme pour vouloir lui trouver une petite-amie.
- Je ne suis pas comme ta mère ! Je veux juste t'aider !
- Elle aussi, continua Charlie, imperturbable.
- Ne me dis pas qu'en Roumanie, tu peux...
- Détrompe-toi. Je ne passe pas non plus tout mon temps confiné dans la réserve. Ils ont de très jolies jeunes femmes dans ce pays. Ma vie amoureuse est très bien comme elle. Je n'ai pas besoin d'aide. Je sais que tes intentions sont louables, Fleur, mais je suis assez grand pour gérer ma vie comme je l'entends. Libre à ceux qui le veulent de se marier et d'avoir des enfants. Pour ma part, j'ai encore tout mon temps.
- Dans ce cas, rien ne t'empêche de venir t'amuser avec nous !
Elle était pire que sa mère. Il ne manquerait plus qu'elle utilise ses charmes de Vélanes sur lui pour qu'elle obtienne ce qu'elle veut.
- Méfie-toi que je n'invente pas une urgence pour retourner en Roumanie dès demain, si tu continues. Même les dragons sont plus dociles et compréhensifs, grommela-t-il.
- Mais enfin, Charlie ! C'est pour...
- Il est temps que je te montre ce que j'ai construis à l'arrière du jardin. Tu viens, Charlie ? Coupa Bill.
Les deux frères se levèrent d'une même union et Victoire décida d'abandonner ses légumes pour les suivre, laissant une Fleur contrariée mais qui n'avait pas dit son dernier mot.
- En fait, ta femme est pire que notre mère, chuchota Charlie à son frère alors qu'ils sortaient. Au moins, Maman laisse tomber quand je la menace d'écourter mon séjour !