Titre : Avec le temps (chapitre 6)
Auteur :
flo_neljaFandom : Darker than Black
Personnages : Amber (dans ce chapitre, Maki, Brita, Amagiri)
Rating : PG-13
Thème : C-5. Rumeur
Disclaimer : Tout appartient au studio Bones.
Notes : Spoilers sur toute la saison 1.
On dit chez les Services Secrets qu’un nouveau groupe terroriste est apparu, composé presque uniquement de Contractants, et lutte pour leur suprématie. On l’appelle EPR, abréviation pour Evening Primrose.
Mais si leurs analyses ont un jour révélé ce que symbolise cette fleur qui déplie ses pétales si tard mais n’en est pas moins belle, s’ils ont compris qu’ils ne voulait pas la suprématie mais l’égalité et la reconnaissance, Amber ne l’a pas su.
On dit chez les informateurs de rue qu’il y a maintenant un troisième choix pour les Contractants. Le Syndicat et les Services Secrets ne sont plus seuls à garantir leur existence. Les premiers à avoir fait courir ces bruits faisaient partie de l’organisation, mais les professionnels ont vite pris le relais, pour ne pas être laissés en arrière.
Il est peut-être faux qu’Evening Primrose leur offre plus de sécurité. Personne ne peut augurer de la longévité de leur organisation, alors que les Services Secrets ou le Syndicat semblent éternels. Mais Amber essaie de toutes ses forces, et elle sait maintenant de source sure qu’ils sont les seuls.
On dit chez les Contractants qu’Evening Primrose fait subit aux leurs des épreuves pour leur faire retrouver leurs sentiments ; parfois même qu’ils n’acceptent que ceux qui ont subi et triomphé de cette ordalie.
C’est faux, bien entendu, à moins que l’unique épreuve soit celle que tous subissent sous l’effet du Temps son vieux complice. Cependant elle leur demande, au moment de serments vides de sens, comment, pour quoi, seriez-vous prêts à mourir ? Elle accepte ceux qui n’ont pas encore de réponse, mais ne fait jamais entièrement confiance à ceux qui ne sont pas sincères. Même un enfant instable comme Maki, qui est amoureux d’elle, est un moindre risque de sécurité que quelqu’un qui n’a pas encore découvert ce qui vaut plus que sa vie, et qu’Evening Primrose protègera.
On dit chez les Syndicats qu’EPR a des espions partout, au MI-6, à la CIA, dans de nombreux services de renseignements plus secondaires, et même au Syndicat lui-même. Certains sont ouvertement des Contractants, d’autres ont appris des techniques pour se déguiser en humains et feindre les émotions.
C’est partiellement vrai ; sinon, comment Amber le saurait-elle ? Mais la plupart de ces espions sont des humains qu’elle fait chanter, et même les Contractants sont souvent de ceux qui, au dernier moment, choisiront leur fidélité en fonction de qui peut les sauver. Ils ne savent presque rien et ce qu’ils savent n’est pas fiable. Elle sait de source sûre qu’un agent double finit presque toujours agent triple.
On murmure chez les humains que le groupe criminel EPR est formé de criminels avec des super-pouvoirs. Cela n’en concerne qu’une toute petite fraction, car malgré les efforts d’Evening Primrose, tous les humains témoins de leurs apparitions et de leurs revendications se font retrouver, effacer leurs souvenirs, ou alors ils se sont tus à jamais. Amber est déjà allée sur une des chatrooms secrètes où la théorie est discutée, se faisant passer pour un membre peu gradé d’Evening Primrose du nom d’Electra. Les questions ont afflué. Comme ils sont naïfs, s’est-elle dit, ils croiraient n’importe quoi. Pourtant, elle n’a pu s’empêcher de leur dire une partie de la vérité. Une théorie du complot de plus qui passe inaperçue, et elle ne se fait pas traiter de menteuse plus ou moins que n’importe quel autre visiteur.
Elle s’est sentie observée quand un membre à la syntaxe d’enfant a posé des questions sur leur chef. Elle a répondu très brièvement, inventant un secret organisé plus fort encore qu’en réalité. Juste quelques mots sur son idéologie, rien qu’elle n’ait déjà dit, rien sur son apparence ou ses pouvoirs. Alors, a dit son interlocuteur, c’est Magneto, mais sans les X-men. Elle n’a pas compris ces mots qui semblaient être dits comme un compliment, mais elle n’est pas retournée sur le chat. Si une Doll capable de voir à travers Internet n’existe pas encore, ce sera pour bientôt.
On ne dit rien chez les Dolls, rien dans un langage qu’Amber puisse comprendre. Pourtant, elle aime à rêver qu’un jour, elles rejoindront son organisation de leur propre volonté, comme les Contractants le font.
Mais de toutes celles qu’elle a observées, les plus proches d’avoir des sentiments sont July, la Doll de November 11, l’enfant qu’elle n’a pas tué, et Yin, la partenaire de Hei. Deux hommes qu’elle a trahis et qui la détestent. De nombreuses fois elle les a fait approcher au nom de son organisation, en taisant son nom pourtant ; ils ont refusé de la rejoindre et elle a dû remonter le temps pour effacer ces souvenirs.
Elle soupçonne que Yin a des sentiments pour Hei ; elle peut bien le comprendre, et ce serait une telle victoire pour elle, pour ses idées, pour toutes les Dolls. Heureusement, si certains des sentiments d’Amber sont revenus, la jalousie n’en fait pas partie. Comme elle voudrait, pourtant, aller parler à Hei, faire connaissance avec Yin. Quant à November, il est le premier Contractant avec des sentiments qu’elle ait connu, elle en est de plus en plus sûre, ce n’est pas qu’un effet de miroir de ceux qu’il fait naître chez elle, et July est celui qui a révélé ceux d’Amber en premier.
Heureusement, son envie de les voir la rejoindre, sa certitude qu’ils veulent la même chose et devraient le comprendre, ne sont pas handicapants, ne lui font pas modifier ses plans. Les sentiments des Contractants sont réels, mais ils ne vont jamais si loin. Hei et November seraient utiles, ils sont puissants et intelligents. S’ils étaient dans le même camp contre elle, ils pourraient même représenter un danger. Mais le moment viendra. Le jour où le monde basculera à nouveau, il lui faudra les pouvoirs de Pai, à défaut du coeur de Hei.
On dit chez Evening Primrose qu’Amber est omnisciente, qu’elle sait toujours qui a quels pouvoirs et quelle rétribution, qu’elle sait toujours qui a besoin de secours, et qui finira par les trahir ; et surtout, elle sait pour la Porte de l’Enfer et elle a détruit, autrefois, celle du Paradis. Bien entendu c’est faut, c’est justement parce qu’elle peut voir les futurs qu’elle sait qu’on ne sait jamais tout (Havoc), qu’il faut toujours faire des choix et que rien n’est jamais fixé.
Lors d’un succès ou d’un échec assez frappant, assez unique, pour être utilisé come ancre (pas la Porte, jamais changer cela, tout pourrait être perdu), elle repart dans le futur, devient belle au bois dormant, restant parfois inactives des années dans la ligne temporelle qu’elle jettera ensuite, afin d’accumuler les années qui sont sa force. Heureusement, elle reste une Contractante, elle est capable de rester insensible aux cris et aux morts quand ce n’est pas définitif, donc pas réel. Elle explore alors ce futur de tout son pouvoir, pour être certaine qu’aucun bonheur temporaire ne lui fermera un chemin. Elle peut bien voir, comme en Amérique du Sud, que la porte de l’Enfer les tue et que leur seul espoir est BK-201 - Hei et Pai, devenus la même personne, son premier amour. Puis quand elle est à la limite de son corps de petite fille, elle revient à son ancre, et n’a perdu que quelques mois, encore.
Voilà comment elle sait. Voilà d’où vient sa réputation de protéger les siens de façon miraculeuse, quand la plupart ne connaissent toujours que son pouvoir de figer le temps. Mais elle ne sait pas tout, et elle ignore toujours si Hei les rejoindra, s’il pourra survivre à l’Enfer après le Paradis.
Maki lui dit : Te bats-tu pour notre vie au jour le jour, pour la Porte, ou pour le retrouver ?
Elle lui répond : Ne fais jamais de tels choix avant qu’on t’ait prouvé que tu ne pouvais pas tout avoir.
Brita lui dit : Quel âge as-tu, maintenant ?
Elle lui répond : J’ai perdu le compte.
Amagiri, une recrue récente, un Contractant bien plus noble que la plupart des humains, lui demande : Que ferons-nous, après la Porte du Paradis ?
Elle répond, sur le ton de la plaisanterie : Alors nous serons presque tranquilles pendant cinq ans.