OS Viewfinder - douce vengeance - Feilong/Yoh

Dec 12, 2009 23:25

Titre : Douce vengeance
Fandom : Viewfinder
Pairing : Feilong/Yoh
Nombre de mots : 1151
Rating : NC-17 (PWP, bondage)
Disclaimer : Propriété de Yamane Ayano
Note : à shirenai. Oh, et spoilers sur Naked Truth

Une pluie torrentielle battait les carreaux et rendait floue la vue panoramique sur Hong-Kong. Il faisait nuit. Les lumières de la ville étaient noyées sous l’averse et ressemblaient à autant d’étoiles mouillées. Vêtu d’un kimono richement brodé, Feilong tira une bouffée de sa pipe à opium et regarda ce paysage diluvien sans prêter la moindre attention à ce qui se trouvait derrière lui.

Ce qui se devait d’être puni.

Ça s’était dit prêt à mourir, cela avait senti un moment la gâchette d’un Magnum sur son front mais la mort aurait été bien trop douce. Même les tortures et autres maltraitances que le Chinois faisait subir à ses rivaux n’auraient pas suffi. Yoh méritait bien pire.

Il méritait l’humiliation.

Il méritait d’être réduit à l’état de chose, de jouet.

Il méritait qu’on s’amuse un peu avec lui avant de le délaisser… et de recommencer sans savoir quand les nouveaux jeux se produiraient.

Depuis quarante-huit heures, celui qu’il avait considéré comme un fidèle parmi les fidèles mais qui ne s’était avéré être qu’un pitoyable agent double était attaché sur le lit, les yeux bandés. Feilong avait veillé à lui faire changer régulièrement de position et à alterner les liens - menottes, foulards, cordages - pour pimenter le jeu et éviter que Yoh se blesse, ait des courbatures ou des problèmes de circulation. Il s’agissait que le jouet reste en bon état, du moins physiquement, sinon ce n’était pas drôle. Le mental, par contre, c’était une toute autre affaire. Feilong se délectait de voir Yoh perdre ses repères. La notion du temps avait dû lui échapper depuis un moment vu les heures passées dans le noir. À travers le bandeau qui l’aveuglait, il n’y avait ni jour ni nuit. Il ignorait certainement l’heure qu’il était et ne devait avoir conscience que de l’endroit où il se trouvait et de la présence du mafioso dans la pièce. Sans doute attendait-il le prochain jeu. Peut-être même appréhendait-il un peu, se demandant ce qu’il allait subir. Pour le moment, il n’y avait pas eu de coups. Feilong n’était pas porté sur la cravache, la fessée et autres fantaisies du même acabit. Il préférait réduire ses proies à l’impuissance et en obtenir ce qu’il voulait, avec ou sans résistance.

Jusqu’ici, Yoh n’avait pas vraiment résisté, sauf quand les pénétrations forcées ou les positions imposées avaient été trop douloureuses. Il avait subi son sort sans rien dire comme s’il était conscient qu’on ne roulait pas dans la farine le chef incontesté de la mafia hong-kongaise sans conséquences.

Feilong se demanda un moment s’il pourrait faire durer encore un peu le jeu. Après tout, ce genre de passe-temps, tout agréable fût-il, était assez chronophage et il lui faudrait tôt ou tard se remettre aux affaires.

Il souffla un nuage de fumée d’opium et prit sa décision. Il allait libérer Yoh… après s’être amusé une dernière fois avec lui.

Il se détourna de la fenêtre. La proie était étendue sur le dos, les bras relevés au-dessus de la tête et attachés à la tête de lit avec un foulard de soie verte. Malgré sa position, il était parfaitement calme et attendait son sort, presque avec résignation. Feilong s’approcha de lui à pas de loup et posa une main sur le ventre de son jouet. Il sentit un frisson parcourir la peau nue. Il se pencha à son oreille et souffla :

« Je ne vais pas te détacher maintenant mais tu vas pouvoir regarder ce que je vais te faire. Tu auras intérêt à garder les yeux ouverts. »

Joignant le geste à la parole, il glissa ses doigts sur la nuque de Yoh et dénoua l’écharpe qui l’aveuglait depuis deux jours. Le garçon cilla et des larmes lui piquèrent les yeux, la lumière de la pièce était dans un premier temps pénible à supporter. Il tourna la tête en grimaçant un peu parce qu’il avait la nuque raide et il regarda Feilong.

Les deux hommes avaient un visage étrangement inexpressif.

Yoh était épuisé par ce qu’il avait subi même si, à son grand désarroi, il y avait pris du plaisir.

Feilong prit examina ces traits qu’il n’avait pas encore marqués comme siens… même s’il s’agissait d’une marque bien particulière qui partait à l’eau et au savon. Il grimpa sur le lit et écarta les jambes de part et d’autre du torse de sa proie. Yoh se sentit oppressé, non pas par le poids de l’homme qui s’appuyait sur sa cage thoracique mais par la vue de son bourreau qui se masturbait juste en face de son visage. Cette main qui allait et venait sur le sexe déjà en érection le fascinait et il ne pouvait se retenir de suivre des yeux le moindre geste de Feilong. Il ouvrit docilement la bouche quand le mafioso présenta son index à ses lèvre et il le suça comme une friandise. L’homme aux cheveux longs sourit avant de retirer son doigt de cette bouche chaude et humide pour le poser sur son gland. Il renversa la tête en arrière, pris par ses propres caresses, puis il planta à nouveau son regard dans celui de sa proie :

« Tu vois, je n’ai pas forcément besoin de toi pour prendre du plaisir. Tu n’es qu’un accessoire. Tu me permets juste de… pimenter un peu tout ça. »

Yoh ne répondit pas. Ces paroles ne lui faisaient ni chaud ni froid. Ses sens n’étaient échauffés que par cette queue raidie que le mafioso caressait sans relâche, juste en face de lui, sans qu’il ne puisse faire un geste pour…

« Suce-moi. »

Une fois encore, il ouvrit la bouche et Feilong y enfonça son sexe le plus brutalement et le plus profondément possible. Yoh eut envie de tousser. Cette intrusion l’étouffait un peu mais il s’attela à sa tâche avec une docilité et une application confinant l’abnégation. Son bourreau renversa à nouveau la tête en arrière et ses longs cheveux retombèrent en cascade dans son dos. Il se devait d’admettre que sa proie savait y faire. Il sentit son sang circuler de plus en plus vite dans ses veines et, alors qu’il allait jouir, il se retira de la bouche de son jouet et recommença à se masturber jusqu’à éjaculer sur le visage de celui à qui il avait fait confiance, qui l’avait trahi mais qui s’avérait être un amant honnête.

L’intermède terminé, il referma son kimono, détacha Yoh et déclara :

« C’est fini. Il y a une salle de bains à côté. Va te laver et barre-toi. »

L’agent double s’assit sur le lit. Il avait mal partout. Du dos de la main, il essuya le sperme qui maculait son visage et se leva pour faire ce qui lui était demandé.

Son regard croisa celui de Feilong et, comme la première fois qu’il l’avait vu, sept ans auparavant, dans la prison de Hong-Kong, il le trouva beau.

Un visage d’ange avec un regard de démon.

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