[Avent] Mes bds de l'année

Dec 07, 2016 21:16

Petite sélection totalement subjective de bandes dessinées à mettre au pied du sapin (ou dans votre bibliothèque)
Désolé du retard, j'étais censé poster hier, mais la vrai vie en a décidé autrement !

Le Grand Méchant Renard, par Benjamin Renner



Le renard, ce prédateur féroce et rusé aux crocs acérés, fléau des poulaillers, dont le nom murmuré suffit à faire frémir les basses-cours... Si seulement !
Loin de ce fantasme pour lui inaccessible, notre héros est un renard miteux et famélique, réduit à un régime de navets, qui se fait tabasser par les poules quand il a le malheur de tenter une approche et est incapable d'effrayer un moineau. Le chien de garde de la ferme ne le prend guère plus au sérieux et lui demande de bien vouloir ranger son bordel une fois qu'il a fini de se faire taper dessus... Bref, il est au plus bas.
Mais heureusement pour lui, son compère le loup à un plan béton pour le sortir de de son régime végétarien ! Jugez plutôt : il suffit de voler quelques oeufs, de les couver jusqu'à éclosion, d'engraisser un peu les poussins, puis, une fois qu'ils seront suffisamment dodus, de les bouloter aussi sec. Un plan qui, vous en conviendrez avec moi, semble tout à fait crédible et sans aucune chance de dérailler, n'est-ce pas ?
Le Grand Méchant Renard est une bande dessinée drôle et réjouissante, servie par les dessins brouillonnants et expressifs de Benjamin Renner. Ici pas de cases mais beaucoup de tendresse, et au final une BD qui plaira aux petits comme aux grands !
J’ai apprécié tout particulièrement : l'aspect de fable mignone et l'humour (il est vrai souvent au dépend de ce pauvre goupil dont l'intégrité physique est assez mise à mal), ainsi que tous les personnages secondaires... et bien entendu les poussins.

Les Culottées, tome 1, par Pénélope Bagieu



Les Culottées, c'est d'abord le blog BD éponyme tenu par Pénélope Bagieu, qui semaine après semaine a publié 30 portraits, 30 condensé dessinée de la vie d'autant de femmes d'exceptions. C'est aussi probalement un terme qui pourrait désigner chaque femme qu'elle choisit de nous présenter dans ce premier volume, recueil de quinze destins hauts en couleur qui prennent vie sous sa plume agile et épurée !
Car, célèbres ou non, ces femmes ont osé : se lancer, désirer -et obtenir - le pouvoir, ou tout simplement être elles-même et suivre leurs passions. Artistes, reines africaines, impératrices chinoises, gynécologues de la Rome antique, actrices, sportives, sorcières de l’Ouest, femmes à barbe ou transexuelles, mais aussi activistes, espionnes ou sauveuses de phares, c'est un plaisir de découvrir ou de retrouver ces femmes culottées dans ce bel album à la fabrication soignée (une jolie couverture avec dorure à chaud rouge qui lui donne d’ailleurs un petit air de noël) et enrichi de superbes illustrations double page crées pour l'occasion.
A mettre entre toutes les mains, ou au défaut sous le curseur de toutes les souries, sur http://lesculottees.blog.lemonde.fr
J’ai apprécié tout particulièrement : le dessin de Pénélope Bagieu, qui a beaucoup maturé ces dernières années, le parti pris de colorisation épurée aux couleurs vives, ainsi que l'aspect résolument féministe de ce projet... mais aussi sa narration et son humour.

Le Château des étoiles, tome 1 et tome 2, par Alex Alice




Première réaction : que c’est beau, que c’est beau, que c’est BEAU !
Rien que pour le plaisir des yeux, Le château des étoiles vaudrait la peine que l’on se le procure… mais la série qui ne compte pour l’instant que deux tomes sur les sept prévus (les deux premiers tomes fonctionne comme un arc narratif qui fait qu’on ne reste pas trop sur sa faim) a en prime beaucoup de fond pour servir sa forme.
Au croisement d’un roman de Jules Vernes et d’une œuvre de Hayao Miyazaki, le très talentueux Alex Alice met en place tout un univers riche et soigné, qui danse la valse avec le steampunk et la science-fiction, le tout servi par des aquarelles talentueuses et un scénario épique, qui sait où il va.
Pour résumer : France, 1869. Un an après la mystérieuse disparition de la scientifique Claire Dulac, le jeune Séraphin et son père échappent de justesse à une tentative d’enlèvement fomentée par des Prussiens. Seraient-ce les recherches sur l’éther de Claire Dulac qui intéressent ces sombres individus ? Séraphin et son père doivent-ils répondre à la mystérieuse invitation du roi Ludwig de Bavière ? Quels secrets recèle le Rocher du Cygne, ce château féerique construit par Ludwig au sommet d’une montagne ? La course à l’éther, clé de la conquête de l’espace, est lancée…
Vous pouvez trouver plus de détail sur le site officiel très complet. www.lechateaudesetoiles.com/
J’ai apprécié tout particulièrement : Le dessin, bien entendu, mais aussi l’ambiance globale de l’univers steampunk, l’hommage à la science-fiction à la Jules Verne mâtinée d’influences diverses, les personnages bien campés et le scénario bien troussé. Un futur grand-classique.

Zaï Zaï Zaï Zaï, par Fabcaro



C'est une histoire qui commence comme toutes les autres, normalement : un supermarché, un homme à la caisse. Mais c'est là que tout va basculer car cet homme, cet auteur de bd... a oublié sa carte de fidélité du magasin. Et dès cet instant fatidique tout va déraper et partir très vite, très loin.
Zai Zai Zai Zai est l'histoire absurde et pourtant presque familière de la cavale qui va découler de cet oubli inique, chaque nouvelle page se concentrant sur les réactions de tel ou tel pan de la société face à ce drame qui ébranle les fondations du vivre-ensemble, dans des scènes burlesques mais qui égratignent toujours avec adresse de nombreux travers, des médias en passant par Mr tout-le-monde, les politiques, les phrases de circonstance, etc...
Une bd au style en apparence simple mais maîtrisé, à la plume vive et acide pleine d'idées très bien vues, de dialogues à se rouler par terre et de petits twists efficaces, qui se lit comme l'éclair, avec éclats de rire et sourire aux lèvres garantis.
A s'acheter, à offrir, une valeur sûre que je recommande sans hésitation. :D
J’ai apprécié tout particulièrement : l’humour complètement absurde et caustique, ainsi que certaines trouvailles excellentes comme celles du l’argumentation à coup de positions de mains. C’est le genre de bd qui a des dialogues susceptibles de devenir cultes en mode “la cité de la Peur”.

Batman : Little Gotham, par Dustin Nguyen



J'avais lu quelques-unes des histoires de Little Gotham à leur parution, mais c'est un plaisir que de les retrouver dans cette compilation qui fera la joie de tous les amateurs de la Bat-famille et de la constellation d'amis et d'alliés, mais aussi d'ennemis qui les entourent.
Dessiné et coloré par le talentueux Dustin Nguyen, Little Gotham présente des historiettes prenants pour prétexte les fêtes et jours spéciaux qui émaillent l'année pour présenter de courtes aventures des justiciers de Gotham et plus particulièrement Bruce Wayne et Damian, son Robin de rejeton à la fois attachant et très sale-gosse.
Le ton est léger, les méchants pas si méchants que ça et leurs plans toujours facilement déjoués. Chacun à son moment de gloire, parmi les gentils comme leurs opposants, personne ne meure et humour comme références sont foison.
Le style graphique peut surprendre : très rough et simplifié, d'inspiration chibi et coloré à l'aquarelle, mais il fonctionne finalement très bien avec le style acidulé et joyeux des histoires, et détonne clairement avec l'univers actuel du chevalier noir.
J’ai apprécié tout particulièrement : la mignonitude, l’humour, et le fait que l’on voit des tas de personnages secondaires, dont certains assez rares comme Colin, et tous les moments où Batman s’entend bien avec les méchants.

Annie Sullivan & Helen Keller, par Joseph Lambert



Une très jolie bande dessinée doublement biographique : Helen Keller, rendue sourde et aveugle -et de fait muette- par une maladie infantile, et sa professeur, Annie Sullivan, jeune femme malvoyante qui va parvenir à l'atteindre dans son obscurité et lui apprendre à communiquer.
Le dessin n'est pas vraiment beau mais il a une très grande sensibilité, et le traitement graphique colle très bien au sujet et à ces deux femmes exceptionnelles et écorchées. J'ai notamment trouvé la manière de rendre visuellement la manière dont Helen perçoit le monde incroyablement forte et expressive.
Une réussite, dont je regrette simplement qu'il n'y ait pas de tome 2 pour pouvoir suivre plus loin l'évolution et l'histoire d'Helen.
J’ai apprécié tout particulièrement : le parti pris graphique et certains choix narratifs

bd, avent, rec:bd

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