Vous avez remarqué, la nature sort doucement de son long sommeil hivernal... quelques timides fleurs pointent le bout de leur nez entre un coup de gel et une bourrasque. Quant à nous, pauvres bipèdes, on peine à sortir la tête de l'eau après les fêtes et à réveiller notre créativité engourdie par le froid
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D'habitude, Rhys réussissait à trouver un arrangement avec le tavernier pour transformer une partie des verres en pourboire sonnant et trébuchant. Mais celui là semblait bien trop enthousiaste pour accepter... Peut-être que finir sur une chanson vantant les plaisirs de la boisson n'était pas une bonne idée finalement.
Jonas risquait de lui en vouloir, mais tant pis. Il ne pouvait pas décevoir son public !
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Les morts devaient partir. Pour le bien des vivants.
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La plupart du temps, Sybil le tutoyait sauf quand elle était en colère contre lui. Il aurait dû la remettre à sa place ; pas aujourd'hui cependant, alors qu'il réalisait le prix qu'elle avait payé pour son inconséquence, près de trente ans plus tôt.
« Pourquoi tu n'as rien dit ? Ne put-il s'empêcher de ronchonner. J'aurais pu...
- Vous n'auriez rien pu du tout ! »
Il releva les yeux : cette fois elle était vraiment furieuse :
« Parce qu'à vous aussi, il faisait du mal ! »
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Melchior sursauta silencieusement. Il était si concentré à mesurer ses pas sur le vieil escalier pour ne pas le faire grincer qu'il n'avait pas remarqué la silhouette rousse que la lueur de la Lune détachait du canapé. Il était bientôt quatre heures du matin et Melchior serrait contre sa poitrine son avant-bras paralysé.
- Crise de douleur ?
- Oui... Et toi ?
Renaud haussa les épaules.
- Moi, rien. Ancien pilote de ligne...
Il avait perdu les concepts de jour et de nuit quelque part entre Genève et Singapour.
- Il parait que c'est ça, tu sais... qui m'a rendu dingue...
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