Lecture : L'Ombre du pouvoir - Fabien Cerutti
"Le Bâtard de Kosigan : L'Ombre du pouvoir" de Fabien Cerutti
roman historico-fantastique - 360 pages
♥ ♥ ♥ 3/5
Novembre 1339, duché de Champagne. Son altesse la duchesse de Champagne, princesse elfique de la maison d'Aëlenwill, s'apprête à organiser un grand tournoi en l'honneur de sa fille qui vient d'atteindre l'âge de se marier. Lors de l'événement, elle annoncera le nom de son futur genre, destiné à devenir le nouveau duc de Champagne. le titre est, bien entendu, avidement convoité, d'une part par la couronne de France, d'autre part par le duché de Bourgogne. Dans l'embrouillamini d'intrigues qui précède cette alliance, un petit malin pourrait surement se tailler la part du lion… C'est exactement ce qui est venu à l'esprit de Pierre Cordwain de Kosigan, également appelé le « Bâtard de Kosigan », capitaine d'une importante compagnie de mercenaires. Or voici que le prétendant bourguignon a disparu mystérieusement la veille du tournoi, laissant son rival français seul en lisses. N'écoutant que sa galanterie et, surtout, l'appel de sa bourse vide, Korsigan offre ses services à la duchesse de Champagne pour retrouver le nobliau disparu. Quitte à bouffer à tous les râteliers et à entuber une bonne dizaine de gens pour arriver à ses fins.
Je l'admets, j'étais un peu dubitative au début de ma lecture. Je trouvais le personnage principal cliché, les personnages secondaires peu travaillés et l'histoire efficace mais sans grande originalité. Et puis j'ai eu une révélation en lisant une autre critique : en vérité, Kosigan c'est James Bond ! Un James Bond maniant l'épée plutôt que le révolver et préférant les sortilèges aux gadgets high tech, mais James Bond tout de même ! Aussitôt, la plupart de mes réticences se sont évaporées et j'ai apprécié le premier tome du « Bâtard de Kosigan » pour ce qu'il était, à savoir un chouette roman d'espionnage médiéval fun et décontracté. En ayant ceci à l'esprit, on pardonne au personnage de Kosigan son côté un peu artificiel et on apprécie sa classe nonchalante, son sens de la répartie et son assurance à toute épreuve, digne du grand Sean Connery . Ajoutez à cela un world building habilement mis en scène mêlant histoire de France et fantasy celtique et rien ne devrait venir gâcher notre plaisir de lecteur !
Hélas, Fabien Cerutti a eu le malheur d'alourdir son récit avec une fausse bonne idée : faire alterner les aventures de Kosigan avec des lettres écrites par son descendant, Kergaël de Kosigan, un jeune sot sévissant au XIXe siècle. de mon point de vue, ces divagations épistolaires n'apportent pas grand-chose à la narration et ne font que casser le rythme, pourtant agréablement soutenu, du récit. Une petite révélation finale épice un peu la sauce mais ne parvient pas à justifier ses nombreuses coupures. Peu convaincue par cet aspect du premier roman de Cerutti, je ne peux qu'espérer qu'il s'étoffera dans les tomes suivants. Une agréable découverte tout de même dont je ne manquerai pas de lire la suite.