Lecture : Histoire d'une mouette et du chat qui lui apprit à voler - Luis Sepúlveda
Un livre d'un genre auquel vous n'avez jamais ou peu touché (livre jeunesse) : CHECK !
"Histoire d'une mouette et du chat qui lui apprit à voler" de Luis Sepúlveda
roman jeunesse - 130 pages
♥ ♥ ♥ ♥ 4/5
Zorbas est un chat du port, un chat gros, noir et, comme tous les félins du port, fort sage. Alors qu’il jouit tranquillement de l’absence de ses propriétaires (oups, pardon ! De l’absence des humains qu’il tolère sur son territoire car ils sont gentils et peu bruyants), sa sieste est brusquement interrompue par l’arrivée tonitruante d’une mouette qui vient s’écraser sur son balcon. Abandonnée par ses sœurs après s’être engluée dans une flaque de pétrole, Kengha la grise est parvenue in extremis à s’arracher au piège des flots, mais la courageuse mouette n’a plus que quelques instants à vivre. Les plumes arrachées, les poumons remplis de goudron, elle parvient au prix d’un ultime effort à pondre un dernier œuf et arrache au chat trois promesses : celle de ne pas dévorer l’oisillon, celle de l’élever jusqu’à l’âge adulte et - excusez-moi du peu - celle du lui apprendre à voler. Voici le bon gros Zorbas maman d’une adorable petite mouette ! Dure tâche pour un matou, mais heureusement pour lui, la communauté des chats du port est prête à venir à son aide et à mettre en œuvre ses multiples ressources pour élever la petite Afortunada et, quand le jour viendra, lui permettre de s’élever dans les cieux pluvieux.
Et qu’est-ce que j’en dis, moi ? Mais que c’est KROMEUGNON !
Comment ? Ca ne vous suffit pas ? Bon, d’accord, étoffons un peu alors… « L’Histoire d'une mouette et du chat qui lui apprit à voler », ce n’est pas seulement kromeugnon, c’est aussi un admirable petit conte philosophique et écologique, aussi drôle qu’émouvant : de la grande littérature pour les petits ! (et aussi pour les plus grands qui n’ont pas honte de lâcher une larmichette sur les aventures d’une boule de plumes et de sa tribu de parrains à poils et à griffes). Le style est simple, mais joli comme tout et les personnages félins tous plus amusants et bien typés les uns que les autres - avec en ce qui me concerne un petit coup de cœur pour Vent-debout, le chat de mer, car un chat qui parle comme le capitaine Haddock et marche en se balançant comme les marins, ça poutre quand même sa race ! Ca nous donnerait presque envie de faire des gamins pour le plaisir de leur lire tout ça à voix haute et de les voir rire et pleurnicher comme nous le faisions nous-même quand notre papa nous lisait la même histoire, des années plus tôt. Enfin bon, « presque », j’ai dit, hein ! Faut pas non plus exagérer…