Titre : Genèse
Auteur : Lilou Black
Genre : Général
Fandom : Flander's Company
Personnages : Oswald et Georges Trueman, Fifi Brindacier, allusion à Cindy
Rating : G
Disclaimer : La Flander's Company appartient aux Guardians et Fifi Brindacier est une création d'Astrid Lindgren.
Notes : Petite théorie sur l'identité de la mère de Cindy et Gladys. Plot-bunny idiot. Dédié à
flo_nelja qui aime la Flander's, à Baginia qui aime la Suède et à L. qui aime les rousses.
Simone, la secrétaire morte-vivante, déposa son plateau chargé d’un en-cas sur le bureau. Oswald Trueman goûta une gorgée de café qu’il trouva déjà tiédasse et sans goût. Il lui faudrait vraiment engager quelqu’un qui sache préparer un breuvage capable de réveiller un mort, à moins que. Il envisageait de prendre sa retraite et son fils Armand, dont il avait décidé qu’il prendrait sa suite, ne buvait que du thé.
Il consulta son planning et sourit en voyant le nom de sa prochaine cliente. C’était la première fois qu’elle faisait appel à la Flander’s Company et il était curieux de la rencontrer. Oswald décrocha son interphone.
« Simone ? Mon rendez-vous est-il arrivé ?
- Mmmmhhuuuuuuummmui.
- Très bien. Faites-la entrer. »
Le PDG de la première entreprise d’intérim de super-vilains se carra dans son fauteuil. La porte de son bureau s’ouvrit et la cliente entra en faisant couiner ses bottes en cuir. Le directeur haussa les sourcils. Il ne s’attendait pas du tout à ça.
« Mademoiselle Brindacier, je suppose.
- Ne faites pas de chichis, appelez-moi Fifi. »
Si Oswald Trueman avait cru se trouver face à une gamine, sa cliente était en réalité une jeune femme d’environ vingt ans. Ses nattes raides se dressaient toujours de part et d’autres de sa tête, son visage était bien constellé de taches de rousseur mais c’était bel et bien une adulte. Elle disparaissait quasiment sous un gigantesque manteau de pirate qui, il le devina, appartenait à son illustre pirate de père et, sous l’ample vêtement, elle était affublée d’un pull beige et d’une courte jupe en daim.
« Que puis-je faire pour vous ?
- Monsieur Trueman, s’il est dans une moindre mesure simple de vivre avec une force surhumaine quand on est gamin, à savoir qu’on se contente d’impressionner les gens, une fois adulte, on s’ennuie un peu. J’ai bien tenté de prendre la suite de mon père mais il n’y a plus de trésors sous les mers et à part tabasser des baleines et fuir des brigades flics en bateau, je m’ennuie un peu.
- C’est regrettable.
- Je souhaiterais une Némesis à la mesure de ma force. Comme vous le savez, j’ai largement de quoi vous payer et si vous pouviez mettre un peu de piment dans mon existence avec un de vos super-vilains, j’en serais ravie. »
Oswald Trueman eut un sourire de requin. Gamine ou adulte, peu importait, il était de notoriété publique que Fifi Brindacier était riche, du fait de son célèbre coffre de pièces d’or. Une cliente de cette envergure était une belle aubaine.
« Nous devrions pouvoir faire affaire, affirma-t-il. J’appelle immédiatement mon responsable du catalogue. »
Il saisit son interphone et appuya sur un bouton.
« Georges, j’ai besoin de toi. »
Si Armand devait lui succéder à la tête de la Flander’s, il n’y avait aucune raison que Georges, le cadet, n’ait aucun rôle à y jouer. Bien qu’il fût une bonne pâte, il avait son petit caractère et il finirait bien par trouver sa place au sein de l’entreprise. Oswald lui fournissait des stages dans différents secteurs (à l’exception des ressources humaines parce qu’il fallait quelqu’un de costaud pour évincer les boulets) en attendant qu’il fasse son trou.
Un instant plus tard, le second fils Trueman poussa la porte et entra. Le PDG fut alors témoin d’une scène on ne peut plus inattendue.
Georges regarda Fifi Brindacier. Fifi Brindacier regarda Georges. Une nuée de cœurs roses et l’air de Ti Amo d’Umberto Tozzi envahirent le bureau directorial. Oswald dut s’éclaircir la gorge aussi discrètement qu’une division blindée avant que tout l’immeuble ne se transforme en décor pour un roman Harlequin.
« Dites-moi si je dérange… »
Le fond sonore on ne peut plus romantique s’arrêta avec un son de disque rayé.
« Pardon Papa, dit Georges d’un air contrit.
- Je t’ai déjà dit de ne pas m’appeler « Papa » devant la clientèle, bougre de guimauve à quatre pattes des Balkans.
- Désolé.
- Veux-tu bien montrer le catalogue de nos dernières recrues à cette jeune femme ? Elle cherche un ennemi à la hauteur de sa force surhumaine, je compte sur toi pour lui proposer nos meilleurs employés.
- Oui Pap… heu, Monsieur le Directeur.
- Bien. »
Oswald Trueman resta perplexe devant ce qui venait de se produire mais ce n’était rien à côté de ce à quoi il fut confronté par la suite.
Si son compte en banque se trouva généreusement rempli, pas mal de recrues, souvent des sbires, disparurent de son organigramme. Un an après, Georges renonça à un poste au sein de la Flander’s, épousa Fifi et partit avec elle s’installer dans une région reculée d’Amazonie. Et deux ans après ces événements, alors qu’il était très malade et qu’Armand débutait ses fonctions en tant que directeur, Oswald vit revenir son cadet ainsi que Fifi et une gamine brune, hurlante et néanmoins déjà très costaude.
Cette petite fille s’appelait Cindy Priscila Trueman.