Titre: Blessure du passé
Fandom : Mézérhían
Personnage : Maeron
Rating : PG-15 ( mention de violences physiques )
Disclaimer : l'univers est à moi / la chanson " blessure du passé" appartient au chanteur Keen'V
Nombre de mots : 767 mots
Theme: avoir honte
Contraintes : songs fics
Maeron écarta un buisson et se retrouva dans une minuscule clairière. Il sentit aussitôt son cœur se serrer alors qu'il atteignait cet endroit qu'il connaissait si bien. Cela faisait des années qu'il venait dans cette clairière et le paysage changeait continuellement. Les arbres grandissaient, de l’herbe avait poussé et quelques fleurs faisaient parfois leur apparition. Maeron inspira lentement. À chaque fois qu'il venait ici il avait encore l'impression de sentir des émanation de brûlé et pourtant la fumée s'était dissipée depuis longtemps et la foret avait reprit ses droits.
Le chasseur avança prudemment sans quitter des yeux le monticule de terre qui s’était formé. C'était ici que reposait sa mère. Ici que son père avait construit un bûché pour brûler son corps. Et cet endroit calme et reposant contrastait étrangement avec la vie qu'elle avait eu.
Maeron se souvenait très bien de ses années d'enfance. Il se souvenait du visage émacié de sa mère arpentant les pièces de la maisonnette insalubre dans laquelle ils vivaient. Il n'avait vu que rarement sa mère esquisser des sourires et il lui étaient toujours réservé. Un jour il avait même entendu chantonné alors qu'elle lui lavait les cheveux dans une bassine. Il pouvait se souvenir de la chaleur de sa paume caressant sa peau et de la tendresse qu'elle mettait dans chacun de ses geste. Mais dès que son père mettait un pied dans la pièce il n'y avait plus que de la panique et de la crainte dans le regard vert de sa mère.
Quand il te rendait visite le soir
Je me sentais impuissant
J'entendais tes pleurs de désespoir
Mais je n'étais qu'un enfant
J'aurais tant voulu pouvoir t'aider
Mais je ne pouvais rien faire
Quand celui qui était censé t'aimer
Te faisait vivre l'enfer
Il se souvenait des coups que lui mettait son père lorsque la colère le prenait ou qu'il avait un peu trop forcé sur le vin épicé. Un jour il avait vu le chevalier mettre sa femme au sol simplement parce que que son repas était trop chaud. Maeron ce souvenait du sentiment d'injustice qui l'avait parcouru alors que le corps de sa mère gisait au sol. Un homme n'aurait pas du frapper une femme. Un mari n'aurait pas du battre sa femme. Ce n’était pas dans l'ordre des choses.
J'aimerais remonter le temps
Afin de sécher tes larmes
J'aurais réagis autrement
Si j'avais eu les armes
Je suis resté impuissant
Quand il salissait ton âme
Car je n'étais qu'un enfant
Qui priait qu'on le condamne
Quand il buvait, moi aussi, je subissais ses coups
Mais j'étais quand même loin de me douter de tout
Maeron avait subi des sévices et son corps en porterait à jamais les marques. Mais ce n’était rien comparé à ce que sa mère avait vécu. Parfois alors qu'il était allongé dans le noir sur sa paillasse prés de la cheminée il entendait des gémissement et des pleurs venant de la chambre de ses parents. Mais il était trop petit à cette époque et n’avait pas comprit. Maintenant avec du recul il avait réalisé que les sévices que sa mère avaient vécu étaient beaucoup plus grave que les coups laissant des marques sur sa peau.
Oui, tu devais tant appréhender
Le moment du coucher
Peut-être que tu te demandais
S'il viendrait te toucher
Dans ce rapport forcé
Il n'y avait pas d'équité
En grandissant il avait plus d'une fois défier son père pour reporter son attention sur lui dans l'espoir de défendre sa mère mais c’était sans résultat. Dès que son père avait fini avec lui, le laissant gisant dans un coin de la pièce baignant dans son sang, il se tournait à nouveau vers sa femme pour lui faire subir sa colère. Maeron ne pouvait s'empêcher de s'en vouloir. Il aurait du s’interposer plus souvent, mais il avait mal. Il aurait du se rebeller, mais il était trop jeune. Il aurait du aller prévenir quelqu'un, mais il avait peur.
Maintenant, j'ai grandi et je m'en veux toujours
Car j'étais trop petit pour voler à ton secours
Pourtant, sache qu'à tes cris, je n'ai pas été sourd
A croire qu' c'était écrit, je n'avais aucun recours
Les murs semblaient si fins
Quand j'entendais tes pleurs
Mais j'étais bien trop peureux
De celui qui était mon père
Alors encore maintenant qu'il s'agenouillait dans cette clairière ou reposait sa mère il sentait brûler en lui se sentiment de honte de ne pas avoir pu réagir face à la détresse de sa mère et de ne pas avoir eu le courage de s'enfuir avec elle pour qu'elle puisse connaître des instants de paix.