Darker than Black - Amber - C.7 : Mort

Mar 02, 2015 22:13

Titre : Avec le temps (chapitre 1)
Auteur : flo_nelja
Fandom : Darker than Black
Personnages : Amber (et quelques autres)
Rating : PG-13
Thème : C-7. Mort
Disclaimer : Tout appartient au studio Bones
Notes de l’auteur : Premier chapitre d'une fic de backstory qui en comptera 7. Le BND est le nom des services secrets allemands.



Le jour où tout change, les étoiles disparaissent et sont remplacées par de fausses étoiles, le coeur de Lisenka disparait et est remplacé par un faux coeur.

Son époux et ses enfants semblent des inconnus, la maison où elle a grandi ne signifie plus rien pour elle, pas plus que les livres qu'elle abandonne sur une étagère. Le monde semble nouveau, grand et vide.

Elle fige le temps pour partir sans avoir à leur dire adieu. A l'époque, elle considère cela comme une preuve de son absence de sentiments. Plus tard, elle se demandera.

Lisenka est morte ; elle prend le nom d'Elga.

Pendant plusieurs mois, elle ne fait rien d'autre que de jouer de cette liberté qui l'a frappée en plein coeur. Pas de buts, mais son pouvoir, pas de besoins non plus, ni de soucis. Elle rit à la vie, pas plus que Lisenka, mais différemment. Figer le temps est si facile dès qu'elle a le moindre problème. Elle ne sait pas d'où lui vient cette capacité. Etrangement, elle n'éprouve pas le besoin de le savoir.

Elle se regarde dans un miroir et se trouve plus jeune.

Un jour, elle croise un de ses enfants. Il court d'abord vers elle, puis, en voyant le regard surpris qu'elle lui lance, il s'excuse, dit qu'il a fait une erreur. Elle n'a pas besoin de le tromper. Il voit qu'elle est une personne différente. Elle se souvient de manière floue, avec un intérêt lointain, de ce que cela fait d'aimer quelqu'un.

Plus tard, Elga ne peut plus se cacher que son pouvoir la fait effectivement devenir plus jeune. Elle n'en tire aucune satisfaction esthétique, ni même physique. Mais elle comprend alors qu'il y a des limites à son pouvoir. Son instinct de préservation se réveille. Au lieu de disparaître en riant au nez des gens louches qui "recrutent" ceux qui ont reçu les nouveaux pouvoirs, elle se renseigne.

Pour son existence qui est en jeu, sa curiosité est revenue. La sensation est comme un vent froid qui la ravive.

Elle apprend qu'on peut les repérer, elle et ses semblables dont elle ne connaît qu'indirectement l'existence, parce qu'ils font scintiller les nouvelles étoiles.

Elle apprend que les seuls organismes qui la protègeront - certains services secrets, ou les Syndicats du crime internationaux - ne veulent qu'utiliser ses pouvoirs. Cela ne la choque ni ne la surprend.

Elle rejoint le BND, sous le nom de code de Siegrune. Son partenaire est un humain nommé Wilhelm. Il est physiquement très attirant, constate-t-elle avec détachement. Il est aussi d'une politesse exquise avec elle. Mais il la déteste.

C'est un paradoxe : les services secrets méprisent les Contractants, pour n'avoir aucune loyauté envers eux. Mais, justement parce qu'ils savent qu'ils trahiront à la première meilleure offre venue, ils leur accordent toujours les meilleures conditions de travail. Tout ce qu'ils souhaitent - et ce n'est pas grand chose - et même ce qu'ils pourraient souhaiter.

Siegrune tue des humains. Elle tue des Contractants. Elle tue des Dolls. Elle tue même un Pandemonium, et est récompensée pour cela. Si le temps est arrêté, elle n'a pas à les écouter crier, à les regarder tomber. Mais même en temps réel, armée d'un revolver, cela ne fait pas tant de différence. Elle pensait que, peut-être, tuer changerait quelque chose. Faire tomber les étoiles, cela devrait changer le monde. Mais elle ne ressent rien d'autre qu'une confuse satisfaction pour ses succès.

Lors d'une de ces enquêtes sur une fuite de documents vers le MI-6, elle intercepte une Doll anglaise. C'est encore un enfant. Il pourrait avoir l'âge d'un des siens, si elle se rappelle bien. Cela ne fait aucune différence, bien sûr. Les Dolls, quel que soit leur corps physique, ne ressentent pas la tristesse, à peine la douleur.

Et pourtant, le regarde de celui-là est intense, frappant. Il dit je ne veux pas mourir.

Siegrune hésite un instant, et il s'enfuit. Elle n'arrête même pas le temps pour le rattraper.

L'a-t-elle imaginé ? Pourquoi, comment ? Les Contractants n'ont pas pour habitude de projeter leur instinct de conservation. Ils apprennent à lire les émotions des autres, juste parce que c'est utile. Un Doll aurait-il pu apprendre à imiter la panique ? Devant un humain, bien sûr, mais devant un Contractant ? Cela n'aurait pas dû marcher !

Cette expédition est un échec. Leur mission n'est pas finie, toutefois, et on leur annonce un autre rendez-vous entre leur agent infiltré et l'agent anglais, quelques jours plus tard seulement.

A peine ont-il rejoint la chambre d'hôtel de laquelle ils peuvent observer la ruelle - avec son pouvoir, point n'est besoin de passer rapidement d'un lieu à l'autre, juste de voir - que Wilhelm lui tire dans le dos.

Sa première sensation est la souffrance le coeur et un poumon percés, sa première pensée est qu'il vise bien et qu'elle ne peut plus rien faire. Même en figeant le temps, elle va mourir dans quelques fractions de seconde. Siegrune a l'impression que sa bouche se convulse pour quelques molécules d'air, c'est impossible, elle se noie déjà, que son esprit se raccroche aux bords du temps...

Et soudain, elle monte les escaliers avec Wilhelm. Ils vont s'installer dans la chambre d'hôtel.

Elle n'hésite pas un instant. Elle se retourne, et c'est elle qui vide son chargeur dans la poitrine de Wilhelm.

Ce n'est que quand quelqu'un dans une chambre crie, quand les employés de l'hôtel arrivent en courant, qu'elle se rend compte qu'elle a vraiment remonté le temps, que ce n'est pas une hallucination de quelqu'un qui est à l'article de la mort.

Elle n'a pas pensé, elle n'a rien choisi. Elle a remonté le temps juste avant de se faire tuer, pas juste avant de faire le choix qui a - certainement - entraîné sa mort, qui a fait penser au BND que l'agent infiltré était elle, ou qu'elle n'était pas fiable pour une quelconque raison.

Elle n'a pas choisi, mais elle ne regrette rien.

Tuer ne signifiait rien, mais mourir - ou, plutôt, choisir de ne pas tuer - cela lui semble la même chose maintenant - voilà qui change tout.

Alors qu'elle sort de l'hôtel, elle croise dans le rue nocturne quasi-déserte un jeune homme blond, vêtu d'un costume blanc et d'une cravate d'un rose sans goût. Il ne semble pas la quitter des yeux et elle se prépare à arrêter le temps une fois de plus, si c'est nécessaire. Elle est loin de connaître tout le monde au BND. Il pourrait être un plan de secours. Si oui, on a vu plus doué.

L'homme s'écarte quand il la croise, et, à deux mètres d'elle peut-être, il murmure, avec un accent anglais prononcé. "Notre Doll a vu ce qui s'est passé. Il y a de la place chez nous, pour quelqu'un qui ne tue pas les enfants." Un papier glisse de sa poche, presque par accident. Elle attend qu'il ne soit plus en vue avant de le ramasser.

Une adresse, une date.

Siegrune est morte, il est temps qu'elle change de vie, il est temps qu'elle change de nom.

darker than black, c#7 mort

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